ISMM - Chapitre 26 - Dans ce cas, pourquoi ne pas aller chez toi voir ton chat ?

 

424.

Je m'appuyai contre le canapé, retrouvant ma posture arrogante de souverain, et levai le menton vers Gu Yiliang : "Avoue, ça ira mieux pour toi. Allez, dis-moi ce qui se passe."
Gu Yiliang toussa légèrement et s'assit à côté de moi : "Eh bien, je pensais m'inspirer et apprendre, pour voir comment procéder."
C'était difficile à imaginer, qu'il allât vraiment lire des romans pour son travail, et apparemment, il lisait des romans sur l'amour pur.
Je ressentis à la fois de l'admiration et de l'amusement, tout en dévoilant fièrement son petit secret, d'un air très hautain : "Alors, qu'as-tu appris ?"
"Eh bien…" Il roula la pomme d'Adam, "J'ai appris l'essentiel, et j’essayais de voir ce que tu préféres."

  1.  

Il avait vraiment appris l'essentiel, hein ! Quelle capacité de purification de haut niveau !
Je ne savais même pas quels articles ou quelles techniques il avait utilisés, mais l'impact était tellement puissant !
Ce n’était pas que ma défense fût insuffisante, mais je me demandai, s’il était à ma place, aurait-il pu résister à une telle attaque ?
Je n'avais pas seulement résisté, héhé, j'avais aussi habilement percé le secret.
Je souris fièrement, et encore plus fièrement.

  1.  

Je redressai ma tête pleine de fierté : "Oh ? Alors, tu peux me dire ce que je préfère ?"
Il sembla un peu surpris, puis rit doucement : "…Tu semblais aimer un peu tout."
Moi : "Tu m'as…!"
Moi : "…"
Il semblait… que je ne pouvais pas répondre.
Non seulement il me déstabilisait avec ses paroles sucrées, mais en plus, il me faisait perdre l’usage de la parole.
Ma posture de souverain ne tint plus, je pris le coussin doux près de moi et je lui lançai, embarrassé et en colère.

  1.  

Le coussin fut intercepté avec son sourire, et je retombai en arrière sur le canapé, frustrée : "Je t'ai dit, pas besoin d'être aussi forcé, laisse les choses se faire naturellement."
Il ne put s'empêcher de rire : "Mais on dirait que tu semblais aussi plutôt apprécier, non ?"
Moi : "…Toi !"
Bon, en fait, grâce à lui, j'avais bien pu profiter de toute cette douceur et ces sucreries gratuitement.
Je lui lançai un regard exaspéré et admis à contrecœur : "Oui, oui, c’était plutôt amusant. Mais il y avait toujours quelque chose qui clochait, ce serait mieux si c’était plus naturel."
Il cligna des yeux : "Tu veux dire que tu me préfères comme je suis ?"
Je hochai la tête : "Oui."
Moi : "…Attends, c’est un piège, ça ?"
Moi : "Non, mais d’où sortent toutes ces techniques ? Je veux aussi apprendre !"
Il se tut soudainement.
Moi : ? Quel genre d'article précieux cachait-il donc ?
Lui : "…Ne va pas les lire. Il n'y a pas de technique, je me suis juste inspiré des personnages et des styles de relations, mais tout le reste fut de ma propre création."
Il marqua une pause, puis continua : "Donc, peu importe le personnage, le ton ou les émotions, que ce soit joué ou ma façon naturelle de parler, le contenu que je veux exprimer est le même"
Je restai sans voix.

  1.  

Hmm, donc, les sucreries que j’avais reçues étaient encore plus authentiques et sucrées maintenant ?!
Attends… Le concept de « donner du sucre et en manger » se réfère à des CP, non ?
Je suis le cuisinier ?
Est-ce que j'avais confondu "distribuer du sucre" et "flirter" ?
Attends une minute.
Alors, il m’avait vraiment dragué ?!

  1.  

Pendant un instant d'égarement, il sortit de je ne sais où un collier et le mit autour de mon cou, souriant avec les yeux plissés : "Donc, tu as accepté, tu ne peux pas revenir en arrière."
Moi : "…"
Moi : "…Pas de retour en arrière, pas de retour en arrière, mais enlève-moi ces trucs bruyants, mon cou va se casser !"

 

  1.  

Après avoir retiré tous les accessoires accrochés sur moi, j'avais l'impression de m'être allégé d'au moins cinq kilos. Je me sentais si léger que j'aurais presque pu m'envoler comme un ballon à l'hélium en me mettant sur la pointe des pieds.
En me massant la nuque, je repensai à toutes les facettes de Gu Yiliang que j'avais découvertes aujourd'hui. La seule chose qui manquait, c'était qu'il joue les romantiques. Je ne pus m’empêcher de le taquiner. « Heureusement que tu n’as pas privatisé tout un…
La main de Gu Yiliang, qui était en train de taper sur son téléphone, s'arrêta brièvement.
Moi : « … un restaurant chic… »
Le poignet de Gu Yiliang eut un léger spasme.
Moi : « … avec un violoniste en live… »
Son bras se crispa légèrement.
Moi : « … un vrai idiot, quoi… »
Gu Yiliang tapa rapidement quelques mots sur son téléphone, le rangea précipitamment, puis éclata de rire : « Comment ce serait possible ? Bon, tout est prêt, on y va ? Allons trouver un endroit où manger. »
Je ris aussi et acceptai sa proposition, en pensant : Bien sûr, quel idiot.

 

431.
Avec l’aide des deux assistants, nous avons trouvé un petit restaurant à proximité pour dîner. Je sirotai lentement un thé au miel sous le ventilateur, écoutant Xiao Chen raconter des histoires enjouées comme s'il récitait un conte.
« Ah, en parlant de ça, Yanyan, demain tu n'as une scène qu'en fin d'après-midi, » dit Xiao Chen en consultant son calendrier sur son téléphone. Il me montra l'emploi du temps du tournage : « C'est presque comme un jour de congé ! Tu veux aller te balader quelque part ? »
« Non, ça ira, » répondis-je sans grand enthousiasme après avoir jeté un coup d'œil. « Le plateau est tellement éloigné de tout, le trajet aller-retour prendrait un temps fou. Autant rester à l'hôtel et dormir. »
En voyant Xiao Chen un peu déçu, j'ajoutai : « Tu n'as pas besoin de rester avec moi. Tu peux aller t'amuser de ton côté, tant que tu reviens à l'heure. »
En un instant, Xiao Chen retrouva son enthousiasme et me dit au revoir avec émotion avant de disparaître en cinq secondes chrono.
Moi : « … »

 

432.
Gu Yiliang me tapota l'épaule : « Tu es sûr de ne pas vouloir sortir ? J'ai ma voiture, ce serait plus pratique. »
Le problème principal, c'est que je ne connaissais pas cette ville. Tout ce que je savais, c'est qu'il y avait quelques bars branchés, mais je n'avais pas envie d’aller boire.
Après réflexion, je demandai : « Hé, tu es d'ici, non ? »
Gu Yiliang acquiesça et me proposa quelques endroits sympas à visiter.
Pêcher ? Trop ennuyeux. Randonnée ? Trop fatigant. Ferme de loisirs ? Trop de moustiques. Parc d'attractions ? Trop de monde…
Soudain, une idée lumineuse me traversa l'esprit : « Et si on allait chez toi pour voir ton chat ? »

 

433.
Gu Yiliang resta figé un instant, puis acquiesça très lentement, avec une raideur inhabituelle. L'expression grave que j'avais remarquée sur son visage la veille réapparut soudainement.
Moi : « … ? C'est gênant ? Ne te sens pas obligé, ce n'est pas grave, on n'a qu'à pas y aller… »
Il secoua la tête, me coupant d'un ton solennel : « Pas du tout, ça ne me dérange pas. »

 

434.
Non mais sérieusement, pourquoi parle-t il toujours comme s'il venait de prendre une décision difficile et solennelle ?

 

435.
Je le regardai, totalement perplexe, alors qu'il donnait congé à son assistante avec un air grave, puis se leva tout aussi sérieusement pour me guider jusqu'à sa voiture. En chemin, il se cogna à quatre clients du restaurant, s'excusa cinq fois, faillit renverser deux serveurs, trébucha sur un sol parfaitement plat, et se trompa de voiture… deux fois.
Je restai bouche bée.
Où était passé le Gu Yiliang charismatique et sûr de lui, celui qui plaisantait avec élégance et séduisait sans effort ce matin même ?
C'était comme s'il avait perdu au moins la moitié de son âme !
On va voir un chat ou on va à l'échafaud ? Pourquoi est-ce qu'il avance comme si le sol pesait une tonne sous ses pieds ?

 

436.
Alors que j'hésitais à lui faire un exorcisme pour lui ramener son esprit, il se ressaisit soudainement. D'un air parfaitement normal, il ajusta les rétroviseurs et me rappela d'attacher ma ceinture de sécurité.
Honnêtement, son comportement me rendait nerveux, et j'avais presque envie de sauter de la voiture pour sauver ma peau.
Un malaise que je n'avais pas ressenti depuis longtemps se glissa sournoisement entre nous. Mon dos se raidit, et pour détendre l'atmosphère, je lançai : « Haha, ta voiture est sympa. Euh, on y va ?»
Juste à ce moment-là, alors qu'il venait de démarrer le moteur, il freina brusquement, me faisant sursauter. D'une voix étrange et compliquée, il demanda : « … On y va vraiment ? »
Il tient tellement à sa voiture ? Pourquoi est-ce qu'il demande ça comme si c'était une décision déchirante ?
Je secouai vivement la main : « Je ne connais même pas le chemin jusqu'à chez toi, alors vas-y, conduis. Plus vite on arrivera, plus vite on verra le chat. »
Il resta silencieux un moment, puis se frotta le bout du nez avant de s'engager dans la circulation.

 

Traduction: Darkia1030