HSAV - Chapitre 158 - Je me souviens de mon amant, qui est loin de moi.

 

Avertissement : description de blessures importantes explicites et de moyens de torture



« Le général Yang n'est‑il pas encore soulagé ? Depuis combien de temps le battent‑ils ? S'ils continuent, cet homme sera tué, n'est‑ce pas ? »

« Vous posez encore des questions alors que vous savez quel est le tempérament du général Yang ? Cet homme va certainement mourir ! »

« Tsk, le général Yang lui a donné tant de coups dans l'estomac que, tôt ou tard, il finira par vomir du sang. »

« N'avez‑vous pas vu à quel point le général Yang était furieux quand il est revenu tout à l'heure ? Il a même fait passer son cheval directement sur la jambe de cet homme ! Même s'il survit, comment sa jambe pourra‑t‑elle guérir ? Il sera destiné à devenir infirme pour le reste de sa vie ! »

« Après tout, l'Empereur du royaume du Sud de Yan s’est échappé sous son nez. En ce moment, le tempérament du général Yang est… encore pire… soupir. »

« Hein ? Où est Xiao‑Bao ? Je ne l'ai pas vu aujourd'hui. »

*

Sous le ciel étoilé du désert, à l'aube naissante, Yang Liye, qui laissait échapper sa colère sans pitié, se lassa enfin de frapper Xiao YuAn et se mit de côté pour se reposer un moment. Puis il s'accroupit devant lui, lui pinça le menton et demanda : « Qu'essayais‑tu d'accomplir ? Cela en valait‑il la peine ? N'aurait‑il pas mieux valu ne pas me mentir ? Tu ne te trouverais pas dans cet état si tu avais été sincère. »

Xiao YuAn n'entendit pas ce que Yang Liye lui disait. Ses oreilles bourdonnaient sans fin. Ses mains demeuraient clouées au sol par des poignards ; la peau exposée de son corps s’était couverte d'ecchymoses noires et violettes. Sous les coups, presque tous ses organes internes s’étaient déplacés ; le sang qu'il recracha, à qui sait combien de reprises, avait tâché son menton et sa poitrine. À l'exception de ses yeux qui distinguaient à peine, tout son corps s'engourdissait sous la douleur ; Xiao YuAn sentait que plus aucun membre ni os ne lui obéissait.

Yuan Liye n'obtint naturellement aucune réponse. Il bouillonnait de colère, mais la fureur de frapper s'éteignit dans la fatigue. Il se leva, posa les mains sur ses hanches et inspira longuement. Puis il tendit la main et retira le poignard de la paume gauche de Xiao YuAn.

Un faible gémissement s'échappa de la bouche de Xiao YuAn, plus parce qu'il n'avait même plus la force de se plaindre que pour étouffer un cri.

« Laisse‑moi réfléchir. » Yang Liye gratta sa manche, essuya le sang du poignard puis reprit : « Il serait trop facile d'abréger tes jours d'un seul coup. Préfères‑tu être saigné à mort ? Ou bien que l'on te coupe la chair petit à petit ? Peut‑être te découperai‑je la chair ; ainsi ce sera encore plus douloureux… Mais peux‑tu encore ressentir la douleur ? Hmm ? »

Après ces mots, il donna un coup de pied pour retourner Xiao YuAn et le frappa de nouveau au genou : « Si je te pose une question, tu dois y répondre. »

Le genou de Xiao YuAn, déjà piétiné par le cheval et fracturé, le fit se contracter de douleur au nouveau coup ; sa main droite, encore clouée par le poignard, s'entrouvrit malgré lui.

Yang Liye contempla Xiao YuAn étendu, comme s'il regardait un mort, joua un instant avec le poignard, puis prit une décision. Il s'accroupit lentement, murmura quelque chose, et fit finalement glisser sa main vers les yeux de Xiao YuAn.

« Rapport ! Général Yang ! »

Un général adjoint accourut pour faire son rapport. Il s'agenouilla, serra les poings et cria : « L'arrière rappelle d'urgence le général Yang pour traiter certaines affaires ! »

Pourtant Yang Liye resta accroupi, immobile devant Xiao YuAn. Après un instant il se leva finalement, épousseta la poussière sur son habit et écouta l'adjoint dire : « Général, nous ne devons pas nous attarder. Il faut nous hâter ! »

« Oui, nous avons déjà usé de cette ruse, il est temps de réorganiser les troupes et de reprendre les villes précédemment perdues. » murmura Yang Liye pour lui‑même. Puis il fit signe à l'adjoint et désigna Xiao YuAn d'un doigt : « Trouvez des hommes et enterrez‑le vivant. N'oubliez pas : enterrez‑le vivant, vous m'entendez ? »

Le général adjoint hocha la tête et s'inclina.

Satisfait, Yang Liye s'accroupit une dernière fois et tapota le visage de Xiao YuAn : « Jeune frère, bon voyage. Je ne te raccompagnerai pas. Tu vois, je suis clément envers toi. Au moins, je n'ai pas laissé ton corps exposé au désert pour que des chiens sauvages dévorent ta chair, n'est‑ce pas ? »

Xiao YuAn n'entendit toujours rien, quand le ciel sembla tourner et qu'il lutta pour ouvrir les yeux vers le haut. L'aube pointait : ni lune ni soleil, une seule étoile brillait à l'est. Xiao YuAn avala un peu de sang ; il sentit sa chaleur et sa conscience s'éloigner de son corps. Il tenta de lever la main pour atteindre l'étoile solitaire, mais ne put bouger que les doigts. Il rassembla la force qui lui restait et murmura : « Yan‑ge… »

Après ces mots, il sombra dans l'obscurité chaotique.

 

Traducteur: Darkia1030

 

 

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