HSAV - Chapitre 114 - Il y aura toujours un événement bouleversant occasionnel.

 

Après qu’ils se furent séparés, Xiao YuAn se dirigea lentement vers la cabane en bois et, en chemin, cueillit des fruits sauvages. À sa grande surprise, des nuages commencèrent soudainement à s’amonceler et il se mit à pleuvoir. Cependant, les branches et les feuilles formaient une épaisse protection, si bien que la pluie ne paraissait pas si lourde, et Xiao YuAn ne prit pas la peine de courir. Il se contenta de cueillir avec désinvolture une large feuille de bananier, la plaça sur sa tête et continua son chemin vers la cabane en bois.

Lorsqu’il fut près de la cabane, Xiao YuAn s’arrêta net.

Parce qu’il aperçut Yan HeQing debout à l’extérieur.

Le rideau de pluie tombait dru. Il le voyait clairement : la brise faisait claquer les manches de Yan HeQing, qui se tenait dehors sans aucun abri. Xiao YuAn ignorait depuis combien de temps il attendait là, mais ses vêtements blancs étaient entièrement trempés ; l’eau ruisselait de sa chevelure sur le côté de son visage, tombant ensuite dans une flaque qui s’élargissait à ses pieds.

Xiao YuAn remarqua qu’il gardait une main derrière le dos, ses yeux fixés dans la direction par laquelle il était parti plus tôt, comme s’il regardait… et en même temps, ne regardait pas. La pluie obscurcissait la vision de Xiao YuAn et brouillait la silhouette de Yan HeQing, la rendant presque irréelle.

Xiao YuAn fut d’abord surpris, puis il avala un petit fruit rouge et courut rapidement vers lui : « Pourquoi es-tu… Pourquoi Gongzi se tient-il ici ? Il pleut, vite, rentre dans la cabane. »

La voix de Yan HeQing était rauque, et il fallut un moment avant qu’il ne parvînt à murmurer faiblement : « Je pensais… je pensais que tu étais reparti. »

Xiao YuAn l’entraîna aussitôt à l’intérieur, le cœur empli de perplexité : « Encore ? Tu veux dire parce que je suis monté dans la montagne pour ramasser des herbes médicinales ? Mais ne reviens-je pas toujours ? Pourquoi es-tu resté dehors sous la pluie ? Tu es encore blessé, si tes plaies se mouillent, elles vont s’aggraver. »

Yan HeQing ne répondit pas tout de suite. Ce ne fut qu’après que Xiao YuAn eut allumé un feu au milieu de la pièce qu’il reprit d’une voix basse : « Tout à l’heure… je t’ai entendu partir avec quelqu’un d’autre. »

« Hein ? » Xiao YuAn, occupé à retirer ses vêtements trempés, ne réagit pas sur le moment. Mais quelques minutes plus tard, la réalisation le frappa brusquement, et il pleura intérieurement.

Yan HeQing a-t-il entendu la voix de Zhang Baizhu ?

Puisque, du point de vue de Yan HeQing, il était Lin Shenling, et qu’il voulait vraiment développer leurs scènes émotionnelles, il valait mieux s’expliquer clairement.

Ainsi, Xiao YuAn raconta : « Gongzi, s’il te plaît, ne te méprends pas. C’est juste mon Shixiong. Il monte habituellement dans la montagne pour cueillir des herbes médicinales comme moi, et nous nous sommes rencontrés par hasard. Maintenant, Gongzi, change vite tes vêtements, ne garde pas ceux qui sont mouillés. »

Yan HeQing ferma les yeux et laissa échapper un doux « hmm », mais il avait toujours l’air contrarié. Il se laissa ensuite aider par Xiao YuAn à retirer sa tunique, sans ajouter un mot.

À cette vision, le cœur de Xiao YuAn battit la chamade.

En regardant Yan HeQing à cet instant, il pensa : Yan HeQing est déjà tombé amoureux de la Lin Shenling que je prétends être, et il l’a probablement déjà placée dans son harem ! Mais Yan-ge, d’où vient ton charme démoniaque ? Même si tu n’es pas un président tyrannique, n’es-tu pas censé être un patron dominateur ? Où est ta jalousie ? N’es-tu pas censé la presser contre un mur et lui imposer un baiser puissant et dominateur ? Et après le baiser, tu devrais dire des mots durs et possessifs, tels que : “Si tu t’approches encore de cet homme, je lui briserai la jambe !”

Ne sois pas si abattu ! C’est toi qui attendais sous la pluie ! Tu es le Patron Dominateur, Yan-ge, pas un deuxième rôle mélancolique et amer ! Je ne peux pas supporter de te voir agir ainsi !

Dehors, la pluie redoublait. Dans la cabane, les deux hommes gardèrent le silence, chacun absorbé par ses propres pensées, chacun s’inquiétant pour l’autre. Après avoir pris la tunique de Yan HeQing, Xiao YuAn la déposa près du feu pour la faire sécher. Quand il constata que ses sous-vêtements étaient également trempés, il détourna la tête, songeant à se pencher vers lui pour lui apporter un peu de chaleur.

Cependant, Yan HeQing se déplaça dans la même direction, si bien que lorsque Xiao YuAn se retourna, il entra directement en collision avec lui.

Le bois sec crépita faiblement dans les flammes ardentes, avant que la cabane ne retombe dans un silence glacial.

Resté dans la posture de celui qui venait de se jeter dans ses bras, Xiao YuAn cligna des yeux en réalisant que ses lèvres avaient effleuré la joue glaciale de Yan HeQing, encore humide de pluie qui n’avait pas entièrement séché.

Dans les yeux lentement écarquillés de Yan HeQing, la lueur du feu dansa. Il eut alors l’impression que le monde s’était figé dans un silence absolu — mais seulement pour un instant.

Xiao YuAn voulut aussitôt se reculer et présenter des excuses, mais à la seconde suivante, son poignet fut saisi par Yan HeQing, qui le plaqua contre le sol. Leurs vêtements, à demi secs, se froissèrent l’un contre l’autre tandis que la chaleur du corps de Yan HeQing se diffusait peu à peu dans celui de Xiao YuAn. Cependant, avant même qu’il n’ait le temps de réagir, Yan HeQing écrasa ses lèvres contre les siennes dans un baiser fougueux.

 

Traducteur: Darkia1030