KOD -Chapitre 3 - Une nuit amère

 

Mort

Marchant à travers les longs chemins enneigés, les quatre personnes n'ont heureusement rencontré aucun événement étrange ou malheureux en cours de route et sont revenues à leur logement sans encombre.

Cependant, à leur retour, une atmosphère étrange régnait dans la maison. Les visages blêmes, plusieurs personnes se tenaient assises immobiles dans le salon, le silence devenu pesant contrastait avec l'ambiance à leur arrivée. Le regard de Lin Qiushi se posa sur eux, il vérifia rapidement leur nombre, et fut soulagé de constater que personne ne manquait.

"Qu'est-ce qui se passe ?", demanda Xiong Qi.

Un homme assis là tremblant lâcha : "En haut, le corps... le corps a disparu."

" Le corps a juste disparu ?", répliqua Xiong Qi. "Vous êtes des nouveaux ici, pourquoi avoir peur juste parce que le corps a disparu ?"

"Il a été mangé", sanglota une fille à côté, des larmes coulant sans fin, "il y avait du sang partout..."

Xiong Qi et Xiao Ke se regardèrent, sachant qu'ils n'obtiendraient pas d'informations utiles de ces gens-là. Ils décidèrent donc de monter au troisième étage pour enquêter par eux-mêmes.

En grimpant les escaliers, Lin Qiushi remarqua quelque chose d'étrange au deuxième étage - des traces de sang apparaissaient sur le mur. Comme la maison était construite en bois, les murs avaient la couleur brunâtre du bois, mais Lin Qiushi remarqua des taches noires, comme si quelque chose avait éclaboussé.

"Soyez prudents, il pourrait y avoir quelque chose là-haut", avertit Xiong Qi en avançant en tête.

Ils atteignirent enfin le troisième étage, où Lin Qiushi comprit enfin ce que signifiait "le corps a été mangé".

L'endroit où le corps avait été placé était maintenant vide, mais ce n'était pas tout. Le corps avait disparu, remplacé par des fragments éparpillés de viande et d'os sur le sol. On aurait dit que le corps avait été déchiré et dévoré violemment par quelque chose, ne laissant que des morceaux brisés.

Lin Qiushi pâlit en voyant cette scène, son estomac se tordant d'inconfort.

"Ils ont tout dévoré jusqu'aux os ", remarqua Xiao Ke avec un certain détachement. "Je me demande bien ce que c'était."

"Hmm", soupira Xiong Qi. "Allons-y, fermons le troisième étage. Nous resterons au deuxième aujourd'hui."

"D'accord", acquiesça Xiao Ke. "Je vais interroger les autres pour obtenir plus de détails."

De retour au rez-de-chaussée, ils demandèrent de nouveau ce qui s'était passé.

Les gens en bas leur expliquèrent enfin ce qui s'était passé dans la maison.

Après le départ de Xiong Qi et des autres, un groupe de personnes avait commencé à fouiller la maison. Lorsqu'ils atteignirent le deuxième étage, ils entendirent un son étrange venir du troisième étage. C'était comme si quelqu'un était en train de mâcher quelque chose, avec des bruits de déglutition vorace.

Ils comptèrent ensuite les personnes présentes et réalisèrent qu'il n'y avait personne d'entre elles au troisième étage. Cela les fit tous frissonner d'effroi.

Le groupe n'osa pas monter voir, figé au deuxième étage à observer la situation. Lorsque le bruit de mastication disparut enfin, ils prirent leur courage à deux mains pour monter voir la situation en haut - pour découvrir seulement un sol recouvert de viande hachée et d'os.

"C'est trop effrayant," dit une autre fille plus âgée dans l'équipe, l'air quelque peu hébété. "Ce n'est que ma troisième fois ici, comment ai-je pu rencontrer un tel monde ? Pouvons-nous en sortir vivants ? Qu'est-ce que c'est exactement, cette chose..."

Personne ne pouvait répondre à ses questions ; la pièce était silencieuse.

Xiong Qi soupira légèrement, disant qu'il avait faim et voulait trouver quelque chose à manger, et demanda à quelqu'un de l'accompagner à la cuisine.

Lin Qiushi répondit, "Je vais venir avec toi."

Ruan Baijie qui était assise à côté de Lin Qiushi, lui dit doucement, "Qiushi, j'ai aussi faim. Je veux des nouilles."

Lin Qiushi répondit, "Je vais voir s'il y en a. Si c'est le cas, je te fais un bol."

"D'accord," répondit Ruan Baijie en souriant tendrement à Lin Qiushi. "Fais attention."

Lin Qiushi hocha la tête.

La cuisine était à gauche du salon, sans gaz naturel, on disposait seulement de bois pour faire du feu.

Xiong Qi et Lin Qiushi ne dirent pas grand-chose en chemin jusqu'à ce qu'ils arrivent à la cuisine. Xiong Qi baissa la tête pour allumer un feu et dit, "Je ne prévois pas de tout leur dire."

"Qu'est-ce que tu veux dire ?" demanda Lin Qiushi, perplexe.

Xiong Qi jeta un coup d'œil silencieux vers l'entrée, s'assurant qu'il n'y avait personne dehors avant de chuchoter, "Je ne suis pas sûr que tout le monde dans notre équipe soit humain."

Le dos de Lin Qiushi frissonna à ces mots.

"Cela s'est déjà produit auparavant," continua Xiong Qi. "Nous pensions que nos coéquipiers n'étaient pas vraiment des coéquipiers, mais ces choses-là."

"Pourquoi alors me faire confiance ? Et si j'étais l'une de ces choses ?" demanda Lin Qiushi.

Xiong Qi lui jeta un coup d'œil et déclara, "Tu ne sembles pas être l'un d'entre eux."

Lin Qiushi resta silencieux.

"Et ils ne réagissent pas comme des gens qui ont déjà vécu ça plusieurs fois ; ils paniquent trop, plus que toi," dit Xiong Qi avec un sourire auto-dépréciatif. "Ce que tu appelles la peur, moi, j'ai mouillé mon pantalon trois fois la première nuit où je suis entré."

Lin Qiushi pensa à la femme terrifiante de la nuit dernière, et regarda silencieusement son pantalon, heureux d'avoir réussi à se contrôler...

Xiong Qi continua, "Je te conseille aussi de garder quelques indices pour toi, ne révèle pas tout."

Lin Qiushi hocha la tête, "J'ai compris. Merci pour le rappel. Puis-je te demander combien de fois tu déjà venu dans ce monde ?"

Xiong Qi : "C'est la sixième fois."

"Ah..." Lin Qiushi essaya de digérer les informations que Xiong Qi lui avait données sur la porte, l'équipe et quelques indices à cacher.

"À quoi bon trop réfléchir, essayons juste de sortir vivants," dit Xiong Qi avec un sourire ironique. "Même si je pense que ce monde est fichu."

Le feu dans la cuisinière était 'allumé, faisant bouillir l'eau dans la casserole en fonte.

Lin Qiushi trouva un panier de provisions à côté, avec des nouilles, des œufs, et même quelques légumes verts. Il fit cuire les nouilles et fit frire un œuf. L'arôme de la nourriture remplissait la cuisine, dissipant la froideur et la peur.

Voyant cela, Xiong Qi le complimenta : "Tu cuisines bien."

"Ça va," répondit Lin Qiushi en souriant.

Il cuisina quatre bols de nouilles pour Chong Qi, Xiao Ke, Ruan Baijie et lui-même. Quant aux autres, il ne pouvait pas s'en soucier autant.

Ruan Baijie, affamée elle aussi, commença à manger ses nouilles. Normalement, quand les gens mangent des nouilles, on entend toujours un peu de bruit. Mais elle mangea les nouilles sans faire aucun bruit, ne laissant pas une goutte de soupe. Après avoir fini, elle ne dit rien, mais regarda Lin Qiushi avec insistance.

Lin Qiushi, troublé par son regard intense, demanda : "Tu n'as pas encore assez mangé ?"

Ruan Baijie répondit : "J'ai assez mangé." Ses paroles étaient à peine finies que son ventre fit un petit bruit.

Lin Qiushi : "...Tu es sûre de ne pas vouloir plus ?"

Il fit mine de continuer à manger, mais voyant le regard perçant de Ruan Baijie, il ne put s'empêcher de rire. "D'accord, mange alors. J'ai fini pour ma part."

"D'accord, d'accord." Cette fois-ci, Ruan Baijie ne fit pas de cérémonie.

Après avoir mangé deux bols de nouilles, ils se débarrassèrent de cette sensation de froid qu'ils avaient ramenée de l'extérieur. Xiong Qi mangeait en même temps qu'il partageait les informations obtenues de l'ancien charpentier avec tout le monde, bien qu'il ait gardé pour lui le dernier indice sur le puits.

"Et si la clé était dans le cercueil ?" demanda un des membres relativement calmes de l'équipe, un homme nommé Zhang Zishuang. "Puisque l'indice clé est le cercueil, je pense que c'est probablement le cas..."

"Espérons-le," dit Xiong Qi. "Je prévois d'aller couper des arbres demain matin dans la montagne, tous les hommes iront, et les femmes peuvent rester à proximité, particulièrement celles qui craignent le froid. Cependant, si quelque chose arrive dans la maison, nous ne pourrons pas aider."

Après discussion, tout le monde fut d'accord avec la proposition de Xiong Qi. Bien que certains trouvaient dangereux de monter la montagne par ce temps de neige, dans ce monde, le plus grand danger n'était pas le temps, mais ces créatures invisibles. Terminer rapidement le cercueil et partir d'ici semblait être le meilleur plan.

Le temps passa et le ciel devint rapidement sombre.

Après que la nuit soit tombée, ils se lavèrent sommairement et, sans se sentir d'humeur à faire autre chose, retournèrent tôt dans leurs chambres. Lin Qiushi demanda pourquoi ils ne pouvaient pas rester ensemble, et Xiong Qi répondit : "Parce que si nous restons ensemble, nous nous endormirons tous à une heure fixe."

"Qu'est-ce que ça veut dire ?" demanda Lin Qiushi, un peu confus. "Tu veux dire qu'à une certaine heure, tout le monde s'endort ?"

"Ouais," confirma Xiong Qi. "C'est probablement le mécanisme de ce monde. Dès que le nombre de personnes dans une même pièce dépasse un certain seuil, tout le monde dort à une heure fixe, et alors quoi qu'il arrive, nous ne pourrons rien y faire."

Lin Qiushi fronça les sourcil :. "Alors on doit juste se rendre sans résistance?" (NT : la traduction littérale de l’idiome "束手就擒"  est "avoir les mains liées et se faire capturer".)

"En fait, ces choses-là ne peuvent pas tuer sans condition," expliqua Xiong Qi. "Elles ont besoin de certaines conditions spécifiques pour tuer. Plus le monde derrière la porte est difficile, plus les conditions sont variées, et certaines sont vraiment... difficiles à comprendre."

Lin Qiushi : "Comme quoi ?"

Xiong Qi : "Par exemple, ils pourraient n’être autorisés à tuer que ceux qui ont des chaussures aux pieds."

Lin Qiushi : "..."

Lin Qiushi regarda silencieusement ses chaussures.

Voyant son expression, Xiong Qi sourit : "Je donnais juste un exemple au hasard. Imagine que dans ce monde, les conditions soient telles qu'ils tuent ceux qui n'ont pas de chaussures aux pieds. Tu pourrais mourir si tu enlèves tes chaussures. De toute façon, ces conditions ne sont pas simples, certaines nécessitent plusieurs exigences cumulées. Donc, après avoir observé et analysé, dormir jusqu'au matin est probablement la stratégie la plus sûre." Il marqua une pause. "Bien sûr, à condition que tu puisses t'endormir."

Les paroles de Xiong Qi firent remonter à Lin Qiushi les événements de la nuit dernière. Il regarda Ruan Baijie à côté de lui, qui, distraitement, mangeait des graines de courge. Il sentit que la nuit précédente, il avait frôlé la mort de près, comme si un simple faux pas aurait pu le transformer en l'un des deux corps froids au troisième étage.

"Allez vous coucher," dit Xiong Qi. "Bonne nuit."

Lin Qiushi acquiesça. "Bonne nuit." Il appela également Ruan Baijie pour qu'elle aille se coucher.

Bâillant, Ruan Baijie posa le reste des graines de courge sur la table à portée de main, frotta ses yeux et marmonna : "Tellement fatiguée, allons nous coucher tôt aujourd'hui."

Lin Qiushi répondit : "D'accord, allons nous coucher tôt."

Comme les événements de la nuit précédente avaient rendu le troisième étage inutilisable, tous les membres de l'équipe déménagèrent au deuxième étage.

Lin Qiushi et Ruan Baijie continuèrent à partager le même lit. Cette fois-ci, Lin Qiushi était préparé. Il décida de verrouiller d'abord la fenêtre et essaya de tirer les rideaux, mais ceux-ci semblaient ne pas avoir été utilisés depuis longtemps et ne bougèrent pas.

Ruan Baijie, en pyjama, grommela depuis sous la couverture en se tortillant : "Qiushi, j'ai si froid."

Lin Qiushi essayait toujours de manipuler les rideaux, il répondit sans se retourner: "Mets plus de vêtements si tu as froid."

Ruan Baijie : "... Tu n'as pas de petite amie, n'est-ce pas ?"

Lin Qiushi, perplexe : "Petite amie ? Pourquoi aurais-je une petite amie ?"

Ruan Baijie resta silencieuse. Quand Lin Qiushi revint après avoir enfin tiré les rideaux, elle était allongée raide comme un poisson mort dans le lit.

Lin Qiushi, ne comprenant pas : "Qu'est-ce qui ne va pas ?"

D'une voix douce, Ruan Baijie dit : "Est-ce que... tu n'as rien à me dire ?"

Lin Qiushi plongea dans ses pensées. Il regarda le beau visage de Ruan Baijie et finalement eut une idée. Il dit : "Si."

Ruan Baijie sourit satisfait : "Qu'est-ce que tu veux dire ?"

Lin Qiushi : "Euh, juste que... aujourd'hui, si jamais nous rencontrons des fantômes, tu pourrais courir moins vite ?"

Ruan Baijie, avec un visage impassible : "Non."

Lin Qiushi, en colère : "Alors pourquoi tu me demandes ce que j'ai à dire ? Va dormir !"

Ainsi, chacun retourna dans son coin, cherchant son sommeil, dos tournés l'un à l'autre.

Selon Xiong Qi, le meilleur scénario pour cette nuit serait de pouvoir s'endormir tranquillement, mais l'esprit de Lin Qiushi était rempli de toutes sortes de pensées, et il n'arrivait tout simplement pas à trouver le sommeil. En revanche, Ruan Baijie derrière lui s’endormit comme un loir dès qu'elle ferma les yeux. Lin Qiushi était tellement furieux que ses dents lui faisaient mal de les serrer trop fort.

À mesure que la nuit avançait, la température baissa. Heureusement, la couverture était épaisse, et avoir une personne chaude à côté rendait les choses supportables.

Lin Qiushi, les yeux fermés, passa en revue les indices de la journée. Sa conscience commençait à se brouiller progressivement et il semblait sur le point de s'endormir profondément. Cependant, juste au moment où il allait s'endormir, il entendit vaguement un bruit étrange.

Ce n'était pas comme les coups de la veille ; cette fois-ci, le son venait du plafond au-dessus d'eux, un son collant et lourd, comme quelque chose se traînant lentement sur le toit du troisième étage. Lin Qiushi avait une ouïe fine, et bien que son envie de dormir ait disparu instantanément, il retint son souffle et ouvrit lentement les yeux pour regarder le plafond au-dessus d'eux.

Il n'y avait rien là, seulement du bois vieilli.

Pourtant, Lin Qiushi commençait à se sentir frigorifié car il avait distinctement entendu le son s'arrêter juste au-dessus de sa tête.

"Tap, tap." Les coups collants résonnaient dans ses tympans, de plus en plus forts, provoquant des frissons dans tout son corps. Il serra les dents, prêt à se lever du lit, mais une main s'enroula autour de sa taille.

"Qu'est-ce que tu fais ?" murmura Ruan Baijie d'une voix ensommeillée.

"Est-ce que tu as entendu un bruit étrange ?" chuchota Lin Qiushi. "Du côté du toit."

"Un bruit ? Quel bruit ?" répondit Ruan Baijie. "Je n'ai rien entendu du tout. Ne bouge pas, j'ai froid." Son souffle léger caressait l'oreille de Lin Qiushi, empli du parfum glacial de la nuit.

"Tu..." Lin Qiushi voulut dire quelque chose, mais sentit Ruan Baijie resserrer sa prise autour de lui.

"Dors," dit simplement Ruan Baijie.

Lin Qiushi ferma les yeux, impuissant.

Ruan Baijie caressa doucement le côté de Lin Qiushi avec son doigt, un geste qui aurait pu sembler ambigu à un autre moment, mais qui était apaisant à cet instant.

Le bruit des coups sur le toit continua, mais Lin Qiushi n'était plus aussi effrayé qu'auparavant. La fatigue le reprit lentement, et il finit par s'endormir.

*

Le lendemain matin.

Lin Qiushi se réveilla dans l'étreinte de Ruan Baijie.

Elle avait les bras autour de lui, son menton reposant sur sa tête, et quand il la réveilla, elle marmonna, encore ensommeillée : "Arrête de causer des ennuis, laisse-moi dormir encore un peu."

Lin Qiushi : "...” Merde.

Lin Qiushi : "Je vais me lever maintenant," dit-il après avoir attendu un moment, voyant que Ruan Baijie n'avait pas l'intention de se lever.

Ruan Baijie : "Hmm..."

Lin Qiushi : "Ruan Baijie ?"

Ruan Baijie : "Hier soir tu m'as appelée 'ta petite’, aujourd'hui tu m'appelles 'Ruan Baijie'."

(NT : Ruan Baijie se désigne par 人家 qui signifie ‘moi’ en s’exprimant de façon coquette, j’ai essayé de rendre ça par ‘ta petite’, qui est très approximatif)

Lin Qiushi : "..."

Malgré ses paroles, Ruan Baijie relâcha finalement sa prise et se contenta de s'appuyer contre la tête de lit en regardant Lin Qiushi enfiler ses vêtements. Lin Qiushi sentait une ambiance étrange et, après avoir réfléchi un moment, se tourna vers Ruan Baijie : "Tu pourrais arrêter ce regard ?"

Ruan Baijie : "Quel regard ? L'argent est sur la table, prends-le et pars. Passe-moi une cigarette, j'en veux une."

Lin Qiushi : "..." A-t-elle consommé quelque chose d'étrange?

Ruan Baijie : "Quoi, tu ne vas pas partir ? Nous nous sommes mis d'accord sur exactement cinq cents hier, tu n’auras pas un centime de plus."

Lin Qiushi ne trouva rien à rétorquer. Après s'être habillé il descendit rapidement les escaliers.

Les autres étaient déjà assis dans le salon, en train de manger le petit-déjeuner apporté par les villageois. Comme d'habitude, Lin Qiushi compta le nombre de personnes et remarqua qu'il manquait trois personnes dans la pièce, à part Ruan Baijie.

Xiong Qi, le voyant, lui fit signe de s'approcher.

"Rien ne s'est passé hier soir, n'est-ce pas ?" demanda Lin Qiushi.

"Non," répondit Xiong Qi, "personne n'est mort."

Lin Qiushi poussa un soupir de soulagement. En réalité, la nuit dernière avait été étonnamment calme, à tel point que personne n'avait même entendu de bruit. Lin Qiushi demanda aux autres s'ils avaient entendu quelque chose d'étrange à l'étage, mais tous affirmèrent unanimement que la nuit avait été tranquille, à part le bruit du vent dehors.

"Après le petit-déjeuner, nous irons couper du bois pour le livrer au menuisier. Il faut être rapide," dit Xiong Qi, "le temps va se refroidir de plus en plus, et hier soir, il ne s'est rien passé..." Il sembla hésiter un instant.

"D'accord," répondit machinalement Lin Qiushi.

Les trois personnes restantes descendirent également l'escalier l'une après l'autre. Ruan Baijie fut la dernière à le faire. Elle portait toujours sa belle robe longue, mais avait ajouté deux couches de manteaux plus épais et des pantalons épais. En raison de la longueur de sa robe, elle marchait lentement avec une grâce naturelle.

Lin Qiushi la vit arriver et détourna rapidement les yeux, se sentant un peu mal à l'aise.

"Qiushi," l'appela Ruan Baijie.

Lin Qiushi répondit avec un soupir.

"Pourquoi tu ne me regardes pas ?" demanda Ruan Baijie, "Je veux manger les nouilles que tu as cuisinées."

Lin Qiushi : "Je te les ferai pour le déjeuner, maintenant c'est trop tard."

Ruan Baijie : " Ce n'est pas ce que tu as dit au lit hier soir."

Xiao Ke, en train de boire son congee (NT : sorte de porridge salé à base de riz), faillit s'étouffer en entendant cela. L'expression de Xiong Qi devint également subtile, ses yeux se déplaçant entre Lin Qiushi et Ruan Baijie, à la fois intentionnellement et involontairement.

Lin Qiushi sourit amèrement : "Bon, arrête de plaisanter. Merci pour hier soir, je te ferai des nouilles pour le déjeuner et je te ferai frire deux œufs en plus."

Ruan Baijie capitula : "D'accord... Ah, ce serait tellement bien s'il y avait des oignons verts."

Dans un temps aussi froid, avoir des légumes verts était déjà une chance, mais penser aux oignons verts et autres était de la pure fantaisie.

Après avoir à peu près fini leur petit-déjeuner, ils enfilèrent des vêtements chauds et se préparèrent à partir avec leurs haches.

Ils prévoyaient d'abattre des arbres dans la forêt de montagne près du village, accessible seulement par un petit sentier. À cause de la neige, le chemin était devenu encore plus étroit, ne permettant le passage que d'une personne à la fois.

Monter n'est pas trop difficile, mais redescendre avec les troncs sera sûrement plus compliqué,’ pensa Lin Qiushi en marchant sur le sentier.

Parmi les onze personnes, il y avait heureusement quelqu'un qui était compétent en travail du bois. C'était un homme d'une trentaine d'années qui se présenta comme étant charpentier, capable de couper des arbres et de fabriquer des meubles simples, mais ne connaissant rien aux cercueils. Il marchait devant, et choisit quelques arbres pour montrer à tous comment faire.

La plupart des gens ici n'avaient jamais fait cela auparavant, et même avec des instructions, ils étaient tous assez maladroits au premier essai.

Lin Qiushi, après avoir brandi sa hache et fait une tentative, laissa seulement une légère marque sur le tronc après son premier coup.

"Ta technique n'est pas bonne," observa Ruan Baijie, debout à côté avec ses mains dans ses poches, soufflant de la vapeur blanche. "Tu dois utiliser plus de force vers le bas, sinon, avec une hache aussi lourde, tu ne pourras pas la soulever."

Lin Qiushi : "Tu as déjà coupé des arbres ?"

Ruan Baijie : "J'ai vu d'autres le faire."

Lin Qiushi prononça: "Oh.".

Ruan Baijie ajouta : "Sois prudent, ne te blesse pas."

Lin Qiushi hocha la tête et continua à manier sa hache. C'était plus compliqué que ce qu'ils avaient imaginé ; ils travaillèrent toute la matinée, plusieurs hommes forts se relayant pour se reposer, mais ils ne réussirent à abattre qu'un seul arbre.

"Que faire, Xiong ge," demanda quelqu'un, "que devons-nous faire ?"

Xiong Qi regarda le ciel et serra les dents : "Allons-y, portons cet arbre et rentrons. On reprendra demain."

Bien qu'il ne fût que trois heures de l'après-midi, le jour commençait déjà à s'assombrir et de gros flocons de neige commençaient à tomber du ciel, annonçant une possible tempête de neige pour la nuit.

Lin Qiushi demanda : "Combien de troncs faudra-t-il pour un seul cercueil ?"

"Le chef du village a dit trois," répondit Xiong Qi. "Si nous travaillons dur pendant deux jours, cela devrait être suffisant. Allez, qui veut donner un coup de main ?"

Lin Qiushi s'apprêtait à avancer pour porter un arbre, quand il entendit soudain Ruan Baijie dire : "Oh là là, je crois que je me suis tordue la cheville. Qiushi, tu pourrais me porter en bas de la montagne ?"

Lin Qiushi : "Hein ?"

Ruan Baijie : "Quoi ‘hein’, bon sang, dépêche-toi, il y a tellement de monde ici, pourquoi venir te mêler à ça."

Lin Qiushi s'apprêtait à répondre quand Xiong Qi lui tapota l'épaule : "Vas-y."

Lin Qiushi : "..." Il jeta un coup d'œil à l'expression de Ruan Baijie et ne vit rien d'autre dans son air de fille adorable, mais il perçut instinctivement quelque chose d'autre, comme si la demande soudaine de Ruan Baijie n'était pas aussi simple qu'il l'imaginait.

 

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L’auteur a quelque chose à dire

Ruan Baijie est vraiment celle qui attaque haha, j'ai l'impression que tout le monde l'a deviné. (NT : l’auteur utilise le terme "" (gōng) signifiant attaquer mais aussi dominant / top dans le slang gay chinois)

Ruan Baijie a activé sa compétence : Frapper le ciel.

Lin Qiushi a été touché par le claquement et est tombé au sol, puis Ruan Baijie le traîna à la maison pour le dévorer.

 

Traducteur: Darkia1030