HSAV - Chapitre 142 - Tu peux dire tout ce que tu veux, mais je perdrai si je ne sais pas ce que tu penses.
Lorsque le général adjoint Chen se réveilla pour la troisième fois, c’était déjà le milieu de la nuit. Dès qu’il reprit conscience et qu’il s’apprêta à recommencer à crier, Xiao YuAn lui couvrit la bouche : « Ne crie pas, tout le monde dort en ce moment. »
Chen Ge regarda autour de la tente et constata que les soldats blessés, allongés sur leurs lits, dormaient profondément. Il dut alors supporter la douleur et gémir en silence : «Médecin Xiao, ta main est trop forte. Après m’avoir frappé, j’ai peur que tu m’aies tordu le cou. »
Xiao YuAn chuchota : «Tu devrais être content que je t’aie empêché de crier tout à l’heure.»
Chen Ge rentra la tête dans les épaules et demanda : « Médecin Xiao, pourquoi ne dors-tu pas ? »
Les sourcils froncés de Xiao YuAn trahissaient sa fatigue. Il désigna un jeune soldat allongé à côté de lui. Le corps du jeune homme était recouvert d’un tissu, et il paraissait pitoyable : « Il a de la fièvre. Je dois sans cesse changer le tissu humide sur son front pour le rafraîchir. Je dois surveiller son évolution. »
Chen Ge répondit : « Médecin Xiao, si tu te surmènes ainsi, Sa Majesté sera affligée à son retour. »
Xiao YuAn resta d’abord stupéfait, puis répondit avec un sourire : «Comment as-tu deviné ?»
Chen Ge dit : « J’ai suivi Sa Majesté depuis longtemps, et pourtant, je ne l’ai jamais vu se rapprocher de quiconque. Cependant, non seulement vous avez chevauché ensemble, mais il t’a aussi invité dans sa tente la nuit. Cela ne s’est jamais produit auparavant. »
Xiao YuAn retira le tissu brûlant du front du jeune soldat, l’immergea dans la bassine d’eau froide, puis dit : « Chevaucher ensemble, c’est peut-être parce que je lui ai sauvé la vie. Quant au fait qu’il m’ait demandé de venir tard dans la nuit, c’est sûrement parce qu’il souffrait encore de ses blessures et voulait que je les examine. Tes suppositions sont vraiment tirées par les cheveux. »
Les yeux de Chen Ge s’écarquillèrent : « Médecin Xiao, Sa Majesté n’a pas été blessée au point de ne pas pouvoir se tenir debout, il n’a donc jamais appelé un médecin militaire pour le surveiller. Il se remet toujours seul ! Et sais-tu à quel point il a changé depuis ton apparition ? Autrefois, il menait ses troupes au combat, se précipitant en première ligne comme s’il se moquait de sa propre vie, espérant que Yama (NT : le roi de l’enfer, régnant sur les morts) l’emporterait le plus tôt possible ! Maintenant, il prend soin de sa vie ! »
Xiao YuAn, qui trempait à nouveau le tissu dans l’eau froide, resta stupéfait par les paroles de Chen Ge. Au bout d’un moment, il plia le tissu en carré et le replaça sur le front du jeune soldat : « D’accord, d’accord, n’en parle plus. »
« Non, je dois le dire ! Sinon, tu ne comprendras jamais les sentiments de Sa Majesté ! » insista Chen Ge.
Xiao YuAn sourit, leva la main et le menaça d’un geste, comme s’il allait encore l’assommer. Terrifié, Chen Ge se recroquevilla sur sa couche et s’écria : « Je suis un patient blessé ! Blessé ! »
Xiao YuAn fit semblant de lui donner un nouveau coup, ce qui fit taire Chen Ge sur-le-champ. Lorsqu’il vit qu’il s’était enfin calmé, Xiao YuAn demanda : « Tu dis avoir peur de la douleur, alors pourquoi devenir soldat ? »
Chen Ge répondit d’un air penaud : « En réalité, je sais bien que même si j’ai l’air grand et fort, de tempérament, je suis plutôt timide. Mais sais-tu que le Royaume du Nord a attaqué le Royaume du Sud Yan il y a quelques années ? Ma famille fut massacrée par ces bâtards, et quand ils virent que j’étais costaud, ils voulurent me capturer aussi. À ce moment-là, le général Xue Yan m’a sauvé, et depuis, je le suis partout. Avant, je ne pensais jour et nuit qu’à venger mon peuple ; mais maintenant que le Royaume du Nord a été conquis par Sa Majesté, je ressens moins de haine en moi. »
Xiao YuAn demanda : « Hais-tu l’Empereur du Royaume du Nord ? »
Chen Ge frappa sa jambe : « Je le déteste de tout mon cœur ! À l’époque, quand leur cavalerie de fer a piétiné notre ville et y a mis le feu, ils ne laissèrent aucun survivant ! Ce sont des bêtes ! Tous les descendants de l’Empereur du Nord doivent être des démons ! »
Xiao YuAn demanda alors à nouveau : « Alors, que penses-tu de moi ? »
Chen Ge répondit : « Médecin Xiao, tu es la personne la plus gentille que j’aie jamais rencontrée ! Tu es si doux… pas étonnant que Sa Majesté soit attirée par toi ! »
Xiao YuAn répliqua : « Merde, tu es le sabot d’un gros cochon ! »
Ensuite, Chen Ge fut, une fois de plus, assommé par la personne la plus douce qu'il ait jamais rencontrée avec un coup de la main.
Traducteur: Darkia1030
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