HSAV - Chapitre 109 - Il lui est impossible de partir.
Xiao YuAn fut légèrement surpris : « Mais tu… Gongzi, tes yeux n’ont pas encore récupéré. »
Yan HeQing répondit avec indifférence : « Tout va bien. Je te demanderai seulement de m’indiquer la direction de l’armée du royaume du Sud de Yan, une fois que nous serons descendus de la montagne. »
Xiao YuAn ne sut que répondre et resta stupéfait longtemps. En se penchant pour ramasser le noyau de fruit au sol, il pensa : Alors, l’intrigue de la troisième femme principale a été sautée ainsi ?
Était-ce de son fait que cela avait été omis ? Alors qu’il s’efforçait de recréer l’intrigue originale en se faisant passer pour Lin Shenling… ? Au final, c’était une bonne chose, car dans l’histoire, Yan HeQing, à moitié aveugle, partageait une scène de lit avec Lin Shenling. Comment Xiao YuAn aurait-il pu assumer ce rôle dans une telle situation ?!
« Ah, oui, alors demain matin, j’accompagnerai Gongzi en bas de la montagne », admit Xiao YuAn avec une certaine hésitation.
Yan HeQing le remercia de nouveau, baissant ensuite les yeux, sans vouloir parler davantage.
Xiao YuAn, en quittant la cabane pour chercher les herbes destinées à la dernière décoction qu’il préparerait pour Yan HeQing, déplora que cette rencontre ne fût qu’une illusion éphémère.
Au crépuscule, une brume blanche s’éleva du pot de médecine et le parfum amer et astringent du breuvage se répandit partout. Lorsque Xiao YuAn vit que le remède était presque prêt, il sortit un petit fruit rouge de ses vêtements et l’avala. Il versa ensuite la décoction dans un bol de porcelaine et posa un chiffon dessus pour la garder chaude.
Lorsque Yan HeQing entendit quelqu’un entrer dans la cabane, il tourna la tête, mais constata que son monde demeurait gris et voilé. Bien que plusieurs jours se fussent écoulés, il ne s’habituait toujours pas à ce semi-aveuglement. Après avoir cligné des yeux de façon inconfortable, il entendit la femme dire : « Gongzi, le médicament est prêt. »
Yan HeQing fit un « hmm » et tendit la main vers la brume jusqu’à sentir que le bol avait été placé entre ses doigts. Il baissa la tête et s’efforça de le fixer, comme s’il était en transe. Après quelques secondes à ne voir qu’un voile gris, le bol commença à se dessiner devant lui et le brouillard sembla légèrement se dissiper.
Xiao YuAn s’écarta et attendit que Yan HeQing eût fini de boire pour récupérer le bol. Il se couvrit la bouche et bâilla, étirant son dos et frottant son cou d’ennui. Soudain, le bruit d’un bol se brisant au sol le fit sursauter et lever les yeux.
Pendant un instant, Xiao YuAn eut l’impression que leurs regards se croisaient vraiment.
Sous le choc de cette sensation, il recula brusquement.
Mais l’instant suivant, les yeux de Yan HeQing s’éteignirent de nouveau. Quand le bol tomba, la décoction éclaboussa ses vêtements. Il tendit alors la main à tâtons, comme s’il cherchait à ramasser les débris qu’il ne voyait pas.
Xiao YuAn reprit contenance et conclut que ce qu’il pensait avoir vu n’était qu’une illusion. Après tout, si les yeux de Yan HeQing s’étaient vraiment rétablis, la première chose qu’il aurait faite en voyant Xiao YuAn aurait été de le tuer sur-le-champ. Xiao YuAn s’approcha et repoussa sa main : « Gongzi, laisse-moi m’en occuper. Tu pourrais te couper. »
« Oui… » La voix de Yan HeQing tremblait légèrement, comme s’il refoulait sa panique, n’osant en dire plus.
Xiao YuAn ne remarqua pas le changement d’attitude de Yan HeQing. Il se contenta de ramasser les morceaux de porcelaine avec un chiffon, les enveloppa et les emporta à l’extérieur. Puis il prit les vêtements qui séchaient dehors et les rapporta dans la cabane, les tendant à Yan HeQing : « Gongzi, voici l’armure et les habits que tu portais lorsque tu t’es évanoui. Tu peux retirer ceux-ci : ils sont tachés de médicaments et tu n’en auras plus besoin. Après tout, demain je t’accompagnerai en bas de la montagne. »
Yan HeQing saisit les vêtements et les serra fortement. Son expression se troubla, et un instant durant, ses sourcils se froncèrent sous le poids du regret.
Xiao YuAn, se souvenant que Yan HeQing ne l’avait pas laissé l’aider à se changer la dernière fois, se retourna pour sortir de la cabane. Mais soudain, il l’entendit crier derrière lui : « Attends une minute ! »
Xiao YuAn se retourna, complètement confus. Yan HeQing adoucit sa voix, contrôlant ses yeux pour ne pas le regarder directement, puis il bégaya : « J’y ai réfléchi un moment. Cette montagne et ses forêts sont si accidentées, et je suis toujours blessé. Si nous rencontrions des loups, des tigres ou des léopards, je ne serais pas capable de les combattre et de nous protéger. J’ai peur que nous tombions sur quelque chose d’inattendu, alors… pourquoi n’attendrions-nous pas que je sois complètement guéri ? Ensuite, nous ferons des plans appropriés. Qu’en penses-tu ? »
Hein ?? Comment se fait-il que tu comprennes ça tout à coup ?
Xiao YuAn avait à l’origine pensé la même chose, mais puisque Yan HeQing avait lui-même réalisé le problème de se précipiter alors que son corps n’était pas encore rétabli, il accepta simplement : « D’accord. »
Yan HeQing poussa un long soupir de soulagement et son froncement de sourcils s’atténua légèrement.
« Gongzi, tu peux encore te changer, je reviendrai plus tard », dit Xiao YuAn en sortant de la cabane en bois.
« Je… » Avant que Yan HeQing ne puisse dire quoi que ce soit de plus, il réalisa que Xiao YuAn était déjà parti.
Xiao YuAn, qui se tenait à l’extérieur de la cabane, les bras croisés, bâillait en comptant les étoiles. Après avoir attendu environ un bâton d’encens (NT : le temps qu’un bâton d’encens brûle, soit 30 minutes environ), il pensa que, peu importe à quel point il était difficile de changer de vêtements tout en étant à moitié aveugle, Yan HeQing devait être prêt à présent. Dans cet état d’esprit, il poussa la porte et entra.
À travers les fenêtres en bois brisées, le clair de lune caressait doucement les recoins de la cabane. Les planches de bois et les souches rassemblées peinaient à constituer ce que l’on pouvait appeler un lit. Assis là, Yan HeQing baissait la tête, serrant amèrement ses vêtements et sa ceinture à moitié ouverts. Les étoffes entrouvertes révélaient son corps parfait, semblant taillé dans le plus pur des jades, mais couvert, de manière choquante, de multiples cicatrices.
Lorsqu’il entendit le bruit de la porte qui s’ouvrait, Yan HeQing tourna la tête, fixant Xiao YuAn avec ses yeux toujours aussi aveugles, et, d’un ton prudent, il demanda : « Pourrais-tu… pourrais-tu m’aider ? »
Hein ?
Xiao YuAn sentit que quelque chose n’allait pas. Après avoir réfléchi quelques secondes, il demanda : « Dois-je aider Gongzi à appliquer le médicament ? »
Yan HeQing hocha la tête : « Oui, merci. »
Xiao YuAn en fut extrêmement choqué.
Pourquoi-pourquoi-pourquoi-pourquoi suis-tu soudainement le scénario maintenant ?
Il y a quelques instants à peine, je pensais que c’était une bonne chose de ne pas avoir à suivre la route de la Troisième Femme ! Pourquoi est-ce que Yan HeQing me gifle tout à coup ?!
Traducteur: Darkia1030
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