HSAV - Chapitre 138 - Inévitablement, il y aura toujours une chair à canon qui se mettra en danger.

 

Lorsque Xiao YuAn arriva à l’auberge de la rue Est, ses bagages sur le dos, il vit que les soldats vêtus de noir venus chercher Yan HeQing se rassemblaient maintenant à l’entrée de l’auberge, réconfortant les chevaux près d’eux.

Xiao YuAn avait déjà interrogé Yan HeQing, et ces soldats ne pouvaient pas reconnaître son visage d’empereur du Nord. Aussi s’avança-t-il hardiment. Le général adjoint Chen, qu’il avait déjà vu hurler comme un ours, salua Xiao YuAn avec enthousiasme lorsqu’il le vit approcher :

« Médecin Xiao ! Ici, ici ! »

Xiao YuAn fit quelques pas, tourna la tête pour observer les environs et demanda avec curiosité : « Où est Yan HeQing ? »

Lorsque les soldats l’entendirent appeler sans vergogne Yan HeQing par son nom complet, plusieurs d’entre eux froncèrent les sourcils et toussotèrent. Puis ils se rappelèrent qu’il était le bienfaiteur de leur Empereur, celui qui lui avait sauvé la vie. De plus, il était désormais leur futur médecin militaire ; aussi n’osèrent-ils rien dire.

« Sa Majesté a dit qu’il allait acheter quelque chose, alors il nous a demandé de l’attendre ici, » expliqua avec entrain le général adjoint Chen.

Xiao YuAn hocha la tête, baissa les yeux vers les chevaux à côté des soldats et demanda : « Il n’y a pas de voiture ? »

Le général adjoint Chen se frotta maladroitement l’arrière de la tête : « Médecin Xiao, nous sommes si impatients de rentrer au plus vite que même voyager à cheval nous semble déjà trop lent ! Alors, comment pourrions-nous prendre une calèche ? »

Xiao YuAn sourit, impuissant, et écarta les mains : « Alors, c’est fini pour moi. Je ne sais pas monter à cheval. Pourquoi ne pas m’attacher au flanc d’un cheval et me transporter ainsi jusqu’à la caserne ? »

« Hahahaha ! Le médecin Xiao est vraiment drôle. Ne t’inquiète pas, je t’emmènerai moi-même, » répondit le général adjoint Chen, hilare.

Au moment même où il prononça ces mots, Yan HeQing arriva de loin, monté sur un cheval blanc. Lorsque les soldats l’aperçurent, ils se mirent aussitôt au garde-à-vous et le saluèrent respectueusement avant de grimper sur leurs montures, prêts à partir à tout instant.

« Allez, médecin Xiao, monte. J’avancerai doucement pour ne pas te heurter, » dit le général adjoint Chen en serrant les rênes, se penchant sur le côté pour lui tendre la main avec enthousiasme.

Xiao YuAn lui répondit en souriant : « Pas besoin, je ne veux pas que tu sois blessé. »

Le général adjoint Chen resta interdit : « Comment pourrais-je être blessé à cause de ça ? Le médecin Xiao aurait-il peur d’être gêné de monter avec moi ? Ne t’inquiète pas, je suis très stable sur mon cheval ! Allez, monte ici ! » Après avoir dit cela, il fit signe à Xiao YuAn de venir.

Celui-ci sourit devant tant de naïveté, secoua la tête, puis se tourna vers Yan HeQing, agitant la main et criant : « Yan-ge ! Je ne sais pas monter à cheval ! »

Yan HeQing, vêtu de blanc et monté sur un splendide cheval de la même couleur, paraissait aussi noble qu’un paysage d’hiver d’une beauté saisissante. Lorsqu’il entendit les paroles de Xiao YuAn, il n’hésita pas à éperonner sa monture pour s’élancer vers lui.

Xiao YuAn se rappelait souvent le jour de leur séparation, lorsque les yeux de Yan HeQing s’étaient baissés après qu’il eut jeté l’épingle à cheveux au sol. À l’époque, Xiao YuAn ne comprenait pas pourquoi ces yeux d’ordinaire si indifférents étaient rougis, ni pourquoi une telle tristesse y flottait. Mais à présent, il savait enfin pourquoi. Chaque fois qu’il repensait à cette scène, la perplexité et la confusion qu’il avait ressenti autrefois se changeaient en une légère culpabilité.

Depuis qu’il connaissait les sentiments de Yan HeQing, Xiao YuAn se demandait parfois : «Si tout avait été clair dès le début, à quoi ressemblerait la situation aujourd’hui ? »

À cet instant, en voyant Yan HeQing à cheval, il ne put s’empêcher de repenser à ce jour-là. La seule différence, c’était que celui qui s’éloignait au galop autrefois se rapprochait maintenant de lui.

Yan HeQing, parvenu devant Xiao YuAn, tira sur les rênes, plaçant sa monture à ses côtés, puis lui tendit la main.

Xiao YuAn lui sourit et serra fermement cette main.

Sous les yeux de tous, Yan HeQing tira Xiao YuAn sur le cheval et l’enlaça pour le protéger. Puis il leva sa cravache, fit galoper la monture, et tous deux disparurent dans un nuage de poussière.

Le général adjoint Chen demeura stupéfait : « Comme on pouvait s’y attendre d’un bienfaiteur salvateur, il est même digne de monter sur le même cheval que Sa Majesté. »

Les quelques soldats regardèrent au loin, échangèrent un bref regard entendu, puis, d’un même mouvement, lancèrent leurs chevaux au galop pour suivre leur Empereur.

Traducteur: Darkia1030

 

 

Créez votre propre site internet avec Webador