HSAV - Chapitre 169 – Quelle est cette agitation effrénée dans le harem impérial ? Les amoureux et les amis expriment leurs sentiments.

 

Lorsque Yan HeQing arriva à la résidence, Xiao YuAn dans ses bras, Yang LiuAn les accueillit avec une lettre à la main. Cependant, en voyant la scène, il recula de cinq pas, stupéfait de leur posture intime.

Ce ne fut que lorsque Yan HeQing déposa Xiao YuAn que Yang LiuAn s’approcha avec précaution pour lui remettre la lettre.

Yan HeQing retrouva alors son calme habituel, prit la lettre et remercia Yang LiuAn. Après y avoir jeté un bref coup d’œil, il ne se pressa pas de la lire plus attentivement. Au lieu de cela, il la serra dans sa paume et l’écrasa en boule.

Xiao YuAn jeta un regard furtif à la lettre. À la lumière vacillante de la bougie, il distingua clairement le nom « Xue Yan » écrit sur l’en-tête du papier — un nom à la fois éclatant et blessant à regarder.

Après avoir pris congé de Yang LiuAn, Xiao YuAn et Yan HeQing retournèrent dans leur aile. Une fois arrivés, Yan HeQing alluma une bougie. Le visage impassible, il s’apprêtait à jeter la lettre dans la flamme. Les yeux et les mains rapides de Xiao YuAn stoppèrent aussitôt ce geste.

Xiao YuAn demanda : « Yan-ge, tu ne veux pas lire ce qui est écrit à l’intérieur ? »
Yan HeQing répondit simplement : « Ce n’est pas nécessaire. »

Il n’était pas nécessaire de la lire. Yan HeQing savait déjà ce que Xue Yan lui écrirait — un seul mot suffisait : Reviens.

Tandis que Xiao YuAn observait Yan HeQing, une pensée lui traversa l’esprit : Le royaume du Sud de Yan vient de vaincre le royaume de l’Est de Wu. Le pouvoir est instable, le régime divisé. Si Yan HeQing ne portait pas l’aura du protagoniste, tous se seraient déjà dispersés. En outre, il suffit d’un seul cœur perfide pour bouleverser le monde.

Xiao YuAn prit alors la main de Yan HeQing, celle qui tenait encore la lettre, et dit doucement : « Yan-ge, veux-tu vivre en isolement avec moi dans le village de Taoyuan ? Nous ne nous soucierons plus des affaires du monde. »

Yan HeQing le regarda longuement, sans répondre.

Xiao YuAn rit : « Yan-ge, sais-tu seulement à quel point le monde deviendra chaotique si tu fais cela ? »

Yan HeQing resta silencieux.

La voix de Xiao YuAn demeura calme, mais ses mots frappèrent droit au cœur : « Yan-ge, je sais qu’une vie tranquille parmi les nuages immobiles et les grues sauvages (NT : idiome: vivre à l’écart du monde, dans la sérénité) est certes séduisante, mais ce n’est pas la fin que tu mérites. Ce n’est pas non plus celle que je souhaite pour toi. »

Les yeux de Yan HeQing, jusque-là paisibles comme la surface d’un lac, s’emplirent enfin de remous. Sa voix, faible et tremblante, craignit presque de troubler le silence : « Tu veux que j’y retourne ? »

Xiao YuAn plissa les yeux, un sourire doux éclairant son visage : « Yan-ge, si je retourne avec toi, sans parler du peuple tout entier, même les habitants du royaume du Sud de Yan me maudiront. Ils diront que tu as été ensorcelé par la beauté, que tu as oublié la haine de ta famille et de ton pays, et que tu ne fais que gâter l’ancien empereur du royaume du Nord. Quant à moi, je serai cloué dans l’histoire avec l’étiquette “la concubine masculine du royaume déchu”. Dans les récits populaires comme dans les livres officiels, je serai à jamais considéré comme une mauvaise personne. »

Voyant le visage de Yan HeQing s’assombrir peu à peu, Xiao YuAn inspira profondément avant de poursuivre : « Même ainsi… je veux quand même aller avec toi. »

La froideur que Yan HeQing avait contenue se brisa en un instant. Sa bouche s’entrouvrit, surpris, mais avant qu’il ne pût parler, Xiao YuAn continua : « Yan-ge, je sais que tu crains que je souffre, mais moi aussi, j’ai peur de tes regrets. Nous avons tous deux placé nos émotions dans le cœur de l’autre. Alors, au lieu d’être malheureux séparément, pourquoi ne pas agir ensemble ? Toi, occupe-toi de gouverner le pays et de pacifier l’État, pendant que moi, je mettrai de l’ordre dans le harem. Quant aux ragots des autres, je les écouterai en mangeant leur riz. Si leurs bouches sont si libres qu’elles peuvent bavarder, qu’ils s’en servent donc pour goûter à de meilleurs plats ! »

Yan HeQing expira longuement, et lorsque ses émotions se calmèrent peu à peu, il tendit la main et attira Xiao YuAn contre lui. Il l’embrassa aussitôt sur les lèvres, jusqu’à ce que ce dernier ne pût plus respirer. Les yeux de Xiao YuAn devinrent troubles, ses jambes fléchirent sous lui. Puis Yan HeQing déclara : « Tu es le seul dans le harem. Avec qui pourrais-tu jouer ? »

Xiao YuAn posa ses mains sur les épaules de Yan HeQing et répondit avec un sourire : «Avec toutes les fleurs, l’herbe et les arbres. Yan-ge, devrions-nous rentrer ? »

Yan HeQing serra Xiao YuAn plus fort dans ses bras et posa son front sur son épaule. Après un long moment, il répondit enfin d’un simple « hmm ».

*

Lorsque la nouvelle du retour de Xiao YuAn au Royaume du Nord se répandit, Yang LiuAn, qui n’avait jamais su refuser une demande de son jeune maître, fut de mauvaise humeur pour la première fois.
« Jeune Maître », dit-il d’un ton grave, « si tu retournes au palais avec Yan HeQing, sais-tu seulement ce que feront les habitants du royaume du Sud de Yan dans l’ombre ? Et que dira le monde entier ? »

Xiao YuAn sourit : « Je sais. »

Yang LiuAn demeura sans voix. Il voulut suivre son cœur et le dissuader, mais les mots moururent sur ses lèvres. Il voulut lui demander : “Est-ce que cela en vaut vraiment la peine ?” Mais lorsqu’il se rappela le passé — ce moment, dans le Royaume du Nord, où il s’était prosterné pour supplier Xiao YuAn de lui permettre de voir Xiao Fengyue une dernière fois —, il se souvint que Xiao YuAn ne lui avait jamais posé une telle question.

Alors, lui non plus ne pouvait la poser maintenant.

Même s’il devait y avoir mille épreuves et tribulations devant eux, même si tous tramaient contre leur lien dans l’ombre, tant que cette personne tiendrait sa main, il n’aurait plus ni regret ni rancune envers le monde. Il n’y aurait plus de retour possible.

Xiao YuAn sourit et tapota doucement l’épaule de Yang LiuAn : « Tout ira bien, ne t’inquiète pas. Et puis, je suis vraiment reconnaissant que toi et Fengyue soyez restés à mes côtés tout ce temps. »

Yang LiuAn resta silencieux. À ses côtés, Xiao Fengyue déclara doucement : « Jeune Maître, tu as sauvé la vie de LiuAn et la mienne. Dans cette vie, nous n’avons jamais eu l’honneur de te servir véritablement. Nous ne pouvions que nous prosterner de loin. Je souhaite que le Jeune Maître puisse vivre le reste de sa vie sans souci… et si, dans une prochaine vie, nous pouvions… »

Xiao Fengyue n’eut pas le temps d’achever sa phrase, car Xiao YuAn déclara aussitôt : «Dans notre prochaine vie, nous serons encore comme maintenant. Nous resterons de proches amis. »

Yang LiuAn agita la main avec panique : « Amis ? Je n’oserais pas… »

« Si je dis que nous sommes amis, alors nous le sommes », l’interrompit Xiao YuAn avec un rire franc et insouciant.

 

Traducteur: Darkia1030

 

 

 

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