DPUBFTB - Chapitre 19 - Contre-attaque de la chair à canon malchanceuse (19)

 

Rêve nocturne, surveillant de dortoir, citation à comparaître

 

061 retourna au point de relais et envoya un signal de connexion à 009.

À peine 009 apparut-il qu'il se précipita dans les bras de 061, comme un poussin courant vers sa mère, le faisant reculer de quelques pas.

061 lui caressa la tête : « … Qu'est-ce qui se passe ? »

009 tremblait de tout son corps : « 061, Chi Xiaochi m'a raconté des histoires de fantômes. »

061 : « … Hmm ? »

Le temps de relais était très court, et avant que 061 n'ait pu poser davantage de questions, il fut immédiatement renvoyé de force.

Ce « hmm » doux, légèrement interrogateur, arriva jusqu'aux oreilles de Chi Xiaochi, le faisant frissonner légèrement.

Après le dîner, Chi Xiaochi se retira tôt dans sa chambre.

Il déposa sa tasse de thé : « Tu es revenu ? »

061 demanda : « Comment s'est passée la collaboration avec 009 ? »

« Collaboration, je ne sais pas, mais il a bien mangé. » répondit Chi Xiaochi. « J'ai fait quatre plats et une soupe, il a tout fini, il n'a même pas laissé une seule goutte de soupe.. »

061, un peu désabusé : « … Hmm, il a un bon appétit. Pendant le Nouvel An, quand on fait des raviolis, il peut en manger 160. »

Chi Xiaochi : « … »

Il pensa que c'était probablement parce que c'était la première fois qu'ils se rencontraient, 009 était un peu timide et n'avait pas montré son plein potentiel.

Mauvaise hospitalité de sa part, mauvaise hospitalité.

061 demanda : « J'ai entendu dire que tu lui as raconté des histoires de fantômes. »

Chi Xiaochi répondit calmement : « Je ne lui ai rien raconté. Je lui ai juste posé quelques questions. »

061 réfléchit un moment et se dit que c'était probablement vrai.

Chi Xiaochi avait peur des fantômes lui-même.

Chi Xiaochi s'apprêtait à prendre sa tasse de thé, mais dès que ses doigts touchèrent la anse, la tasse se dissipa en une série de données floues.

Il eut l'air un peu surpris.

061 aimait particulièrement quand Chi Xiaochi, ce genre de personne sensée et lucide, laissait échapper inconsciemment des puérilités. Il sourit légèrement et dit : « Tu devrais dormir maintenant, ne bois pas ça. »

Chi Xiaochi, un sourire espiègle : « Je veux voir si le studio de Tang Huan va publier le nom de Yang Xiaoyan ce soir. »

061 répliqua : « Demain, tu dois enregistrer une chanson, tu dois être en forme. »

Chi Xiaochi persista, en jouant l'insouciant : « Je peux dormir dans la voiture. »

061 répondit : « Je peux couper ton électricité et ton réseau. »

Chi Xiaochi : « … D'accord, surveillant de dortoir, tu es vraiment sévère. »

061 sourit : « Allez, file te coucher, rapidement. »

Chi Xiaochi se leva, puis demanda distraitement : « Quel livre tu vas lire ce soir, surveillant de dortoir ? »

061 répondit : « Harry Potter. »

Chi Xiaochi se tut soudainement.

Il resta un moment dans une position mi-allongée, et dit : « Change de livre. »

L'expression de Chi Xiaochi fit comprendre à 061 qu'il avait peut-être mal choisi cette fois-ci.

Cependant, puisqu'il savait quel était le problème, il n'avait pas besoin de poser de questions.

061 acquiesça et, avec une légère hésitation, proposa : « … Alors on continue avec "La Maison de Paille". »

(NT : roman du brésilien José J. Veiga, publié en 1966. L'histoire se déroule dans un village rural brésilien et met en scène une maison faite de paille, autour de laquelle se construisent des événements mystérieux.).

Après avoir endormi Chi Xiaochi, 061 prit son livre de Harry Potter, chercha des mots-clés, et se concentra sur les passages concernant Sirius Black.

Vers deux heures du matin, Chi Xiaochi se leva en titubant.

061 pensait qu'il se levait pour aller aux toilettes, mais il se dirigea directement vers le petit canapé et s'y installa.

061, absorbé par sa lecture, ne remarqua pas tout de suite l'état de Chi Xiaochi. Ce n'est que maintenant qu'il réalisa que son pyjama était trempé de sueur, collant à son corps et dessinant les côtes fines de Cheng Yuan.

Il n'avait pas fermé la fenêtre avant de s'endormir, et le vent s'était levé dehors. Les rideaux étaient battus par le vent, se soulevant et tombant.

Chi Xiaochi regardait la silhouette des rideaux, distrait, et murmura : « Lou Ge, il y a du vent dehors. »

Au moment où ses mots s'éteignirent, la fenêtre se ferma lentement.

La voix de 061 se fit entendre : « N'aie pas peur. C'est moi qui ai fermé la fenêtre. Tu as trop transpiré, tu ne peux pas prendre froid maintenant. »

Chi Xiaochi répondit : « Je savais que c'était toi. »

061 demanda doucement : « As-tu fait un cauchemar ? »

Chi Xiaochi répondit : « C'était un bon rêve. »

*

C'était en effet un bon rêve.

Le bruit des tuiles de mah-jong montait du rez-de-chaussée, avec les bruits de fracas, de cris aigus des femmes, comme si cela pouvait leur porter chance, tandis que les hommes se détendaient, torse nu, en parlant de pétrole, de guerre, comme si cela les touchait personnellement. Ils agitaient leurs éventails de palmier et mangeaient des graines de melon, chacun avec son propre mirage.

À l'étage, Chi Xiaochi était allongé sur le lit, avec Lou Ying à l'autre bout.

Le vent chaud soufflait dehors, et la fenêtre grinçait sous la pression.

Le vent portait une odeur de terre humide, et un nuage sombre se formait, annonçant la pluie.

Chi Xiaochi dit : « Lou Ge, il y a du vent dehors. »

Lou Ying leva les yeux de son livre et regarda par la fenêtre : « Il va pleuvoir. »

Chi Xiaochi ne se préoccupait pas de savoir s'il allait pleuvoir. Il donna un coup de pied dans la tranche du livre que tenait Lou Ying, le suppliant de continuer à lire : « Et après ? Que devient Black ? »

Le livre était vieux et usé, mais Lou Ying l'avait soigneusement recouvert d'une couverture blanche éclatante. Ses longs doigts propres glissaient doucement dessus, parfaitement assortis.

Il baissa à nouveau les yeux vers le livre, son expression devenant légèrement complexe.

Quelques instants plus tard, il ferma le livre et s'assit sur le lit : « Il est trop tard, je dois rentrer. On en reparlera demain. »

Chi Xiaochi dit : « Laisse-moi le livre, je le lirai moi-même. »

Lou Ying sourit. Ses yeux brillaient quand il souriait.

« Te laisser le livre, et tu dormirais ce soir ? Arrête de blaguer. »

Chi Xiaochi s'énerva et se leva du lit : « Est-ce qu'il va rester avec Harry ? »

«Qui ? »

« Sirius Black. »

« … Qu'est-ce que tu penses ? »

Chi Xiaochi fronça les sourcils : « Bien sûr qu'ils doivent être ensemble. Ils doivent absolument être ensemble. Il a besoin de Harry, et Harry a besoin de lui. Mais pourquoi j'ai l'impression qu'il va mourir ? »

Lou Ying rangea le livre dans son sac : « Ne t'inquiète pas, il ne mourra pas. »

Chi Xiaochi : « Vraiment ? »

Lou Ying : « Vraiment. Je connais la suite. Il ne meurt pas, tout va bien pour lui. »

Dans la suite de l’histoire, Sirius Black ne mourait effectivement pas, et il réapparaissait dans les événements suivants, aussi amusant et attentionné qu’auparavant.

Bien que Lou Ying soit mort avant la publication du tome suivant de la série Harry Potter, pendant de nombreuses années après, Sirius Black resta dans l'esprit de Chi Xiaochi comme ce jeune homme plein de tempêtes, mais avec des yeux brillants.

Ce n'est que lors de cette interview qu'il apprit que Black était mort.

Il était tombé devant Harry, disparaissant sans laisser de trace, et son corps n’avait jamais été retrouvé.

Les compagnons qui avaient partagé la vie et la mort, et la belle fin, étaient des histoires que Lou Ying avait écrites pour lui avec un style de traduction imitant l’écriture de roman.

... « Ce n’est pas parce que tu aimes quelqu’un qu’il vivra. »

Cette vérité, Lou Ying ne voulait pas que Chi Xiaochi la comprenne trop tôt, mais plus tard, Chi Xiaochi l’avait bien comprise.

*

Retour au présent.

061 ne dit rien, laissant suffisamment de temps au silence.

Chi Xiaochi prit un cure-dent, perdu dans ses pensées.

061 observa le geste de Chi Xiaochi, une pensée furtive traversa son esprit.

… D’après ce qu’il savait, Chi Xiaochi avait l’habitude de fumer.

Même si cela ne pouvait pas être considéré comme une dépendance, quand il réfléchissait, il aimait tenir une cigarette dans sa bouche.

La famille Cheng ne manquait pas de bonnes cigarettes pour les invités, mais Chi Xiaochi, depuis qu’il avait pris le corps de Cheng Yuan, n’avait pas touché une cigarette, sauf lorsqu’il avait tenté de tester Yang Baihua, et ne l’avait plus fait depuis.

En pensant à cela, 061 se sentit particulièrement attendri.

Chi Xiaochi supportait et maîtrisait ses émotions, mais lorsqu'il se sentait mal à l'aise, aucun ami n'était à ses côtés.

Chi Xiaochi, perdu dans ses pensées, ne remarqua pas le léger flux de données autour de lui.

La silhouette de 061 se matérialisa et se tint à ses côtés.

L'âme solitaire recroquevillée dans le corps de Cheng Yuan resta calme, à part le bruit léger du cure-dent qu’il mâchait.

061 tendit la main vers l’épaule de Chi Xiaochi, souhaitant le réconforter en tant que nouvel ami.

Mais à mi-chemin, sa main se rétracta, ne laissant qu'un faible flux de données disparaissant silencieusement dans l’épaule de Chi Xiaochi, se dissipant lentement.

… Heureusement, 061 se souvint à temps du dégoût de Chi Xiaochi pour tout contact physique, évitant ainsi une situation potentiellement gênante.

Chi Xiaochi sembla ressentir quelque chose. Il tourna la tête, mais ne vit que l’obscurité de la chambre.

Avant qu’il n’ait le temps de se retourner, le cure-dent dans sa bouche disparut soudainement, remplacé par une douce odeur de fraise.

Chi Xiaochi émit un « Hmm » et cracha ce qu'il avait dans la bouche.

Une sucette.

Chi Xiaochi n'avait même pas besoin de réfléchir pour savoir immédiatement qui était responsable de cette petite farce, et ne put s'empêcher de rire : « Je ne suis pas un enfant. »

061 dit : « Peu importe ce que tu tiens, c'est toujours la même chose. »

Chi Xiaochi réfléchit un instant et se dit qu'il avait raison, alors il remit la sucette dans sa bouche, la léchant lentement.

Il demanda : « D'où vient ce bonbon ? »

061 répondit : « Je l'ai échangé contre des points de bonne volonté de Yang Baihua. »

Chi Xiaochi léchait sa sucette et réprimanda 061 : « Professeur Liu, tu violes les règles, tu n'as pas de morale. »

061 toussota légèrement et, pour jouer le jeu, répondit : « La morale, c'est pour les étudiants. Tu es mon seul étudiant. »

Chi Xiaochi fut très touché et s'apprêtait à exprimer ses sentiments, quand il entendit son respecté professeur Liu dire : « Quand tu auras fini, va te brosser les dents, sois rapide et dors encore un peu. »

Chi Xiaochi n'était pas vraiment pressé de dormir, alors il continua à lécher sa sucette lentement.

061 le regardait manger le bonbon, et son visage commença à rougir sans qu'il ne s'en rende compte.

Chi Xiaochi semblait ne pas savoir comment manger correctement un bonbon. Il tenait la sucette, alternant entre lécher et mordre, et surtout, son regard, qu'il avait ramené sur le « mode nonchalant », accompagnait parfaitement ses gestes, dégageant une sensualité indescriptible.

Un bonbon tout à fait innocent était dans les mains de Chi Xiaochi, subissant toute une série d'humiliations.

061 ne put s'empêcher de dire : « … Mange correctement. »

Mais Chi Xiaochi, apparemment inconscient de sa propre performance, sortit le bonbon presque transparent de sa bouche : « Hm ? »

061 : « … »

Bon, tant pis, tant qu’il se souvient de se brosser les dents, c'est ce qui compte.

Le lendemain matin, Chi Xiaochi, tout frais et en forme, ouvrit son téléphone, et se rendit compte qu'il avait raté un grand événement la veille.

… L'identité du plagiaire avait été révélée.

La vitesse de l'exposition avait été fulgurante, en grande partie à cause de Yang Xiaoyan.

Yang Xiaoyan était déjà une compositrice de paroles et de musique assez célèbre en ligne, et sa nature vaniteuse se faisait clairement sentir. Le fait que sa chanson ait été achetée par Yundu suffisait pour qu’elle en parle pendant une année entière.

« La nouvelle chanson a été vendue. Cette fois, j'ai enfin de l'argent pour acheter la petite robe que je voulais tellement. [Cœur][Cœur][Cœur]. »

– Cette publication sur Weibo a été faite le même jour que la date de signature du contrat de Yundu.

« Elle est encore en production~ Je ne sais pas quand nous pourrons entendre la version finale. Hâte de l'entendre. »

– Le même jour, Tang Huan publiait un autre message sur Weibo avec une photo d'elle dans le studio d'enregistrement.

De plus, elle avait retweeté un concours pour célébrer les cinq ans de carrière de Tang Huan, et même commenté sous la publication du nouvel album de Tang Huan : « Haha, enfin entendu la chanson ! »

Bien qu’elle n’ait pas explicitement dit à qui elle avait vendu sa nouvelle chanson, en suivant la ligne du temps, toutes les preuves menaient vers elle.

Le monde regorge de gens curieux, et les fans de Tang Huan étaient impatients de trouver l’origine du scandale de plagiat, et ils ont rapidement fait leurs recherches pour l’identifier et la condamner. De plus, Yundu, l'entreprise de Tang Huan, souhaitait naturellement détourner l'attention vers autre chose.

Ainsi, Yang Xiaoyan fut rapidement démasquée.

Puisque son nom avait été révélé, le studio de Tang Huan en profita pour publier immédiatement un communiqué, diffusant la lettre de mise en demeure préparée la nuit précédente.

Le nom du défendeur était clairement indiqué : Yang Xiaoyan.

En voyant les captures d'écran pleuvoir sur Internet, Chi Xiaochi commenta sans grande conviction : « Félicitations, tu es devenue célèbre d'un coup, tu as fait ton entrée en grande pompe. »

Il savait très bien que, parmi ceux qui la condamnaient, peu étaient réellement en colère contre le plagiat.

Les internautes voulaient du divertissement, et le studio cherchait des profits, donc Yang Xiaoyan devait être sacrifiée.

Bien sûr, c’était de sa propre faute. On ne pouvait pas blâmer les autres.

Le plan de Chi Xiaochi était en fait conçu pour lui laisser une porte de sortie.

— Tant qu'elle ne volait pas, peu importait les pièges que Chi Xiaochi avait mis en place, elle ne serait pas prise dedans.

Le matin, le téléphone de Yang Xiaoyan sonna.

Elle avait veillé jusque tard dans la nuit, à peine fermant les yeux, et ne savait pas encore qu’elle venait de se faire dévoiler sur Internet.

Elle répondit d’un air endormi : « … Allô ? »

À l’autre bout du fil, une voix calme et élégante se fit entendre : « Est-ce bien Miss Yang Xiaoyan ? »

Yang Xiaoyan jeta un coup d'œil à son téléphone, remarquant un numéro inconnu. Elle pensa que c'était un colis qu'elle avait commandé récemment, et se dit qu'ils livraient vraiment tôt.

« Laissez-le devant la porte. »

 « Mademoiselle Yang, ici le tribunal populaire de Dingshan, à Yunjing. » L'appelant continua : « Il y a une affaire civile en rapport avec vous qui sera jugée le 10 janvier. Veuillez venir récupérer la convocation du tribunal à notre tribunal populaire de Dingshan… »

Yang Xiaoyan ne laissa pas la personne finir sa phrase et raccrocha brusquement.

Quelques instants plus tard, le téléphone sonna à nouveau.

Elle raccrocha encore et, dans la panique, ajouta ce numéro à sa liste noire.

Une convocation ? Quelle convocation ?

Une convocation de Yundu ? Ils la poursuivaient vraiment en justice ?

Tremblant, elle voulut vérifier les dernières nouvelles sur Weibo concernant le studio de Yundu, mais dès qu'elle se connecta, des vagues de messages privés et de commentaires firent planter son téléphone.

« Salut, plagiaire ! Tu t'es réveillée ? Tu as eu des remords aujourd'hui ? »

« Sale voleuse ! C'est des gens comme toi qui salissent cette industrie ! »

Après avoir lu seulement deux messages, Yang Xiaoyan quitta précipitamment Weibo, son corps tremblant de panique.

Comment avaient-ils su que c'était elle ?

Et cette convocation…

Non, elle ne peut pas y aller ! Elle ne doit pas y aller !

Tant qu'elle ne recevait pas la convocation, cela ne compterait pas, n'est-ce pas ? Si elle ne se rendait pas au tribunal, ils ne pourraint pas juger l'affaire, et peut-être qu'elle pourrait s'en sortir…

C'était comme quand elle était enfant : si elle allait chez quelqu'un et cassait quelque chose, il suffisait de cacher l'objet ou de s'enfuir pour que personne ne sache ce qui s'était passé…

Yang Xiaoyan, craignant de réveiller ses colocataires qui dormaient encore, descendit discrètement du lit en pleurant, se cacha dans les toilettes et appela Yang Baihua.

Dès qu'elle prit la parole, elle se mit à pleurer à chaudes larmes.

« Frère, qu'a dit Xiao Cheng ? Tu l'as trouvé ? Il a accepté de m'aider ? Vite, sauve-moi… »

 

Traduction: Darkia1030

 

 

 

 

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