HSAV - Chapitre 154 - Je dois te manquer profondément.

 

Tous deux se dévisagèrent, puis se mirent à courir précipitamment vers la grotte que les soldats du royaume de Wu de l’Est venaient de fouiller.

La grotte n’était pas grande, mais sombre, humide et glaciale. Chen Ge chercha rapidement de quoi fabriquer une torche rudimentaire pour éclairer les lieux, mais il n’y trouva rien d’utile : seulement des feuilles détrempées et de la boue.

« Le toit de la grotte… le toit de la grotte… » murmura Xiao YuAn en levant les yeux. Le plafond, rongé par les eaux souterraines, était couvert de trous, certains profonds, d’autres plus superficiels. Dans cette obscurité totale, l’endroit paraissait d’une inquiétante étrangeté.

« Yan-ge ! Peux-tu m’entendre ? Yan-ge, es-tu là ?! » cria Xiao YuAn, joignant ses mains autour de sa bouche pour amplifier sa voix. Ses appels résonnèrent dans toute la grotte, se répercutant encore et encore, mais aucun son ne répondit, comme une pierre jetée au fond de la mer.

« Médecin Xiao, penses-tu que les mots “toit de la grotte” inscrits sur cette plaque signifient autre chose ? » demanda Chen Ge tout en frappant les parois rocheuses. Il fut bientôt déçu de constater que chaque mur était aussi solide que de la pierre brute. Il se retourna pour en parler à Xiao YuAn, mais le vit immobile, les yeux levés vers le plafond, sans prononcer un mot.

« Médecin Xiao ? » appela-t-il en s’approchant. « Qu’est-ce que tu… tu regardes, au juste ? »

Il n’eut pas le temps d’achever sa phrase : Xiao YuAn posa brusquement ses mains sur ses épaules et le força à s’accroupir.

« Aide-moi à monter. » ordonna-t-il d’une voix ferme, prenant appui sur lui.

Chen Ge, plié sous le poids, répondit en serrant les dents : « Médecin Xiao, sois prudent ! Il fait si noir ici que j’ai peur que tu ne te cognes la tête contre le plafond ! »

Xiao YuAn sauta et réussit à s’engager dans une cavité du toit. Le trou, plus vaste qu’il ne l’avait cru, s’ouvrait verticalement ; il dut donc grimper à la seule force de ses bras et de ses jambes. Mais, faute de prudence, il glissa et tomba lourdement.

« Hé, hé, hé ! » s’écria Chen Ge, impuissant, tandis que Xiao YuAn s’écrasait sur le sol, soulevant un nuage de poussière.

Sans perdre un instant, Xiao YuAn se redressa et, sans dire un mot, se hissa de nouveau sur les épaules de Chen Ge. Ce dernier, résigné, l’aida une fois encore. Cette fois, Xiao YuAn trouva une prise plus stable et progressa lentement.

Entre-temps, Chen Ge parvint à allumer une torche de fortune et la leva pour l’aider à y voir clair. « Médecin Xiao, fais attention ! Il fait trop sombre pour distinguer quoi que ce soit. Et s’il y a un mur de pierre au bout, tu risques de te fracasser la tête ! »

Après un long moment, Chen Ge ne distingua plus que les chevilles de Xiao YuAn, jusqu’à ce qu’un cri résonne soudainement : « Ah ! » Puis, plus rien. Xiao YuAn avait disparu.

« Médecin Xiao ! Où es-tu ?! C’est horrible ! Peux-tu m’entendre ?! Réponds-moi ! » cria Chen Ge, la torche tremblante dans la main, oscillant d’un côté à l’autre sans oser détourner les yeux du trou.

« Je t’entends ! Je ne suis pas sourd ! » répondit la voix de Xiao YuAn, résonnant faiblement depuis les profondeurs, creuse et distante. « Chen Ge, puisque tu es là, tu dois l’attraper… »

« Attraper… attraper quoi ? » demanda Chen Ge, dérouté.

Il comprit aussitôt lorsque des bruits résonnèrent au-dessus de lui et qu’une paire de pieds apparut à l’entrée du trou. La scène était si surréaliste que Chen Ge s’écria : « Ô ciel ! »

La torche lui échappa des mains tandis qu’il levait les bras pour rattraper la personne tombant du plafond. Le poids de l’homme le fit vaciller, et il s’effondra au sol, servant de coussin humain.

« Aïe ! Ah ! Maman, ça fait mal ! » gémit Chen Ge en essayant de repousser l’inconnu. Mais lorsqu’il leva les yeux et reconnut son visage, il demeura pétrifié.

« Votre Majesté ?! »

Dès qu’il eut prononcé ces mots, Xiao YuAn tomba du toit. Il chuta lourdement et roula deux fois sur le sol. Cependant, il se soucia guère de savoir s’il s’était blessé ou non. Il se retourna aussitôt et saisit dans ses bras l’homme qui venait de s’écraser sur Chen Ge.

Les mains de Xiao YuAn tremblaient tandis qu’il serrait cet homme contre lui avec une force fébrile. Il demeura figé, perdu dans un tourbillon de pensées, murmurant sans s’en rendre compte des paroles indistinctes. Puis, inspirant profondément pour retrouver son calme, il baissa la tête et déposa un baiser léger sur les yeux clos et les lèvres glacées de Yan HeQing.

« Yan-ge, c’est moi… Tu m’entends ? Je t’ai trouvé. Je t’ai enfin trouvé. »

 

Traducteur: Darkia1030

 

 

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