HSAV - Chapitre 49 - Il a peut-être été faussement séduit.
À la fin du banquet, ils eurent une conversation des plus agréables. Xiao YuAn eut l’impression que son esprit pourrait enfin se reposer si Hong Xiu accompagnait Xiao PingYang et les autres envoyés pour visiter la ville impériale du royaume du Nord.
La neige couvrait encore le Royaume du Nord, un paysage que l’on ne pouvait nullement admirer dans le royaume occidental de Shu. Le groupe de jeunes demoiselles frissonna, les joues rougies par le froid, mais cela importait peu : elles étaient ravies.
Xiao PingYang tendit la main et attrapa de la neige sur une branche. La neige devint peu à peu translucide, fondit dans sa paume, ne laissant qu’un filet d’eau glacée.
Ces changements subtils, inattendus, lui parurent fascinants.
L’architecture du royaume du Nord différait légèrement de celle du royaume occidental de Shu : les palais nordiques étaient encore plus somptueux, ornés de neuf dragons et de corbeaux dorés finement sculptés.
Des flocons de neige voltigeaient dans l’air, captivant Xiao PingYang. Elle leva les yeux et aperçut un bâtiment.
Xiao PingYang désigna l’édifice et demanda : « Qu’est-ce que c’est ? »
Hong Xiu baissa les yeux et répondit : « Ah, c’est la tour Yuhua. Dans quelques jours, ce sera l’anniversaire de l’Empereur, et il y célèbrera une grande fête avec cent hauts dignitaires. »
Xiao PingYang manifesta un vif intérêt : « Puisque c’est là que l’Empereur du Royaume du Nord a choisi de fêter son anniversaire, y a-t-il quelque chose de particulier à ce sujet ? »
Hong Xiu précisa : « Il y a un étang de lotus au centre du bâtiment. »
« Un étang de lotus ? Ce ne sera donc qu’un spectacle de feuilles mortes sur une eau gelée en pleine journée d’hiver, non ? »
Hong Xiu couvrit ses lèvres et sourit légèrement : « Ce n’est pas un véritable étang. Le lotus est sculpté en or, d’une finesse incroyable, et paraît réel. Au milieu de cet étang, se trouve une plate-forme de jade blanc. Dans ce pays, seule la princesse Yongning est autorisée à y danser. »
Xiao PingYang hocha la tête, puis demanda : « Puis-je aller jeter un coup d’œil ? »
Hong Xiu hésita un instant, mais finit par conduire Xiao PingYang et ses compagnes jusqu’au bâtiment.
Bien que l’anniversaire ne doive avoir lieu que dans quelques jours, la tour Yuhua était déjà décorée de lanternes, lui conférant une atmosphère des plus festives. De nombreux serviteurs s’affairaient au nettoyage extérieur du pavillon, mais un silence pesant régnait à l’intérieur.
Le pavillon richement décoré baignait dans le parfum d’un encens précieux. Les poutres et corniches de bois rivalisaient de finesse et d’élégance.
Le lotus d’or et la plate-forme de jade blanc se trouvaient au cinquième étage.
Ce fut à ce moment que Hong Xiu remarqua que le pavillon était anormalement silencieux.
Elle comprit aussitôt qu’il y avait là quelque chose de suspect… mais il était déjà trop tard.
Les envoyés venaient d’atteindre le cinquième étage, lorsqu’une femme à la silhouette droite, vêtue de vert, lança d’une voix forte : « Hé ! »
Les envoyés sursautèrent.
En se retournant, ils virent une femme à l’allure vigoureuse, le visage rougi, s’exclamer :
« Que faites-vous ici ?? Personne ne vous a dit que la princesse Yongning répétait sa danse ? Quelle honte ! Partez immédiatement ! »
Hong Xiu s’inclina précipitamment et s’excusa, puis entraîna en toute hâte les envoyés du royaume occidental de Shu hors du pavillon.
Mais Xiao PingYang ne sembla pas entendre un seul mot. Elle regarda Cui’er, puis fixa son regard au fond de la pièce.
Sur la plate-forme de jade, une femme dansait et chantait. Sa jupe flottait autour d’elle comme un nuage blanc. Elle déployait gracieusement ses manches dans des mouvements amples.
Xiao PingYang l’observa longuement, et vit qu’elle souriait.
D’un simple geste, elle évoquait la plus belle des chorégraphies.
En entendant du bruit, la princesse Yongning sauta soudain de la plate-forme de jade et s’approcha de quelques pas, aussi légère qu’une hirondelle.
« Princesse Yongning, cette servante ignorait que vous répétiez votre danse ici.
Je vous prie d’accepter mes excuses. »
Hong Xiu s’agenouilla.
« Ce n’est rien, relève-toi. » dit la princesse Yongning en agitant ses manches. Son regard tomba alors sur Xiao PingYang.
Elle demanda, avec une certaine curiosité : « Qui sont ces jeunes femmes ? »
« Pour répondre à la princesse, ce sont les émissaires du royaume occidental de Shu, » expliqua Hong Xiu.
« Xiao PingYang du royaume occidental de Shu salue la princesse Yongning, la Princesse du Millénaire. »
Xiao PingYang s’inclina avec grâce, suivant parfaitement l’étiquette, polie et attentive.
« Le royaume occidental de Shu ? » murmura la princesse Yongning, puis elle sourit joyeusement : « Es-tu toi aussi une princesse ? »
Xiao PingYang répondit : « Oui. »
« Tu visites la Cité Impériale ? »
« Oui. »
Soudain, la princesse Yongning saisit les mains de Xiao PingYang et les serra devant sa poitrine, rayonnante de joie : « Laisse-moi te faire visiter ! »
Xiao PingYang en resta stupéfaite et demanda doucement : « Ne devrais-tu pas continuer à répéter ta danse ? »
« Ah, ça ira. C’est une chorégraphie que j’ai spécialement préparée pour l’anniversaire de mon Frère Impérial, je la connais déjà. »
Elle releva légèrement l’ourlet de sa jupe et déclara avec entrain : « Je vais me changer, attends-moi ici. »
Sur ces mots, elle trottina vers la crypte mansardée.
Les émissaires du royaume occidental de Shu échangèrent un regard, et l’une d’elles chuchota : « Quelle princesse chaleureuse… »
Cui’er soupira : « Vous ne le savez peut-être pas, mesdames, mais il y a peu de femmes du même âge que la princesse dans notre palais. Elle manque cruellement de camarades de jeu. Naturellement, elle est sincèrement ravie de vous rencontrer. »
Xiao PingYang hocha la tête, et au fond de son regard brilla une lueur de tendresse.
*
À l’intérieur du palais, les hommages du royaume occidental de Shu — c’est-à-dire les cadeaux — étaient soigneusement disposés en deux longues rangées.
Le visage de Xiao YuAn affichait une expression enthousiaste, du genre « je vais te montrer un trésor », tandis qu’il inspectait méticuleusement chaque boîte, avec Yan HeQing debout derrière lui.
« Il doit bien y être, non ? »
Xiao YuAn examina une caisse remplie de soies, de satins et d’antiquités rares.
Yan HeQing, perplexe, suivait Xiao YuAn de près. Il allait lui demander ce qu’il cherchait, lorsque ce dernier s’arrêta soudain et s’écria avec joie : « Ah, le voilà ! »
Devant lui se trouvait un récipient de glace hermétiquement scellé à la cire, orné de poignées glacées.
Xiao YuAn tenta de soulever le couvercle, mais celui-ci ne bougea pas d’un pouce. Il se tourna alors vers Yan HeQing : « Tu peux l’ouvrir pour moi ? »
Yan HeQing dégaina son épée, trancha le sceau de cire, inséra la lame dans l’interstice dégagé et fit levier avec force.
À l’intérieur du récipient, trois couches de boîtes en porcelaine étaient soigneusement enchâssées : la plus grande enveloppait la moyenne, qui elle-même contenait la plus petite.
Entre la deuxième et la troisième couche flottait de l’eau glacée fondue, tandis que la première restait recouverte de cristaux de glace.
Xiao YuAn souleva la dernière couche et ses yeux s’illuminèrent d’un sourire chaleureux :
« Ah, évidemment. »
Yan HeQing observa attentivement le contenu de la boîte et y découvrit des fruits rouges à la peau bosselée, d’apparence assez étrange.
« Qu’est-ce que c’est ? » demanda-t-il.
Xiao YuAn en prit un, l’éplucha, révélant une chair blanche. Il allait le porter à ses lèvres lorsque Yan HeQing saisit son poignet pour l’arrêter.
« Quoi ? » s’étonna Xiao YuAn.
« Cela pourrait être toxique, » dit Yan HeQing en fronçant les sourcils.
« Pff ! » ricana Xiao YuAn, amusé, avant de tendre le fruit à Yan HeQing. « Alors… tu vas tester le poison pour moi ? »
Yan HeQing resta un instant stupéfait, puis Xiao YuAn fourra le fruit dans sa bouche.
Il avait un goût doux et rafraîchissant.
« Délicieux ? » demanda Xiao YuAn : « Hé ! N’oublie pas de recracher le noyau !! Cette chose noire au milieu, recrache-la ! »
Yan HeQing cracha l’objet noir et retint son souffle. Après un instant, il affirma : « Cela ne devrait pas être toxique. »
Xiao YuAn éclata de rire : « Je savais que ce n’était pas toxique, sinon comment aurais-je pu te laisser le goûter ? C’est ce qu’on appelle le fruit du litchi, une spécialité du royaume occidental de Shu. »
C’était aussi l’un des aliments préférés de Yan HeQing dans le livre original. Chaque fois que les litchis mûrissaient, il allait dans le royaume occidental de Shu, mangeait ces fruits tout en taquinant un membre de son harem, menant une vie heureuse.
Xiao YuAn s’était dit que ce produit spécial, si célèbre, serait choisi par les envoyés du royaume occidental de Shu pour les hommages, et il avait deviné juste.
« Au fait, connaissez-vous cet ancien poème ? »
Xiao YuAn ramassa un litchi, le tint dans sa paume, le frotta et joua avec. Il regarda Yan HeQing, un sourire plein d’émotion aux lèvres, puis cita lentement : « Dans un nuage de poussière rouge, un cavalier s’approche des portes, il fait sourire joyeusement sa concubine, personne d’autre ne sait que c’est parce que les litchis sont arrivés. » (NT : d’après un poème de Du Mu)
Yan HeQing fixa Xiao YuAn longuement, puis les coins de sa bouche se relevèrent soudain dans un sourire un peu raide.
Xiao YuAn en resta abasourdi, et le litchi dans sa main roula presque au sol. Lorsqu’il reprit ses esprits, il tendit la main, désigna en tremblant le récipient de glace et s’écria : « Ils sont tous à toi!»
Il était stupéfait !!
Pour pouvoir manger des litchis, le protagoniste du roman ne reculait devant rien pour montrer ses vraies couleurs !!
Hommes et femmes versaient des larmes silencieuses !! Les lecteurs pleuraient !! Grandes et petites épouses pleuraient à s’en rendre aveugles !!!
Mais qu’ils ne pleurent pas, ce n’est juste pas de ce monde !
Yan HeQing, en réalité, ne se sentait pas du tout heureux. Il retrouva son expression froide et déclara d’un ton léger : « C’est trop. »
« Tout va bien, le temps dans le Nord permet de les conserver. C’est-à-dire, n’en mange pas trop chaque jour ou ton estomac sera bouleversé. »
Xiao YuAn s’inquiéta un peu en poussant le récipient de glace du côté de Yan HeQing.
Yan HeQing soupira : « Merci. »
Xiao YuAn tapota Yan HeQing : « De rien. »
Le protagoniste masculin sourit, tout cela pour quelques litchis.
Une fois la question des litchis réglée, Xiao YuAn examina les autres cadeaux avec curiosité. Cette fois, le royaume occidental de Shu était venu avec sincérité, l’hommage était éblouissant.
Xiao YuAn jeta un coup d’œil sur une boîte remplie de bijoux et de soie. Il s’arrêta brusquement, tendit la main et ramassa une épingle à cheveux rouge cinabre gravée de fleurs. Après l’avoir observée un moment, il la tint dans sa paume, puis la rangea :
« Le reste sera envoyé au palais de Yongning. »
Traducteur: Darkia1030
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