ISMM - Chapitre 9 - C'est ça, la conscience du danger, mes amis !
130.
Les rôles principaux semblaient avoir un problème ce jour-là. Ils firent plusieurs prises sans en valider une. J'avais déjà terminé ma partie dans un autre studio et étais revenu. C'était à peine à ce moment-là que Gu Yiliang commença à entrer en scène.
Je ne retirai pas mon maquillage et restai à l'écart, à le regarder.
Quand Gu Yiliang jouait, j'étais probablement la personne la plus nerveuse du plateau.
L'agent exécutif le regardait avec satisfaction.
Le réalisateur et le directeur adjoint le regardaient avec approbation.
Les jeunes acteurs le regardaient, certains avec admiration, d'autres avec jalousie.
Le directeur artistique et le maître des arts martiaux le regardaient avec respect.
Moi, je le regardais avec anxiété, inquiet, nerveux, plein de préoccupations et un peu de panique.
Quand il faisait des cascades, j'avais presque envie de sauter pour le rattraper.
Quand il manipulait des couteaux et des armes, j'avais presque envie de sauter pour être son bouclier.
Quand il marchait près de la rivière, j'avais peur qu'il tombe dedans. Quand il grimpait sur un toit, j'avais peur qu'il tombe du bâtiment. Quand il se tenait sur une branche, j'avais peur que la branche se casse. Quand il courait, j'avais peur qu'il se foule une cheville. Même quand l'héroïne tenait des ciseaux pour découper des motifs dans des fenêtres devant lui, j'avais peur qu'elle ne le pique avec les ciseaux trop vite.
Pourquoi, me demanderez-vous ?
C'est ça, la conscience du danger, mes amis !
Le seul rival de Gu Yiliang dans toute l'équipe, c'était moi.
Celui avec qui il semblait avoir des conflits dans l'équipe, c'était moi.
Et si jamais il lui arrivait quelque chose (brrr), la première pensée des fans serait que c'était moi qui lui avais causé du tort.
Ne croyez pas que j'exagérais.
Quand nous venions juste de débuter depuis six mois, il y eut une fois où Gu Yiliang faisait une émission en direct à plusieurs milliers de kilomètres de moi. L'équipe n'avait pas bien organisé l'ordre d'entrée des invités, et c'est à lui, un débutant, qu'on avait donné la place centrale, ce qui avait attiré une petite vague de critiques contre lui.
Et à ce moment-là, j'étais avec des amis à prier au temple de Nanpu, et quelqu'un me reconnut.
Eh bien, on dit que c'était moi qui faisais des rituels à distance pour le maudire.
Même mes fans commencèrent à croire cela, et ils me complimentèrent en secret, trouvant que j'avais bien joué mon rôle et montré de l'esprit de compétition.
J'aimerais demander, quel temple peut gérer ce genre d’affaire ?
Est-ce que les divinités approuveraient ?
J'étais là pour demander des bénédictions amoureuses, bon sang !
Comment je savais tout cela ?
Grâce à Xiao Chen, j’ai pu voir que j'avais accumulé autant de mauvaises rumeurs que de "sucre".
Évidemment, cette histoire faisait aussi partie des informations dans le pack "de lavage de cerveau" de Niangzi.
Selon elles, c'était pour la première apparition de Gu Yiliang dans une émission en direct et j'avais fait exprès d'aller lui offrir mes prières.
Voyez comme j'étais dévoué sur les photos prises par les passants, regardez comme j'avais l'air bienveillant avec les fans, avec une posture parfaite et pleine de grâce pendant que je priais.
Malheureusement, l'équipe avait été trop médiocre et avait échoué à gérer l'émission, ruinant tous mes efforts.
C'était à cause du destin, bien sûr. C'était l'équipe de l'émission qui avait mal géré la situation.
C’est ce que maintinrent les fans de façon catégorique. Aucune question permise. Aucune objection autorisée.
Il n'y a pas de douleur sans comparaison. C'était seulement aux yeux de Niangzi que j'apparaissais comme un petit enfant, un adorable naïf qui marchait sur le fil du rasoir pour l'amour.
Je n'avais aucun moyen de les remercier pour leur gentillesse, alors je m'efforcerais de leur offrir plus de "nourriture spirituelle" pour qu'elles puissent en profiter.
Gu Yiliang avait enfin terminé toutes ses scènes sous mon regard attentif, et je poussai un grand soupir de soulagement. Je vis qu’il était entouré de tout le monde, et il n'y avait pas de place pour que je puisse me joindre à eux, alors je commençai à partir.
J'avais trop attendu, mes jambes étaient engourdies, et je marchais un peu en boitant. Xiao Chen arriva à point nommé, me soutenant à moitié et me traînant pour me faire changer de tenue.
À peine de retour dans la salle de repos, alors que j’étais prêt à demander à Xiao Chen de ranger mes affaires pour que nous puissions retourner à l'hôtel, Gu Yiliang apparut à la porte.
N'avait-il pas son propre espace de repos ? Pourquoi venait-il tout le temps chez moi ?
Je lui demandai : "Quoi ? On avait dit qu'on se voyait ce soir, non ?"
Xiao Chen fit tomber une boîte de poudre.
Il répondit : "Il est encore tôt, tu veux qu'on aille dîner ensemble ?"
Xiao Chen fit tomber un fard à paupières.
Je lui demandai : "Tu n'as pas peur qu'on te prenne en photo ?"
Xiao Chen fit tomber un contour des yeux.
Il dit : "Je connais un endroit avec une bonne nourriture et un bon niveau de discrétion, c'e n’est pas loin du plateau."
Xiao Chen…
Je lui dis : "Xiao Chen, tu as fini ? Tu as encore envie de mettre le désordre? Pourquoi ne pas simplement déchirer mon kit de maquillage et laisser le vent l’emporter dans l'océan ?"
Xiao Chen eut un regard déterminé : "Vas-y, vas-y vite, je te couvrirai !!"
Gu Yiliang demanda : "Vous prépariez une petite scène comique ?"
Moi : "…"
Sous le regard dramatique de Xiao Chen, je pris mon portefeuille, mon téléphone et me levai, tirant Gu Yiliang avec moi.
Gu Yiliang trébucha et me tira en retour, se maintenant dans l'embrasure de la porte : "C'es juste nous deux, pas ton assistant ?"
Moi : "Laisse-le mourir de faim."
J'étais tellement en colère et un peu assoiffé, que je retournai dans la pièce, sortant une bouteille de thé au miel du sac vert que mes fans m'avaient offert, sans même y prêter attention, pour l'ouvrir et en boire.
Gu Yiliang vit mon geste et, fronçant les sourcils, m'arrêta : "Ne bois pas, donne-la moi."
Je lui tendis la bouteille sans comprendre.
Il baissa les yeux, observant la bouteille de plus près, ses sourcils se froncèrent encore plus, et il me parla d'un ton plus sévère : "C'est ton premier jour dans le métier ? Comment peux tu boire quelque chose que tes fans t'ont offert sans même vérifier ?"
Je regardai la bouteille qu'il tenait, et en effet, il y avait des traces d'ouverture. Je bafouillai : "C'est probablement un fan qui l'a bu, l'a oubliée dans le sac. Je ferai plus attention la prochaine fois."
Il insista sérieusement : "Il faut vraiment être vigilant. Certains fans..."
Je savais bien que je devais être plus prudent, mais les cadeaux de mes fans avaient toujours été filtrés par mes grands fans qui me connaissaient, et il n'y avait pas de précédent pour cela, alors je m'étais un peu relâché.
Il m'expliqua calmement avec des exemples de mauvais fans et de fans harceleurs, et me répéta plusieurs fois de faire attention.
Je ne pus m'empêcher de penser… Ce Gu Yiliang, il avait vraiment des airs de petit ami protecteur.
Traduction: Darkia1030
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