(NT : le titre du chapitre renvoie à un idiome chinois, utilisé pour décrire le désir fort entre deux personnes, se référant le plus souvent à une relation illicite)
Yan-ge, même si tu es aveugle, tu as su trouver le bon endroit pour flirter, ce doit être le halo du protagoniste principal qui brille de mille feux, n’est-ce pas ?!
Mais pourquoi es-tu soudainement passé d’un homme amer à un président tyrannique ?! »
Pourrais-tu jouer un scénario à la fois, le même jusqu’à la fin ? Tu sautes toujours d’un script à l’autre. Je ne sais plus comment agir face à toi !
Xiao YuAn tendit inconsciemment la main contre Yan HeQing. Cependant, au moment où il essaya de le repousser de toutes ses forces, il expira.
Il s’était promis de suivre le complot initial. Il s’arrêta donc de repousser Yan HeQing, car il ne voulait pas abandonner à mi-chemin. De plus, ce serait fâcheux si ses blessures se rouvraient soudainement comme auparavant, simplement parce qu’il n’avait pas suivi le scénario.
Les yeux de Yan HeQing s’assombrirent lorsqu’il sentit que Xiao YuAn ne le repoussait pas. Il enroula ses bras autour de sa taille, ferma les yeux et ouvrit impitoyablement ses lèvres et sa bouche.
Xiao YuAn craignit qu’une telle intimité ne révélât à Yan HeQing qu’il n’était pas une femme.
Mais bientôt, il ne s’en inquiéta plus.
Parce qu’il cessa complètement de penser.
Yan HeQing l’embrassa profondément, sa langue s’enroulant avec indulgence autour de celle de Xiao YuAn. Probablement parce qu’il avait été trempé par la pluie auparavant, ses lèvres étaient froides, mais cette sensation glacée se transforma rapidement en chaleur sous l’effet de leur contact intime. Cette chaleur envahit chaque recoin de la bouche de Xiao YuAn. L’enchevêtrement de leurs langues provoqua une étrange sensation engourdissante qui parcourut tout son corps. Instinctivement, il voulut se dérober à cette nouveauté, mais Yan HeQing le pressait fermement contre le sol : il ne put donc qu’accepter passivement le baiser.
Lorsque le baiser prit fin, ils haletaient tous deux.
Xiao YuAn avait été embrassé si fort que des larmes jaillirent de ses yeux. Haletant, il resta allongé sur le sol, son bras couvrant ses yeux. Il n’avait pas le courage de regarder Yan HeQing en cet instant.
Il voulut vraiment sauter dans le feu et se brûler vif.
Il s’avança de deux pas vers les flammes, mais aussitôt il se ravisa : il ne devait pas fuir la réalité. Alors il recula.
Puisqu’il ne pouvait s’y soustraire, il devait trouver quelque chose à dire rapidement.
Heureusement, son instinct de survie lui apportait un esprit vif et une mémoire précise.
Il se souvint de certains fragments du livre original, où Lin Shenling et Yan HeQing s’installaient dans leur relation amoureuse — une situation somme toute semblable à celle qu’il vivait désormais — et il décida de les utiliser.
Xiao YuAn toussa deux fois, cherchant à se calmer après ce profond baiser. Quand il s’assura que sa voix demeurait féminine, il déclara : « M’as-tu peut-être mal comprise, Gongzi ? Pourquoi m’as-tu embrassée alors que je t’avais accidentellement touché ? »
Yan HeQing demeura choqué un instant. Son bras autour de Xiao YuAn ne recula ni n’avança, tandis qu’une trace de panique traversait son visage habituellement calme et indifférent. Il murmura quelques mots, ses mains tremblant légèrement pour se soutenir tandis qu’il tentait de se relever.
Il était difficile pour Xiao YuAn de supporter une telle réaction. Il tendit donc la main, attrapa le bras de Yan HeQing qui se dégageait et demanda à voix basse : « Gongzi, m’as-tu embrassée parce que tu m’aimes ? »
La voix de Xiao YuAn était très douce. Lorsqu’il cessa de parler, la cabane devint extrêmement silencieuse. Le seul bruit que l’on entendît fut le crépitement du bois sec flambant.
La lumière du feu sautait sur leurs visages ; ils restèrent immobiles, dans un silence oppressant.
Yan HeQing se souvint que, lorsqu’il était sur le point de mourir, il rêvait toujours du défunt empereur du Royaume du Nord le frappant dans la boue puante.
Il ne luttait pas, ni ne jurait, se laissant simplement couler dans cette fange.
Quand soudain, quelqu’un attrapa son bras, le tirant doucement vers un endroit propre et lumineux.
Lorsque Yan HeQing leva la tête, il vit Xiao YuAn à ses côtés, lui adressant un sourire.
Ce sourire était la calamité de Yan HeQing. C’était son propre karma, son péché, son enfermement, mais aussi son amour profond et éternel.
C’était également son absence de remords et son intrépidité.
Yan HeQing serra de nouveau Xiao YuAn dans ses bras et, lorsque leurs poitrines se heurtèrent, il entendit son cœur battre comme un tambour. Xiao YuAn sentit le souffle chaud de Yan HeQing contre son oreille, ce qui lui déclencha des démangeaisons, et il voulut inconsciemment se cacher. Mais à cet instant précis, il l’entendit lui chuchoter à l’oreille : « Je t’aime. »
Xiao YuAn eut l’impression que son cœur se serrait brusquement, que chaque goutte de sang circulant dans son corps brûlait. Les parties froides de son corps devinrent glacées, et les parties chaudes devinrent brûlantes. Rien ne semblait plus normal en lui.
Même s’il savait que les mots de Yan HeQing ne s’adressaient pas à lui mais à la « Lin Shenling » qu’il prétendait être, la déclaration soudaine et décisive des véritables sentiments de Yan HeQing le troubla profondément.
Il voulut prononcer ce que Lin Shenling disait ensuite dans l’intrigue originale, mais lorsqu’il ouvrit la bouche, il constata que sa voix tremblait. Il mit un certain temps à se calmer, puis déclara : « Gongzi, tu dis cela parce que tu ne peux pas me voir maintenant. Mais quand tes yeux guériront, quand tu pourras me voir, si j’ai l’air hideuse, si tu n’aimes pas mon apparence, si…
« Si tu découvres que je suis la personne que tu détestes… si ce moment vient, m’aimeras-tu encore ? »
Xiao YuAn n’osa pas regarder Yan HeQing, il ne vit donc pas les sentiments profonds de ce dernier, son engouement et sa patience brûlant dans ses yeux passionnés ; il n’entendit que Yan HeQing répondre : « Mes sentiments ne changeront pas. »
Et de nouveau, tous les mots de Xiao YuAn furent étouffés par la bouche de Yan HeQing.
Contrairement au baiser précédent, celui-ci fut d’une extrême douceur. Comme le clair de lune se reflétant à la surface d’un lac, fragile, ondulant au moindre souffle.
Après ce baiser, Yan HeQing serra fermement le poignet de Xiao YuAn, comme s’il craignait qu’il ne disparût s’il ne le retenait pas. Sa voix tremblait encore lorsqu’il demanda, avec la peur d’être rejeté : « Que suis-je… Que suis-je pour toi ? »
Dans un moment rare comme celui-ci, Xiao YuAn demeura détendu, décidé à continuer de réciter les répliques du livre original. Si l’auteur avait pu voir ses efforts, peut-être lui aurait-il offert un émouvant encouragement.
Dans le livre, Lin Shenling était une femme extrêmement introvertie. À cause du milieu misérable dans lequel elle avait grandi, elle ne savait pas exprimer ses sentiments. Alors, comment devait-elle répondre à la question de Yan HeQing ?
Sous cette pression, Lin Shenling avait fini par prononcer un mot magique.
Et à présent, ce mot roulait d’avant en arrière sur les lèvres de Xiao YuAn… mais il fut incapable de le prononcer.
Merde ! C’est comme si je creusais ma propre tombe !!!
Xiao YuAn se débattit et il eut l'impression que son cœur tremblait, mais lorsqu’il pensa qu’il n’était pas facile pour lui d’atteindre ce point de l’intrigue originale, et aussi qu’il avait déjà étreint et embrassé Yan HeQing, il sentit que tous ses sacrifices et ses efforts seraient perdus s’il ne prononçait pas cette phrase. Il ne pouvait pas laisser faire ça !!
Alors Xiao YuAn prit une profonde inspiration et, lorsqu’il fut prêt, il cria : « M-… Mari. »
Yan HeQing : « ….. »
Xiao YuAn : « ….. »
Xiao YuAn jeta un coup d’œil au feu, se demandant si les flammes pouvaient le brûler à mort. Ce serait encore mieux s’il ne restait aucun résidu.
« Pfft- »
Soudain, un rire doux brisa le silence dans la cabane. Xiao YuAn tourna la tête et vit Yan HeQing étirer doucement ses lèvres en un sourire. Ses yeux brillaient de l’éclat du feu qui les éclairait, le faisant paraître extrêmement noble et beau.
Xiao YuAn n’avait jamais vu le sourire de Yan HeQing auparavant, et en cet instant, il ne put s’empêcher de le contempler avec étonnement.
Yan HeQing répondit alors doucement : « Oui. »
À la fin, il sembla que ce qu’il avait dit n’était pas suffisant, alors il retroussa les lèvres et chuchota : « Femme. »
Xiao YuAn : « ….. Ah ….. Oui-oui ? »
« Veux-tu chanter une chanson d’amour ? Regarder les plus beaux feux d’artifice…..? »
Yan HeQing fut d’abord stupéfait, mais il rit doucement à nouveau.
Xiao YuAn : « …… »
Merde, je-je-je rougis !!!
Je veux putain de brûler vif !!!
Je veux qu’un foutu coup de foudre me tue tout de suite !!
L’instant d’après, un éclair blanc aveuglant tomba soudain à l’extérieur de la cabane, suivi d’un tonnerre assourdissant.
Xiao YuAn : « …… »
Je disais juste des bêtises !!!! Je ne veux pas que la foudre me coupe en deux, ne me coupe pas en deux !!
Traducteur: Darkia1030
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