Shulü Kong, ton cœur est maintenant rempli de vengeance. Tu dois d’abord te calmer.
Le vent et la neige se retirèrent doucement, et les terres du nord se calmèrent pendant la nuit. La rivière étoilée s’étendait du nord au sud, longue de mille lieues en cette nuit d’hiver, les guidant tout au long de leur chemin. Derrière eux brillait l’étoile polaire dans le ciel nocturne d’azur, qui s’éloigna progressivement à mesure qu’ils avançaient.
La meute de loups voyagea vers le sud. Crinière blanche portait Chen Xing et Xiao Shan, qui dormaient profondément, tandis que Xiang Shu montait un autre loup gris robuste. Ils marchèrent le long des montagnes et dans des ravins jusqu’au sud. La meute de loups avançait aussi rapidement qu’une rafale de vent et traversa une multitude de montagnes enneigées. Ils connaissaient mieux le terrain que les chevaux, ils n’eurent donc pas à s’arrêter pour chercher le bon chemin. Il ne leur fallut qu’une journée pour terminer le voyage qui leur avait initialement pris quatre jours pour arriver à Longcheng.
À la vue de dizaines de milliers de loups se précipitant dans la ville, les habitants de Karakorum paniquèrent immédiatement, mais lorsqu’ils virent que la personne à leur tête était Xiang Shu, ils prononcèrent immédiatement le nom du Grand Chanyu. Ils s’agenouillèrent tous l’un après l’autre et s’inclinèrent, les mains sur le front en signe d’adoration, comme s’ils venaient de voir un dieu. Xiang Shu leur demanda de ne pas s’inquiéter et d’emmener la meute de loups dans le palais de pierre. La meute de loups et les humains n’échangèrent aucun signe d’animosité alors qu’ils passaient la longue nuit ensemble.
"Mange un peu, d’accord ?" Chen Xing fit rôtir la viande que leur avait offert le peuple Xiongnu. Quand il pensa que le roi Akele, qui avait pris soin de lui durant le voyage, était maintenant décédé, il se sentit encore plus étouffer. D’un autre côté, les yeux de Xiao Shan étaient rougis, et avec une expression obstinée, il refusait de manger quoi que ce soit.
Xiang Shu regarda Xiao Shan et lui dit : "Les gens qui ne mangent pas de viande et ne boivent pas de lait ne grandiront pas beaucoup."
Xiao Shan l’ignora simplement. Chen Xing était déjà complètement épuisé, et alors qu’il était sur le point d’essayer de persuader à nouveau Xiao Shan, Xiang Shu lui fit signe de ne plus s’en soucier et de dormir d’abord. Au milieu de la nuit, Chen Xing entendit Xiao Shan se lever tranquillement et s’accroupir à côté des braises de leur feu de joie. Des sons de mastication doux se firent entendre, et ce ne fut qu’alors que Chen Xing se sentit soulagé.
Peut-être depuis très longtemps, Xiao Shan avait réalisé que sa séparation d’avec Lu Ying était inévitable, et il était prêt à lui dire adieu. Chen Xing pensa qu’il avait été comme Xiao Shan quand il était enfant. Bien que son Shifu ne lui ait pas dit que sa famille avait été détruite, il pouvait tout deviner. Dans ces moments-là, rien n’avait besoin d’être dit ; tout ce qu’il avait à faire était d’accompagner tranquillement Xiao Shan en restant à ses côtés, et avec le temps, cet enfant parviendrait lentement à s’en sortir.
Il ne savait pas où Xiang Shu était allé. Chen Xing attendit un long moment avant de se lever aussi silencieusement que possible. Il alla chercher une couverture et en recouvrit Xiao Shan. Ce gamin était vraiment trop maigre, et il était si efflanqué qu’il ressemblait à un furet jeté dans un tas de boue. Le cœur aurait mal rien qu’à le regarder.
Après l’avoir recouvert avec la couverture, Chen Xing effleura la petite tête de Xiao Shan qui sortait de la couverture. Il soupira, puis se leva pour partir. La paire d’yeux brillants de Xiao Shan resta grande ouverte tout le temps, et il ne dit pas un mot.
Devant la pagode dans la partie la plus élevée de Karakorum, Xiang Shu s’appuya contre sa lourde épée alors qu’il faisait face aux étoiles qui étaient basses sur l’horizon. Une couverture était drapée sur ses genoux alors qu’il regardait avec une expression indifférente vers le sud.
"Que fais-tu ?" demanda Chen Xing.
"Garde de nuit," répondit Xiang Shu.
Chen Xing dit avec désinvolture : "Il y a tellement de loups, pourquoi es-tu quand même de garde de nuit ?"
Xiang Shu ne répondit pas. Il jeta un coup d’œil à Chen Xing et haussa un sourcil. Chen Xing sut qu’il voulait poser des questions sur Xiao Shan, alors il répondit : « Il a mangé un peu. Il dort maintenant. »
"Tu savais ce que je voulais demander à nouveau ?" remarqua Xiang Shu avec indifférence.
Chen Xing réalisa soudainement quelque chose d’étrangement fascinant. Dans tout ce monde, il semblait qu’il n’avait une entente tacite qu’avec Xiang Shu – par laquelle ils comprenaient chacun ce que l’autre voulait dire sans même prononcer un mot. Était-ce à cause de la puissance de la lampe du cœur ? L’enchevêtrement entre les exorcistes et leurs Protecteurs ?
Chen Xing monta les marches, et Xiang Shu bougea un peu pour lui faire de la place pour s’asseoir. Tous deux partagèrent la même couverture. Chen Xing ramassa l’épée sur le côté et l’étudia. "Cette arme divine peut en fait se transformer en arc, c’est vraiment étrange."
Xiang Shu jeta un coup d’œil et fronça légèrement les sourcils. Che Luofeng avait ramassé l’épée auparavant, mais il devait déployer beaucoup d’énergie pour la soulever, alors qu’elle semblait aussi légère qu’une épée en bois dans les mains de Chen Xing, qui la prit sans aucune difficulté.
"Les filets captivants de la Vie et de la Mort sont fermement liés, espérant être coupés par l’épée de la sagesse," murmura Chen Xing. "Je ne sais pas qui l’a transmis."
(NT : concept d’origine bouddhiste et taoïste : "l'épée de la sagesse" symbolise la recherche de la compréhension et de la sagesse qui peut transcender les liens de la vie et la mort et libérer l'individu de la souffrance et des illusions de la vie.)
Les deux étaient enveloppés chaudement dans la couverture. Une rafale de vent souffla, et Chen Xing se rapprocha consciemment de l’étreinte de Xiang Shu.
"A quoi penses-tu ?" demanda Chen Xing à Xiang Shu.
Xiang Shu resta silencieux. Chen Xing continua à marmonner pour lui-même en fronçant les sourcils : "La perle Dinghai... sera-t-elle dans l’un des deux autres endroits ?"
"Je te dessinerai le plan à notre retour," dit calmement Xiang Shu. "Je me souviens de tout."
Chen Xing poursuivit : "Kjera, Shi Hai, où diable pourraient-ils se cacher ?"
Shi Hai avait voyagé partout dans la Terre divine et n’avait même pas traversé le Grand Nord. Son but était de faire revivre Chiyou, l’ancien dieu démon. Le silence de toute magie semblait n’avoir aucun effet sur eux ; ces personnes pouvaient contrôler des trésors magiques avec le ressentiment. En d’autres termes, maintenant leurs ennemis avaient du mana, mais ceux de leur côté n’en avaient pas et ne pouvaient compter que sur la lampe du cœur et l’arme divine entre les mains de Xiang Shu. C’était vraiment vexant.
De plus, même s’ils réussissaient à trouver la perle Dinghai, comment libéreraient-ils le Qi spirituel des cieux et de la terre qui y étaient stockés ? En détruisant le trésor magique ? Chen Xing pensa vaguement à un problème encore plus sérieux – si, comme Lu Ying l’avait mentionné, la perle Dinghai avait vraiment la capacité de voyager dans le temps et de changer le passé et le futur, alors après que l’exorciste Zhang Liu l’ait obtenue, il l’avait peut-être déjà emporté avec lui et quitté son monde actuel il y avait 300 ans.
C’est-à-dire que ce trésor magique pouvait exister il y a des milliers d’années ou dans des milliers d’années plus tard, de sorte que les chances qu’ils le trouvent devenaient encore plus minces.
Même s’ils réussissaient à trouver la perle Dinghai et à restaurer le mana du monde, comment étaient-ils censés sceller Chiyou en s’appuyant uniquement sur la force des humains ?! Quand il pensa à cela, Chen Xing eut l’impression qu’il était sur le point de devenir fou.
'' Aaahhh -- '' Plus Chen Xing y pensait, plus il se sentit anxieux, alors il saisit le cou de Xiang Shu et le secoua d’avant en arrière.
Xiang Shu, "………………"
Chen Xing se sentit découragé, ses sourcils se froncèrent profondément. Tout cela était vraiment trop compliqué. Il jeta un regard à l’expression de Xiang Shu, qui semblait demander : "Est-ce que tu te rebelles ?" Désemparé, il se gratta la tête avant de se recroqueviller sous la couverture.
« Et ensuite ? » demanda Xiang Shu.
« Retour à Chi Le Chuan, ah, » répondit Chen Xing. « Assure-toi d’abord de la sécurité des membres de ta tribu. »
Xiang Shu ajouta : « Je voulais dire, la perle Dinghai pourrait se trouver à deux endroits différents. »
Chen Xing rétorqua avec détresse : « Pourquoi est-ce si difficile ?! Et pour commencer, nous n’avons même pas beaucoup de temps, bon sang ! »
Il avait même envisagé que, si le problème se résolvait rapidement, il passerait le peu de temps qu’il lui restait à errer dans les montagnes et forêts, explorant les célèbres rivières et paysages de la Terre divine. Mais à première vue, avec ses trois années restantes, il pourrait tout aussi bien finir écrasé par la paume du dieu démon Chiyou. Son avenir semblait littéralement semé de chardons et d’épines.
« Retourne au camp et occupe-toi d’abord de ton peuple, ba, » dit Chen Xing d’un ton sombre. «Donne-moi la carte, et je trouverai un moyen. Si je n’arrive vraiment pas à comprendre quelque chose, je t’écrirai une lettre pour demander de l’aide. Je vais dormir maintenant. »
« Chi Le Chuan ira bien, » répondit Xiang Shu. « Che Luofeng s’en occupera. »
Le lendemain matin, lorsque Chen Xing se réveilla, il se rendit compte qu’il était de retour dans le palais de pierre, dormant avec Xiao Shan. Xiao Shan semblait l’avoir pris pour Lu Ying et était confortablement recroquevillé contre lui comme un petit animal.
Xiang Shu siffla depuis l’extérieur et cria : « Allons-y ! »
Les Xiongnu avaient préparé pour le Grand Chanyu un traîneau spécialement conçu pour traverser rapidement les champs de neige, attelé à une meute de loups. Tous trois montèrent à bord. Xiang Shu donna quelques instructions aux habitants, leur conseillant de passer l’hiver à Chi Le Chuan, puis prit les rênes du traîneau et quitta Longcheng.
Xiao Shan semblait de bien meilleure humeur. Enveloppé dans une couverture, il frotta ses griffes d’acier contre le traîneau. La meute de loups fendit la neige, et en moins de deux jours, ils parcoururent presque les 400 milles de leur trajet comme dans un éclair. Chen Xing, absorbé par ses propres préoccupations, planifiait déjà comment il chercherait la perle de Dinghai à leur prochaine destination. Mais lorsqu’il aperçut Chi Le Chuan émerger de la brume, son humeur s’améliora enfin.
Chen Xing se dit qu’il devait apprendre à Xiao Shan à parler. Pendant tout le trajet, il s’adressa à lui exclusivement en langue Han, qu’il comprenne ou non.
« Quand tu seras à la maison, » dit Chen Xing à Xiao Shan, « nous devrons d’abord te donner un bain.»
Xiao Shan scruta Chen Xing d’un regard alerte. Chen Xing déclara : « L’endroit où nous allons arriver, c’est Chi Le Chuan. »
La meute de loups ralentit peu à peu. Chen Xing demanda à Xiang Shu : « Il y a tellement de loups... Nous ne pouvons pas tous les faire entrer. Il faudra leur dire adieu dehors... »
Soudain, sans un mot, Xiang Shu sauta du traîneau alors qu’ils étaient encore à une centaine de pas de Chi Le Chuan.
Xiao Shan fit un bruit étrange, intrigué. Le traîneau ralentit. Chen Xing se leva lentement et regarda la scène devant lui.
Toute la région de Chi Le Chuan avait été réduite en cendres. Au pied des montagnes Yin, des tentes noircies s’étalaient à perte de vue.
Des corps calcinés jonchaient le sol. Une avalanche avait enseveli les montagnes du nord-est. Des cadavres Xiongnu, Tiele et d’autres peuples Hu flottaient dans la rivière. Lorsque l’eau avait gelé à nouveau, elle avait scellé les corps dans une épaisse couche de glace.
Chen Xing, stupéfait, resta sans voix.
Xiang Shu pénétra en silence dans Chi Le Chuan. L’atmosphère pesait lourdement, étrangement calme. Quelques corbeaux perchés sur la tente royale au loin tournèrent leurs têtes vers Xiang Shu avant de s’envoler dans un battement d’ailes.
« Xiang Shu, » murmura Chen Xing.
Xiao Shan descendit du traîneau et atterrit dans la neige. Il renifla l’air, captant les odeurs portées par le vent, puis bondit avec ses griffes d’acier, disparaissant à travers la neige vers une destination inconnue.
Xiang Shu traversa les ruines sinistres de Chi Le Chuan sans dire un mot. Un ressentiment oppressant semblait imprégner les environs.
Lorsqu’ils atteignirent la tente royale, Chen Xing poussa un cri strident. Sa vision se brouilla, et il faillit s’évanouir.
À l’entrée de la tente, le cadavre recroquevillé de l’épouse du roi Akele tenait toujours dans ses bras le petit prince. Le duo mère-fils avait quitté ce monde depuis longtemps.
Chen Xing, submergé par une colère sourde, cracha une gorgée de sang. Sa vue se troubla davantage, et les images devant lui se mirent à vaciller, parfois lointaines, parfois proches.
Xiang Shu, à ses côtés, lui attrapa le bras d’une main ferme.
Chen Xing ne parvint pas à tenir plus longtemps. Il s’effondra au sol, inconscient.
Les flocons de neige se posèrent doucement sur son visage tandis qu’une main glacée effleurait sa joue. Il ignorait combien de temps s’était écoulé. Chen Xing se réveilla pour apercevoir Xiao Shan accroupi à côté de lui, les griffes de dragon fixées sur son dos. L’enfant tira plusieurs fois sur la manche de Chen Xing, comme pour l’inciter à se lever.
Chen Xing s’assit, encore étourdi. Ce ne fut qu’après un moment qu’il reprit ses esprits. Les larmes menaçaient de déborder de ses yeux, et une douleur poignante le submergea, si intense qu’il aurait préféré mourir. Le roi Akele l’avait protégé jusqu’à Carosha, sacrifiant sa propre vie pour sauver la sienne ainsi que celle de Xiang Shu.
Sa femme, restée à Chi Le Chuan, avait représenté son dernier espoir. Pour elle, il n’avait pas hésité à tout risquer, même sa propre vie. Mais il ne savait pas que l’épouse et le petit prince étaient morts ainsi.
« QUI A FAIT CELA ! » Le chagrin et l’indignation de Chen Xing atteignirent leur apogée lorsqu’il cria de colère.
Xiao Shan sursauta de peur. À ce moment-là, même la lampe du cœur ne put calmer la rage de Chen Xing. Il était assis devant la tente royale, tout son corps tremblant constamment alors qu’il ne pensait qu’à tuer… il voulait tailler en pièces le corps de l’auteur de tout cela !
Xiao Shan pointa un endroit plus loin et fit signe à Chen Xing de regarder. Chen Xing leva les yeux, et vit la silhouette de Xiang Shu sortir de sous le ciel sombre et sombre.
Il portait un cadavre sur son dos et en serrait un autre sous son bras alors qu’il traversait l’espace ouvert où Chi Le Chuan tenait leur festival de clôture d’automne. Il amena les morts au bord de la rivière où se déroulait autrefois la crémation, les jeta là, puis se retourna silencieusement et se rendit dans une autre tente pour retrouver les morts de sa tribu.
« Xiang Shu… » La voix de Chen Xing trembla. L’atmosphère semblait extrêmement dangereuse. À en juger par le caractère de Xiang Shu, il ne savait pas ce qu’il ferait ensuite, si Che Luofeng… Che Luofeng ? Chen Xing n’osait pas imaginer ce que ce serait quand Xiang Shu verrait le cadavre de Che Luofeng.
Il se leva immédiatement et poursuivit Xiang Shu.
Depuis que Xiang Shu était entré dans Chi Le Chuan, il n’avait pas prononcé un seul mot. Chen Xing regarda son dos et dit : « Xiang Shu ? »
Xiang Shu jeta un coup d’œil à Chen Xing. Il porta deux cadavres sur son dos et les déplaça jusqu’au bord de la rivière.
Chen Xing prit une profonde inspiration. Il poussa un chariot usé et l’approcha pour transporter des cadavres. Pourtant, Xiang Shu leva la main, signalant à Chen Xing de ne pas toucher les morts.
Donc Chen Xing ne put que se tenir d’un côté et regarder.
Xiang Shu transporta cinq ou six cadavres sur le chariot. Chen Xing remarqua que Xiang Shu utilisait une main pour couvrir les yeux de chacun des morts, puis chuchotait dans la langue Tiele avant de les mettre correctement sur le chariot. Ses mouvements étaient très doux, comme s’il avait peur de les réveiller en sursaut.
Ce ne fut qu’après cela que Xiang Shu demanda à Chen Xing de pousser le chariot.
« Xiang Shu », prononça Chen Xing avec inquiétude.
Xiang Shu fit signe à Chen Xing de partir et de ne pas se soucier de lui. Chen Xing essuya ses larmes. Avec Xiao Shan, chacun d’eux tint une ceinture reliée aux axes de la charrette de chaque côté et déplaça les cadavres sur la berge.
Il y avait plus de 3000 morts. Le soleil se coucha, puis se leva de nouveau, et une nuit entière s’écoula. Chen Xing finit de compter les morts avant de regarder Xiang Shu d’un air vide.
« Pas de Che Luofeng », Xiang Shu prononça enfin ses premiers mots.
Chen Xing poussa un léger soupir de soulagement. Il y avait plus de 30 000 personnes à Chi Le Chuan. Il avait compté 3000 morts ici, mais heureusement il n’y en avait pas plus, et Che Luofeng était toujours en vie aussi. Lorsque l’événement imprévu s’était produit, Che Luofeng avait dû mener les autres membres de la tribu pour se battre puis se retirer de cet endroit.
Xiao Shan ramassa une épée rouillée quelque part et la tendit à Xiang Shu. Xiang Shu y jeta un coup d’œil, puis hocha la tête pour signaler qu’il avait compris.
C’était l’arme apportée par les anciens morts-vivants Xiongnu après leur réveil au mont Carosha.
Chen Xing s’inquiéta : « Où sont-ils allés ? Ont-ils été capturés ? »
Après la bagarre à Chi Le Chuan, de fortes chutes de neige tombèrent et toutes les empreintes de pas sur les plaines furent recouvertes. Mais Xiao Shan alla à la périphérie et cria avec un « aowu---- » pour appeler les loups qui regardaient depuis la ligne de touche.
La meute de loups se rassembla autour d’eux. Xiao Shan laissa les loups regarder et renifler l’arme qu’il tenait en main, puis les loups se séparèrent et se dispersèrent dans les montagnes pour trouver les traces.
Après que Xiang Shu eut incinéré les cadavres, il s’assit en hauteur en silence.
« Xiang Shu », déclara Chen Xing.
« Je serai ton Protecteur. » déclara Xiang Shu : « Je veux les chasser jusqu’aux extrémités de la terre. Je sauverai les membres de ma tribu. »
« Xiang Shu… » Chen Xing haleta, « Tu… calmes-toi. »
Lorsque Xiang Shu regarda Chen Xing, Chen Xing ressentit soudainement un sentiment de terreur. Un frisson froid parcourut sa colonne vertébrale – parce que le Xiang Shu devant lui avait les yeux remplis de haine, et cela ressemblait vraiment au regard de Murong Chong lorsqu’il les regardait à l’extérieur de la ville de Chang’an.
Xiang Shu déclara : « Je ne suis plus qualifié pour être le Grand Chanyu. Je ne peux même pas protéger mon propre peuple. »
Chen Xing dit : « Shulü Kong, ton cœur est maintenant rempli de vengeance. Tu dois d’abord te calmer. »
Des loups revinrent de l’extérieur. Xiao Shan sauta et monta sur le loup, puis leur aboya dessus avec des « aowuaowu ». Xiang Shu porta immédiatement son épée sur son dos et se précipita hors de Chi Le Chuan, filant à travers la neige alors qu’il suivait le loup sauvage qui ouvrait la voie !
Chen Xing leur donna rapidement la chasse. Xiang Shu ne ralentit pas et Chen Xing ne put rattraper son retard. Xiao Shan, qui chevauchait Crinière blanche, fit demi-tour et fit signe à Chen Xing de monter également sur le loup, puis transporta Chen Xing alors qu’ils suivaient Xiang Shu.
« Xiao Shan », déclara Chen Xing.
Xiao Shan se retourna et jeta un regard dubitatif à Chen Xing. Chen Xing pensa au moment où Lu Ying leur avait confié cet enfant : il l’avait fait pour qu’ils prennent soin de Xiao Shan, mais, de manière inattendue, Xiao Shan avait été d’une si grande aide.
« Merci », dit Chen Xing.
« Chen Xing », dit Xiao Shan : « Chen Xing ? »
Chen Xing rit amèrement et hocha la tête. « Chen Xing. »
Xiao Shan répéta : « Chen Xing, Chen Xing ? »
« Nous sommes arrivés ! » Chen Xing ne s’attendait pas à ce que l’endroit soit si proche de Chi Le Chuan ! Au fond des montagnes Yin du sud-est, à l’extérieur d’un canyon long et étroit, les sons d’une guerre féroce se firent entendre ! Un cor claironna, suivi des cris du peuple Hu, et un groupe de cavalerie se précipita hors du canyon !
Sans un mot, Xiang Shu dégaina son épée à pied. Lorsque Chen Xing le rattrapa, il vit des légions de morts-vivants à l’extérieur du canyon !
« Tiens bon… Xiang Shu ! » cria Chen Xing.
Xiang Shu se tourna sur le côté et, avec son épée, frappa durement la périphérie de l’encerclement. Xiao Shan cria également avec un « aowu » et secoua ses griffes d’acier sur les deux mains. Il sauta de derrière le loup et bondit dans les airs !
Chen Xing s’accrocha au loup géant. Le loup géant sauta d’une falaise et prit un raccourci pour traverser la formation de combat. La meute de loups déferla dans le canyon comme une marée rugissante. Le peuple Hu, qui ne pouvait plus tenir au début et reculait constamment, vit sa situation s’inverser maintenant !
« Le Grand Chanyu est de retour ! »
« Grand Chanyu ! »
Le battement des tambours de guerre à l’intérieur du canyon secoua les cœurs. Avec une poussée d’énergie, la cavalerie Hu se déversa avec un grondement puissant ! Chen Xing inspecta les environs pour rechercher le chef de l’armée des morts-vivants. Quand il leva les yeux, il vit un général blindé noir debout sur la falaise au-dessus !
Cette conception d’armure noire – c’était celle qu’ils avaient rencontrée à Carosha, le prince de Donghai, Sima Yue !
« Xiang Shu ! Au-dessus de toi ! » cria Chen Xing.
Xiang Shu cria : « Donne-moi du mana ! »
Chen Xing activa immédiatement la lampe du cœur. Xiang Shu se trouvait dans les rangs ennemis, entouré de morts-vivants sur les quatre côtés. Il secoua sa lourde épée, et juste au moment où il était sur le point de la transformer en un arc géant, la lourde épée ne brilla pas de manière inattendue cette fois-ci !
Le loup géant se retourna et se précipita vers la périphérie de l’encerclement ! Une lumière brillante jaillit de la main de Chen Xing alors qu’il s’approchait de Xiang Shu. Xiang Shu balaya sa lourde épée à travers les ennemis, mais il avait perdu le formidable pouvoir de la lampe du cœur !
« Donne-moi du mana ! » cria Xiang Shu de nouveau : « Ne viens pas ! »
Chen Xing le poussa à plusieurs reprises, mais il ne put éveiller la lumière sur l’épée lourde quoi qu’il arrive, et il pensa : que se passe-t-il ?!
« Donne-moi du mana ! » Xiang Shu repoussa le groupe de cadavres qui se précipitait. Il était déjà très proche du général blindé noir – il pouvait l’abattre de la falaise avec une seule flèche, mais le soutien de Chen Xing ne vint jamais. Il finit par éclater de colère : « Qu’est-ce qui se passe ?! Que fais-tu ? Fais quelque chose ! »
« Je… » Chen Xing sortit de sa stupeur et cria : « Je ne peux pas ! Battons en retraite ! »
Peu de temps après, le général blindé noir au-dessus d’eux tira sur la corde d’un arc noir – une flèche qui émettait de la vapeur noire fut tirée par-dessus des centaines de marches vers Xiang Shu avec un whoosh !
Voyant qu’il y avait plus d’une centaine de marches entre Chen Xing et Xiang Shu, et que Xiang Shu ne pouvait plus s’écarter à temps, Xiao Shan vola sur le côté et, d’une griffe, frappa la flèche avec un clac !
La rangée derrière sonna de nouveau du clairon. L’armée Hu tira des flèches de feu qui effacèrent le ciel en un instant. Une pluie de feu descendit comme des météores, et les loups commencèrent à s’enfuir. Chen Xing cria : « Courez ! Protégez d’abord les membres de votre tribu ! »
Alors Xiang Shu ne put que pousser un cri de colère. Il traîna Xiao Shan et le jeta sur un loup, puis s’avança dans le canyon.
L’armée des cadavres vivants recula comme une marée. Le canyon était rempli de Hu paniqués qui avaient tous amené leur famille. Xiang Shu était criblé de blessures de la tête aux pieds. Utilisant sa lourde épée comme support, il se dirigea vers l’entrée du canyon.
Plus de 200 000 personnes, personne n’avait eu même le temps d’emmener son bétail ou ses objets de valeur, et tous étaient entassés ainsi. D’après les expressions sur leurs visages, on pouvait dire à quel point ils avaient eu peur en s’échappant.
Xiang Shu regarda autour de lui. « Où est Che Luofeng ? »
Personne ne répondit. Le cœur de Chen Xing battit plus fort.
Traducteur: Darkia1030
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