ISMM - Chapitre 32 - Je ne manquerai pas de te servir.
567.
Le visage endormi de Gu Yiliang était si sage. Mon Dieu, comment pouvait-on être aussi beau en dormant ? S'il y avait eu un prince passant à cheval par ici, même le cheval se serait arrêté, incapable d’avancer en le regardant.
Ses cils étaient épais, son nez droit, ses lèvres semblaient douces. En bref, il était éclatant. Et avec cette paire de sourcils en forme d'épée—je ne savais pas s’ils étaient naturellement ainsi ou s’il les avait sculptés—il dégageait une aura de droiture même en dormant, un tout parfaitement harmonieux.
568.
Pourquoi étais-je en train de l’observer avec autant d'attention ?
Parce que je veillais, en pleine nuit, pour le regarder dormir à l’aide d’un peu de lumière.
Les sourcils froncés, j’observai Gu Yiliang à la lueur de mon téléphone, poussant un soupir toutes les quelques secondes, tel une mère qui cousait des vêtements à son enfant à la lumière d'une bougie.
569.
Il était déjà trois heures du matin, mais mon esprit demeurait en ébullition, envahi de vagues et de remous.
Quant à Gu Yiliang, il m’avait offert un baiser fugace et, avant même que les commentaires dans ma tête n’aient fini de défiler, il s’était paisiblement endormi en une seconde, sans me laisser la moindre chance de réagir.
Ce comportement, comment dire… Il était typique de Gu Yiliang.
Droit comme un piquet, mais courbé comme jamais.
570.
Je levai lentement la main—et la reposai doucement.
Au final, c’était moi qui lui avais causé du tort.
Je n’aurais pas dû abuser des pouvoirs métaphysiques.
571.
Sinon, comment expliquer cela ? Mon cœur était avec lui, j’étais allongé dans son lit, et lui dormait profondément, emmitouflé dans sa couverture.
Ce n’était quand même pas parce qu’il avait passé toute la soirée à hésiter avant de me donner ce baiser de bonne nuit et qu’une fois fait, il en avait été soulagé, si bien qu’il dormait comme un bébé ?
Ou alors, voulait-il juste expérimenter ce que cela faisait d’être père avec moi ?
Je n’osai pas le réveiller pour lui demander, de peur qu’il veuille passer la nuit à jouer en duo avec moi.
572.
Après m’être fait la promesse solennelle de ne plus utiliser de méthodes métaphysiques, je regardai son visage, qui correspondait parfaitement à mes critères esthétiques, et un sentiment de culpabilité me gagna peu à peu.
Non seulement je soutenais en cachette sur notre CP, je m’étais même auto-converti en l’adorant, savourant avec douleur et plaisir chaque moment où il me draguait et me traitait bien. Et dans un excès de rage, je l’avais entraîné dans cette histoire avec moi.
Et si, demain matin, il regrettait amèrement ses actes, mettait de la distance entre nous et publiait un communiqué officiel pour laver toute ambiguïté sur notre relation, mettant ainsi un terme définitif à notre "CP Niangzi" ?
Que ferais-je alors ?
573.
Triste
Cela voudrait dire que je n’aurais plus de sucre à savourer, plus personne pour me draguer, plus personne pour être gentil avec moi, plus personne pour jouer à l’ordi avec moi—
Ce baiser de bonne nuit, débordant d’un amour paternel aussi stable qu’une montagne, serait-il le dernier morceau de sucre que j’aurais jamais goûté ?!
Le cœur serré, je levai la tête et poussai un cri silencieux vers le ciel, en énumérant mentalement ses trois mille qualités.
Et plus je comptais, plus je réalisai quelque chose.
— Je crois bien que je ne le traitais pas aussi bien qu’il me traitait.
En fait, je ne l’avais jamais bien traité, non ?
574.
Impossible de dormir. Je me tournai et me retournai, c'était une vraie torture.
Je rangeai mon téléphone, retournai lentement à ma place, une main sur le front, une autre sur la poitrine.
Tout était brûlant.
575.
Je devais le traiter bien.
Je devais tout faire pour le garder auprès de moi.
576.
Toute la nuit, je peaufinai mon plan.
Face au miroir, je me motivai, déterminé à lui offrir un service de première qualité avec mon meilleur état d’esprit.
Je ne pouvais plus interagir avec lui juste dans l’espoir de grappiller du sucre.
À partir d’aujourd’hui, je me mets au régime, un jour sans sucre !
577.
Au moment où Gu Yiliang ouvrit les yeux, je lui apportai son petit-déjeuner.
Il resta figé dix bonnes secondes avant de s’asseoir, encore endormi :
— « Pourquoi… »
Moi : « Du porridge de millet et des brioches fourrées au lait coulant, tes préférés. Je suis descendu les acheter moi-même, allez, mange pendant que c’est chaud. »
Lui : « … Je peux d’abord me brosser les dents ? »
Moi : « Attends, je vais t’aider à mettre le dentifrice. »
Il se figea légèrement en se brossant les dents, tandis que je restai sagement à côté. Quand je vis qu’il s’apprêtait à se rincer la bouche, je lui tendis immédiatement un verre d’eau à deux mains.
Il recracha la mousse et hésita : « Ta hanche… ça va mieux ? »
Regardez, sa deuxième phrase au réveil, c’était déjà pour s’inquiéter de moi.
Je répondis : « Merci de t’en soucier, tout est parfaitement guéri, aucun problème. »
Voyant son air sceptique, je fis quelques torsions de bassin en cercle et me préparai même à sauter sur place.
Il me retint immédiatement et fronça légèrement les sourcils : « Ne te fais pas mal à nouveau. »
Regardez, sa deuxième action au réveil, c’était encore de s’inquiéter pour moi.
Le cœur serré, je l’observai avec émotion, ne sachant comment lui rendre la pareille. Puis il attrapa un tube de nettoyant pour le visage.
Je rassemblai mon Qi dans mon Dantian : « Laisse-moi faire ! »
578.
Gu Yiliang resta immobile, soit pour me laisser faire, soit parce que je l’avais terrifié.
Je fis mousser le produit, appliquai la mousse soigneusement sur son visage et, tout en frottant, je le complimentai : « Ta peau est trop belle, fine, sans pores, comme une petite ampoule. Ferme un peu les yeux, voilà… Eh, franchement, la marque qui ne t’a pas encore signé comme ambassadeur perd un max d’argent— »
Il se rinça lui-même et je lui tendis immédiatement une serviette.
Il la prit, l’air légèrement perdu, une expression complexe sur le visage : « Tu n’as pas besoin de faire tout ça… »
Moi : « Mais si, mais si ! » Je secouai la tête avec conviction. « C’est mon devoir. »
579.
Pourquoi son expression paraissait-elle encore plus troublée ?
Cela signifiait que je ne faisais pas encore assez d’efforts !
580.
Je lui tendis la tenue que j’avais choisie pour lui ce jour-là, le regardai se changer avec attention, l’aidai à ajuster son col et lisser son ourlet, l’escortai jusqu’à la table, lui tendis la cuillère, les serviettes, et soufflai même sur le porridge avant de le lui rapprocher.
Pendant tout ce temps, il me regarda, figé.
Je pris le bol de porridge : « Tu veux que je te donne à manger ? »
581.
Lui : « … »
Hésitant, il prit l’autre bol : « Alors… je te donne à manger aussi ? »
Hein ?!
Ce n’était pas dans mon script.
Moi : « … »
Hésitant, je répondis : « D’accord ? »
581.
Nous étions assis face à face.
Il me donnait une cuillerée de porridge après l’autre, le visage hésitant, tandis que je lui donnais une cuillerée de porridge après l’autre, le visage perplexe.
S’entraider mutuellement ? Harmonie et bienveillance ?
L’atmosphère semblait légèrement étrange.
Je pris une cuillerée de garniture : « Tiens, avec tes rillettes de porc séchées préférées. »
Il prit une cuillerée de garniture : « Tiens, avec tes fèves de soja préférées. »
Moi : « Doucement, doucement, attention c’est chaud. »
Lui : « Doucement, doucement, attention à ne pas t’étouffer. »
Moi : « ? »
Lui : « ? »
Je posai mon bol de porridge et pris une serviette pour lui essuyer la bouche.
Il tendit la main, effleura mon menton de ses quatre doigts et essuya le coin de mes lèvres du pouce.
582.
Moi : « … »
Comment pouvait-il être comme ça ?!
Je ne pouvais pas le surpasser en droiture, je ne pouvais pas le surpasser en séduction, et maintenant, même en bienveillance, je ne pouvais pas le surpasser ?!
583.
Du calme, du calme, cette route est bloquée, trouvons un autre chemin.
Après réflexion, je déclarai : « Hier, les photos de nous à l’hôpital ont été diffusées un peu partout. Les fans et les haters s’affrontent, il y a même des théories du complot disant qu’on joue volontairement la carte du couple. Mais ne t’inquiète pas, j’ai déjà contacté des gens pour gérer ça. Ne regarde pas les commentaires sur Weibo pour ne pas te miner le moral. »
Il resta un instant interloqué, légèrement perplexe : « Pourquoi ça parlerait de théorie du complot des fans et des haters ? »
« Ah oui, c’est vrai, tu ne sais même pas ce que tu as dit hier… Ce n’est pas ta faute, c’est la mienne. J’ai gardé le silence quand je n’aurais pas dû, j’ai été faible quand j’aurais dû être courageux. Tout est de ma faute. »
Je lui souris sincèrement : « Tu sais comment sont les fans, ils adorent les potins et les spéculations. Au final, ce n’est pas plus mal, ça nous fait de la publicité gratuite et ça booste la visibilité de l’émission que tu vas faire la semaine prochaine. »
Il jeta un coup d’œil à son planning sur son téléphone : « … Je n’ai aucune émission prévue la semaine prochaine ? »
Moi : « Maintenant, si. »
Lui : « … ? »
Moi : « Une émission de premier plan, avec une actrice montante super populaire, et deux autres couples médiatisés. Tu vois l’idée ? Comme ça— »
Il me coupa : « C’est une décision ajoutée par la boîte ? Pourquoi ne pas me faire participer avec toi? »
Je restai un instant figé.
C’était vrai, il n’avait aucun lien avec l’actrice, leur interaction risquerait d’être gênante, et ça pourrait même provoquer la colère des fans qui les associaient avec d’autres… En plus, parmi les deux autres couples, il y en avait un qui jouait ouvertement sur l’ambiguïté pour le buzz. Mieux valait qu’on soit ensemble dans cette émission.
Moi : « Tu veux que je participe avec toi ? »
Lui : « Ouais. »
Moi : « Ça marche, je vais en parler à l’agence. Je te traiterai aux petits soins ! »
Son visage s’assombrit légèrement.
584.
Pourquoi ?!
Je lui décroche une émission de premier plan et il ne montre même pas un peu de joie ?
Serait-ce parce qu’il trouve le programme trop chargé ? Mais n’est-il pas censé être du genre bosseur acharné ?
Je le regardai, perdu, puis pris une profonde inspiration avant de dégainer ma seconde arme fatale :
« Au fait, c’est bien ton adresse habituelle ? Dans quelques jours, un colis devrait arriver, pense à le faire réceptionner. »
Lui : « Quel colis ? »
Moi : « La paire de baskets que tu voulais absolument avoir mais que tu n’as pas réussi à acheter. Un ami en avait une paire. »
Lui : « … Pour moi ? »
Cette fois, il allait forcément être content !
J’acquiesçai avec enthousiasme : « Oui, oui ! »
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Gu Yiliang attrapa soudainement mon poignet, son expression paraissant peu amicale : « Tu fais ça… avec tout le monde ? »
Hein ? De quoi parle-t-il ?
Moi : « Non ? Il n’y a que toi. Cette paire de baskets est unique, même si je voulais l’offrir à quelqu’un d’autre, ce serait impossible. »
Son visage s’éclaira en un instant, un sourire radieux apparaissant sur ses lèvres, son regard empli d’une douceur indescriptible.
Bingo, j’ai compris son point faible ! Il réagit aux mots doux !
Alors que je fouillais frénétiquement mon cerveau pour trouver d’autres phrases mielleuses à lui sortir, son téléphone sonna.
586.
Gu Yiliang revint après son appel, l’air légèrement troublé.
J’avais déjà une petite idée du sujet, mais je pris quand même un air perplexe et inquiet : « Qu’est-ce qu’il y a ? »
Il ne chercha pas à cacher la vérité : « Un problème familial. Mon vieil homme (NT : son père) a décidé de partir à l’étranger avec ma belle-mère et m’a dit de ne plus essayer de les contacter. »
Moi : « … »
587.
J’avais juste demandé à Lao Huang de trouver une solution, il ne leur a quand même pas fait un sale coup ?!
Pourquoi n’ai-je pas hérité de son efficacité ?! Pourquoi ne m’a-t-il rien dit avant d’agir ?!
Mal à l’aise, je demandai : « Euh… Et sinon, euh… Ils vont bien ? »
Il me jeta un regard intrigué et hocha la tête : « Ils ont reçu une somme d’argent inattendue, et l’accident de voiture d’avant va être rouvert. Alors, ils ont fui. »
Ouf, tout va bien, Lao Huang est fiable.
Je poussai un soupir de soulagement et lâchai un petit rire : « Du coup, c’est plutôt une bonne nouvelle, non ? »
Il hésita un instant avant de répondre : « Disons… C’est juste que la manière dont ils ont eu cet argent est un peu étrange. »
Moi : « ? »
Lui : « Une vitre de la maison a été brisée, et ils ont trouvé à l’intérieur un paquet de billets ainsi qu’une carte avec un mot indiquant son code… Signé "Ton père". »
Moi : « … »
Lui : « Ils ont pensé que c’était peut-être un criminel qui s’était trompé de maison et, sans réfléchir, ils ont pris l’argent et se sont enfuis. »
Moi : « … »
Lui : « Je ne sais pas qui a fait ça, mais cette personne est vraiment stupide. »
Moi : « … Hmm. »
Traduction: Darkia1030
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