HSAV - Chapitre 96 - Es-tu blessé ? C'était arrangé.
(NT : plusieurs mois ont passé)
Le vent d'Est se fraya un chemin à travers les innombrables fleurs violettes et rouges dans le village de Taoyuan.
Même s'il s'appelait un village, il ressemblait plutôt à une petite ville. Il était tel un moineau, petit mais ayant tous ses organes (NT : petit mais complet) : il avait tout ce qu'il fallait, et les gens ne manquaient de rien.
Dans le village, la seule salle médicale avait l'air pittoresque et simple. Dès que les gens s'en approchaient, ils pouvaient sentir l'arôme amer de la phytothérapie. Zhang Changsong, qui avait plus de 50 ans, faisait une sieste sur une chaise en bambou devant la porte du bâtiment ; et à côté de lui, il y avait un pot de médecine en train de cuire. La vapeur et des bulles de la soupe bouillant soulevait le couvercle de la marmite.
Deux marchands qui passaient par là, se dirigeant vers la sortie du village, se parlaient également à voix haute : « Ce Royaume du Sud Yan est très remarquable, il a conquis le Royaume du Nord il y a tout juste un an, et maintenant ils envoient des troupes attaquer le royaume oriental de Wu ? »
'' Vous ne savez pas que lorsque le Yan du Sud a été conquis pour la première fois par le Royaume du Nord, le Royaume de Wu de l'Est a profité de l'occasion pour prendre une partie de leur territoire? Alors, pensez-vous vraiment que maintenant que le royaume du sud de Yan s'est enfin levé, ils n'oseront pas combattre le royaume de Wu de l'est ? »
« Hé, ce n'est pas ce que je voulais dire. Je mentionnais juste, pourquoi le royaume du sud de Yan ne fait-il pas de pause pendant quelques années ? Au lieu de cela, ils se battent comme si c'était une chose de tous les jours ? »
"Le monarque du royaume du sud de Yan est unique en son genre, le premier de sa génération à devenir un dirigeant puissant et brillant. Il est encore si jeune et n'est au pouvoir que depuis un an ; mais regardez-le, ses réalisations sont remarquables. »
'' J'ai entendu dire que le monarque du royaume du sud de Yan sait non seulement comment gouverner le pays, mais il sait aussi comment mener une guerre. De plus, on dit que vous serez étonné après avoir vu à quel point il est beau ! Est-ce même vrai ? »
"Ha! Comment le saurais-je ? ! Je ne l'ai même pas vu ! »
Alors que les voix des deux marchands s'éteignaient, Zhang Changsong ouvrit les yeux et regarda la marmite bouillante de médicaments. Il secoua alors le grand éventail dans sa main et continua sa sieste.
Le village de Taoyuan était un endroit magique situé à la frontière des Quatre Royaumes… eh bien, c'etait comme ça qu'il s'appelait autrefois, maintenant c'était « La frontière des Trois Royaumes ».
A la frontière, il était naturel que les environs soient le lieu privilégié où les batailles se livraient. Cependant, le village de Taoyuan n'avait jamais été envahi par la guerre. C'était un endroit sûr et sécurisé, génération après génération, comme s'il y avait une providence divine qui le protégeait de l'ombre.
Le village de Taoyuan n'appartenait à aucun pays, les gens qui y vivaient étaient en paix, ils travaillaient dur et étaient autosuffisants. Et même si certains marchands et touristes passaient souvent par là, aucun des indigènes n'était jamais parti et personne ne s'était installé dans le village. Il était évident que ce village n'avait pas l'intention de se cacher, mais cela ressemblait vraiment au paradis sur terre.
Jusqu'à il y a deux ans.
Deux ans auparavant, deux beaux jeunes étaient venus ici. Ils achetèrent un manoir et s'y installèrent.
Pour la première fois, les villageois rencontrèrent des étrangers qui voulaient vivre dans le village, et au début, ils se méfiaient beaucoup d'eux. Plus tard, ils découvrirent que les deux jeunes hommes étaient très serviables, chaleureux et gentils, alors ils les ont progressivement acceptés.
Après que les deux jeunes se soient installés, l'un est devenu marchand de sel et l'autre s'est occupé de la maison. Tous deux avaient d'abord très peu de biens familiaux, mais après avoir travaillé dur pendant six mois, leur famille est devenue de plus en plus prospère.
Les gens simples d'esprit du village s'habituèrent au fait qu'il y avait deux jeunes supplémentaires. À part poir l'entremetteuse vivant à l'ouest du village, qui voulait trouver de bons maris pour les filles aînées du village, il ne semblait pas que grand-chose ait changé.
Jusqu'à il y a environ un an.
Il y a un an, les deux jeunes hommes reçurent des nouvelles dont nul ne connaissait la teneur. Ils firent leurs valises à la hâte et partirent, laissant le grand manoir aux soins d’une tante solitaire.
Plus d’un demi-mois plus tard, ils revinrent au village.
Ils ramenèrent avec eux deux adolescents. L’un était un beau jeune homme, mais qui, hélas, avait l’esprit dérangé. L’autre, d’une beauté éclatante, riait et s’agitait comme un immortel. Quelqu’un qui avait déjà visité la cité impériale du royaume oriental de Wu clama partout que même les plus belles filles du pavillon des Fleurs ivres ne pouvaient se comparer à lui !
Lorsque Zhang Changsong vit Xiao YuAn pour la première fois, il pensa, comme tout le monde, qu’il s’agissait d’un jeune maître riche, contraint à vivre dans l’isolement pour une raison mystérieuse, et qu’à cause de cela, il était trop timide pour parler aux gens.
À présent, Zhang Changsong aurait voulu remonter le temps pour se gifler : Zhang Changsong, ah, Zhang Changsong ! Tu n’as guère plus de cinquante ans, comment pouvais-tu être déjà si aveugle ?
Le soleil rouge se suspendit au-dessus de la colline. Après une sieste, Zhang Changsong ramassa un vieux morceau de tissu, le plia en deux et le posa sur le pot de médicaments bouillant. S’en servant comme isolant, il souleva le couvercle de la marmite. L’arôme amer des herbes médicinales emplit aussitôt l’air.
Zhang Changsong hocha la tête avec satisfaction. Il caressa sa barbe, leva le visage et plissa les yeux. Le village baignait dans la lueur du soleil couchant. Tout était paisible, réconfortant et… Quoi ?!
Au loin, un homme courait vers lui à toute hâte, portant sur son dos un soldat couvert de sang. En approchant, il cria : « Shifu !!! Sauve-le !!! »
Zhang Changsong porta la main à son front et resta un instant immobile. Lorsque l’homme arriva à sa hauteur, il se mit tellement en colère qu’il lui frappa l’épaule : « Xiao YuAn ! Tu me donnes encore du fil à retordre ! Tôt ou tard, ma petite boutique médicale sera ruinée par ta faute ! »
Même s’il le grondait, Zhang Changsong ne l’arrêta pas, le laissant porter le blessé dans la salle médicale pour le soigner.
Xiao YuAn répondit avec un sourire : « Shifu, je paierai les médicaments. »
Zhang Changsong le fixa, soufflant du nez avec mépris : « Hmph ! »
Une tête sortit de derrière l’armoire à pharmacie : c’était un jeune homme aux traits réguliers. « Hé ! Encore un ? Ça fait huit ce mois-ci ! C’est à cause de la guerre entre le royaume de Yan du Sud et le royaume de Wu de l’Est ? »
Xiao YuAn reprit son souffle et acquiesça : « J’étais juste allé chercher des herbes médicinales et je l’ai trouvé par hasard. »
« Je pense vraiment que ton destin est lié à celui de ces soldats. Moi, quand je pars récolter des herbes, je n’en rencontre jamais. » Zhang Baizhu lança un chiffon blanc propre à Xiao YuAn. « Nettoie-toi. Regarde-toi : tu es couvert de sang. Si tu sors ainsi, tu feras peur à tante Ma d’en face. »
Xiao YuAn sourit et répondit : « Ce sera bien pour elle d’avoir un peu peur de la mort. Chaque fois que je la croise, elle me demande si LiuAn et Fengyue ont déjà épousé une fille, puis elle me parle de Xiao-yu’er, du côté ouest du village, en disant combien elle est gentille… Hé, Zhang Baizhu, tu as dit que j’étais beau, mais pourquoi tante Ma n’essaie-t-elle pas de jouer les entremetteuses pour moi ? »
Zhang Baizhu le scruta de haut en bas : « Toi ? Quelle fille oserait épouser un homme plus beau qu’elle ? »
Les veines du front de Zhang Changsong apparurent : à bout de patience, il ne put s’empêcher de les maudire tous deux. « Assez ! Arrêtez vos idioties ! Cet homme crache toujours du sang, et vous bavardez tranquillement à côté de lui ! Viens ici et aide-moi ! »
« Papa ! Ne te fâche pas, ne te fâche pas. La vie est comme une pièce de théâtre, si nous nous rencontrons, c’est par le destin », rétorqua Zhang Baizhu tout en aidant à appliquer le médicament.
« À quoi bon s’emporter pour des broutilles ? Pourquoi s’en faire ? » Xiao YuAn appuya sur la blessure du soldat pour arrêter le sang tout en lui couvrant la bouche afin de ne pas l’entendre crier.
« Ne te fâche pas parce que nous ne sommes pas aussi bons que toi ! »
« Il n’y a personne pour te remplacer quand tu es triste ou blessé ! »
« Papa, ah ! »
« Oh, Shifu ! »
À l’unisson, ils dirent : « Ne te fâche pas, d’accord ? Ne te fâche pas ! »
À peine avaient-ils fini que le soldat cracha violemment une gorgée de sang avant de retomber inconscient.
Zhang Changsong : « …….. »
Qu’avait-il bien pu faire dans sa vie passée pour mériter de tels fils indignes ??
Traducteur: Darkia1030
Créez votre propre site internet avec Webador