HSAV - Chapitre 52 - Ça doit être la mauvaise façon de le dorloter.
Dans la Cité Impériale, parce que c’était le début de soirée, les lumières commencèrent à briller, et des milliers de bougies s’allumèrent sur dies kilomètres. Afin de fêter l’anniversaire de l’Empereur, le marché était animé, bondé de gens allant et venant. La foule se mouvait comme des vagues.
Xiao YuAn, curieux, déambula dans les rues, allant d’une échoppe à l’autre : « C’est vraiment intéressant. Le Palais est toujours si ennuyeux, j’avais depuis longtemps envie d’en sortir et de flâner. »
Yan HeQing déclara : « De toute façon, tu es l’Empereur. Tu peux emmener les gardes du corps impériaux et les servantes avec toi à tout moment. »
« Ce n’est pas la même chose. Tout le monde me suit avec crainte, je me sens bien plus à l’aise seul avec toi. » souligna Xiao YuAn en observant un éventail peint à l’encre sur un stand, sans remarquer que Yan HeQing souriait doucement.
Tous deux flânèrent du marché de la rue Ouest à celui de la rue Est, où les colporteurs criaient et jonglaient, et où les enfants chaudement vêtus se faufilaient à travers la foule, se poursuivant les uns les autres. La ville débordait de vie.
Au fil de la promenade, Xiao YuAn aperçut soudain quelque chose et entra dans une boutique sans prévenir.
C’était une boutique de jade. Lorsque le propriétaire vit deux jeunes hommes imposants franchir son seuil, il roula des yeux, malicieux, puis s’inclina humblement : « Que puis-je faire pour les deux jeunes maîtres ? »
Xiao YuAn fit glisser ses doigts sur une vaste gamme de jades éblouissants, jusqu’à ce que son regard s’arrête sur l’objet le plus remarquable de la boutique : une armoire en bois contenant une flûte en jade blanc. Le corps de la flûte arborait des motifs de nuages et une pampille rouge l’ornait élégamment. Même un profane aurait su, au premier coup d’œil, qu’elle était exceptionnelle.
Le propriétaire hésita : « Ah, jeune maître, vous ne le savez peut-être pas, mais cette flûte de jade est le trésor de cette boutique, et son prix… tch-tch, il est assez élevé. »
« Oh ? » gloussa Xiao YuAn. « Alors c’est vraiment précieux. Dans ce cas, pourriez-vous me la montrer de plus près ? »
Après un instant de réflexion, le propriétaire ouvrit le meuble et sortit la flûte : « Cet humble commerçant fera honneur à ces jeunes maîtres. Après tout, les bonnes choses doivent être partagées. »
Xiao YuAn prit la flûte et la fit tourner dans ses mains, puis la tendit à Yan HeQing :
« Essaie-la. »
Yan HeQing, stupéfait, demanda : « Comment savais-tu que je pouvais en jouer… ? »
« Parce que je suis très intelligent. Allez, joue pour moi. »
Yan HeQing prit la flûte et la porta à ses lèvres. Un son limpide s’éleva, aussi pur que les eaux d’automne et aussi doux que la brise printanière.
Dans le roman original, il était mentionné que Yan HeQing et la princesse Yongning avaient joué ensemble à plusieurs reprises. La flûte et les cordes du guqin étaient souvent décrites dans la première moitié de l’ouvrage comme jouées sous la lune, devant les fleurs (NT : métaphore d’un moment romantique dans la littérature classique chinoise), mais Xiao YuAn ne s’attendait pas à ce que le jeu en solo de Yan HeQing soit aussi émouvant.
Xiao YuAn, président d’une entreprise capable de réciter les répliques des présidents tyranniques, était aussi un ancien président qui, sans succès, avait tenté de s’engager sur la voie absurde de la séduction. En vingt ans de vie, il n’aurait jamais imaginé qu’un jour, il utiliserait réellement une de ces célèbres phrases dorées de président.
Et ce n’était même pas pour sa propre femme, mais pour un protagoniste étalon, capable de passer une nuit avec dix membres de son harem.
La vie… elle était vraiment délectable, imprévisible, incroyable.
Vraiment… wow, comme il était heureux !
Xiao YuAn désigna la flûte et dit au propriétaire avec assurance : « Peu importe son prix, je la ramènerai avec moi. »
Le cœur du propriétaire s’épanouit, mais il prit un air affligé : « Jeune maître, ne demande pas si légèrement cette flûte. Elle vaut cent liang d’or. »
Yan HeQing rendit la flûte à son propriétaire, puis tourna la tête vers Xiao YuAn : « Veux-tu l’acheter ? »
Xiao YuAn souriait d’une oreille à l’autre : « Je veux l’acheter. »
« As-tu seulement de l’argent sur toi ? »
Peux-tu arrêter de me frapper si brusquement ?
Tous deux étaient partis du Hall Taiyi par la fenêtre, sans rien emporter avec eux. D’ailleurs, aucun homme ordinaire ne se serait baladé avec une centaine de liang d’or sur lui avec autant de désinvolture.
Xiao YuAn réfléchit longuement et déclara : « C’est bien la Cité Impériale, n’est-ce pas ? »
Le propriétaire de la boutique de jade pensa avec pitié : Ce jeune maître avait l’air séduisant et intelligent, mais en réalité, il est terriblement stupide pour son jeune âge.
« Alors j’ai une solution. »
Xiao YuAn entraîna Yan HeQing hors de la boutique. Ce dernier, déconcerté, demanda :
« Où veux-tu aller ? »
« Au manoir princier Wuning. »
Dans le livre original, le Prince Wuning était un personnage particulier, le pire de tous les méchants. Il ne se contentait pas d’être une simple chair à canon.
Il maltraitait le pays et rêvait d’usurper le trône. Le pouvoir était la seule chose qui comptait à ses yeux. Pour cette raison, il se rebella. Et pourtant, il était présenté comme un bon prince…
Parce qu’il se trouvait du côté du héros.
Le Prince Wuning était un parent éloigné déterminé à renverser le pouvoir. Il tenta de prendre la place de l’Empereur, mais faute de puissance militaire, il s’allia au royaume du sud de Yan pour obtenir des troupes et fomenter sa rébellion.
On pouvait dire que le Prince Wuning constituait le seul lien entre Yan HeQing, alors emprisonné au palais, et le royaume du Sud de Yan. Mais plus tard, après l’incident de la fenêtre est, Yan HeQing s’échappa triomphalement – en digne protagoniste masculin – tandis que le Prince Wuning se retrouva dans une situation misérable. Sa tête fut tranchée par l’Empereur du royaume du Nord.
Yan HeQing et Xiao YuAn se dirigèrent donc vers le palais princier Wuning, mais ils furent arrêtés par les gardes à l’entrée : « Qui va là ? »
Xiao YuAn répondit avec un sourire : « Je suis venu voir le Prince. »
Le garde lui lança un regard noir et rugit d’une voix tonitruante : « Est-ce vraiment le Prince que vous prétendez vouloir voir ? »
Xiao YuAn répondit simplement : « Oui. »
Le garde le dévisagea de la tête aux pieds : « Qui êtes-vous ? »
« Si on ne change pas de nom, on ne change pas de famille », répondit-il fièrement. (NT : signifie qu’il n’a rien à cacher ni à craindre et que son nom est connu). « Mon nom est Xiao YuAn, président du Jianghu. Mais tu peux m’appeler Président Xiao. »
« …… » Yan HeQing se massa le front.
Le garde dégaina son épée avec un sifflement sec, et d’une voix meurtrière lança : « D’où sort ce fou ? Quittez cet endroit sur-le-champ, mon épée ne connaît pas la pitié. »
À peine eut-il levé la lame qu’il la dirigea droit vers Xiao YuAn, mais Yan HeQing s’interposa, protégeant Xiao YuAn en le plaçant derrière lui. Il saisit la poignée de l’épée du garde et déclara froidement : « Allez prévenir le Prince que l’Empereur est venu lui rendre visite. »
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Note du traducteur
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Flute de jade avec pampille

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