HSAV - Chapitre 39 - Un événement spécial pour débusquer l'adultère.

 

Il plut toute la nuit et le matin suivant. Les feuilles vertes dégoulinaient, l'air était frais et le soleil perçait à travers la brume matinale.

Xiao YuAn termina son petit-déjeuner avec entrain et déclara à Hong Xiu : « Aujourd'hui, tu peux m'appeler Cupidon-Xiao. »

Le visage de Hong Xiu resta impassible : « Le ballon doit rire nerveusement ? »

(NT : jeu de mots basé sur la sonorité des caractères correspondants : 邱比特-(Qiū Bǐ Tè Xiāo - Cupidon-Xiao ) vs 球必特-(Qiú Bì Tè Xiào - le ballon doit rire) )

« Même si tu n'as pas compris les trois premiers mots, comment peux-tu entendre 'Xiao' comme un ton descendant alors que je l'ai dit avec un ton ascendant ??? »

(NT : selon la prononciation d’une syllabe, le caractère écrit correspondant est différent et ne veut pas dire la même chose. Par exemple Xiao : ton ascendant : Xiāo son nom de famille / ton descendant : xiào rire)

« Quoi qu'il en soit, Hong Xiu, est-ce que l'uniforme de la Garde Impériale que je t’ai demandé hier est prêt ? » demanda Xiao YuAn.

Hong Xiu acquiesça en silence, tenant un ensemble de vêtements dans ses mains. Xiao YuAn l’observa et constata que Hong Xiu avait même préparé des bottes noires, une ceinture et une épée.

« Que veut faire Sa Majesté ? » demanda Hong Xiu avec hésitation.

Xiao YuAn sourit fièrement : « Les trente-six stratégies (NT : essai politique chinois) ne furent pas créées sans raison. Il faut regarder le feu de l'autre côté de la rivière (NT : observer sans aider), et enfin ! L'âme ! Reviendra ! Du cadavre ! » (NT : il ressuscitera)

Les petits calculs de Xiao YuAn étaient habiles. Il fit d’abord passer Yan HeQing pour un garde du corps impérial. Ensuite, il l’emmena voir la princesse Yongning un instant, puis laissa l’intrigue se développer d’elle-même !

Après tout, il n'était pas impossible que le protagoniste masculin et le protagoniste féminin se rencontrent, se regardent dans les yeux et s’apprécient. Ils étaient comme les pôles opposés d’un aimant, attirés l’un par l’autre !

En tant que femme de chambre personnelle, Hong Xiu possédait la capacité presque magique de toujours deviner les intentions de Xiao YuAn, même sans comprendre ses paroles : « Votre Majesté, allez-vous encore au palais Jing Yang ? Cette fois, vous devez amener un garde impérial avec vous. »

Depuis la dernière fois où Xiao YuAn n’avait pas emmené de garde impérial avec lui, disparaissant pendant une journée entière et revenant blessé, Hong Xiu insistait pour qu’il soit accompagné à chaque sortie.

Xiao YuAn réfléchit un instant et acquiesça : « Peut-être que cette fois j’amènerai des gardes impériaux et des servantes. »

Après tout, s’il voulait conduire Yan HeQing au palais de Yongning, un minimum d’apparat était requis.

Voyant que Xiao YuAn suivait ses conseils, Hong Xiu fut soulagée. Elle choisit personnellement quelques servantes intelligentes et demanda à Yang LiuAn de sélectionner plusieurs gardes impériaux pour escorter Xiao YuAn.

Lorsqu’ils atteignirent le palais Jing Yang, ce cortège dégageait une certaine excitation. Xiao YuAn s’apprêta à frapper à la porte de Yan HeQing, mais Hong Xiu l’arrêta vivement : «Votre Majesté, pourquoi frapper à la porte de ce concubin ? »

Xiao YuAn n’eut pas le temps de répondre que Hong Xiu poussa la porte et entra sans la moindre hésitation.

Attends, c’est trop brusque ! Et si Yan HeQing ne s’était pas encore levé ? Ou s’il avait l’habitude de dormir nu ? Ou s’il changeait de vêtements ? Hong Xiu, retiens-toi ! Ne lui fais pas perdre la face ! (NT : ne l’humilie pas)

Voyant que Hong Xiu était déjà dans la pièce, Xiao YuAn se précipita à sa suite. Contre toute attente, au moment où il atteignit l’entrée, Hong Xiu recula soudainement, manquant de peu de le heurter.

Hein ? Était-il vraiment en train de se changer ?

Xiao YuAn jeta un coup d’œil à l’intérieur, ses pupilles se rétrécirent, et il se détourna brusquement, bousculant presque Yang LiuAn, qui le suivait de près.

Yang LiuAn, surpris, regarda à son tour dans la chambre : « Votre Majesté, que se passe-t-il ? »

Mais en examinant l’intérieur, Yang LiuAn sembla soudainement étranglé par une force invisible. Son visage pâlit comme s’il avait pénétré dans une grotte glaciale.

Yang LiuAn avait autrefois été poignardé à l'abdomen par un assassin muni d’une lame acérée. Il se souvenait encore de la douleur ressentie à cet instant : la pointe froide et effilée s’enfonça dans sa chair, le sang jaillit de la plaie, la souffrance se répandit dans tout son corps avant d’exploser violemment jusqu’à l’extrémité de ses quatre membres.
Mais cette douleur-là fut dix mille fois moins vive que celle qu’il éprouvait à présent.

« Vous tous, sortez et attendez dehors. » Xiao YuAn arrêta Yang LiuAn, qui s’apprêtait à le suivre. Il fut surpris lorsque l’autre leva les yeux, visiblement sous le choc.

Les yeux de Yang LiuAn étaient injectés de sang, ses lèvres d’une blancheur cadavérique. Il tremblait ; sa voix, rauque et sèche, ne parvenait pas à formuler une phrase distincte : «Votre Majesté, ceci… ceci doit être… un malentendu. »

Pourquoi cette réaction si exagérée ?! As-tu été choqué par le paysage érotique dans la chambre ?

« LiuAn, attends dehors et ne laisse entrer personne. » Xiao YuAn le tapota, mais Yang LiuAn saisit son bras. Il haleta : « Votre Majesté, je, je… »

‘Je, je,’ que veux-tu dire ?

Après un long silence, Yang LiuAn baissa la tête comme s’il était écrasé par un poids invisible et murmura : « Je me conformerai aux ordres de Sa Majesté. »

Xiao YuAn referma la porte de la chambre et se pinça violemment. S’assurant qu’il ne rêvait pas, il se retourna.

La chambre n’était pas bien grande. Elle contenait une table et des chaises, des étagères, une armoire en bois et un lit drapé de tulle, à travers lequel on voyait clairement.

La literie en désordre sur le lit recouvrait deux corps nus que l’on distinguait vaguement. Leurs longs cheveux noirs, semblables à de la soie, s’entremêlaient tandis qu’ils reposaient dans les bras l’un de l’autre, légèrement ivres. L’un d’eux n’était autre que Yan HeQing.

Xiao YuAn cligna des yeux, cligna encore, puis s’exclama : « Qu’est-ce que c’est que ce foutoir ?? »

Qu’est-ce que c’est que ça ?
Yan-ge ! Pourquoi es-tu allongé à côté de lui ? C’est ! Un ! Homme !!! Même si tu n’as pas encore rencontré ta déesse, tu ne peux pas plier aussi soudainement !

Non, non, non, ce n’est pas le sujet.

Xiao YuAn ne savait s’il devait être plus horrifié par la révélation de l’homosexualité soudaine de Yan HeQing ou par le fait que celui-ci avait déjà couché avec quelqu’un d’autre avant de rencontrer l’héroïne principale.

Au bout d’un moment, Hong Xiu sortit enfin de son état de choc et une rage terrible s’empara d’elle. Elle s’avança, leva le bras, prête à gifler les deux hommes endormis sur le lit.

 

Traducteur: Darkia1030