HSAV - Chapitre 137 - Inévitablement, il y aura toujours des amis auxquels dire au revoir.
« YuAn. »
Alors que Xiao YuAn emballait ses bagages dans la pièce de l’aile, la troisième tante s’approcha de lui avec une lettre à la main. En voyant qu’il était seul, elle parut perplexe : «Où est Yan-gongzi ? »
« Il est allé d’abord à l’auberge, je le rejoindrai plus tard. » Xiao YuAn interrompit ce qu’il faisait et leva les yeux pour lui demander : « Qu’y a-t-il, troisième tante ? »
« Une lettre de LiuAn et Fengyue est arrivée. » La troisième tante tendit la lettre à Xiao YuAn.
Il la prit et la lut attentivement, puis déclara avec une grande surprise : « Ils disent que la maladie de Chungui est presque guérie et qu’ils sont prêts à revenir le mois prochain. »
« Est-ce vrai ? C’est merveilleux ! Mais… mais quand ils arriveront ici, toi, tu partiras. » La troisième tante soupira.
« Troisième tante, ne t’inquiète pas, je reviendrai bientôt moi aussi. » Xiao YuAn lui adressa un sourire rassurant.
« Tante ne veut pas s’inquiéter non plus, » dit tristement la troisième tante. « Mais ce recrutement militaire… il n’y a pas de guerre sans blessés ni morts. Et si le royaume du Sud de Yan ne parvenait pas à conquérir celui de Wu de l’Est ? Que ferais-je si tu étais blessé ? »
Xiao YuAn lui prit la main et la tapota doucement : « Troisième tante, ne t’inquiète pas. Le royaume du Sud de Yan gagnera certainement. »
Comment la troisième tante aurait-elle pu le croire ? « Le monde est si imprévisible, comment peux-tu en être si sûr ? »
Xiao YuAn sourit sans répondre à cette question. À la place, il déclara : « Troisième tante, quand LiuAn et Fengyue arriveront avec Chungui, ne leur dis pas que je suis parti à l’armée comme médecin. Dis-leur simplement que je suis parti en voyage. »
La troisième tante, un peu perplexe, pensa que Xiao YuAn craignait qu’ils ne s’inquiètent pour lui s’ils apprenaient la vérité. Elle finit donc par accepter : « D’accord, tante gardera le secret. »
Xiao YuAn lui sourit et répondit : « Merci, troisième tante. »
La troisième tante s’approcha pour l’aider à faire ses bagages. À un moment, elle pensa que l’armée n’aurait sans doute pas assez de vêtements dans la caserne, alors elle ajouta plusieurs habits qu’elle avait cousus elle-même pour que Xiao YuAn ne souffre pas du froid. Un peu plus tard, elle se rappela que la nourriture dans l’armée était souvent rare et médiocre, alors elle voulut préparer un pot de plats délicieux à emporter. Puis, à un autre moment, elle s’inquiéta de savoir si Xiao YuAn, épuisé par les soins aux malades et aux blessés, aurait quelqu’un pour s’occuper de lui. Mais la seule chose qu’elle put faire à cette pensée fut de froncer les sourcils et de soupirer.
Il fut difficile de préparer les bagages de Xiao YuAn, mais lorsque tout fut enfin prêt et qu’il fallut se séparer, la troisième tante ne dit rien — pourtant, l’expression sur son visage était profondément amère.
Alors, Xiao YuAn déclara : « Troisième tante, Fengyue, LiuAn et Chungui n’arriveront pas avant un mois. Si tu t’ennuies ou que tu te sens seule, va donc voir Shenling. Elle m’a aussi dit qu’elle viendrait te rendre visite tous les jours. »
« Bien, bien, bien, vas-y maintenant. » La troisième tante le poussa doucement en faisant un geste signifiant « tu peux y aller ».
« L’au revoir de ma tante est si chaleureux. Très bien, je pars. » Xiao YuAn fit ses adieux et avança de quelques pas. Cependant, il s’arrêta soudain et se retourna : la troisième tante se tenait à l’entrée de la résidence, le regardant s’éloigner.
Alors, Xiao YuAn se retourna complètement et trottina vers elle. Surprise, la troisième tante demanda : « Qu’y a-t-il ? As-tu oublié quelque chose ? »
« Ma tante, quand je reviendrai, je veux manger ton porc braisé, ton poulet rôti et ton canard mariné ! » répondit Xiao YuAn avec entrain.
« Bien, je te les cuisinerai. » Le visage de la troisième tante s’éclaira enfin d’un sourire : «Quand tu reviendras, tante te préparera tout ça, rien que pour toi ! »
Après avoir de nouveau dit adieu à la troisième tante, Xiao YuAn se rendit au magasin médical. Zhang Baizhu se tenait à l’entrée, regardant alentour, comme s’il savait que Xiao YuAn viendrait. Lorsqu’il vit celui-ci portant ses bagages, il parut vouloir dire quelque chose, mais se retint au dernier moment.
« Quoi ? Pourquoi te comportes-tu avec des manières aussi maternelles ? » se moqua Xiao YuAn.
Zhang Baizhu se disputait rarement avec lui, mais cette fois, il ne plaisanta pas : « Tu dois être prudent. Cette guerre n’est pas une plaisanterie. »
« Ne t’inquiète pas, je sais. » Xiao YuAn tapota l’épaule de Zhang Baizhu et demanda : « Où est Shifu ? »
« Il est dans le hall intérieur. »
Xiao YuAn hocha la tête et entra dans le magasin médical. Dans le hall intérieur, à la lumière tamisée, Zhang Changsong pilait lentement des médicaments. En entendant des pas s’approcher, il ne leva pas les yeux et dit simplement : « Tu pars maintenant ? »
« Oui, Shifu, je pars, » répondit Xiao YuAn avec un sourire.
Zhang Changsong toussa deux fois avant de dire d’une voix lente : « Tu dois être très prudent et bien prendre soin de toi. »
« Oui, Shifu, je sais. Eh bien, je vais y aller maintenant. »
Xiao YuAn se retourna, prêt à partir, lorsque Zhang Changsong l’appela soudain :
« Xiao YuAn, je ne veux pas te porter malheur, mais souviens-toi de ceci : si jamais quelque chose t’arrive, fais en sorte qu’ils te renvoient au village de Taoyuan. Même s’il ne te reste qu’un souffle, je pourrai encore te retirer du col de Guimen. »
(NT : Guimen Guan — « les Portes de l’Enfer » ; idiome chinois désignant la frontière entre la vie et la mort.)
« Oui, je le garderai à l’esprit, » répondit Xiao YuAn avec un sourire. Puis il s’inclina profondément devant Zhang Changsong. Enfin, il se redressa et quitta le magasin médical.
Dehors, Zhang Baizhu était accroupi contre le mur, près de la porte, observant distraitement le pot de médicaments qui bouillonnait devant lui. Voyant cela, Xiao YuAn lui donna un léger coup de genou dans le dos : « Zhang Baizhu, je veux être parrain. »
« Quoi ? Qu’est-ce que tu dis ? » Zhang Baizhu fronça les sourcils et le fixa. Puis, comprenant soudain ce que Xiao YuAn voulait dire, son visage devint aussitôt cramoisi.
Xiao YuAn éclata de rire et, sous les malédictions furieuses que Zhang Baizhu lui lança dans son dos, il s’enfuit à toutes jambes.
Traducteur: Darkia1030
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