HSAV - Chapitre 159 - Bien sûr, je choisis de lui sauver la vie.

 

Lorsque Xiao YuAn reprit conscience, il lui fallut un certain temps avant de se rendre compte qu'il était porté sur le dos de quelqu'un.

Xiao YuAn eut du mal à comprendre ce qui se passait ; mais sa tête explosait de douleur à cause d'un mal de tête intense, et la souffrance de son corps blessé, auparavant engourdi, le dévorait sans relâche. Sa bouche avait un goût amer et ses yeux voyaient flous. Enfin, Xiao YuAn ne put s'empêcher de gémir de douleur.

Lorsque l'homme qui le portait remarqua que Xiao YuAn avait repris conscience, il dit : «Es-tu réveillé ? Ne parle pas, il vaut mieux que tu économises tes forces. Nous serons bientôt au village de Taoyuan. »

« Tu… qui es‑tu ? » Xiao YuAn ouvrit la bouche, et bien sûr, il voulait en dire plus, mais pour le moment il ne put articuler que quelques chuchotements. Dans sa poitrine, le qi et le sang s’accumulèrent progressivement et il sentit le goût amer du sang dans sa bouche.

Il y avait plus qu'une simple trace de sang ; s'il avait essayé de parler davantage, il aurait recraché du sang. Xiao YuAn dut donc se taire.

« Bienfaiteur, c'est moi, Bao Yinxin ! Te souviens‑tu encore de moi ? » Le jeune soldat surnommé Bao marchait aussi vite qu'il le pouvait, ses pas étaient stables et assurés.

Il fallut un moment à Xiao YuAn pour se souvenir de ce nom : « Ah oui. C'est toi… pourquoi-… »

« Bienfaiteur, tu as sauvé plusieurs soldats de notre royaume de Wu oriental dans le passé, te souviens‑tu ? Comment aurions-nous pu te laisser mourir ainsi ? Nous avons donc trouvé un moyen de te sauver et de te ramener au village de Taoyuan, » expliqua Bao Yinxin.

« Mais… mais je suis… du Sud… toux… » Avant que Xiao YuAn n'ait fini sa phrase, il se mit à tousser violemment.

« Bienfaiteur, nous n'avons ni le cœur d'un loup ni les poumons d'un chien. Peu importe qui tu es maintenant, tu nous as quand même sauvé la vie. Une goutte de gentillesse doit être récompensée par un ruisseau (NT : idiome signifiant que le moindre bienfait mérite une reconnaissance abondante), alors arrête de parler et repose-toi bien, » dit-il, inquiet pour Xiao YuAn après l'avoir vu tousser si violemment.

« Merci… » Xiao YuAn cessa de tousser et répondit presque en chuchotant. Après un long moment, il murmura vaguement : « Je ne peux pas le laisser tomber… je ne peux pas le laisser tomber… Merci… »

« Quoi ? Qu'as-tu dit ? » Bao Yinxin n'entendit pas clairement les derniers mots de Xiao YuAn, car celui-ci retomba dans l'inconscience. Réalisant cela, Bao Yinxin accéléra son pas sans perdre de temps.

*

Lorsque Xiao YuAn se réveilla à nouveau, il aperçut le coucher de soleil à l'horizon, donnant l'impression que les ombres de bambou s'inclinaient.

La douleur était omniprésente ; il n'y avait aucun endroit de son corps qui ne souffrît. Il ressentait une douleur lancinante dans l’abdomen, une douleur sourde dans les jambes, un terrible mal de tête et une douleur semblable à des déchirures aux mains. Xiao YuAn inspira profondément, quand soudain un cri explosa à côté de son oreille : « Xiao-ge est réveillé ! »

Quelques secondes auparavant, Xie Chungui s'était allongé sur le bord du lit, les mains sous la tête pour faire une sieste. Entendant le bruit, il s’éveilla, se frotta les yeux et leva la tête pour voir Xiao YuAn les yeux grands ouverts. Il bondit alors avec enthousiasme et courut dehors.

Xiao YuAn, pour sa part, resta perplexe. Xie Chungui n'est-il pas allé dans le royaume occidental de Shu pour un traitement médical ? Pourquoi se comporte-t-il encore comme un enfant ?

Xiao YuAn voulut parler, mais se rendit vite compte qu'il ne pouvait produire aucun son. Il tenta de lever la main pour toucher sa gorge, mais voyant le tissu blanc enroulé autour de sa main blessée, il suspendit son geste en l'air.

Peu après, un groupe de personnes entra dans sa chambre. Tous avaient des visages familiers.

« Jeune Maître, tu as souffert. » Le visage de Yang LiuAn reflétait à quel point il était bouleversé.

Alors que Xiao Fengyue tapotait doucement le dos de Yang LiuAn, il dit doucement à Xiao YuAn : « Ne t’inquiète pas, jeune maître, nous prendrons bien soin de toi jusqu’à ce que ton corps guérisse. »

La troisième tante se frotta les yeux en sanglotant : « Je—je l’avais dit—wuwuwu, je t’avais dit qu’il n’y a pas de guerre sans danger. Mon enfant, pourquoi n’as‑tu pas pu être plus prudent ? Tu nous as inquiétés à mort, tu sais ? Tu ferais mieux de te rétablir vite ! N’avais‑tu pas dit que tu voulais manger le porc braisé, le poulet rôti et le canard mariné de la Tante ? Comment pourras‑tu manger tout cela si tu ne te rétablis pas bientôt ? »

Lin Shenling soutint la troisième tante et la pria de ne pas trop s’affliger. Même Zhang Baizhu, qui avait toujours manqué de cœur, eut les yeux rougis quand il vit l’état tragique de Xiao YuAn : « N’avais‑tu pas dit que tu serais le parrain de mon bébé ? Tu ferais mieux de te rétablir vite, je veux que tu m’aides à organiser le banquet du premier mois, tu dois y assister. »

Xiao YuAn essaya de leur sourire, mais la douleur incommensurable déforma ce sourire, surprenant tous ceux qui l’entouraient : « Où est‑ce que ça fait mal ? Qu’est‑ce qui ne va pas ? Pourquoi affiches‑tu une tête aussi horrible ? »

Puis, une large paume chaude caressa le haut de la tête de Xiao YuAn. Quand il leva les yeux pour voir à qui appartenait cette main, il fit une grimace et regarda son Shifu.

Zhang Changsong, qui avait toujours été un homme bourru et rarement affectueux, tapota tendrement la tête de Xiao YuAn. Puis il caressa sa barbe blanche et dit : « Si tu ne meurs pas après un grand malheur, alors tu seras béni à l’avenir. Repose‑toi bien et ne t’inquiète pas, nous sommes tous là pour toi. Il n’y a pas de quoi s’en faire. »

Sans savoir pourquoi, Xiao YuAn sentit soudain que toute la douleur qui rongeait son corps diminuait sensiblement.

 

Traducteur: Darkia1030