HSAV - Chapitre 54 - Il lui a donné ce cadeau de la mauvaise façon.
Le Prince Wuning baissa la voix au maximum : « Dépêchez-vous et cachez cela sur vous, Prince Yan. Vous ne pouvez plus tolérer cette humiliation. Ce mois-ci est une bonne opportunité. Vous devez également garder à l'esprit que vous et moi sommes du même côté. Si quelque chose tourne mal, personne n’en réchappera. Soyez extrêmement prudent.»
Il sembla vouloir ajouter quelque chose, mais la porte de la pièce grinça soudainement, le faisant sursauter et reculer précipitamment à sa place d’origine. Levant les yeux, il afficha une expression légèrement perplexe : « Que s’est-il passé ? Votre Majesté, pourquoi êtes-vous sorti si vite ? Se pourrait-il que… que mon humble cadeau ne vous ait pas satisfait ? »
Xiao YuAn déclara : « Je pense que l’argent me satisfera davantage. »
Le Prince Wuning pâlit aussitôt.
Peut-être que…
Ne me dites pas !!!
Se pourrait-il que les rumeurs disant que l’Empereur était sans désir soient… vraies ?!
Le Prince Wuning toussota pour masquer son embarras, puis appela aussitôt quelqu’un afin qu’on apporte les deux cents taels d’or. Xiao YuAn ne chercha pas à être poli : il prit rapidement l’argent. « Je vous ai dérangé. »
Le Prince Wuning les salua avec la main posée sur la poitrine.
Xiao YuAn tourna la tête vers Yan HeQing et lui dit : « Allons-y. »
Yan HeQing semblait absent : « Ah ?… Oui. »
Xiao YuAn l’observa un moment, mais ne fit aucun commentaire.
En réalité, Xiao YuAn savait qu’en venant au manoir Wuning, Yan HeQing entrerait tôt ou tard en contact avec le Prince. Mais s’il ne pouvait pas lui faire confiance dans cette situation, il n’aurait jamais dû le faire sortir de prison en premier lieu — et encore moins le protéger à maintes reprises.
Bien qu’il eût déjà migré dans ce livre depuis longtemps, Xiao YuAn se sentait encore et toujours comme un étranger. Il agissait avec détachement face à chaque personnage, spectateur passif d’une pièce dont il connaissait déjà les actes, assistant aux joies et aux douleurs des autres sans vraiment y appartenir. Le plus ironique, c’était qu’il connaissait déjà l’issue de bien des événements, le destin de nombreuses personnes ; il pouvait même deviner les pensées de ceux qui l’entouraient. Et pourtant, il ignorait complètement quelle direction il devait suivre désormais. Il ne comprenait même pas la place que tenait le Royaume du Nord dans son cœur — ni celle de Yan HeQing.
Tous deux, chacun perdu dans ses pensées, retournèrent au magasin de jade. Xiao YuAn acheta finalement la flûte de jade sans hésitation, et le propriétaire de la boutique les raccompagna avec courtoisie.
La nuit n’était pas encore terminée. Les rues du marché restaient animées, les étoiles escortées de lanternes, les rires baignés de joie. Xiao YuAn faisait tourner entre ses doigts la flûte de jade, achetée à grand prix, et songea : Je ne sais pas ce que me réserve l’avenir, alors autant faire ce que j’ai envie de faire, ici et maintenant.
Il se retourna, tendit la flûte de jade à Yan HeQing : « Tiens, c’est un cadeau pour toi. »
Dans l’éternel Palais Guanghan (NT : palais mythologique situé sur la lune, habité par la déesse de la lune Chang’e, le lapin de jade et le bûcheron Wu Gang), et dans sa salle Qingxu, les gens pouvaient vivre longtemps en contemplant ensemble la beauté de la lune. Le sourire éclatant de Xiao YuAn se refléta dans les yeux limpides de Yan HeQing. La lumière lunaire elle-même ne pouvait rivaliser avec la chaleur douce de son regard, et même un bateau chargé de rêves ne parviendrait pas à éclipser les coins légèrement incurvés de ses lèvres.
En voyant un homme pareil, comment ne pourrait-on pas se sentir heureux ?
Yan HeQing fixa intensément Xiao YuAn.
« À quoi penses-tu ? » demanda Xiao YuAn en lui tendant à nouveau la flûte.
Yan HeQing saisit le présent, le serra longuement dans ses mains, puis murmura doucement : « Je… je n’ai rien à t’offrir en retour. Je te remercie pour cela. »
Xiao YuAn allait lui faire un geste de la main pour lui dire que ce n’était pas nécessaire, lorsqu’il vit soudain ce que Yan HeQing lui remettait en retour. Ce qu’il vit le fit sursauter de stupeur, au point de faire un bond en arrière.
Les paumes de Yan HeQing étaient ouvertes, et sur elles, reposant tranquillement, se trouvait une épingle à cheveux en jade.
C’était la relique de la mère impératrice de Yan HeQing, et également le gage d’amour qu’il avait offert à la princesse Yongning dans le livre original.
Ge ge !!!
Yan-ge !!! Tu ne peux pas me donner ça comme cadeau, même pas comme remerciement !!! Tu ne sais pas ce que c’est ! Tu ignores ce que cela signifie !!!
Cet objet ne peut être donné à la légère, ne sois pas si imprudent !!!
Xiao YuAn esquissa un sourire nerveux et agita la main : « Non… non, je ne souhaite pas de réciprocité pour ce cadeau. »
Yan HeQing insista : « Je veux te la donner. »
N’y pense pas ! Tu n’as plus rien d’autre !!
Xiao YuAn continua de faire un geste de refus : « C’est trop précieux pour toi. »
Yan HeQing garda le silence et tendit simplement la main devant les yeux de Xiao YuAn, sans le moindre geste pour reprendre l’objet.
Xiao YuAn inspira profondément et, après une longue réflexion, décida finalement de prendre l’épingle à cheveux en jade : « Merci, alors. Je vais l’accepter. »
Oublions cela. Il la gardera pour Yan HeQing.
Les lèvres de Yan HeQing esquissèrent un léger sourire, ses yeux brillèrent, clairs et lumineux.
Xiao YuAn, en tenant l’épingle, se sentit quelque peu mal à l’aise et, poussé par ce malaise, ajouta : « Si un jour tu veux que je te la rende, je te la rendrai sans faute. »
Le sourire de Yan HeQing s’effaça soudainement, son front se plissa. Il demanda : « Pourquoi voudrais-je la récupérer ? »
« En tout cas… » Xiao YuAn toussa pour masquer son trouble. « Hé, il y a un spectacle de jonglerie là-bas, allons jeter un coup d’œil. »
Après ces mots, Xiao YuAn tira Yan HeQing par le bras et se précipita vers l’endroit animé. Il était nerveux et courait à toute vitesse. Soudain, il heurta quelqu’un de plein fouet. Tous deux tombèrent au sol, se retrouvant en boule, se plaignant de douleur… avant de se figer net.
Parce que la voix de l’autre lui était terriblement familière.
Xiao YuAn en oublia même la douleur et fixa la personne devant lui, stupéfait : « Ning-er ? »
« Ah… Frère Imp… »
La princesse Yongning se couvrit la bouche et murmura : « Gege ? »
Ils se regardaient encore fixement quand, de nulle part, quelqu’un aida soudain la princesse Yongning à se relever. Le ton de Xiao PingYang était inquiet, son regard empreint d’angoisse, comme si elle se blâmait : « Ça va ? Tu as mal quelque part ? »
Xiao YuAn resta complètement abasourdi.
La deuxième femme principale, Xiao PingYang ???
Pourquoi cette intrigue devient-elle de plus en plus mystérieuse !!!
Traducteur: Darkia1030
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