Record de croissance - 1

 

Se raser les cheveux était simple, mais vouloir les faire repousser par la suite n'était pas si facile.

Feng Xiao sentit les cheveux hirsutes au sommet de sa tête. Sans rien dire, il a commencé à chercher secrètement des remèdes populaires pour la croissance des cheveux, détestant ne plus pouvoir enrouler ses cheveux en un chignon du jour au lendemain. Quand il a jeté un coup d'œil à son propre reflet, Feng-Er, toujours extrêmement confiant dans son apparence, a eu ses premiers doutes concernant sa tête aux cheveux habituellement plutôt longs.

Il a commencé à prendre note des prescriptions nourrissantes pour les cheveux, qui devaient être tenues à l'écart de Cui Buqu, sinon l'homme trouverait certainement une idée pour le confronter.

Qin Miaoyu était également vexée, récemment. Elle avait accepté une mission ; Seigneur Feng lui avait ordonné de trouver des suppléments pour la croissance des cheveux, car il devait faire pousser ses cheveux à un demi-pouce de ses épaules en un mois.

En effet, dans un mois, le Bureau de Jiejian aurait une mission en direction de Jiangnan, et il avait l'intention de participer en personne. On ne pouvait pas être trop disgracieux quand on partait à l'étranger, naturellement.

Mais… comment cela pourrait-il être réalisé ? Même les dieux ne pouvaient pas le faire.

Pourtant, puisque son supérieur l'avait demandé, elle ne pouvait que faire tout ce qui était en son pouvoir pour l'accomplir.

Trois jours plus tard, Feng Xiao - face à un gâchis complet de prescriptions de bains médicinaux, d'acupuncture, de moxibustion, d'onguents et même d'eau bénite et de charmes divins - sombra dans la contemplation.

 

Record de consommation de vinaigre

 

Tout le monde dans la capitale savait que la princesse Lanling admirait Feng Xiao, mais en raison de sa personnalité réservée, elle n'avait jamais eu le courage d'être effrontée. L'impératrice avait pitié de sa fille et ramenait sans cesse le sujet du mariage devant Feng Xiao, mais il le refusait encore et encore. Impuissante, elle ne pouvait que chercher un autre candidat pour la Princesse.

Cependant, Feng Xiao a toujours eu le sentiment que la réaction de Cui Buqu à tout cela avait vraiment été trop indifférente ; si indifférente, que cela donnait à penser qu'il ne se souciait pas du tout de lui.

Le lendemain soir, lorsque Cui Buqu est passé en personne au bureau de Jiejian pour discuter des affaires appropriées, il a été accueilli avec un air vide. Pei Jingzhe l'a informé que Feng-Er n'était pas dans le Bureau, mais était parti à Changming Lou (NT : quelque chose comme ‘le pavillon de la longévité’).

Quel genre d'endroit était Changming Lou? Une allée de fumée, de fleurs et de saules, c'était tout.

Ce n'était pas ordinaire, cependant; le bâtiment avait rassemblé musiciens et des danseurs de toutes les directions cardinales et de divers pays des régions occidentales. C'était un lieu de prédilection pour les hauts gradés de la capitale.

Tous les quinze du premier mois, lorsque le rideau de la nuit descendait, Changming Lou s’illuminait, le son de la musique s'en dégageant en spirales, tout comme les notes du Ciel. Si Feng-Er se rendait là-bas, serait-il encore capable d'enquêter sur cette affaire, en plus de son plaisir de chanter, de danser et de rechercher le plaisir ?

Cui Buqu n'aimait pas l'endroit. Il préférait utiliser cette période de temps libre pour rester à l'intérieur du Bureau de Zuoyue sans mettre un pied dehors. Maintenant, c'était une affaire urgente, alors il envoya quelqu'un pour faire savoir qu'il allait probablement être retenu, forcé de faire un voyage lui-même.

Feng Xiao était assis en cercle avec trois autres. Une danseuse se balançait gracieusement devant lui, son corps de jade étonnamment séduisant, élégant et enchanteur. En voyant le commandant Cui entrer, il ne put s'empêcher de hausser un peu les sourcils.

L'homme n'est pas allé le saluer du tout, cependant, il a plutôt pris un siège vide. Du début à la fin, il a agi comme s'il ne lui était absolument pas familier.

Suite au numéro de danse entrant peu à peu dans son apogée, l'intérêt de tous les invités a également été éveillé, certains quittant leur siège pour danser avec la femme. Feng Xiao, quant à lui, remarqua que le regard de Cui Buqu n'avait jamais croisé le sien ; la ligne de mire de ce dernier tombait entièrement sur la danseuse, les yeux fixes et la concentration ferme, comme s'il avait repéré une déesse descendue dans le monde des mortels et incapable de s'en arracher.

Feng Xiao a légèrement plissé son front. Il ne s'avouerait jamais qu'il était un peu malheureux.

Seulement un peu. Rien de plus.

Une fois la chanson terminée, la danseuse salua tranquillement, puis se retira.

Seigneur Feng a trouvé une excuse pour se diriger vers Cui Buqu, s'asseyant à côté de lui. «Voir Monsieur Cui ici est une chose rare. Comme c'est vraiment fortuit. Ne serait-il pas préférable de venir boire un verre avec moi ? »

Cui Buqu le regarda. Sans faire un bruit, il regarda à nouveau vers la danseuse.

Feng Xiao n'a pas pu contrôler son propre glissement de main et a fait quelque chose qu'il a regretté par la suite; il prit l’initative de tendre la main, attrapa le menton de l'autre et força son regard à se briser et à revenir vers lui.

Avant qu'il n'ait eu le temps de dire quoi que ce soit, un vent d’épée l'a attaqué par derrière !

Les invités à proximité étaient tous abasourdis, aucun ne pouvant réagir. Feng Xiao a rapidement attrapé Cui Buqu, les fisant tous deux rouler ensemble sur le côté.

Ce n'est qu'alors qu'une pensée se fit entendre dans sa tête : Cui Buqu n'avait pas regardé la danseuse, mais le musicien derrière elle.

Ledit musicien avait sorti une épée de son qin et s'était élancé vers Feng Xiao avec tout l'élan de la foudre dont le tonnerre n'avait pas encore atteint les oreilles, impatient de le tuer.

Quel dommage pour lui que les arts martiaux de Feng Xiao, depuis son combat avec Xiao Lu à la taverne, ne se soient brisés que pour mieux se rétablir, et il avait maintenant la base de cultivation d'un grand maître. Les experts typiques, en faisant juste un peu de vent qui remue l'herbe, ne pouvaient pas se cacher de lui. Dès que les deux ont été comparés, la disparité de leurs niveaux  est devenue immédiatement apparente.

L'assassin a été rapidement maîtrisé et il a relaté directement son histoire. Même si Xiao Lu était mort, il restait encore de nombreux méandres des treize Pavillons de Yunhai - ce type était l'un d'entre eux et avait été dévoué à Xiao Lu. Qu'il abandonne sa vie pour se venger de lui était naturel. Même s'il ne pouvait que blesser Feng Xiao, cela n'aurait pas été en vain.

Mais, c'était des choses qu’ils apprendraient plus tard. À l'heure actuelle, Feng Xiao a vu Cui Buqu lui addresser un ricanement froid, cherchant à se moquer de sa réaction excessive. Il a même craché un seul mot... « Idiot »

 

Record de croissance - 2

 

Le jour où il est descendu à Jiangnan, Feng Xiao avait enfin une tête pleine de cheveux assez longs pour être mis en chignon.

Cela était dû à Cui Buqu qui lui avait offert une perruque.

Seigneur Feng s'était affiché toute sa vie comme ayant une élégance sans pareille ; jamais il ne s'était attendu à ce qu'il vienne un jour où il devrait réellement porter l’une d’elles . La perruque était partiellement blanche sans noir, aussi grise que l'automne décroissant – il n'avait aucune idée d'où Cui Buqu l'avait obtenue.

Il l'avait accepté avec un visage plein de dégoût. Ce n'est que dix ans plus tard que Cui Buqu découvrira accidentellement qu'il avait étonnamment rangé cette perruque dans une certaine boîte ; proprement, correctement, elle était comme neuve.

 

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