HSAV - Chapitre 173 - Je suis un homme lubrique.
« Ah, c’est vrai. »
Xue Yan se souvint soudain de quelque chose et annonça à Chen Ge : « Tu dois également prêter une attention particulière au général Huang. »
Chen Ge en resta stupéfait et demanda, avec une certaine prudence : « Est-ce que le général Xue parle de Huang Yue, le général Huang ? »
« Oui. Aujourd’hui, je l’ai entendu mentionner à plusieurs reprises devant d’autres personnes que Sa Majesté protégeait l’ancien Empereur du Royaume du Nord. Il est même allé jusqu’à demander ce que ces gens en pensaient. Je soupçonne qu’il a le cœur de Sima Zhao. » précisa Xue Yan.
(NT : Sima Zhao était un puissant homme politique et général de la Chine des Trois Royaumes qui briguait le poste d’Empereur de façon ouverte. L’expression ‘avoir le cœur de Sima Zhao’ signifie montrer une ambition ou une intention évidente que tout le monde peut voir.)
Chen Ge hocha la tête : « D’accord, général Xue. Je garderai un œil sur lui. »
Xue Yan acquiesça, plaça ses mains derrière son dos, et son regard tomba à nouveau sur les murs du palais impérial non loin de là. La neige tourbillonnait dans le vent hurlant, et le monde semblait froid et impitoyable.
*
Au moment où Yan HeQing revint dans sa chambre, la neige s’était déjà accumulée jusqu’à ses chevilles. Il laissa derrière lui de profondes empreintes dans la poudre blanche, qui crissait doucement sous ses pas.
Yan HeQing avait grandi dans le Sud, et le climat rude du Nord ne lui convenait guère. Mais quoi qu’il advînt, il se forcerait à s’y habituer.
Le plus ironique, c’était que Xiao YuAn, dans sa précédente vie, était aussi un sudiste craignant le froid. Ce palais impérial de l’ancien royaume du Nord ne convenait donc ni à l’un ni à l’autre.
Cependant, Yan HeQing ne pouvait se résoudre à quitter cet endroit. Après tout, c’était ici même que Xiao YuAn lui avait souri pour la première fois.
Yan HeQing, qui n’avait pas encore eu le temps de changer sa tenue de cour impériale trempée de neige, appela doucement les servantes et les gardes, puis entra dans la chambre à coucher aussi silencieusement qu’il le put.
La pièce était entièrement plongée dans l’obscurité, sans la moindre bougie allumée. À la lueur du clair de lune, Yan HeQing distingua Xiao YuAn allongé sur le côté du lit, dormant paisiblement.
Endormi ?
Mais Xiao YuAn n’est-il pas incapable de dormir sans compagnie ? Fait-il semblant de dormir ?
Yan HeQing tendit la main et effleura doucement la joue de Xiao YuAn. Voyant que sa respiration demeurait régulière, il retira sa main afin de ne pas le déranger. Il se tint à l’écart, retira lentement sa tenue de cour et enfila des vêtements propres.
Cependant, à peine eut-il ôté le haut de ses habits qu’il entendit derrière lui un bruit de toux, semblable à celui de quelqu’un s’étouffant de panique.
Les mains de Yan HeQing s’immobilisèrent à mi-chemin. Il remit calmement ses vêtements, puis se retourna lentement.
Lorsqu’il se retourna, il vit que Xiao YuAn maintenait toujours la même position, allongé sur le côté, comme si la toux qu’il avait entendue n’avait été qu’une illusion.
Yan HeQing ne se laissa pas duper. Il se pencha soudain, attrapa les poignets de Xiao YuAn et les plaqua au-dessus de sa tête. Puis, le retenant fermement, il l’embrassa jusqu’à lui couper le souffle, forçant Xiao YuAn à ouvrir les yeux.
Yan HeQing demanda d’une voix basse : « Fais-tu semblant de dormir ? »
Il fallut un long moment à Xiao YuAn pour reprendre son souffle. En se frottant le cou, il refusa obstinément d’admettre : « Qui, qui, qui fait semblant de dormir ? Toi, toi, tu m’as volé un baiser ! »
Le grand président Xiao avait toujours été plein de calculs. Dans son esprit, il s’était imaginé feindre le sommeil, afin que, lorsque sa femme reviendrait, il puisse lui voler un baiser en secret. Ensuite, il ouvrirait lentement les yeux, saisirait sa femme par le cou et, avec un sourire diabolique, dirait : « Hmm ? Pourquoi ce petit démon m’a-t-il volé un baiser ? Dis-moi, de quoi s’agit-il ? »
Quand il y pensait, c’était un scénario à la fois ridicule et charmant !
Cependant, qui aurait pu deviner qu’à la seconde même où il vit Yan HeQing se déshabiller, il serait aussitôt démasqué.
Peux-tu même me blâmer pour cela ? Le peux-tu ?
Sous la clarté blanche du clair de lune, le dos de Yan HeQing ressemblait à un parfait morceau de jade poli. Les lignes de sa taille étaient à la fois puissantes et souples, et ses longs cheveux noirs tombaient sur une épaule. Une fine cicatrice s’étirait sous son omoplate : elle aurait sans doute disparu d’ici quelques mois, mais en cet instant, elle paraissait étrangement séduisante.
Cette marque descendait le long de son dos lisse et harmonieux, traçant une ligne que le regard ne pouvait s’empêcher de suivre… encore plus bas.
Puis Xiao YuAn toussa brusquement.
« Peux-tu me blâmer pour ça ?! La silhouette de Yan HeQing ferait perdre le contrôle à n’importe qui, incapable de maîtriser ses sept émotions et ses six désirs ! »
(NT : expression désignant les émotions et désirs fondamentaux de l’être humain – joie, colère, tristesse, peur, amour, haine, désir – symbolisant ici la perte de contrôle face à la tentation.)
Même si ses mouvements demeuraient limités par Yan HeQing, Xiao YuAn savait qu’il ne pouvait pas se laisser dominer. À l’origine, il avait voulu se plaindre pour éveiller le sentiment de honte de Yan HeQing, mais qui aurait deviné que celui-ci se pencherait pour bloquer à nouveau sa bouche de la sienne ?
Il l’embrassa avec fougue ; le manque d’air fit haleter Xiao YuAn, qui se débattit légèrement. Ce ne fut que lorsque ses joues devinrent écarlates qu’il fut enfin libéré.
Yan HeQing remarqua calmement : « Je ne vole pas de baisers, je t’embrasse ouvertement. »
Xiao YuAn répondit, à bout de mots : « … D’accord, d’accord ! »
Il resta sans voix !
Yan HeQing relâcha ses poignets et s’allongea sur le côté. Xiao YuAn, repensant à ce que Chen Ge lui avait dit plus tôt, sentit qu’il ne pouvait pas interroger Yan HeQing trop directement. Après un moment d’hésitation, il demanda : « C’était une journée fatigante ? »
Yan HeQing tourna la tête vers lui. Comme ils étaient allongés face à face, leurs yeux se croisèrent, leurs visages se reflétant dans les pupilles l’un de l’autre.
Yan HeQing tendit la main, effleura les cheveux noirs de Xiao YuAn, les fit glisser entre ses doigts et les embrassa doucement avant de répondre : « Je suis en charge de gouverner le pays, et toi, tu es en charge du harem chaotique. Le reste n’a aucune importance. »
Le cœur de Xiao YuAn se serra soudainement. Il tendit la main, enlaça Yan HeQing et enfouit sa tête dans le creux de son cou : « Mm-hmm. »
Ils s’étreignirent et s’endormirent ensemble.
Le lendemain matin, Yan HeQing dut se lever avant l’aube pour se rendre à la Cour.
Xiao YuAn, n’ayant rien d’urgent à faire, se chercha une occupation. Il ouvrit une boîte en bois qu’il avait apportée du village de Taoyuan — la seule chose qu’il avait prise, en dehors de quelques vêtements.
À l’intérieur reposaient trois objets : une épingle à cheveux vermillon, un bandeau gris déchiré et une mince feuille de papier couverte des noms des soldats tombés du Royaume du Nord.
Xiao YuAn saisit la boîte, puis demanda à la servante : « L’ancien Temple du Ciel du Royaume du Nord existe-t-il toujours ? »
La servante s’inclina et répondit : « En réponse à Xiao-gongzi, oui, il existe toujours. »
Xiao YuAn demanda de nouveau : « Alors, puis-je m’y rendre ? »
La servante sourit avant de répondre : « Sa Majesté a laissé un édit impérial pour Xiao-gongzi. Avec cet édit, vous pouvez aller où bon vous semble. »
Tout en parlant, elle présenta l’édit impérial à Xiao YuAn.
Xiao YuAn, surpris, prit le rouleau, le retourna plusieurs fois entre ses mains, puis ne put s’empêcher de sourire, les coins de ses lèvres se relevant malgré lui. Après un léger rire, il leva la tête et dit à la servante : « Pourrais-tu me préparer trois bâtons d’encens et un pot de vin ? »
Même si la servante semblait perplexe, elle exécuta rapidement sa demande.
Avec l’édit impérial en sa possession, Xiao YuAn ne s’inquiéta plus. Il souhaitait se rendre seul au Temple du Ciel, mais les gardes impériaux lui rappelèrent que l’empereur avait ordonné qu’ils l’accompagnent en tout temps.
Ne voulant pas leur causer d’ennuis, Xiao YuAn accepta donc leur compagnie.
Traducteur: Darkia1030
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