HSAV - Chapitre 174 - Je suis un homme qui ne peut pas éviter les problèmes.
Au pied du Temple du Ciel, les quatre-vingt-dix-neuf marches semblaient interminables, comme autrefois, montant droit vers le ciel. Le sanctuaire ancestral du Royaume du Nord n’échappa pas au sort d’être détruit, et il brûla entièrement dans un incendie. L’endroit où se dressait autrefois le temple ancestral n’était plus qu’un terrain couvert de jeunes arbres. Après y avoir réfléchi, Xiao YuAn se dirigea vers cet endroit.
Soudain, un homme sortit des bosquets. Il portait une barbe épaisse, un corps robuste et des cheveux en désordre qui couvraient un visage marqué de cicatrices hideuses. Lorsqu’il se pencha pour se placer devant Xiao YuAn, son apparition soudaine le surprit.
« Qui vient ? Cet endroit ne peut pas être envahi à volonté. »
La voix de cet homme résonna, forte comme une cloche, et son aura était imposante comme un arc-en-ciel.
Les gardes du corps impériaux s’avancèrent, épées en main, et l’un d’eux déclara : «Écartez-vous, nous avons un édit impérial. »
Xiao YuAn tendit l’édit impérial, mais l’homme ne le prit pas. Au lieu de cela, il fixa intensément le visage de Xiao YuAn, le dévorant du regard comme s’il voulait le graver dans sa mémoire ou le brûler de ses yeux.
Xiao YuAn resta confus face à ce regard perçant et, alors qu’il s’apprêtait à parler, le garde du corps impérial derrière lui s’avança et repoussa sans ménagement l’homme barbu : «Va-t’en, va-t’en. Tu as déjà vu l’édit impérial, pourquoi restes-tu ici ? »
Le barbu, repoussé ainsi, fit quelques pas en titubant. Puis, baissant la tête, il se retira silencieusement sur le côté.
Alors que les gardes du corps impériaux guidaient Xiao YuAn en avant, celui-ci, pris d’une idée, demanda : « Qui est cet homme ? »
Les gardes du corps, ignorant que Xiao YuAn avait autrefois été l’empereur du Royaume du Nord, répondirent sans hésiter : « Xiao-gongzi, cet homme est originaire du Royaume du Nord. Après la conquête de ce dernier, il se rendit à notre pays. Le général Xue, connu pour sa bonté, lui donna un moyen de subsistance en le chargeant d’entretenir la végétation du Temple du Ciel. On dit qu’il devint fou quelques mois après sa reddition et qu’il murmure sans cesse s’il va mourir ou non. Ne t’inquiète pas pour cela. »
Les mains de Xiao YuAn rougirent sous la pression avec laquelle il tenait la boîte en bois. Ce ne fut qu’après un long moment qu’il répondit simplement : « Hmm. »
Lorsqu’ils atteignirent l’endroit où se trouvait autrefois le sanctuaire ancestral du Royaume du Nord, Xiao YuAn ne vit plus que quelques pins et cyprès gris cendré, leurs feuilles mortes tapissant le sol. Il regarda autour de lui, trouva un abri, s’agenouilla et creusa une fosse, se salissant les mains de boue. Les gardes, ne comprenant pas ce qu’il faisait, voulurent l’aider, mais il secoua la tête et refusa.
Il ouvrit la boîte en bois et contempla une dernière fois les trois objets à l’intérieur. Après avoir pris une profonde inspiration, il les enfouit dans la terre.
Alors, il posa ses mains sur la fosse et murmura dans son cœur : « Je suis désolé. Je ne suis pas l’empereur de votre Royaume du Nord. J’espère qu’un jour, j’aurai l’occasion de réparer les fautes commises dans cette vie. Mais à présent, je veux seulement être Xiao YuAn. »
Ayant récité ces mots silencieusement, Xiao YuAn sortit trois bâtons d’encens et un pot de vin, puis les offrit respectueusement. Lorsqu’il se releva, il eut l’impression d’avoir accompli quelque chose d’important. Il inspira profondément, comme si tout l’air vicié de son cœur s’en échappait. Puis, il se tourna vers les gardes du corps impériaux : « Allons-y. »
Les gardes acquiescèrent et l’accompagnèrent.
Lorsqu’ils repassèrent près de l’endroit où ils avaient croisé l’homme barbu, Xiao YuAn le vit courbé, arrachant les mauvaises herbes. Comment un homme autrefois si solide pouvait-il paraître si petit ?
Vu la façon dont il m’a regardé tout à l’heure, je suppose qu’il m’a reconnu.
Xiao YuAn sentit qu’il devait lui dire quelque chose. Il fit quelques pas en avant… puis s’arrêta.
Qu’est-ce que je peux même lui dire ?
Xiao YuAn garda ses mains le long du corps, les serrant si fort que ses paumes devinrent rouges.
L’homme barbu sembla sentir le poids d’un regard ; il se redressa et tourna la tête. Son visage, ravagé de cicatrices, racontait à lui seul la tragédie d’une guerre. Xiao YuAn eut l’impression qu’un nœud se formait dans sa gorge. Il ferma les yeux et murmura de faibles excuses.
L’homme barbu resta d’abord stupéfait, puis serra les dents, la mâchoire crispée. Après un bref instant, son visage se détendit. Il fit un pas en avant et demanda : « Quoi ? Qu’a dit gongzi ? Ce serviteur ne l’a pas entendu. Gongzi souhaite-t-il dire quelque chose à ce serviteur ? »
Xiao YuAn ouvrit les yeux, et avant qu’il ne puisse répondre « non », l’homme barbu, qui s’approchait lentement, se rua soudainement sur lui !
Le saisissant d’un geste à moitié étreinte, à moitié poussée, il l’entraîna avec lui dans le vide, par-dessus la falaise qui bordait le chemin !
Un cri de stupeur résonna. Les gardes du corps impériaux, pris au dépourvu, n’eurent pas le temps de réagir.
Xiao YuAn ne sentit qu’un bref instant d’apesanteur avant de tomber. Mais, à sa grande surprise, la douleur qu’il s’attendait à ressentir ne vint pas.
Sous la falaise se trouvait un mur de pierre en saillie, recouvert d’une épaisse couche de feuilles mortes, qui amortit leur chute. Lorsqu’il avait été poussé, l’homme barbu s’était délibérément placé en dessous de lui, de sorte que Xiao YuAn tombât sur son corps et ne fût pas blessé.
Une fois au sol, l’homme barbu se retourna sans hésiter, attrapa Xiao YuAn et le traîna avec lui. Ce dernier découvrit alors, stupéfait, qu’une petite grotte s’ouvrait derrière le mur de pierre. S’ils s’y cachaient, les hommes restés au sommet croiraient qu’ils avaient chuté jusqu’au fond de la vallée.
Xiao YuAn se débattit violemment et tordit la main de l’homme barbu, mais avant qu’il ne puisse se libérer, celui-ci murmura d’une voix rauque :
« Votre Majesté… cet humble serviteur va… va vous aider à vous échapper de cet endroit. »
Traducteur: Darkia1030
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