HSAV - Chapitre 84 - Notre objectif principal est la princesse! La princesse! Et La Princesse !

 

 

« Dage, si quelqu’un découvre ce que nous faisons, nous souffrirons sous le bâton militaire !»

À ce moment, les troupes du Royaume du Sud Yan étaient toujours stationnées à l’extérieur du palais impérial du Royaume du Nord. Cependant, deux soldats du Sud Yan apparurent soudainement à l’intérieur du palais. L’un d’eux, un soldat plutôt maigre, se tenait sur la pointe des pieds, regardant nerveusement autour de lui. Son visage exprimait l’extrême panique qu’il ressentait à cet instant, et il tentait de s’accrocher au soldat plus robuste qui marchait devant lui.

« Lâche. Rentre donc, je prendrai tout l’argent que je pourrai trouver pour moi. » Le soldat fort toisa le soldat mince avec dédain tout en accélérant le pas.

Le soldat maigre hésita longuement, mais finit par se décider à suivre rapidement son compagnon.

Les deux soldats, profitant du fait que l’armée n’avait pas encore pénétré dans le palais impérial, fouillaèrent les lieux à la recherche d’effets personnels abandonnés par les fugitifs. Après tout, il s’agissait du Palais Impérial du Royaume du Nord, jadis prospère, et il ne leur fallut guère de temps pour mettre la main sur une grande quantité de trésors précieux.

« Dage, n’est-ce pas suffisant ? Ne devrions-nous pas rentrer maintenant ? » Le soldat maigre glissa un demi-morceau d’émeraude dans ses vêtements, puis se tourna vers le soldat fort.

Ce dernier venait de sortir une petite pièce d’or d’une commode et, au moment où il s’apprêtait à hocher la tête, ses yeux s’arrêtèrent soudain sur une grande salle devant lui : «Attends, nous partirons après avoir fouillé cette salle. »

Le soldat maigre suivit son regard et ne put s’empêcher d’avaler sa salive : « Si magnifique ? Il doit y avoir plein de bonnes choses, hein ? La plaque n’est pas encore tombée… euh, Dage ? C’est quoi ce mot ? Que veut dire Ning ? »

« Pourquoi tu te préoccupes de ce foutu mot ! Dépêche-toi, merde ! Arrête de dire des bêtises ! » rugit le soldat vigoureux en se retournant pour entrer dans la salle.

Contrairement au reste du Palais Impérial, cette salle n’était ni désordonnée ni misérable, ce qui stupéfia les deux soldats. Pourtant, cela ne les empêcha pas de s’y aventurer avec assurance. Le soldat fort balaya les lieux du regard, puis se dirigea vers une pièce latérale. Le soldat maigre, intrigué par cette décision, le suivit de près et demanda : « Dage, pourquoi ne pas aller dans le hall principal ? »

« Tu n’y connais rien. Ce palais a tout l’air d’être la résidence d’une princesse ou d’un prince. Pour des gens comme eux, les objets de valeur sont évidemment rangés dans les pièces latérales ! » répliqua le soldat vigoureux en reniflant.

Le soldat maigre réalisa soudain la logique de cette affirmation : « Dage est sage, vraiment sage ! »

Ils se précipitèrent vers la pièce de l’aile, mais trouvèrent la porte fermée. L’un d’eux avança et l’ouvrit d’un coup de pied. Alors qu’ils s’apprêtaient à entrer, ils s’immobilisèrent sur place.

Jamais ils ne se seraient attendus à ce que la pièce soit encore occupée.

La princesse Yongning sursauta au bruit soudain de la porte violemment ouverte. Elle se redressa aussitôt et tourna la tête.

Vêtue d’une robe de gaze blanche, elle était d’une beauté capable de faire tomber une Ville ou un État.

« …Ça… ça… » Les yeux du soldat mince croisèrent les siens, et il fut incapable de terminer sa phrase pendant un long moment.

« Comme elle est belle, cette femme ! » La salive du soldat fort coulait presque au coin de ses lèvres.

« Da-dage, il n’y a personne ici, alors pourquoi ne pas… allons… » Le soldat maigre fixait la princesse Yongning et, l’espace d’un instant, il s’avança lentement, pas à pas.

« À quoi penses-tu, abruti ?! » Le soldat vigoureux lui donna soudain un coup sec.

« Dage, je veux juste… j’ai juste envie de… » Le soldat maigre se gratta la tête, l’air d’un voleur : « Dage, je n’ai jamais vu une femme aussi belle. Je veux juste savoir ce que ça fait d’être ensorcelé par elle. De toute façon, personne ne rôde dans les parages. Quand nous en aurons fini avec elle, on la tuera et on l’enterrera dans le jardin. Personne ne saura jamais ce qui s’est passé. Tout ira bien, faisons-le, je vais… »

Avant que le soldat maigre ne pût finir ses mots, il reçut une gifle du soldat fort : « Tu es putain de… pah ! Regarde ta vertu, un homme respectable ne doit jamais agir comme un animal. Très bien, prenons quelque chose de précieux et quittons cet endroit immédiatement. »

Le soldat maigre, abasourdi par la gifle, hocha faiblement la tête, puis suivit docilement le soldat fort. Soudain, il dégaina l’épée suspendue à sa taille et, d’un seul coup, trancha la gorge de son compagnon.

Du sang jaillit de la blessure encore fraîche. Les yeux écarquillés, le soldat fort porta une main à son cou, agonisant lentement, incapable de prononcer un dernier mot.

Le soldat mince ricana, puis se tourna vers la princesse Yongning.

Ces événements inattendus avaient déjà profondément alarmé la princesse, mais la porte, obstruée par les deux hommes, l’empêchait de fuir. La princesse Yongning courut aussitôt vers la fenêtre, espérant s’échapper par là dans un élan de panique. Malheureusement, à peine eut-elle atteint le rebord que le soldat maigre la poursuivit, lui saisit la cheville et la tira violemment vers le sol.

« Lâchez-moi ! » cria la princesse Yongning, le visage déjà blême de peur. Même si elle avait vécu toute sa vie recluse dans ce palais impérial et était restée innocente depuis l’enfance, elle connaissait la noirceur du cœur humain. Et à cet instant, elle comprenait trop bien ce qui risquait de lui arriver.

« Tiens-toi tranquille ! » Le soldat maigre lui couvrit brutalement la bouche et commença à déchirer ses vêtements avec violence.

La princesse Yongning se débattit de toutes ses forces, mais comment aurait-elle pu rivaliser avec un soldat aguerri ? En quelques instants à peine, ses vêtements furent à moitié déchirés. Jamais, de toute sa vie, elle n’avait subi une telle humiliation. Son corps tout entier tremblait alors qu’elle tentait désespérément de se couvrir ; ses membres, glacés, semblaient paralysés.

Lorsque la paume rugueuse du soldat mince vint lui écraser le nez et la bouche pour l’empêcher de respirer, un frisson de terreur mêlé de dégoût la traversa. Elle suffoquait, piégée, impuissante.

Mais la princesse Yongning ne cessa de se débattre. Elle profita du moment où le soldat maigre jurait et s’échinait à dénouer ses vêtements : elle envoya violemment son genou dans l’entrejambe de son agresseur, puis se releva d’un bond.

« Chienne ! »

Lorsque le soldat mince ressentit l’horrible douleur irradier de ses parties, il relâcha aussitôt son emprise. Mais il se redressa rapidement et se posta devant la porte, puis devant la fenêtre, bloquant toute issue et l’empêchant de fuir. Une fois de plus, il tendit la main pour attraper la princesse Yongning.

Voyant qu’elle allait à nouveau être capturée, la princesse Yongning inspira profondément à deux reprises, puis, soudainement, elle se retourna et se jeta de toutes ses forces contre un pilier.

Elle avait toujours vécu dans l’insouciance, grandissant paisiblement et en bonne santé dans le Royaume du Nord, sous la protection de son père et de son frère aîné. Et si aujourd’hui plus personne ne pouvait la protéger, alors elle ne pouvait compter que sur elle-même.

La princesse Yongning n’avait pas peur de la solitude, et bien qu’elle ne fût jamais sortie de la cité impériale, elle avait aussi appris à faire preuve de force.

Ainsi, ce geste désespéré était sa dernière dignité en tant que princesse du Royaume du Nord. Sa dernière résolution, sa dernière pureté, sa dernière détermination farouche et sans remords.

Mais au moment où elle allait heurter le pilier, elle s’arrêta soudainement. Elle s’effondra sur le sol, tomba à genoux, serra les poings, et des larmes ruisselèrent le long de ses joues.

Elle ne s’était pas arrêtée par peur de la mort. Elle s’était arrêtée parce qu’elle avait promis à son frère aîné de vivre. Quoi qu’il arrive, elle devait survivre !

Le soldat maigre, d’abord horrifié par l’acte désespéré de la princesse Yongning, vit avec surprise qu’elle s’était figée à mi-chemin. Il poussa un long soupir, puis s’approcha d’elle avec un sourire lubrique : « Oh, tu as peur de mourir ? Ne t’en fais pas, ce maître saura bien te servir, te faire plaisir et te garder en vie. »

La princesse Yongning vit la main du soldat mince s’approcher à nouveau, prête à la toucher, lorsque soudain des pas précipités résonnèrent depuis l’entrée.

Le soldat maigre, stupéfait, se retourna vivement, mais il n’aperçut qu’un éclair rouge flamboyant devant ses yeux. L’instant suivant, une robe rouge enveloppa la princesse Yongning, et la poitrine du soldat fut transpercée d’une fine épée.

 

Traducteur: Darkia1030

 

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