Wang Guangning et Zhang Lingyi sortirent ensemble du bureau de Fumaokaisi. Zhang Lingyi inséra une main dans la poche de son pantalon, puis fit semblant de demander négligemment : « J’ai entendu dire par David que tu as rejeté l’offre de notre entreprise ? »

Wang Guangning répondit : « Mn. »

Zhang Lingyi lui jeta un coup d’œil furtif du coin de l’œil. « Pourquoi ? »

Wang Guangning haussa les épaules. « Je viens d’arriver à G city, et Fumaokaisi n’a commencé que récemment son expansion sur le marché continental. Ce n’est pas approprié pour moi de partir en ce moment. »

Alors pourquoi diable es-tu allé à l’entretien ?! Tu te moques de notre entreprise ?

Des chevaux de boue galopèrent à l’intérieur de Zhang Lingyi. Il voulait vraiment retenir Wang Guangning et lui demander s’il aimait l’un des membres du personnel de leur entreprise. Avait-il vraiment de l’intérêt pour Xia Yingchu ?
Cependant, il ne semblait pas que Wang Guangning veuille le mentionner. Du coup, Zhang Lingyi ne put que laisser tomber ce sujet avec ressentiment.

Les deux montèrent dans la voiture puis se dirigèrent vers Tang Hua, l’hôtel où séjournait Wang Guangning.
Même s’il déménageait, Wang Guangning n’avait en fait que deux valises. Elles contenaient ses vêtements et d’autres nécessités pour le quotidien. Il avait déjà renvoyé le reste de ses bagages chez lui à S city il y a longtemps.

Le couple sortit, chacun tirant une valise. Wang Guangning alla à la réception pour faire le check-out pendant que Zhang Lingyi l’attendait à la porte.
Lorsque Wang Guangning eut fini les procédures, il vit Zhang Lingyi debout à l’entrée de l’hôtel. Il tenait la valise d’une main et une cigarette de l’autre.

Wang Guangning fronça légèrement les sourcils : « Quand as-tu appris à fumer ? »
Bien que le temps qu’il avait passé à interagir avec Zhang Lingyi autrefois n’avait pas été long, ils avaient tous les deux prêté attention aux activités de l’autre. Wang Guangning savait que les habitudes de vie de Zhang Lingyi étaient plutôt bonnes, et il ne fumait définitivement pas.

« Tu n’aimes pas ça ? » Zhang Lingyi sourit puis éteignit la cigarette et la jeta dans une poubelle près de la porte. « Alors je vais arrêter. »

Une étrange émotion monta dans son cœur, et Wang Guangning précisa : « Tu n’as pas besoin d’aller aussi loin. Je n’interférerai pas avec les préférences des autres. » Bien qu’il pensait en effet que fumer était mauvais pour la santé.

Zhang Lingyi haussa les épaules. « C’est d’accord. Au départ, je ne fumais pas souvent de toute façon.»

La première fois qu’il fuma, ce fut lorsque Luo Zihui rompit avec lui.
Ils étaient sortis ensemble depuis un mois, mais le nombre de fois où ils s’étaient rencontrés était inférieur à trois, car il avait passé tout son temps à chercher Wang Guangning.
Luo Zihui avait mentionné vouloir rompre avec lui via un appel téléphonique, obligeant Zhang Lingyi à passer une demi-journée dans son dortoir, perdu dans ses pensées. Lorsque son colocataire lui demanda ce qui s’était passé, il lui dit que Luo Zihui voulait rompre.
Cependant, la raison pour laquelle il se sentait si abattu n’était pas parce que Luo Zihui voulait rompre avec lui. C’était plutôt parce que Zhang Lingyi s’était senti soulagé de manière inattendue après que Luo Zihui l’eut évoqué.
Ce ne fut qu’à ce moment-là qu’il réalisa pour qui il avait vraiment des sentiments.

Naturellement, son colocataire n’avait pas su la vérité et pensa simplement qu’il était tombé amoureux. Il donna une cigarette à Zhang Lingyi.
Zhang Lingyi était quelqu’un qui avait un mode de vie très sain. Pendant les quatre années d’étude, il n’avait pas fumé souvent. La plupart du temps, il avait fumé lorsqu’il était incapable de contrôler ses propres pensées et ses envies.
Maintenant, il était temps d’arrêter de fumer.

Rassemblant ses émotions, Zhang Lingyi plaça les valises dans le coffre de la voiture. Il fit un geste de Superman puis dit : « Rentrons à la maison. »

Wang Guangning : = =|||
Pourquoi était-ce qu’après tant d’années sans s’être vu, cette personne n’avait pas changé et était toujours aussi idiote ?

Même si Wang Guangning était légèrement abasourdi, il ressentit une chaleur indescriptible dans son cœur.

Quand ils arrivèrent à la maison de Zhang Lingyi, Wang Guangning regarda le décor familier mais étrange et fut momentanément frappé par un sentiment de regret.
La disposition générale était essentiellement la même qu’il y avait quatre ans. Cependant, étant donné que Zhang Lingyi vivait maintenant dans cet appartement, il était rempli de ses objets quotidiens et ne semblait plus aussi froid qu’avant.

Zhang Lingyi conduisit Wang Guangning dans une pièce et y poussa ses valises. « Tu peux prendre ton temps pour déballer tes affaires. Je vais aller cuisiner. » Après avoir dit cela, il partit sans un autre mot.

Wang Guangning s’assit sur le bord du lit et examina la pièce.
La taille de celle-ci n’était pas très grande, mais elle contenait un grand lit, un bureau et un placard.
Des papiers étaient éparpillés sur le bureau, et la couette sur le lit était manifestement neuve. Dans l’ensemble, la chambre avait l’air simple et propre.
Sur un mur près du bureau, il y avait une baie vitrée. Zhang Lingyi avait recouvert le rebord d’une couche de rembourrage, il était donc très confortable de s’asseoir dessus pour admirer le paysage extérieur.

Wang Guangning tomba immédiatement amoureux de la pièce.
Debout, Wang Guangning laissa ses muscles se détendre puis ouvrit sa valise. Il commença à sortir ses affaires et à les ranger.
Au moment où la pièce fut entièrement envahie par ses traces, Zhang Lingyi avait également fini de préparer le dîner.

« Viens manger. » Zhang Lingyi se tint devant la porte et toqua pour attirer l’attention de Wang Guangning. Alors qu’il jetait un coup d’œil à la pièce presque pleine, Zhang Lingyi sentit une place dans son cœur se remplir également.
La personne qu’il aimait était à ses côtés ; Zhang Lingyi pourrait voir l’autre quand il le voulait, et ils pourraient manger ensemble.
Même s’il ne savait pas ce que l’avenir lui réservait, c’était déjà plutôt bien.

*

Après plusieurs années sans se voir, les compétences culinaires de Zhang Lingyi semblaient avoir énormément progressé. Bien qu’il ne s’agisse que d’eux deux, Zhang Lingyi avait spécialement préparé deux plats supplémentaires et ouvert une bouteille de vin de prune pour célébrer l’emménagement de Wang Guangning.

Wang Guangning n’avait pas mangé de nourriture maison depuis quelques années, alors il mangea inconsciemment un bol de riz supplémentaire.
Les sourcils de Zhang Lingyi se levèrent de joie, et ses yeux brillèrent alors qu’il le regardait, se sentant secrètement très content de lui-même.
Le proverbe avait raison : pour saisir le cœur d’un xiao shou, il fallait d’abord gagner son estomac.

Zhang Lingyi but une gorgée de vin de prune et fit semblant de dire par inadvertance : « Mes compétences culinaires sont plutôt bonnes, n’est-ce pas ? »

Wang Guangning lui jeta un coup d’œil et dit : « En, pas mal. À l’avenir, la souveraineté de la cuisine te sera remise ! » Puis il recommença à piocher dans sa nourriture.

En toussant brièvement, Zhang Lingyi continua à demander nonchalamment : « Tu es à Taïwan depuis plusieurs années ; tu n’as probablement rencontré personne qui cuisine mieux que moi, n’est-ce pas ? »

Cette question était un peu étrange, et le cœur de Wang Guangning s’agita. Il répondit : « En fait, j’en ai rencontré… »

Zhang Lingyi : « !!!! »

« Des camarades de classe ? Ou des collègues femmes ? » interrogea Zhang Lingyi.

Wang Guangning pinça les lèvres. « Ce ne sont pas tes affaires ! »

Zhang Lingyi fut frappé par ce coup dur.
Ah, d’accord…
Comment Wang Guangning s’en est sorti à Taïwan, si quelqu’un de convenable est apparu…
Quelles qualités demandait-il ?

Il devint soudain silencieux à table.

Wang Guangning était légèrement confus au sujet de la façon de penser de Zhang Lingyi.
Quand il partit, Wang Guangning crut, jugeant d’après tout ce qui avait été dit et fait, que Zhang Lingyi aimait les filles. Par conséquent, il n’y avait aucune possibilité de développement entre eux deux.
Mais après son retour, il découvrit que Zhang Lingyi et Luo Zihui avaient rompu. L’attitude de Zhang Lingyi était également très étrange depuis qu’ils s’étaient revus.
C’était étrange au point que parfois, Wang Guangning soupçonna que Zhang Lingyi ressentait réellement quelque chose envers lui.

Si ce n’était du fait que la blessure qu’il avait reçue il y a quatre ans était trop profonde et que ces souvenirs douloureux étaient trop sérieux, Wang Guangning aurait probablement couru impulsivement et aurait confessé ses sentiments à Zhang Lingyi.

Après avoir fini de dîner, Zhang Lingyi prit l’initiative d’assumer la responsabilité de faire la vaisselle.
Wang Guangning se dirigea vers le balcon pour observer le paysage nocturne.
En regardant d’en haut, on ne pensait pas vraiment que cette ville était différente d’il y a quatre ans.
Les hauteurs distinctes entre tous les bâtiments étaient similaires à des chaînes de montagnes ondulantes dans la pénombre, tandis que des chatoiements de néons scintillaient de manière resplendissante comme des fleurs luxuriantes.
Cependant, en marchant réellement parmi eux, on se rendait alors compte que beaucoup de choses avaient déjà changé.

Wang Guangning inspira profondément, respirant l’air de la nuit avant de retourner dans le salon pour regarder la télévision.
Le résultat fut qu’il devint distrait dès qu’il s’assit. À côté de la télé, il y avait une petite plante en pot. Elle contenait un arbre à jade volumineux et plutôt robuste.

Naturellement, Wang Guangning se souvenait encore de Wang Dafa, la plante qu’ils avaient cultivée ensemble.
Lorsque Wang Guangning partit à l’origine, il avait rompu tous les liens qu’ils avaient partagés ensemble. Cela incluait Wang Dafa, qu’il avait directement jeté dans la poubelle de son dortoir.

Wang Guangning n’était pas sûr que cette plante en pot soit Wang Dafa.
La plante était beaucoup plus charnue, et le pot était également différent.
Cependant, il était normal que Wang Dafa ait grandi au cours des quatre dernières années.
Le pot d’origine n’aurait certainement pas été assez grand alors que la plante était devenue si imposante. Ce n’était pas surprenant que le pot ait été changé.

Cependant, si c’était vraiment Wang Dafa, pourquoi Zhang Lingyi l’élèverait-il encore ?
Wang Guangning était incapable de comprendre. À ce moment-là, Zhang Lingyi sortit après avoir fini de faire la vaisselle. Wang Guangning pointa du doigt la plante et demanda : « Zhang Lingyi, est-ce Wang Dafa ? »

« Non. » Zhang Lingyi jeta un coup d’œil à l’arbre de jade, puis répondit d’une manière extrêmement calme : « C’est Zhang Dafa ! »

« Va te faire voir ! » Wang Guangning se précipita pour ramasser la plante en pot et dit : « Ah, c’est vraiment mon fils ! »

Il y avait un sentiment indescriptible dans son cœur ; il se sentit un peu heureux, mais aussi légèrement émotif.
Il pensait auparavant que cette plante en pot avait été soit négligée, soit prise par Sun Siyang et utilisée pour bloquer les radiations jusqu’à ce qu’elle en absorbe trop et meure.
Il n’avait pas imaginé qu’elle deviendrait inopinément si blanche et dodue sous les soins de Zhang Lingyi.

[Ah Zhi (auteur) : Ah, hé, elle doit être verte et dodue, non ?]

Zhang Lingyi répondit froidement : « Il n’est plus ton fils. Tu l’as abandonné. »

Wang Guangning rejeta la tête en arrière d’une manière adorablement arrogante. « Le sang est plus épais que l’eau. Peu importe combien de temps nous avons été séparés, il sera toujours mon fils ! »

Zhang Lingyi répondit avec mépris : « Alors pourquoi ne lui demandes-tu pas s’il reconnaît une mère comme toi ! »

Wang Guangning fut immédiatement incité. Ses yeux étaient comme des poignards, creusant des trous sur tout le corps de Zhang Lingyi. « Tu es la mère, je suis le père ! »

En inclinant la tête vers le plafond, Zhang Lingyi déclara : « Ah, cette année-là… tu as lancé la pièce… et elle a atterri sur pile… »

Wang Guangning : « …… »

Wang Guangning s’exclama. « Il s’appelle Wang Dafa ! »

Zhang Lingyi rétorqua avec mécontentement : « Tu l’as abandonné. C’est moi qui l’ai élevé avec soin pendant toutes ces années. C’est grâce à mes efforts qu’il a maintenant grandi et est devenu un adulte. Il doit porter mon nom de famille ! »

Les lèvres de Wang Guangning se contractèrent, et son enthousiasme à refuser la reconnaissance de sa perte réapparut, tout comme à l’époque. « Peu importe. Laozi est de retour maintenant, il doit donc suivre le nom de famille de Laozi ! »

Il regarda l’arbre de jade pendant qu’il parlait. Comme s’il se parlait à lui-même, Wang Guangning demanda : « Ah, Dafa, veux-tu être surnommé Zhang ou surnommé Wang ? »

Puis il pinça sa voix et répondit : « Zhang Dafa, ça ne sonne vraiment pas bien, je préfère qu’on m’appelle Wang ! »

Zhang Lingyi : « …… »

Zhang Lingyi s’essuya le visage. « Tu peux aller prendre une douche, j’ai besoin de me calmer un peu ! »

Wang Guangning replaça Wang Dafa et alla gaiement prendre sa douche. Zhang Lingyi s’assit sur le canapé sans un mot, se sentant paralysé.

Wang Guangning a dû regarder trop de drames d’idoles taïwanais, non ?
Pourquoi sentait-il que son QI…

Zhang Lingyi y réfléchit en silence.
Son téléphone, qui était sur la table, vibra. Zhang Lingyi le ramassa et vit que c’était David.

« Salut David. Il est si tard et vous m’appelez, est-ce que quelque chose ne va pas ? »

*

Lorsque Wang Guangning sortit après avoir terminé sa douche, Zhang Lingyi venait de raccrocher. «Guangning, je pars en voyage d’affaires dans la ville de S demain. Je reviendrai le jour d’après. »

Wang Guangning essuyait actuellement ses cheveux mouillés avec une serviette. En entendant ce que Zhang Lingyi dit, il répondit : « Mn, d’accord. »

Tout en parlant, Wang Guangning se déplaça pour s’asseoir sur le canapé. Il portait nonchalamment un T-shirt ample. Il y avait un soupçon de parfum du gel douche sur son corps ; le parfum était frais, propre et très agréable.

Zhang Lingyi se sentit légèrement agité et perturbé.
« As-tu besoin de moi pour sécher tes cheveux ? » Lorsqu’il posa cette question, Zhang Lingyi se sentit un peu coupable (comme s’il nourrissait de mauvaises intentions ou autre). Cependant, il ne pouvait toujours pas contrôler ses yeux alors qu’il fixait le cou pâle de Wang Guangning. Des gouttelettes d’eau y dégoulinaient, tombant de la pointe de ses cheveux avant de couler lentement plus bas.

C’était définitivement un essai pour tester la volonté d’un vrai homme !

Wang Guangning se rappela la fois où il avait eu la chance de recevoir le service de brushing de Zhang xiao cao et s’éloigna silencieusement d’un pouce. « Mes cheveux sèchent facilement, il n’est pas nécessaire de les sécher au sèche-cheveux. »

Ce fort sentiment de dédain !

Zhang Lingyi se sentit blessé !

 

Traducteur: Darkia1030