Lord Seventh - Chapitre 36 – Une alliance ingénieuse
Jing Qi observa Liang Jiuxiao en silence pendant un long moment, puis posa une main sur son front et sourit avec impuissance. Il avait cru avoir été témoin d’un nombre incalculable d’événements absurdes dans ce vaste monde, mais il ne s’attendait pas à ce qu’une coïncidence aussi improbable lui tombe dessus.
Face à ce sourire déconcerté du prince de Nanning, Liang Jiuxiao parut un peu perdu.
Depuis son enfance, il n’avait jamais brillé par ses talents naturels. Qu’il s’agisse d’études, d’arts martiaux ou même de la technique du changement de visage, il restait toujours quelques battements en retard par rapport à ses camarades de secte. Heureusement, il compensait par une détermination sans faille et, avec le temps, il s’était révélé bien plus solide que ceux qui, malgré leurs dons, rechignaient à s’acharner. Toute sa vie, il n’avait admiré qu’une seule personne : son frère aîné de secte, apparemment invincible.
Partir seul pour parcourir le monde et s’entraîner lui tenait à cœur ; il nourrissait l’ambition de marcher dans les traces de Zhou Zishu. D’ailleurs, quelques jours plus tôt, il avait reçu une lettre de ce dernier, lui indiquant qu’un de ses amis se rendait dans les deux Guang. Zhou Zishu lui avait même confié un objet en guise de preuve et lui avait recommandé d’offrir son aide si cet homme venait à exprimer un besoin.
Se remémorant ces mots, Liang Jiuxiao écarquilla soudain les yeux.
Jing Qi sortit alors un morceau de jade vert de ses revers et le posa sur la table.
« Ceci… c’est de mon frère de secte… » s’exclama Liang Jiuxiao.
Saisi, il prit le jade dans sa main et l’examina attentivement. Il ne pouvait pas se tromper : il connaissait cet objet depuis son enfance. Relevant brusquement la tête vers Jing Qi, il s’agenouilla aussitôt sur le sol dans un bruit sourd. « Ce roturier ignorait l’identité du Prince… Je vous ai gravement offensé. Veuillez me pardonner. »
Sa voix était désormais empreinte de solennité et de respect.
« Ne fais pas ça. Ce prince ne peut pas supporter tant de courtoisie », répondit Jing Qi, amusé. « Et si, par hasard, j’étais un scélérat ? Ne subirais-tu pas une perte énorme en te prosternant ainsi ? »
Liang Jiuxiao s’inclina profondément. « Ce roturier connaît le caractère moral de mon frère aîné de secte. S’il s’était agi d’un fonctionnaire corrompu et servile, fauchant des vies humaines comme de l’herbe, alors il ne se serait jamais lié d’amitié avec toi, Prince. J’ai agi avec précipitation… Je me suis laissé berner par mes propres préjugés et j’ai failli commettre une erreur irréparable… »
Il murmura ensuite quelques mots indistincts avant de se prosterner de nouveau, refusant de relever la tête. Ses regrets étaient sincères, et l’anxiété lui rougissait les yeux.
Jing Qi poussa un léger soupir. Liang Jiuxiao était bien différent de son frère de secte, dépourvu de toute subtilité ou capacité de manipulation. Un enfant sincère, jusqu’au bout. S’il ne lui donnait pas un moyen de se rattraper, il risquait de s’agenouiller là jusqu’à la nuit tombée.
Il se pencha donc pour l’aider à se relever. « Eh bien, puisque tu es le frère de Zishu, j’ai justement un petit service à te demander. »
Les yeux de Liang Jiuxiao s’illuminèrent. « Dis-moi, Prince ! Je ferai tout mon possible. »
Jing Qi prit un pinceau et du papier, puis traça une liste de noms avec une rapidité fulgurante. « Aide-moi à établir discrètement des contacts et à rassembler des informations sur ces personnes… Leurs antécédents familiaux, leurs proches du côté paternel. Plus il y aura de détails, mieux ce sera. Surtout sur ce Li Yannian. »
Liang Jiuxiao tressaillit. « N’est-il pas l’ami de Liao Zhendong ? »
Jing Qi secoua la tête, esquivant toute explication. « Contente-toi de mener l’enquête. » Il haussa légèrement les épaules. « Comme ce prince est ici, envoyer des lettres ailleurs s’avérerait compliqué. Je vais devoir compter sur toi. »
Le destin avait mis cette personne sur son chemin. Ne pas en tirer parti serait du gâchis.
Liang Jiuxiao hocha la tête avec ferveur. « J’ai compris ! »
« Très bien. Va maintenant, et sois discret dans tes allées et venues. »
Ses mouvements devaient demeurer entièrement secrets. Bien que Liang Jiuxiao fût un idiot, il avait au moins une certaine conscience de lui-même. Une fois qu'il eut reçu les instructions de Jing Qi, il cessa d'agir de son propre chef et se contenta d'exécuter ses ordres à la lettre, devenant ainsi une aide précieuse.
Aux yeux de Liao Zhendong et des autres, le prince Nanning n’était pas venu pour enquêter sur l'affaire, mais simplement pour s’amuser, du moins en apparence.
Ce jour-là, quelques personnes furent spécialement convoquées pour savoir s’il existait des bibelots locaux dignes d’intérêt, car Jing Qi prétendait vouloir les voir en personne et en ramener à la capitale pour les offrir à son « petit ami » en guise de divertissement.
Le gouverneur Liao, ignorant l’identité de ce mystérieux « petit ami », supposa qu’il s’agissait d’un descendant de la noblesse. Il désigna alors un groupe de quatre personnes – dont Li Yannian et lui-même – pour distraire le prince à tour de rôle. Ainsi, tandis que l’armée s’apprêtait à triompher en pacifiant les rebelles, Jing Qi, lui, passait ses journées à manger, boire et se divertir.
Ainsi, paix et équilibre régnèrent.
Il jouissait d’une liberté totale ici, mais son départ précipité de la capitale lui fit manquer un événement d’importance : le mariage du prince héritier.
*
La veille de la cérémonie, Helian Yi congédia ses serviteurs et s’installa seul dans son bureau pour la nuit. Derrière la pile de documents traitant des Écritures, de l’histoire, de la religion et des anthologies, il ouvrit un compartiment secret et en sortit une petite boîte. Comme s’il manipulait un trésor rare, il l’ouvrit avec le plus grand soin. À l’intérieur, une collection hétéroclite de bibelots usés ainsi qu’un rouleau de peinture.
Ces objets étaient de qualité inégale, certains raffinés, d’autres grossiers, mais ils avaient tous un point commun : ils lui avaient été offerts par une seule et même personne.
Il se remémora…
Lorsque Jing Qi était enfant, il parlait avec la voix d’un gosse mais jouait les petits adultes. Pourtant, dès qu’il tournait les talons, il arborait ce sourire malicieux, prêt à escalader les toits et à en arracher des tuiles. Plus d’une fois, il avait poussé le Grand Tuteur Zhou à un tel niveau de colère que ce dernier restait sans voix, la barbe tremblante de frustration. Et chaque fois, cette petite boule de malice lui offrait un présent comme s’il s’agissait d’un trésor inestimable, prenant un ton faussement élégant, comme s’il flattait une jeune fille – Dieu sait où il avait appris à faire cela.
« Votre Altesse, celui-ci, je l’ai rapporté spécialement d’une promenade hors du palais. Si tu veux encore te mettre en colère, je ne serai ni sage ni gentil. »
« Frère Prince héritier, Oncle Empereur m’a donné une paire de lapins hier. Je voulais t’en laisser un, mais personne ne m’a demandé… Le Grand Tuteur Zhou m’a aussi puni en me faisant copier le Livre des Rites. Penses-tu… que tu pourrais m’aider avec quelques pages ? Juste un peu ? »
« Vite, écoute, Frère Prince héritier, j’ai fabriqué ce petit cochon en bambou moi-même… Hein ? La cage de l’Oncle Empereur ? Le… le-le bambou de ce cochon ne vient vraiment pas de là. J’ai déjà caché celle dont je l’ai pris. »
« Frère Prince héritier… »
« Frère Prince héritier… »
Le coin des lèvres d’Helian Yi se souleva inconsciemment en un léger sourire. Une tendresse indescriptible s’infiltra soudain dans son regard.
Il tendit la main et déplia lentement le rouleau de peinture. L’image représentait un adolescent assis avec désinvolture sur une pierre bleue, les traits légèrement inclinés vers le bas, les cheveux lâchement noués en chignon. Un livre ouvert reposait sur ses genoux, et il semblait plongé dans sa lecture, un sourire paisible flottant à peine sur ses lèvres.
Le peintre n’avait qu’un talent moyen, mais sous son pinceau transparaissait une émotion profonde, indescriptible. Comme si chaque fragment de jeunesse immortalisé sur cette toile s’infiltrait dans son cœur, au point que, s’il fermait les yeux, tous les sourires et froncements de sourcils de l’intéressé lui apparaîtraient avec une netteté saisissante.
Helian Yi ferma brusquement les yeux, roula le parchemin, puis le rapprocha du bord d’une bougie. Il resta ainsi un long moment, immobile, avant d’éteindre d’un geste rapide la flamme vacillante, poussant un léger soupir. Prudemment, il rangea à nouveau le rouleau et les petits objets, les plaçant au plus profond du compartiment secret.
C’est seulement parce qu’il est Jing Beiyuan et que je suis Helian Yi…
C’est seulement parce que…
La longue nuit toucha à sa fin.
La princesse héritière était la petite-fille du Grand Précepteur Song. On disait d’elle qu’elle était une jeune maîtresse d’une grande vertu, douce et bienveillante, dont le parfum rappelait l’orchidée et la noblesse l’osmanthus. Wu Xi, qui observait la scène de loin, n’avait encore jamais assisté à une cérémonie de mariage d’une telle grandeur.
Le mois du Buffle , le jour du Lapin et l’année du Coq coupaient tous l’Occident, ce qui le jour rendait propices au mariage.
Vêtements somptueux pour rendre hommage aux cieux, divination pour présager d’un heureux augure, registre détaillé des présents saisonniers et des trésors offerts. Devant la salle de l’Harmonie Suprême (NT : principale salle cérémoniale dans la cité interdite), une centaine de fonctionnaires se tenaient en rang. L’Empereur, vêtu de robes d’un rouge profond, présidait la cérémonie, surveillant le rituel du vin sacré. Le prince héritier, conformément à la tradition, alla accueillir en personne son épouse devant la porte principale. Il portait une couronne ornée de perles et une robe cérémonielle, suivi par une procession de gardes.
Chaque étape suivait des rites rigoureux. Le ciel et la terre s’harmonisaient, le yin et le yang s’équilibraient, et tout se déroulait sans entrave. On priait pour la prospérité, on chantait la paix. Les chants sacrés se répandaient à travers la ville sur des dizaines de li, se mêlant au vent, solennels et profonds, empreints d’une solitude indicible, presque inviolable.
Wu Xi écouta distraitement. Il ne comprenait pas la majorité des versets, mais une étrange sensation de vide s’insinua en lui.
Il tourna la tête vers le palais majestueux, cet édifice qui avait traversé les âges, puis contempla la capitale tout entière, semblable à une cage aux quatre murs inébranlables. Une brève vision lui revint : sept ans plus tôt, il avait ressenti la même oppression. Il s’était d’abord cru prisonnier… mais en réalité, tout le monde l’était.
Il se souvint alors du Jing Beiyuan de ses rêves : un corps glacial, une chaleur fragile sur ses lèvres, des traits perpétuellement voilés par une brume indistincte… et cette chevelure blanche, éclatante, presque irréelle. L’idée de le ramener à Nanjiang s’imposa à lui avec une force nouvelle. Il ne voulait pas le voir ruminer jour et nuit, flatter des gens contre son gré, user son esprit dans des intrigues incessantes, toujours en quête d’un repos impossible.
Puis, une autre image lui traversa l’esprit : Su Qingluan, presque oubliée, recluse dans une petite cour où elle chantait chaque jour pour une seule personne. Aujourd’hui, cet homme prenait une épouse sous les acclamations de la ville entière. Était-elle quelque part, mêlée à la foule, errant seule parmi les festivités ? Ou restait-elle dans sa cour, jouant silencieusement du qin ?
Il ne comprenait pas.
Cette femme avait confié toute sa vie à Helian Yi. Pourquoi aurait-elle voulu le trahir ? Et si son cœur avait été infidèle dès le départ… que pensait-elle en cet instant ?
Un poids inexplicable s’installa en lui. Frustré, il se détourna sans un mot et s’en alla.
La vie n’avait ni racine ni attache, flottant comme une poussière soulevée par le vent. Et pourtant, il y aurait toujours ces âmes tourmentées, pensant à quelqu’un à des milliers de li de distance, le cachant dans leur cœur, l’idéalisant dans leurs jours et leurs nuits, rêvant de lui, s’y accrochant avec une ferveur presque délirante.
Parce qu'il était un veau nouveau-né, il ne craignait pas encore la férocité du monde, persuadé qu’un jour viendrait où il pourrait retourner aux montagnes et aux forêts, loin de l’enfermement du domaine humain. Mais au fil des années et des épreuves, le vent désolé dispersa son hésitation juvénile, et le rocher qu’il portait en son cœur s’effrita en une fine poussière, ne laissant qu’une légère bosse.
Combien d’hommes pouvaient mourir sans se recroqueviller, mourir sans tourner la tête, mourir sans céder ?
Si l’on en était capable, alors les Cieux finissaient par se plier à votre volonté. Pourtant, bien peu comprenaient cette logique.
Jing Qi, l’homme auquel pensaient deux personnes en ce moment, était occupé à tout autre chose. L’insurrection avait été entièrement réprimée, et, comme prévu dès leur arrivée, les troupes de la dynastie reviendraient victorieuses dans quelques jours. Profitant de ce répit, il fit appeler discrètement Liao Zhendong, qui, intrigué, lui demanda : « Prince, que se passe-t-il… ? »
Jing Qi, tout en craquant des graines de melon entre ses dents, tendit la main vers Ji Xiang. Celui-ci, comprenant aussitôt, retira une lettre dissimulée dans les revers de son maître et la lui remit. Sans un mot, Jing Qi la tendit à Liao Zhendong. Ce dernier la prit, perplexe, mais un simple coup d’œil lui suffit pour reconnaître l’écriture d’Helian Zhao. La lettre laissait entendre, à mots couverts, que plusieurs figures influentes des Guang se trouvaient dans l’orbite du prince aîné. L’implication était flagrante.
Liao Zhendong releva la tête vers Jing Qi, l’écoutant poursuivre :
« Seigneur Liao, les gens francs ne s’embarrassent pas de détours. Ce Prince est venu ici en mission et devra, en conséquence, rendre des comptes à l’Empereur et aux hauts dignitaires. Mais la façon dont cela sera rapporté… dépend entièrement de vous. »
L’homme se raidit, serrant le poing. « Je suis à vos ordres, Prince. »
« Ah, Seigneur Liao… » Jing Qi soupira en s’essuyant les mains des débris de coquilles. «Vous êtes bien naïf. Savez-vous pourquoi l’émeute populaire de Guang a éclaté ? »
Liao Zhendong, pris au dépourvu, ne répondit pas. Jing Qi continua, impassible : «Permettez-moi de vous poser une question : combien ces deux grands commerçants et propriétaires terriens vous versent-ils chaque année ? Quels avantages vous ont-ils accordés ? »
Les yeux de l’autre s’écarquillèrent. « Prince, vous ne devriez pas dire de telles absurdités. »
Jing Qi esquissa un léger sourire. « Mais, Seigneur Liao, que ce soit en politique ou en commerce, personne ne se lève aux aurores sans profit à la clé. À défaut, il vaut mieux paresser toute la journée, n’est-ce pas ? Puisqu’ils ont payé pour leur tranquillité, comment, alors, avez-vous osé prélever des taxes sur leurs navires de transport ? S’asseoir par terre et partager le butin, c’est courir le risque de voir une tête humaine cogner contre celle d’un chien. Une trahison de votre part… »
Il s’interrompit dans un petit rire.
Liao Zhendong, lui, comprit parfaitement : les riches propriétaires locaux avaient profité du chaos pour le discréditer. Son visage se crispa d’inquiétude.
« Prince… » murmura-t-il en jetant un regard vers la lettre d’Helian Zhao que Jing Qi tenait toujours. Puis, à voix basse, il ajouta : « Ceux qui sont mentionnés ont des appétits toujours plus grands. Cet humble fonctionnaire fait face à des difficultés auxquelles il ne peut échapper… »
Des difficultés, mon œil… C’est ta cupidité qui est insatiable…
Jing Qi lui tapota doucement le dos de la main avant de reprendre, d’un ton sincère : «Seigneur Liao, le soleil de midi finit toujours par décliner, tout comme la pleine lune. Arrêtez tant qu’il est encore temps. Faites preuve à la fois d’indulgence et de fermeté, et ainsi l’eau pourra couler en un long ruisseau paisible. Pourquoi creuser votre propre tombe? Je vais vous reposer la question : si on considère tous les postes des Guang, combien y en a-t-il au total d’inactifs ? Et combien en avez-vous vendus ? »
Il marqua une pause, laissant le poids de ses paroles s’imposer.
« Ces gens ont peiné pour accumuler un peu de patrimoine. Puis, ils ont cotisé pour acheter des titres pour leurs héritiers, pensant s’assurer une place. Même un poste sans fonction réelle représente toujours un salaire de fonctionnaire. Or, vous avez monnayé ces charges sans scrupules, leur offrant richesse et statut, mais sans réel pouvoir. Savez-vous combien d’entre eux vous haïssent jusqu’à la moelle ? »
Liao Zhendong essuya sa sueur. "Ce… cet humble fonctionnaire n’a pas suffisamment réfléchi."
"Maintenant qu'une grave situation s’est produite, vous voulez encore tout couvrir, ce qui n’a fait qu’empirer les choses", déclara Jing Qi en soupirant et en secouant la tête. "Ce prince ne sait vraiment pas quoi vous dire. Si ce n'était l'Altesse Aînée… tch !"
L'autre s'agenouilla en tremblant. "Prince, s'il vous plaît, sauvez la vie de cet humble fonctionnaire !"
Jing Qi sourit et fit un geste de la main. "Approchez votre oreille."
Une fois les explications données, Liao Zhendong se retira, le cœur plein d'anxiété.
Jing Qi resta assis sans bouger, seul dans le pavillon, pendant un long moment. À côté de lui, il y avait du vin frais non filtré avec de la mousse verte, un petit poêle d’argile rouge, et l'extérieur du pavillon était couvert de neige. Tout à coup, il chantonna d’une manière désaccordée la Chanson du ressentiment : "Soie qi nouvellement fabriquée, brillante comme la neige, coupée pour faire un éventail brodé, ronde comme la lune brillante. Dans et hors du berceau de la manche du seigneur, elle se balance pour créer un vent léger, craignant toujours l’arrivée du festival d’automne… heh-heh, craignant toujours l’arrivée du festival d’automne, hein…"
À ce moment, Ji Xiang s’approcha et dit quelques mots à son oreille. Jing Qi acquiesça. "Appelez-le", dit-il, l’humeur plutôt bonne.
Ji Xiang se retourna et partit. Peu après, il amena Li Yannian à la petite véranda du pavillon d’observation de la neige. Ce dernier afficha un sourire obséquieux. "Vous êtes vraiment quelqu’un de raffiné, Prince. On pourrait dire que c'est maintenant le bon moment pour observer la neige. Quel dommage qu’on ne voie pas souvent ce blanc ici pendant les années moyennes, regardez comme c’est pur."
Jing Qi sourit. "Asseyez-vous, Seigneur Li."
Li Yannian le remercia et suivit sa suggestion. Ji Xiang versa du vin pour eux deux, puis se retira discrètement sur le côté.
Li Yannian prit une gorgée et détecta un parfum rafraîchissant qui le pénétra jusqu’au sommet de la tête. Il ne put s’empêcher de s’exclamer que c'était délicieux, bien que Jing Qi demeurait impassible. Après l’avoir avalé d’un souffle, ce dernier lui parla lentement. "Seigneur Li, la première raison pour laquelle ce prince vous invita aujourd'hui et pour une dégustation de vin, et la seconde..."
Il sortit une lettre saturée de jaune de sa manche, la tendant devant Li Yannian avec un sourire. "La seconde, j'ai trouvé quelque chose d’un peu intéressant. S'il vous plaît, regardez."
L'homme prit la lettre et, au moment où il l’ouvrit, son expression changea.
Traducteur: Darkia1030
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