Sachiko est arrivée.
Comparés aux adultes, les enfants sont plus directement cruels. Parce qu’ils ne comprennent pas les conséquences de leurs actes, face à ce qu’ils n’aiment pas — une personne ou une chose — ils expriment leur aversion ou leur préférence par les moyens les plus violents… Les adolescents, en particulier.
Et Sachiko, c’était justement cette personne que l’on n’aimait pas.
« À l’époque, elle était dans notre classe, elle s’est fait cruellement harceler », expliqua Jiang Xinhong. « Tout le monde la détestait, on faisait comme si elle n’existait pas. »
Lin Qiushi pensa à cette photo qu’ils avaient vue plus tôt dans la salle des archives, celle où il manquait une personne. « Vous ne l’avez même pas incluse dans la photo de classe ? »
« Hm… » Jiang Xinhong hésita un instant, mais finit par répondre à la question de Lin Qiushi : « Même si sur la liste il y avait écrit trente-quatre élèves, notre classe disait toujours qu’on était trente-trois. »
Les élèves de cette classe avaient délibérément effacé Sachiko de leur groupe. Ils refusaient de lui parler, refusaient qu’elle apparaisse sur les photos, la traitaient comme de l’air. Pas un seul ne voulait lui adresser la parole.
« Qu’est-ce qui s’est passé ensuite ? » demanda calmement Li Dongyuan.
« Ensuite, il y a eu un accident… » La voix de Jiang Xinhong devint rauque, et son expression se chargea d’une peur difficile à décrire. « Elle est morte. »
Les deux hommes restèrent silencieux, attendant que Jiang Xinhong poursuive.
« Elle a eu un accident, elle est morte soudainement », continua Jiang Xinhong. «Maintenant que j’y pense, c’est vrai que c’était un peu cruel. Après sa mort, personne dans la classe ne s’est montré attristé, certains ont même… »
« Certains ont même écrit une chanson », compléta Li Dongyuan.
« Comment vous savez ça ? » Jiang Xinhong fut surpris qu’ils en sachent autant.
« Je vous l’ai dit, on sait beaucoup de choses », répondit Li Dongyuan avec un sourire en regardant Jiang Xinhong. « Continue. »
« Ce qui est arrivé ensuite, vous le savez sûrement déjà. » Jiang Xinhong eut un rire amer. «Cette chanson est maudite. Tous ceux qui l’ont chantée sont morts. »
« Tu ne l’as pas chantée ? » demanda Lin Qiushi, enfin arrivé à la question qui les intéressait le plus.
« Non. » répondit Jiang Xinhong d’un ton catégorique. « Je trouvais que c’était vraiment exagéré, alors je ne l’ai pas chantée… »
« Et l’élève avec qui tu parlais tout à l’heure, il ne l’a pas chantée non plus ? » demanda Li Dongyuan.
« Non », dit Jiang Xinhong. « On était très proches, je lui ai dit de ne pas la chanter. »
« Intéressant », remarqua Li Dongyuan avec un sourire à peine esquissé.
Gêné par l’expression de Li Dongyuan, Jiang Xinhong devint nerveux : « C’est tout ce que je sais. Laissez-moi partir maintenant, il va bientôt faire nuit, je dois rentrer. »
Lin Qiushi regarda Li Dongyuan. Ce dernier hocha la tête, indiquant que Jiang Xinhong pouvait partir.
Soulagé, Jiang Xinhong attrapa son sac et s’enfuit en courant. Regardant son dos, Li Dongyuan dit : « Tu en penses quoi ? »
Lin Qiushi : « Pas grand-chose. » Même si le récit de Jiang Xinhong ne comportait pas de faille, il avait l’intuition que ce gars mentait.
« Oh ? Dis-moi en plus », dit Li Dongyuan.
« Tu dois être plus au courant que moi. » Après ce temps passé ensemble, Lin Qiushi savait que Li Dongyuan était un fin limier. S’il y avait quelque chose d’anormal, il l’aurait remarqué avant lui. Et en effet, Li Dongyuan se mit à sourire, son regard envers Lin Qiushi teinté d’un je-ne-sais-quoi de plus : « Les gens d’Obsidienne sont toujours aussi intéressants ? »
Lin Qiushi : « Non, je suis le plus ennuyeux de tous. »
Li Dongyuan s’exprima : « Jiang Xinhong ment. Ce qu’on ne sait pas, c’est pourquoi il ment, ni sur quoi. Tu te souviens de ce qu’il a dit la première fois qu’on l’a rencontré ? »
Lin Qiushi s’en souvenait bien, il fronça les sourcils : « Sachiko est une personne qui n’aurait pas dû exister ? »
Li Dongyuan : « C’est ça. »
Lin Qiushi comprit alors : « Je vois. »
Li Dongyuan : « Intelligent… J’ai toujours aimé travailler avec les gens intelligents. Allez, rejoignons Zhu Meng et les autres. »
Le sens des paroles de Li Dongyuan n’était pas compliqué — si Jiang Xinhong disait que Sachiko n’aurait pas dû exister, alors il ne regrettait absolument rien. Même après toutes ces années et tous les événements survenus, dans sa bouche, la victime Sachiko restait quelqu’un qui n’aurait jamais dû exister. Il n’avait pas le moindre remords, et lorsqu’il prononçait ces mots, on percevait dans sa peur une once d’aversion mal dissimulée.
Bien sûr, tout cela n’était encore que des suppositions, à confirmer. Un détail restait particulièrement difficile à comprendre : si Jiang Xinhong détestait vraiment Sachiko, pourquoi n’avait-il pas chanté cette chanson qui la tournait en ridicule ? Avait-il vraiment eu un sursaut de conscience ?
C’est avec ces doutes que Lin Qiushi retrouva Ruan Nanzhu.
*
Nul ne savait ce qui s’était passé pendant que Ruan Nanzhu et Xia Rubei étaient seuls, mais quand ils les rejoignirent, les yeux de Xia Rubei étaient pleins de larmes. En voyant Li Dongyuan, elle s’approcha avec une petite moue triste et l’appela doucement : « Meng-ge…»
« Qu’est-ce qui s’est passé ? » lui demanda Li Dongyuan.
Xia Rubei lança un regard plein de reproche à Ruan Nanzhu, qui semblait tout à fait innocent : « Il m’a fait peur… »
Ruan Nanzhu : « Wuwuwu, ne dis pas n’importe quoi. J’ai aussi peur que toi, comment peux-tu dire que je t’ai fait peur ? »
Xia Rubei : « Tu racontais une histoire de fantômes tout à l’heure ! »
Ruan Nanzhu : « Tu as une preuve ? »
Xia Rubei : « … Il faut une preuve pour ça ? »
Ruan Nanzhu : « Lin-lin-ge, elle veut me calomnier sans preuve — »
Lin Qiushi et Li Dongyuan affichèrent tous deux une expression de lassitude. Finalement, Li Dongyuan n’en pouvant plus, fit un geste de la main pour arrêter : « Mengmeng, on pourrait éviter de se chamailler avec une gamine ? »
Ruan Nanzhu : « Comment ça ? Tu veux dire que je ne suis pas une gamine ? »
Li Dongyuan, animé par un fort instinct de survie, répondit : « Non non non, je voulais dire que tu es une grande beauté ! »
Ruan Nanzhu : « Tsk. »
Lin Qiushi s’empressa de changer de sujet et raconta à Ruan Nanzhu ce qu’ils venaient d’apprendre de Jiang Xinhong. Après l’avoir écouté, Ruan Nanzhu partageait leur avis : Jiang Xinhong posait problème, mais il était difficile pour l’instant d’en identifier la nature exacte.
« Allez, il commence à faire nuit, rentrons d’abord. » C’était déjà l’heure de la fin des cours, et ils avaient traîné un moment. Le jour déclinait peu à peu.
Tout en parlant, ils marchèrent ensemble et parvinrent à rentrer avant que la nuit ne tombe complètement.
À peine étaient-ils arrivés à leur logement que le dehors plongea dans l’obscurité. Le campus silencieux s’enveloppait peu à peu dans le manteau noir de la nuit.
Lin Qiushi était sur le balcon, en train de fumer, plongé dans ses pensées, quand quelqu’un lui tapota l’épaule. Il se retourna et vit Li Dongyuan.
« Tu me prêtes du feu ? » dit Li Dongyuan.
Lin Qiushi répondit par un « mmh » distrait, et vit alors Li Dongyuan s’approcher pour allumer sa cigarette avec la braise de la sienne.
« À quoi tu penses ? » demanda Li Dongyuan.
Lin Qiushi secoua la tête, lui faisant comprendre qu’il ne pensait à rien. Il se sentait un peu fatigué aujourd’hui, il n'avait pas trop envie de parler.
« Tu as rejoint Obsidienne depuis quand ? » La voix de Li Dongyuan était très douce, chaude, avec une certaine musicalité, presque comme une berceuse murmurée. « Tu y es depuis combien de temps ? »
« Pas longtemps. Quelques mois, je crois. » Lin Qiushi souffla une bouffée de fumée.
« Qui t’a fait entrer ? » poursuivit Li Dongyuan.
« Ruan Nanzhu. » Lin Qiushi se sentait un peu flottant. C’était un état étrange, comme s’il se tenait sur un nuage moelleux, chaud et confortable, qui détendait tout son corps.
« Et Zhu Meng, tu la connais ? » Les questions de Li Dongyuan devenaient de plus en plus précises.
« Oui. » Lin Qiushi commençait à sentir que quelque chose n’allait pas. Il tenta de se dégager de cet état étrange.
Li Dongyuan sembla percevoir sa lutte. Il posa doucement une main sur l’épaule de Lin Qiushi : « Pas besoin de stresser, je ne vais pas poser de question trop indiscrète. » Il se pencha à son oreille et murmura : « Qui est vraiment Zhu Meng ? »
La bouche de Lin Qiushi s’ouvrit toute seule. Il sentait qu’il ne tiendrait plus longtemps, qu’il allait dire la vérité, quand soudain une voix froide résonna à côté d’eux : « Li Dongyuan, c’est comme ça que tu traites les miens ? »
Li Dongyuan retira sa main et afficha un sourire.
Lin Qiushi se réveilla en sursaut. Il se rendit compte de l’état étrange dans lequel il se trouvait à l’instant. Il jeta sa cigarette au sol, furieux pour la première fois : « Li Dongyuan, qu’est-ce que tu viens de me faire ?! »
Li Dongyuan, la cigarette au coin des lèvres, haussa les épaules avec un air d’innocence.
Ruan Nanzhu applaudit lentement : « Impressionnant. Pas étonnant que tu sois le chef de Cerf Blanc. Si seulement tu utilisais ton intelligence pour travailler à ouvrir les portes, on serait déjà dehors. »
Li Dongyuan se défendit : « Mengmeng, sois pas si dure avec moi. »
« Viens, Linlin. » dit Ruan Nanzhu, visiblement très mécontent. « À partir de maintenant, tiens-toi à l’écart de ce type. »
Lin Qiushi hocha la tête et se dirigea vers Ruan Nanzhu.
Ruan Nanzhu tendit la main et tapota minutieusement l’épaule de Lin Qiushi, comme pour chasser quelque chose de sale — l’endroit que Li Dongyuan avait touché.
Li Dongyuan, lui, ne s’en formalisa pas et garda son sourire.
Après l'avoir nettoyé, Ruan Nanzhu mena Lin Qiushi jusqu’à leur chambre pour dormir, sans adresser un mot à Li Dongyuan.
Le crépuscule tomba. Les lumières s’éteignirent. La pièce plongea dans le silence, rythmée seulement par la respiration régulière des dormeurs.
Lin Qiushi, épuisé, pensait s’endormir facilement. Mais il eut beau se tourner dans tous les sens, le sommeil refusait de venir.
Quand enfin la somnolence le gagna, un bruit étrange le réveilla.
Il ouvrit les yeux et en chercha la source… cela venait de sa couchette supérieure.
Grincement… grincement… Comme si Ruan Nanzhu aussi ne trouvait pas le sommeil et bougeait dans son lit. Lin Qiushi allait lui souffler doucement un mot quand le grincement s’interrompit brusquement.
Puis, juste au-dessus de lui, à travers l’épaisseur d’un matelas, une voix s’éleva soudain :
« Le nom de Satchan est en fait Sachiko. Mais elle s'appelle Satchan depuis qu'elle est petite. Ah, comme c'est drôle ! Satchan aime vraiment les bananes. Mais elle ne peut manger que la moitié de ses bananes préférées. Oh, comme c'est pitoyable ! Satchan est parti pour un endroit lointain. Et elle va bientôt m'oublier. Oh, quelle solitude, Satchan !… »
C’était une voix féminine, un peu enfantine, mais les paroles qu’elle chantait glaçaient le sang.
Lin Qiushi n’osa pas bouger. Il garda les yeux fermés, tourné vers le mur.
La chanson devint de plus en plus forte, comme si la chose qui chantait descendait du lit à sa suite.
« Le nom de Satchan est en fait Sachiko. Mais elle s'appelle Satchan depuis qu'elle est petite. Oh, comme c'est drôle!… » La voix se fit entendre juste derrière lui. Il sentit le froid l’envahir, sa couverture devenant soudain incapable de le réchauffer.
Boum… boum… boum… La chose derrière lui se mit à bondir sur le sol, s’approchant de plus en plus.
Lin Qiushi finit par craquer. Il ouvrit brusquement les yeux, se redressa et se recula jusqu’à coller son dos au mur. Mais une fois adossé, il sentit que quelque chose clochait. À la lumière blafarde de la lune, il aperçut que le mur derrière lui était couvert de gribouillis, de malédictions haineuses griffonnées partout. Le plus voyant, écrit en rouge, était un nom : 'Sachiko' écrit à l'encre rouge.
En même temps, Lin Qiushi vit enfin ce qui se tenait devant son lit.
Non, ce n’était pas une personne.
Une fille en uniforme scolaire, les cheveux en désordre, le corps tordu dans une position grotesque. Elle n’avait qu’un seul pied, l’autre jambe se terminait dans le vide. Elle bondissait sur place sur son unique pied, tout en chantant…
Elle lui tournait initialement le dos, mais en entendant le bruit que Lin Qiushi avait fait en se redressant, sa tête fit une rotation complète à 180 degrés pour le regarder.
« Tu peux m’entendre ? » demanda-t-elle.
Le sang de Lin Qiushi se glaça. Il ne savait pas quoi répondre.
« Tu peux m’entendre ? » répéta-t-elle.
« Tu as entendu quoi ? Mon chant ? » Lin Qiushi s’efforça de rester calme. Dans toute la pièce, les autres dormaient encore profondément ; lui seul avait été réveillé par le bruit.
« Des pleurs. Elle pleurait », poursuivit-elle. « Elle pleurait si tristement, pourquoi personne ne l’a entendue ? »
Lin Qiushi demanda : « Elle, c’est qui ? C’est toi ? »
La chose devant lui ne répondit pas. Elle dit simplement : « Elle n’avait rien fait. Pourquoi lui ont-ils fait ça ? »
Après ces mots, Lin Qiushi entendit réellement des sanglots. Ils venaient de l’extérieur de la fenêtre, terriblement lugubres, mêlés à des gémissements, comme ceux d’une personne grièvement blessée.
« J’ai tellement mal… Tellement mal… Je vous en supplie, sauvez-moi, je vous en supplie… »
Parmi les pleurs, on distinguait aussi des supplications : « Ne partez pas, ne partez pas… »
Lin Qiushi ouvrit grand les yeux en entendant cela. Il comprit enfin.
Et en effet, à l’instant suivant, il entendit une voix familière : « Vite, partons, ne t’occupe plus d’elle. Elle est dans un tel état, il n’y a plus rien à faire. »
« Mais… » l’autre semblait hésiter.
« Sauvez-moi, sauvez-moi ! » La fille avait entendu leur conversation, ses suppliques devinrent encore plus désespérées. « Ne partez pas, je ne veux pas mourir, je ne veux pas mourir ! »
« Allez !! Si quelqu’un découvre ça, on finira en prison. Tu veux passer ta vie en taule ? » La voix devenait de plus en plus impatiente. « Sinon reste ici tout seul, moi je me casse ! »
« Bon, bon. » Le compagnon céda finalement. Des pas précipités résonnèrent : les deux étaient partis.
« Bouhouhou… Bouhouhou… » Abandonnée, la fille éclata en sanglots. La douleur et la peur de mourir l’envahirent. Ses pleurs devenaient de plus en plus désespérés, de plus en plus faibles, jusqu’à ce qu’ils s’éteignent presque complètement.
Lin Qiushi, en écoutant tout cela, fut pris de sueurs froides. Il connaissait ces voix : c’étaient celles de Jiang Xinhong et de son ami, qu’il avait vus dans la journée.
« Ça fait mal. » murmura doucement la chose devant lui. « Ça fait si mal… Tu entends ?… »
Lin Qiushi ne savait pas s’il devait répondre qu’il avait entendu ou non. S’il se trompait, allait-il être emporté par cette chose ?
« Ça fait mal, tu entends, hein ? » Elle répétait encore, tout en tendant la main vers lui. Mais juste avant de le toucher, elle sembla être stoppée par quelque chose. Elle poussa un cri strident, puis disparut subitement devant ses yeux.
Le cœur battant à tout rompre, Lin Qiushi découvrit à l’endroit où elle s’était tenue une photo de groupe. Il y jeta un œil : tous les élèves de la classe de terminale 3 y figuraient. Cette fois, Satchan se tenait en plein centre, souriant éclatante face à l’objectif.
Alors qu’il observait la photo, Lin Qiushi sentit soudain une forte odeur de brûlé, comme si quelque chose prenait feu. En baissant les yeux, il vit que les talismans cachés sous le matelas étaient en train de brûler. C’étaient probablement eux qui avaient empêché Satchan d’agir contre lui.
La fumée réveilla les autres dans la pièce.
Ruan Nanzhu fut le premier à se réveiller. Il s’exclama : « Linlin, que se passe-t-il ? »
Le visage couvert de sueur froide, Lin Qiushi répondit calmement : « Rien. Satchan est juste passée. »
Xia Rubei s’était aussi réveillée. En entendant cela, elle trembla et demanda : « Qu… quoi ? Qui est venue ? »
« Satchan », répéta Lin Qiushi. « C’est bon maintenant, rendors-toi. »
Xia Rubei : « … » Comme si elle allait pouvoir dormir après ça !
Avant même qu’elle ne puisse dire quelque chose, Ruan Nanzhu s’empressa de la devancer avec une voix douce : « Linlin, j’ai peur… Viens dormir avec moi. »
Lin Qiushi : « … »
Ruan Nanzhu : « Linlin, pourquoi tu ne dis rien ? Tu ne m’aimes plus ? »
Li Dongyuan s’en mêla avec un sourire : « Mengmeng, moi je t’aime. »
Ruan Nanzhu : « Tu entends ? Il y a encore des voix étranges dans la pièce. Dépêche-toi de venir. »
Li Dongyuan : « … »
Lin Qiushi eut un sourire forcé, mais en réalité, il avait des choses à dire à Ruan Nanzhu en privé. Ils n’avaient pas eu l’occasion de parler dans la journée, et le moment semblait opportun.
Après un long moment, Lin Qiushi monta donc dans le lit de Ruan Nanzhu.
Le lit était un peu étroit, ils devaient se coller l’un à l’autre. Ruan Nanzhu, très naturellement, se glissa dans les bras de Lin Qiushi et frotta même sa tête contre lui à deux reprises.
Lin Qiushi murmura : « Arrête de te frotter. »
Ruan Nanzhu répondit : « Non. J’aime bien. »
Lin Qiushi : « … » Est-ce que ça t’amuse tant que ça ? Bon, probablement que oui.
Leurs corps étaient presque entremêlés. Lin Qiushi se pencha à l’oreille de Ruan Nanzhu pour lui raconter à voix basse tout ce qui s’était passé, puis lui donna la photo.
Ruan Nanzhu resta silencieux un instant après avoir tout entendu, rangea la photo et dit : «Je vois. Dors pour l’instant, on en reparle demain matin. »
Lin Qiushi : « D’accord… » Il faisait un peu chaud cette nuit-là, et deux hommes allongés si proches auraient dû être collants, en sueur et mal à l’aise. Mais une légère fragrance émanait de Ruan Nanzhu. Ce n’était pas une odeur féminine, mais plutôt une senteur fraîche et discrète. Lin Qiushi la remarquait pour la première fois.
Il ne put s’empêcher de dire : « Mengmeng, tu sens bon. »
Ruan Nanzhu répondit : « C’est peut-être… »
Lin Qiushi : « Hein ? »
Ruan Nanzhu : « Le parfum d’une pure. » (NT : d’une vierge)
Lin Qiushi : « … » Si je ne savais pas que ce que tu caches dans ton pantalon est encore plus gros que le mien, je l’aurais peut-être cru. Le parfum d’une pure, sérieusement…
Au final, Lin Qiushi ne sut jamais pourquoi Ruan Nanzhu sentait aussi bon. L’effet somnifère, cependant, était indéniable. Dès qu’il se coucha à ses côtés, il s’endormit aussitôt. Il ouvrit les yeux, les referma, et ce’était déjà le matin.
L’incident de la nuit avait empêché tout le monde de bien dormir, en particulier Xia Rubei. Elle se leva avec deux énormes cernes noirs sous les yeux, semblable à un panda géant.
Ruan Nanzhu ne put s’empêcher de la taquiner : « Alors, tu n’as pas dormi ? Tu pensais à quel amoureux, hein ? »
Xia Rubei s’emporta : « Quel amoureux ? J’en ai pas, moi ! »
« Tu n’étais pas amoureuse de Li Dongyuan ? » dit Ruan Nanzhu.
Le visage de Xia Rubei devint immédiatement écarlate. Elle ne s’attendait pas à ce que Ruan Nanzhu dise ça aussi directement, au point que les larmes lui montèrent presque aux yeux : « Ne dis pas n’importe quoi, ce n’est pas vrai, je… je ne l’aime pas… Et toi alors ? Tu parles, mais t’es pas amoureuse de Yu Linlin peut-être ! »
Elle pensait pouvoir renverser la situation, mais à sa grande surprise, ce sans-gêne de Ruan Nanzhu hocha la tête et admit sans détour : « Si, j’aime bien Linlin. Il est tellement mignon, qui ne l’aimerait pas ? »
Xia Rubei : « … »
Ruan Nanzhu : « Toi, tu n’as pas intérêt à tomber amoureuse de Linlin. »
Xia Rubei : « … » Elle comprit enfin qu’elle n’était pas de la même catégorie que Ruan Nanzhu, baissa la tête, abattue, et se tut.
Ruan Nanzhu afficha une expression ui disait : Oh, comme c'est ennuyeux de remporter une victoire facile !
Lin Qiushi, qui le connaissait bien, savait qu’il aimait en faire des tonnes et ne s’en mêla pas. Li Dongyuan aussi avait percé à jour l’âme de Ruan Nanzhu. Tous deux se mirent simplement à manger leur petit-déjeuner en silence. Depuis ce que Li Dongyuan avait fait la veille, Lin Qiushi lui faisait désormais la tête.
Li Dongyuan, avec un sourire de faux-cul, dit : « Linlin, tu es encore fâché ? »
Lin Qiushi répondit : « Monsieur Li, on ne se connaît pas si bien que ça, non ? »
Li Dongyuan : « Allez, je m’excuse pour mon comportement d’hier, d’accord ? C’est juste que Mengmeng ne veut pas me répondre, alors je voulais en apprendre plus sur elle, c’est tout… »
Ruan Nanzhu, assis juste à côté, lança sèchement : « Li Dongyuan, je suis là, à côté de toi. Tu veux savoir quelque chose, tu n’as qu’à demander. »
Li Dongyuan : « J’avais peur que tu ne me répondes pas. »
Ruan Nanzhu : « Et comment tu peux savoir si tu ne me demandes même pas ? »
Li Dongyuan : « Alors, dans la vraie vie, tu t’appelles comment ? »
Ruan Nanzhu : « Je ne te le dirai pas. »
Li Dongyuan : « … »
Lin Qiushi faillit éclater de rire.
Mais il comprit clairement une chose : il n’était pas de taille face à Li Dongyuan. Face à un type sournois comme ça, Ruan Nanzhu était bien plus à l’aise, réussissant à chaque fois à le faire taire.
« Au fait, cette Satchan n’est pas venue nous voir cette nuit ? Vous avez découvert quelque chose de nouveau ? » demanda Li Dongyuan après le petit-déjeuner, visiblement très curieux.
« Si », répondit Ruan Nanzhu en sortant la photo que Satchan avait laissée à Lin Qiushi. «Elle a laissé ça. »
Li Dongyuan examina attentivement la photo.
Ruan Nanzhu appuya son menton sur sa main : « Tu remarques quelque chose ? »
Li Dongyuan : « Hm. »
Xia Rubei regarda aussi la photo, mais en entendant leur échange, elle était un peu perdue : « De quoi parlez vous… Elle a quoi cette photo ? » Elle la retourna plusieurs fois sans rien remarquer de particulier.
Rien d’étonnant. Si l’on ne se souvenait pas précisément à quoi ressemblait la photo de classe originale de la classe 2, il était difficile de remarquer l’étrangeté de celle-ci. Lin Qiushi, lui, avait l’impression que sa mémoire s’était considérablement améliorée. Même sans comparaison directe, il pouvait visualiser clairement les détails de la photo qu’il avait vue dans le bureau des archives.
Ruan Nanzhu posa à côté la photo qu’il avait discrètement prise au bureau des archives. Xia Rubei jeta un coup d’œil et s’exclama : « Il y a une personne en plus… »
« Exact », confirma Ruan Nanzhu. « Et pas seulement une en plus, il en manque deux. »
Xia Rubei : « Les deux qui manquent… Ce sont… » Elle regarda attentivement, les yeux s’agrandirent soudain. « Jiang Xinhong, et son ami ? »
Ruan Nanzhu afficha un air attendri : « Tu es vraiment maligne. »
Xia Rubei : « … » Pourquoi avait-elle l’impression qu’il la traitait d’idiote ?
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L’auteur a quelque chose à dire :
Ruan Nanzhu : « Linlin, tu sens vraiment bon… »
Lin Qiushi : « C’est peut-être… »
Ruan Nanzhu : « Hm ? »
Lin Qiushi : « Le parfum du célibataire. »
Ruan Nanzhu : « … »
Hier c’était la fête des lanternes. Un ami m’a dit qu’il avait mangé des fruits de mer. Je lui ai demandé quoi, il a répondu : « Des algues. » ← Bon, c’était une blague. En vrai, il a mangé des nouilles aux palourdes. (NT : oui oui, c’est bien une remarque de l’auteur:-))
Traducteur: Darkia1030
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