CM-Chapitre 18

 

Le lendemain, Helian Qing emmena Han Yang à la clinique de médecine traditionnelle chinoise pour son rendez-vous.

Pendant le trajet en voiture, Han Yang ne put s’empêcher de demander : « Helian Qing, pourquoi es-tu si gentil avec moi ? »

« Parce que je suis un homme bon », déclara Helian Qing avec sérieux.

« Vraiment. » Han Yang resta sans voix.

« Parce que tu m’énerves. » Helian Qing lui lança un regard froid : « j’en ai marre de tes gémissements de douleur. »

« Je n’ai pas gémi, d’accord », répliqua Han Yang. Ce n’était pas encore la période la plus froide, et ses jambes ne lui faisaient pas trop mal. Même durant les moments difficiles, il parvenait encore à les supporter.

Il ne crut certainement pas que Helian Qing agissait par simple bonté d’âme, mais quelle que soit sa véritable motivation, cela lui convenait. Il ne dit donc rien de plus.

Une fois arrivés à la clinique, Helian Qing gara la voiture et entra avec Han Yang.

Comme ils avaient pris rendez-vous avec Chen Qingqing, une infirmière les conduisit jusqu’à son bureau.

Dans la pièce, Chen Qingqing écrivait quelque chose. Lorsqu’elle les vit entrer, elle rangea son stylo, se leva, puis leur adressa un sourire : « Vous pouvez entrer tous les deux. »

Elle semblait avoir une trentaine ou une quarantaine d’années, portait les cheveux courts, des lunettes sans monture, et dégageait une impression de grande amabilité.

« Docteur Chen. » Helian Qing lui fit un signe de tête en guise de salutation, et Han Yang l’imita pour lui dire bonjour.

« Bonjour à vous deux, veuillez vous asseoir », les invita Chen Qingqing en leur désignant des sièges d’un geste de la main.

Helian Qing tapota l’épaule de Han Yang, puis s’assit à côté de lui.

« Veuillez m’expliquer la situation », demanda Chen Qingqing.

Han Yang exposa lui-même le sujet, tandis que Chen Qingqing prenait des notes en l’écoutant, lui posant de temps à autre quelques questions ciblées. Une fois ses notes terminées, elle referma son carnet, se leva, puis dit : « Je vais vous ausculter dans la salle de kinésithérapie, juste à côté. »

Ignorant à quel point son état était grave, Han Yang la suivit dans la salle, accompagné de Helian Qing.

Comme il allait recevoir de l’acupuncture, le pantalon qu’il portait s’avéra trop épais et inconfortable. Han Yang se changea pour un short qu’il avait préparé à l’avance. Ensuite, Chen Qingqing lui demanda de s’allonger sur le lit.

Elle s’approcha de lui, lui serra le genou et demanda : « Par rapport à la normale, où est-ce que cela fait mal ? »

Han Yang s’assit, puis lui montra quelques zones spécifiques. Chen Qingqing hocha la tête, pressa certains points d’acupuncture sur sa jambe, et lui demanda s’il ressentait quelque chose à chaque pression. Lorsqu’elle appuya sur un point précis, les sourcils de Han Yang se froncèrent légèrement, et Helian Qing frotta le dos de ses mains pour le réconforter.

« Cela me donne des frissons, j’ai l’impression d’être poignardé avec des clous », décrivit Han Yang. « Quand c’est sérieux, je peux à peine bouger mes jambes. »

« Quelles mesures avez-vous prises lorsque vous en étiez à ce stade ? » demanda Chen Qingqing.

« Patchs anti-douleur ou massages à l’alcool médicinal », expliqua Han Yang. Après tout, ces méthodes restaient les plus simples et les moins coûteuses.

Chen Qingqing prit note de l’état de santé de Han Yang, puis déclara : « Des pommades comme celles-là ne peuvent que soulager les symptômes. Elles ne traitent pas la cause profonde. De plus, votre condition s’est aggravée parce que le traitement a été retardé trop longtemps. »

« Alors je… »

« Que devrions-nous faire à ce propos ? » l’interrompit Helian Qing en fronçant les sourcils.

« Aujourd’hui, la première étape sera l’acupuncture. Nous organiserons les traitements suivants plus tard », expliqua Chen Qingqing. « Avez-vous déjà eu recours à l’acupuncture ?»

Han Yang secoua la tête. « Non. »

« Il se peut que certains points soient douloureux, mais cela ira mieux une fois que vous y serez habitué. » Chen Qingqing appela l’infirmière, lui donna quelques instructions, puis se tourna de nouveau vers Han Yang : « S’il vous plaît, allongez-vous. »

Han Yang obéit et s’allongea. À ses côtés, Helian Qing resta debout.

Chen Qingqing expliqua simplement les effets que l’acupuncture était censée produire. Elle bavarda doucement pour alléger l’atmosphère, espérant détendre son patient pour cette première séance.

Pourtant, au fil du traitement, Han Yang constata que le plus nerveux n’était pas lui, mais bien Helian Qing. À chaque insertion d’aiguille, lorsque ses sourcils se fronçaient de douleur, Helian Qing, posté à côté, se frottait l’espace entre les siens, lui murmurant de se détendre — même si le ton de sa voix trahissait sa propre anxiété.

À la fin de la séance, une fine pellicule de sueur couvrait le front de Han Yang. Il ne savait pas trop s’il avait vraiment souffert. Certains points d’acupuncture démangeaient, la plupart picotaient légèrement. Comparé à ses habituelles douleurs lancinantes, cela restait bien plus supportable. C’était sans doute simplement la nouveauté de l’expérience.

Helian Qing prit une serviette en papier pour lui essuyer la sueur. Ce geste rappela à Han Yang le moment où Helian Qing l’avait veillé toute la nuit et avait essuyé son front alors qu’il était hospitalisé pour une gastro-entérite.

« Comment c’était ? » demanda Helian Qing, remarquant que Han Yang le fixait.

« Je peux voir que tu as fait du bon travail. » Han Yang sourit, tendant la main pour lisser les sourcils de Helian Qing.

La main de ce dernier se figea. Son regard se planta dans celui de Han Yang.

Han Yang sourit encore, replia un doigt et demanda : « Tu veux aussi quelques injections ? »

« Moi ? » Helian Qing haussa les sourcils. « Pour où ? »

« Tes épaules ? Ou peut-être ta colonne vertébrale ? » Han Yang réfléchit un instant, puis continua : « Et ta taille ? Tu dis toujours que tu restes assis au bureau toute la journée, alors ces zones doivent être un peu sensibles. »

Helian Qing poussa un léger soupir, tourna brièvement la tête vers Chen Qingqing, qui s’affairait au fond de la pièce, puis se pencha et déposa un baiser furtif sur les lèvres de Han Yang avant de murmurer : « Mon dos va très bien… C’est toi qui devrais être le mieux placé pour le savoir, non ? »

Han Yang répondit aussitôt : « Espèce de canaille ! »

Il n’avait fait qu’exprimer son inquiétude sincère, sans s’attendre à ce que Helian Qing réponde avec un tel sous-entendu. Était-il vraiment ce genre de Qing Gege ?

« Mmhm. » Helian Qing grogna joyeusement, sans montrer la moindre gêne pour son comportement.

Par hasard, leurs gestes se reflétèrent parfaitement dans le miroir à côté duquel se tenait Chen Qingqing. Ses mains s’arrêtèrent, un sourire scintilla dans son regard. Elle savait que Helian Qing et Han Yang étaient légalement mariés ; elle ne vit donc rien d’inapproprié dans leurs actions. Au contraire, elle les trouvait même très bien assortis.

Après avoir rangé ses affaires, elle s’approcha pour examiner la jambe de Han Yang et demanda : « Comment vous sentez-vous ? »

« Il y a un peu d’engourdissement », répondit Han Yang.

« C’est une réaction normale. » Elle sourit, puis ajouta : « L’acupuncture seule ne suffit pas. Je vais donc vous apprendre quelques techniques de massage simples à faire durant votre temps libre. Cela aidera vos jambes à récupérer. »

« Montrez-moi. » Helian Qing prit la parole à son tour. « Je vais l’aider à masser ses jambes.»

Han Yang le fixa. « Je vais le faire moi-même, tu dois aller… »

Helian Qing lui couvrit aussitôt la bouche de sa main, interrompant sa phrase, puis s’adressa à Chen Qingqing : « Désolé de vous déranger, Docteur Chen. »

« Aucun souci. Je serai dans le bureau d’à côté, alors si vous avez besoin de quoi que ce soit, appelez-moi. »

Sur ces mots, Chen Qingqing quitta la salle de physiothérapie.

Les deux restèrent seuls dans la pièce. Han Yang cligna des yeux, ouvrit la bouche, puis mordilla légèrement la paume de la main de Helian Qing.

Ce dernier retira vivement sa main, pinça la bouche de Han Yang et se pencha vers lui :
« Tu prends habituellement des stéroïdes, n’est-ce pas ? On dirait que tu viens d’en prendre un pour gonfler un ballon. » (NT : en argot : tailler une pipe)

Le fait que l’homme l’avaitt protégé relevait d’un certain courage, n’est-ce pas ? En raison de ses lèvres pincées, Han Yang donna une réponse inarticulée : « C’est principalement Maître Helian qui me dorlote bien. »

Helian Qing gloussa faiblement, satisfait de cette flatterie. Il relâcha la bouche du garçon, se déplaça au pied du lit et se pencha pour examiner les aiguilles fichées dans ses jambes.
« Ça fait mal ? »

« Ça ne fait pas mal », répondit Han Yang en penchant la tête vers lui, allongé. « N’ai-je pas déjà dit cela tout à l’heure ? »

Helian Qing frotta doucement ses jambes, inclina la tête et déclara en le regardant : « C’est ce que tu dis aux autres. Mais devant moi, tu peux admettre que tu souffres. »

La tendresse qui envahit son regard était d’une douceur envoûtante ; Han Yang se sentit comme enveloppé dans la chaleur d’un sentiment pur, semblable aux premiers rayons du printemps.

Jamais auparavant quelqu’un ne lui avait parlé ainsi. Il semblait qu’il pouvait confier toute sa douleur à cet homme. En le fixant, Han Yang murmura : « Si j’avais mal… que ferais-tu ? »

Helian Qing retira sa main, se redressa, plaça sa paume près de l’oreille du jeune homme, puis baissa la tête.

Avec une ombre dans les yeux, Han Yang leva légèrement le menton, tandis qu’Helian Qing se penchait pour l’embrasser tendrement.

« Tout ira bien. »

La voix d’Helian Qing résonna à son oreille, emplie d’adoration, sans chercher à la dissimuler. Un léger gémissement s’échappa de Han Yang, qui tendit la main pour étreindre doucement le dos de l’homme.

Après le retrait des aiguilles, ses jambes devinrent engourdies, mais il ressentit aussi une douleur sourde, diffuse, comme un gonflement intérieur.

« Votre prochain rendez-vous a été fixé. Si vous souhaitez le décaler, appelez-moi à l’avance», l’informa Chen Qingqing en effleurant son genou. « Et surtout, ne prenez pas froid. Soyez encore plus prudent que d’habitude. »

« D’accord », acquiesça Han Yang.

« De plus, prendre simplement des aliments médicinaux ne suffit pas. Je vous préparerai une décoction de plantes à prendre ultérieurement. C’est également essentiel à votre rétablissement. N’oubliez pas de vous abstenir de certains aliments », l’exhorta Chen Qingqing. « Demain, lorsque vous reviendrez tous les deux, je vous enseignerai les techniques de massage. »

Han Yang la remercia sincèrement : « D’accord. Merci, docteur Chen. »

« Merci », ajouta également Helian Qing avec gratitude.

« De rien », répondit-elle avec un sourire.

C’était vers la fin décembre. La température à L City avait bien chuté. Dès qu’ils quittèrent le cabinet médical, une rafale d’air froid leur fouetta le visage.

Helian Qing saisit la main de Han Yang et le retint : « Tu dois attendre ici. Rentre à l’intérieur. Je vais chercher la voiture. »

Il s’apprêtait à partir dès qu’il eut parlé, mais Han Yang l’arrêta aussitôt : « Ce n’est pas si loin. Je peux venir avec toi. »

Helian Qing lui lança un rapide coup d’œil : « Va à l’intérieur. »

Mais Han Yang n’en fit rien. Il attrapa les doigts de l’homme, les écarta, puis les entrelaça aux siens. « Je veux aller avec toi. »

… Tu es tellement irrésistible !
Helian Qing le maudit intérieurement. Sa main tendue derrière lui serra fermement celle de Han Yang nichée dans sa paume, tandis qu’il le guidait vers le parking.

Marchant à sa suite, Han Yang esquissa un sourire qui étira doucement ses yeux.

*

Le lendemain, à la même heure, Helian Qing et Han Yang revinrent au cabinet médical. Pendant la séance d’acupuncture, Helian Qing resta aux côtés de Chen Qingqing pour apprendre les techniques de massage. Il étudia avec sérieux : la position des points d’acupuncture, les mouvements précis des doigts, la pression à exercer… tout fut soigneusement validé auprès de la médecin.

Allongé sur le lit, Han Yang tendit le cou pour observer Helian Qing, concentré sur son apprentissage. Il le trouva incroyablement séduisant.

L’idée que cet homme lui appartenait lui donna simplement envie de rire.

« Tu possèdes un homme aussi remarquable que moi, et pourtant tu serres simplement ton oreiller et tu rigoles. »

Se souvenant de ces mots éhontés de Helian Qing, Han Yang enfouit finalement son visage dans un oreiller en riant. Ce rire fit se tourner à l’unisson les deux personnes, l’une occupée à enseigner, l’autre à apprendre, pour lui faire face.
Han Yang couvrit la bouche et agita la main en disant : « Je vais bien, vous n’avez pas à faire attention à moi. »

Helian Qing croisa son regard, puis baissa la tête et reprit ses études. Han Yang découvrit alors, de manière inattendue, qu’il comprenait ce que signifiait ce regard : la piqûre d’acupuncture lui avait-elle atteint le cerveau ?
Avoir un mari tsundere à la bouche si acide… au final, devait-il rire ou pleurer ?

Il pressa son visage contre l’oreiller, cachant son sourire.

Avant leur départ, Chen Qingqing indiqua à Helian Qing : « Plus de pratique est nécessaire pour qu’un massage soit efficace. Si quelque chose vous échappe, vous pourrez me demander demain. »
Helian Qing acquiesça, puis, après avoir remercié la médecin, partit avec Han Yang.

Le soir même, de retour chez lui, Helian Qing suivit les instructions du docteur, pressa Han Yang sur le lit et mit soigneusement en pratique cette phrase : « Il faut plus de pratique pour que les massages soient efficaces ».
Seulement, il ne serra pas sa jambe, mais un endroit qu’on ne pouvait décrire.

« …Ngh ! » Sous l’effet du massage, Han Yang sentit sa taille se relâcher. Ses deux mains étaient retenues contre la tête du lit par Helian Qing. Il se tortilla sans cesse : « Dépêche-toi, laisse-moi partir ! » Oh, espèce de bâtard !

Helian Qing immobilisa ses deux poignets d’une main, tandis que l’autre appuyait légèrement sur les fossettes au bas de son dos, caressant doucement la peau de son pouce à plusieurs reprises. En entendant Han Yang le maudire, il répondit : « Tu répètes sans cesse les mots ‘bâtard’ et ‘scélérat’. C’est tout ce que tu as à dire ? »

Ses doigts semblaient parcourus d’un courant électrique, semant des étincelles le long de la taille de Han Yang. Sous ses gestes, tout le corps de ce dernier se détendit, et il dut avouer à contrecœur : « Le docteur Chen t’a-t-elle appris à masser ainsi pour que tu me fasses ça ? Tu n’as donc pas honte ! »

« Hein ? Honte ? » Helian Qing se rapprocha de lui. Sa main s’arrêta à la taille de Han Yang puis glissa dans son pantalon de pyjama, couvrant la peau sensible de ses fesses, qu’il pinça doucement en parlant : « Alors, à quoi ça sert, hein ? C’est pour être léché ? Ou pour être baisé ? »

Choqué par les mots crus d’Helian Qing, Han Yang tourna la tête pour le regarder, complètement sans voix. Où diable avait-il appris un tel vocabulaire, bon sang ?

Son expression aux yeux écarquillés lui sembla si incroyablement adorable qu’Helian Qing ne put s’empêcher de se pencher pour l’embrasser, tandis que ses doigts pétrissaient en rythme ses fesses, murmurant : « Le docteur Chen a dit que la technique de massage nécessite beaucoup de pratique pour être efficace. Je l’ai apprise pour toi, alors il est naturel que je la pratique sur ton corps, n’est-ce pas ? »

Ça aurait été mieux que tu ne l’apprennes pas !! frissonna Han Yang intérieurement.

« Nous avons encore beaucoup de temps, alors essayons une autre technique. » Helian Qing baissa le bas du pyjama du jeune homme, écartant ses jambes, puis fit remonter ses doigts le long de sa cuisse.
Mordillant doucement le lobe de l’oreille de Han Yang, il le persuada doucement : « Chéri, écarte un peu les jambes. »

« … » Allongé sur le ventre, Han Yang roula des yeux sur le lit et se considéra comme une simple bande de poisson salé séché.

Et ainsi, cette bande de poisson salé fut frite encore… et encore.



 

Traduction: Darkia1030

 

 

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