HSAV - Chapitre 85 - Notre objectif principal est de se Calmer! Se calmer! Et Calmez-vous !
Xiao PingYang serra fermement la princesse Yongning dans ses bras, lui bloquant la vue. Puis elle retira froidement l'épée fine de la poitrine du soldat maigre, éclaboussant de sang les alentours. Cependant, pas une seule goutte ne tomba sur la princesse Yongning.
La princesse Yongning ouvrit les yeux avec incrédulité, des larmes coulant du coin de ses paupières. Elle tremblait de tout son corps, mais ce n'était pas la peur qui la faisait frissonner ; elle serra la manche de Xiao PingYang de toutes ses forces, comme si la personne devant elle allait disparaître si elle relâchait sa prise, ne serait-ce qu’un instant : « PingYang ? Ping… PingYang ? »
« Je suis désolée d’être en retard, vraiment désolée. »
Xiao PingYang essuya le sang de ses mains avant de tendre la main pour caresser doucement les cheveux de la princesse Yongning.
Il était clair qu’elle n’avait pas eu peur lorsque son pays avait été conquis. Elle n’avait pas tremblé alors qu’elle attendait seule, livrée à elle-même. Et elle n’avait pas paniqué même lorsque ce soldat l’avait insultée et humiliée. Mais pourquoi, après avoir été enfin réconfortée, tous les chagrins contenus jaillirent-ils soudain dans sa gorge et vinrent-ils s’écraser contre son cœur ?
La princesse Yongning ne savait pas pourquoi, blottie dans les bras de Xiao PingYang, elle se mit à gémir comme pour crier tous ses sentiments refoulés. Quand elle eut enfin séché ses larmes, elle redevint cette jeune fille innocente qui dansait autrefois, ses manches flottant dans les airs.
Lorsque l’atmosphère se fut un peu calmée, la princesse Yongning essuya ses yeux rougis et dit d’une voix sanglotante : « Ping… PingYang, toi, pourquoi es-tu ici ? »
« La nouvelle de la guerre entre le Royaume du Nord et celui de Yan du Sud est parvenue jusqu’au Royaume Shu de l’Ouest. Mais comme Shu entretient de bonnes relations avec les deux royaumes, il m’était difficile d’envoyer officiellement des troupes. J’ai donc décidé de venir moi-même. »
« Toi… tu es venue ici seule ? »
« Non. Bien que le Royaume de Shu ne puisse envoyer d’armée, j’ai ma propre troupe. Mais j’ai craint que faire entrer des soldats dans le palais impérial ne provoque un conflit diplomatique entre nos pays. Voilà pourquoi je suis venue seule te chercher. En parlant de ça, j’étais à la station postale à l’extérieur de la Cité Impériale, et j’y ai rencontré deux personnes. Je vais te faire évacuer au plus vite. »
Après ces mots, Xiao PingYang saisit la main de la princesse Yongning, et elles s’apprêtèrent à quitter le palais. Mais elles s’arrêtèrent soudainement.
Yan HeQing se tenait à l’entrée de la chambre. Son regard allait et venait entre elles deux et les deux cadavres étendus au sol, jusqu’à ce que ses yeux se posent enfin sur Xiao PingYang.
Xiao PingYang dégaina la fine épée suspendue à sa taille, protégeant la princesse Yongning d’un geste vif. Elle se mordit la lèvre inférieure, comme si elle hésitait sur ce qu’elle devait dire.
Yan HeQing tourna calmement les yeux vers les objets d’or et de jade éparpillés autour de l’un des cadavres, puis vers les vêtements déchirés de la princesse Yongning. En quelques regards, il comprit à peu près ce qui s’était passé.
Xiao PingYang réprima sa panique et déclara d’un ton posé : « Les soldats de votre pays… »
« Il n’existe aucun soldat dans mon royaume du Sud Yan qui ne respecte nos règlements militaires. »
Yan HeQing l’interrompit avec froideur, puis se retourna avec l’intention de partir. Il ajouta : « Si vous voulez quitter le palais impérial, aucun soldat ne garde le flanc ouest. »
Xiao PingYang ne s’était pas attendue à ce que Yan HeQing les laisse partir aussi facilement. Surprise, elle rengaina son épée fine.
« Merci. »
La princesse Yongning fit alors quelques pas derrière Xiao PingYang et appela Yan HeQing : « Attendez une minute ! »
Yan HeQing s’arrêta et la regarda de biais. « Mon frère impérial… comment va-t-il ? »
La poitrine de la princesse Yongning était lourde d’angoisse ; elle craignait d’entendre une tragédie, mais l’ignorance lui aurait été plus insupportable encore.
Les yeux de Yan HeQing devinrent complètement froids. Il demeura figé quelques secondes, puis s’éloigna en silence.
Il ne savait pas comment répondre, car dans son cœur, Xiao YuAn et l’Empereur du Royaume du Nord n’étaient pas la même personne. Le frère impérial dont parlait la princesse Yongning ne désignait pas seulement Xiao YuAn…
La princesse Yongning regarda Xiao PingYang, se sentant extrêmement mal à l'aise. Xiao PingYang lui serra la main et la rassura d'une voix douce : « Ne t’inquiète pas, nous allons d’abord quitter le palais impérial. »
*
Xiao YuAn pensait qu’il serait jeté dans un cachot froid, mais lorsqu’il se réveilla, il se retrouva dans sa chambre à coucher, allongé sur son propre lit. Cette tournure des événements le déconcerta profondément.
Après un moment de confusion, Xiao YuAn constata que ses membres étaient d’une extrême faiblesse, que son corps brûlait comme s’il était en feu et que sa gorge était affreusement sèche. Il tendit la main et toucha son front : comme il s’y attendait, il avait de la fièvre.
Cette année avait été particulièrement malchanceuse pour lui, et ces derniers jours, les coups du sort s’étaient enchaînés sans relâche.
S’il pouvait rencontrer le jeune Empereur du Royaume du Nord, Xiao YuAn jura qu’il le saisirait par le col et le secouerait violemment en lui criant au visage : « Exerce ton corps, grand frère ! Comment peux-tu te prétendre Gong ?! Un Gong faible n’a aucun avenir ! Aucun avenir, tu m’entends ! »
Et d’ailleurs, même s’il avait gelé pendant une grande partie de la journée, au moins, il n’avait attrapé “que” de la fièvre, au lieu de subir pire.
Xiao YuAn tenta de se redresser sur le lit, mais une douleur lancinante irradia son bras. Lorsqu’il le leva pour l’examiner, il vit que la blessure laissée par le poignard était soigneusement enveloppée dans un tissu blanc propre.
Yan HeQing… est-ce que cela… a apaisé ta colère ?
Xiao YuAn haussa doucement les sourcils.
Bah, peu importe. Il était de toute façon incapable de deviner ce qui se passait réellement dans l’esprit du protagoniste masculin.
Souffrant d’un violent mal de tête provoqué par la fièvre et la douleur, Xiao YuAn se leva lentement du lit. Il s’approcha de la table pour se verser de l’eau dans une tasse en porcelaine. Il venait à peine de remplir la petite tasse qu’un grand bruit retentit : la porte de la chambre s’ouvrit d’un coup de pied, et un homme massif à la carrure de tigre et à la taille d’ours apparut sur le seuil.
L’homme esquissa d’abord un faux sourire à l’adresse de Xiao YuAn, referma la porte derrière lui, puis s’avança lentement vers lui en demandant : « Qu’est-ce que tu faisais ? »
Comme cet homme semblait décidé à jouer les idiots, Xiao YuAn répondit avec calme et patience : « Je buvais de l’eau. »
« Oh, tu buvais de l’eau. »
Le grand homme prononça ces mots d’un ton long et moqueur, puis, sans prévenir, il frappa Xiao YuAn en plein estomac.
Traducteur: Darkia1030
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