HSAV - Chapitre 60 - Bien sûr, je choisis de dissimuler mes erreurs.
Li Wuding revint à la tente militaire, et Xiao YuAn, assis en tailleur sur le feutre, le regarda : « Que s’est-il passé ? »
« Certains soldats se disputaient. Je l’ai déjà réglé », répondit Li Wuding.
Xiao YuAn hocha la tête : « Bien. Au fait, où est le général Fan Tong ? »
(NT : Il prononce Fān Tōng (潘通), nom du général, différemment en fán tòng (烦痛) ce qui veut dire ennuyeux, bon à rien)
« Votre Majesté, vous posez des questions sur Fan Tong ? »
« Oui, oui, Fan Tong. »
L’assistant de confiance du Prince Wuning était le second candidat au poste de général.
Li Wuding répondit : « Le général Fan vient rarement à la caserne. »
Xiao YuAn soutint sa tête d’une main, visiblement impuissant. C’était précisément la raison pour laquelle son esprit était si troublé : si, comme dans le livre original, il confiait le poste de général à Fan Tong, alors les soldats du Royaume du Nord perdraient peu à peu leur moral et leur esprit combatif.
Mais s’il le confiait à Li Wuding, celui qui trahirait très probablement le pays lorsque le moment viendrait, alors le Royaume du Nord serait comme un oiseau enfermé dans une cage, une tortue enfermée dans sa carapace, piétinée par les chevaux de guerre du Sud de Yan.
Voyant que Xiao YuAn demeurait silencieux, Li Wuding s’assit, les mains posées sur les genoux, attendant patiemment.
Soudain, un cri d’acclamations retentit à l’extérieur de la tente, interrompant le fil des pensées de Xiao YuAn. Celui-ci leva alors la tête pour demander : « Que se passe-t-il dehors ? »
Li Wuding lui expliqua : « Quelqu’un a dû remporter une épreuve. »
« Ça a déjà commencé ? » Xiao YuAn se leva. « Allons y jeter un œil. »
Tous deux sortirent de la tente militaire et se dirigèrent vers l’arène de compétition. Yan HeQing, qui se tenait devant la tente, les suivit en silence, les yeux fixés sur eux tout au long du chemin.
Tous trois prirent la direction du lieu de la compétition. Après quelques pas, Xiao YuAn s’arrêta brusquement. Se retournant, il jeta un regard à la paume de Yan HeQing, puis tendit la main pour tapoter les grains de sable collés à son front. Il lui demanda alors : « Qui t’a provoqué ? »
Yan HeQing répondit : « Personne. »
Li Wuding déclara : « Nie Er. »
Les deux parlèrent en même temps, mais leurs réponses divergeaient.
Xiao YuAn regarda d’abord Yan HeQing, puis Li Wuding, avant de dire à ce dernier : «Explique-toi. »
« Tout à l’heure, un relâchement dans la discipline a conduit certains soldats à se battre. Je n’ai pas réussi à les arrêter. J’implore Sa Majesté de me punir... »
Xiao YuAn l’interrompit : « Tu viens de mentionner un nom. Peux-tu le répéter ? »
Li Wuding, un peu perplexe, répondit tout de même : « Nie Er. »
Nie Er ?
Xiao YuAn pressa deux doigts contre son menton.
Ce nom lui semblait étrangement familier, mais il ne parvenait pas à se souvenir de l’intrigue du livre original à cet instant précis.
Un autre cri et des applaudissements s’élevèrent depuis l’arène, et Xiao YuAn choisit de chasser les doutes de son esprit pour lever les yeux vers la scène.
Non loin de là, Xie Chungui piqua des deux et s’élança à cheval. Il attrapa son arc, y plaça une flèche, tendit la corde de toutes ses forces et la relâcha. La flèche atteignit le centre rouge de la cible, et un jeune homme enthousiaste se mit aussitôt à applaudir. Xie Chungui resta modeste, sauta à terre, puis s’inclina en signe de remerciement envers ceux qui l’applaudissaient.
Quelqu’un vint faire son rapport : « Général Li, les résultats de la compétition équestre sont tombés. Le vainqueur est le plus jeune fils de la famille Xie, Xie Chungui. »
Sans surprise, Li Wuding esquissa un léger sourire : « Oui, comme prévu. »
Après le défi équestre, comme trop de participants prenaient part à la compétition d’arts martiaux, on divisa la plate-forme en deux arènes. Xiao YuAn se tenait joyeusement sous l’une d’elles, observant les combats avec un vif intérêt.
Soudain, il entendit qu’un soldat au visage acéré et à l’esprit étroit venait de remporter la victoire, et quelqu’un cria : « Oui ! C’est Nie Er. »
Xiao YuAn braqua aussitôt les yeux sur le soldat, mais tout ce qu’il vit fut un geste d’une provocation extrême adressé à l’arène.
Ce geste visait Yan HeQing.
Quand Nie Er vit que Yan HeQing avait détourné le regard, il ricana aussitôt.
Xiao YuAn comprit alors brusquement qui était ce Nie Er.
Dans le livre original, lorsque le Royaume du Sud de Yan fut envahi et que Yan HeQing fut emmené vers le Royaume du Nord, ce soldat-là en fut le responsable.
Parce que son frère était tombé au combat, ce soldat éprouvait une haine féroce envers les gens du Sud de Yan. Il usa alors de tous les moyens possibles pour humilier Yan HeQing durant le trajet. Non seulement il ne lui donnait pas de nourriture – ou parfois de la nourriture avariée – mais il faillit aussi lui briser le bras gauche !
Xiao YuAn gardait un souvenir vif de ce passage du roman. Ce soldat avait même osé enfoncer la tête de Yan HeQing dans une flaque d’eau sale en lui lançant, moqueur : « N’es-tu pas un chien ? Pourquoi tu n’aboies pas ? Allez, montre-moi ton aboiement, je te donnerai à manger si tu aboies. »
Très bien, Xiao YuAn comprenait que tous ces événements servaient à renforcer le caractère de Yan HeQing.
Mais il avait tout de même regretté que l’auteur n’ait pas trouvé d’autre moyen de faire avancer l’intrigue, et à l’époque, il avait rédigé un commentaire de trois cents mots à l’intention de l’auteur dans la section des avis : « Vous, méchante belle-mère, veuillez accepter cette lame en guise de remerciement. »
Une vague de tristesse monta alors du fond du cœur du président Xiao. Mal à l’aise, il serra les poignets de sa robe royale entre ses doigts, puis tourna la tête vers Yan HeQing et déclara : « J’ai l’impression de porter un costume et de tenir un cigare en ce moment... Il est temps que je commence un nouveau chapitre de ma carrière de président tyrannique. »
Yan HeQing ne comprit pas du tout : « Quoi ? »
Xiao YuAn lui adressa un léger sourire, se redressa en direction de l’arène et applaudit Nie Er : « Allez, on va s’entraîner. »
Traducteur: Darkia1030
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