HSAV - Chapitre 44 - Les conditions nécessaires pour être le bras droit du protagoniste masculin.
On était en février, et la neige recouvrait encore l’ancienne résidence officielle du général Sun.
Le vieux général Sun, qui se reposait rarement, toussa et se plaignit qu’il échouait à rester un héros. Madame Sun lui tapota le dos en le grondant : « Tu cours encore tous les jours à la caserne pour t'entraîner, malgré tes vieux bras et jambes. Ne peux-tu pas te reposer quelques jours ? »
Le général Sun avait passé de nombreuses années sur le champ de bataille, galopant à travers le monde, semant la crainte autour de lui. Mais il…
Il avait peur de sa femme.
« Ne le dis pas si fort, au cas où quelqu’un t’entendrait. »
Le général Sun rougit ; sa voix devint celle d’un moustique.
Madame Sun le gifla dans le dos et poursuivit : « Au diable le dire tout bas. As-tu bu ton médicament, oui ou non ? »
« Oui, oui… » marmonna le général Sun.
« Humph. »
Madame Sun posa une main sur sa hanche. Ses cheveux étaient entièrement argentés, mais son allure rappelait encore celle d’une jeune fille vive et coquette.
Soudain, un jeune domestique entra et annonça : « Daren (NT : titre honorifique, équivalent de Votre Excellence), le général Li sollicite une entrevue pour demander conseil. »
Le général Sun s’éclaircit aussitôt la gorge et retrouva toute son autorité : « Qu’il m’attende dans la salle de réception, j’y vais sur-le-champ. »
Le jeune homme acquiesça et se retira rapidement.
Madame Sun aida le général à s’habiller, et tous deux, marchant côte à côte, se rendirent à la salle de réception.
Dans la pièce, se tenait un jeune homme à l’allure droite. Il mesurait huit pieds et dégageait une aura de vigueur florissante. Lorsqu’il vit le vieux général Sun, il s’agenouilla d’abord, puis se releva pour venir l’aider.
« Neveu Wuding, pourquoi cette visite soudaine ? Y aurait-il un problème à la caserne ? » demanda le général Sun, manifestement inquiet.
Li Wuding secoua la tête : « J’ai appris que le général était souffrant, alors je me suis procuré quelques toniques... »
« Si tu as tant de loisirs, mieux vaudrait entraîner tes troupes ! » gronda le vieux général.
Li Wuding s’agenouilla, poing fermé contre la poitrine : « La leçon du général est juste. »
« Oh, toi ! Ce jeune homme ne fait que faire preuve de gentillesse », s’emporta Madame Sun contre son mari. Puis elle adressa un sourire bienveillant à Li Wuding : « Wuding agit avec de bonnes intentions. »
En façade, le général Sun marmonna dans sa barbe et le toisa sévèrement. Mais derrière son dos, il tira discrètement la manche de Madame Sun.
Celle-ci comprit aussitôt le message et s’empressa de poursuivre : « Wuding, relève-toi. Il n’est pas nécessaire de t’agenouiller. »
Soudain, un jeune domestique accourut pour annoncer : « Sa Majesté arrive !! »
Les trois personnes présentes dans la salle de réception furent frappées de stupeur. Désireux d’éviter les soupçons, Li Wuding déclara : « Général Sun, je vais prendre congé. »
Le vieux général lui fit un signe de la main, et Li Wuding quitta rapidement la salle. Il comptait passer par la porte latérale, mais il ne s’attendait pas à heurter l’Empereur de plein fouet. Pris de court, il s’agenouilla aussitôt et salua : « Cet humble Li Wuding rend hommage à Sa Majesté. »
Xiao YuAn venait d’ordonner à Xie Chungui de l’attendre à l’extérieur, et voilà que surgissait de nulle part un homme qui s’inclinait et s’agenouillait devant lui. Pendant un long moment, il resta sans réaction. Lorsqu’il sortit enfin de sa stupeur, il répéta le nom de l’homme deux fois, puis poussa un soupir.
Li Wuding ?!
Voyons… n’était-ce pas le deuxième protagoniste masculin ?!
Dans le livre original, après que le général Sun se fut fâché si violemment contre l’empereur qu’il retourna dans sa ville natale, il y eut deux candidats au poste de général.
L’un d’eux était un ami proche du général Sun, Li Wuding. C’était un homme courageux et ingénieux. Et l’autre n’était qu’un bon à rien, qui obtint un poste militaire grâce à sa relation avec Wunning Wangye. Il suivait les principes du « ne rien tenter et ne rien accomplir », comptant sur son pouvoir pour intimider les autres.
Dans tous les cas, le poste de général aurait dû revenir à Li Wuding, l’ami fidèle de l’ancien général Sun. Cependant, le jeune monarque, qui courtisait quotidiennement le désastre, confia ce poste à ce Fan Tong à la place. Dès lors, l’armée du Royaume du Nord sombra dans l’inconsistance ; les soldats manquèrent de motivation, et l’on rapporta presque tous les jours des rumeurs selon lesquelles ils opprimaient les gens ordinaires.
Lorsque Yan HeQing mena son armée à l’assaut du territoire, Li Wuding fut envoyé en première ligne de défense par le général Fan Tong. Et la stratégie de ce dernier consista… à ne pas fournir de nourriture à l’armée ! Par une journée glaciale, couverte de neige, les soldats en première ligne ne reçurent aucune ration. Ils furent simplement poussés vers la mort !
Li Wuding laissa cette phrase derrière lui : « Cela ne vaut pas la peine de sacrifier nos vies pour un pays gouverné par des traîtres. »
Puis, il conduisit ses troupes aux côtés de Yan HeQing.
Oui, c’était un traître !!!
Plus tard, lorsque Yan HeQing régna sur le monde entier, Li Wuding apporta de grandes contributions à sa cause.
Rappelons-nous : c’était un roman d’étalon !
Et Li Wuding était le bras droit du protagoniste étalon !
D’une manière générale, la dernière partie du livre se déroulait ainsi :
Alors que Yan HeQing flirtait avec une jeune femme, Li Wuding étudiait l’art de la guerre.
Pendant que Yan HeQing découvrait une nouvelle posture au lit, il étudiait l’art de la guerre.
Lorsque Yan HeQing se cherchait une nouvelle conquête, il étudiait encore l’art de la guerre.
Yan HeQing accueillait une nouvelle femme dans son harem, et Li Wuding, lui, étudiait toujours l’art de la guerre.
Puis, un jour, Yan HeQing dit : « Combattons le Wu oriental. »
Et Li Wuding répondit simplement : « Allons-y. »
Après la capture du territoire du Wu oriental, Yan HeQing continua de flirter avec les jeunes filles du Wu oriental, et Li Wuding, son bras droit, poursuivit ses études de stratégie militaire… dans le Wu oriental.
Alors que Yan HeQing était entouré de tant de beautés qu’il semblait marcher dans les nuages…
Ce qui entourait la main droite du duxième protagoniste…
C’était une pile de livres militaires.
Ils se battaient pour la même cause.
Mais pourquoi… la différence entre eux était-elle si grande ?
C’était… trop… horrible.
En tant qu’Empereur du Royaume du Nord, Xiao YuAn en voulait à Li Wuding ; mais en tant que lecteur… comment aurait-il pu…
… faire autre chose que d’en rire ?
« Levez-vous. »
Xiao YuAn toussa légèrement pour dissimuler son sourire. « Que faites-vous dans la résidence officielle du général ? »
Li Wuding se redressa. « Répondant à Sa Majesté, je suis venu rendre visite au général Sun. »
Xiao YuAn hocha la tête et se dirigea vers le hall de réception de la résidence officielle du général. Madame Sun était déjà partie, et le vieux général Sun était agenouillé au sol.
Xiao YuAn le releva aussitôt et l’aida à s’asseoir sur la chaise, avant d’exposer les intentions de sa visite.
« Le plus jeune fils de la famille Xie, Xie Chungui ? » s’étonna le général Sun. « Oui, c’est bien lui. »
Puisqu’il avait été cité par l’Empereur, le général Sun n’osa naturellement pas se montrer négligent. Il se leva donc rapidement et alla à sa rencontre.
De manière inattendue, un jeune serviteur devant la porte accourut soudainement en rugissant : « Daren, c’est mauvais, Daren ! Le général Li et le compagnon de Sa Majesté… ils se b-… b-… battent… »
Xiao YuAn cligna des yeux. « La… la rivière coule vers l’est… ? »
(NT : le serviteur dit dǎ 打 – « se battre » ; mais Xiao YuAn pense qu’il dit dà 大 – un des éléments, comme dans « eau, terre, feu, vent »)
Le jeune domestique parvint enfin à parler d’un seul souffle : « Ils se battent !!! »
Traducteur: Darkia1030
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