ETILH - Chapitre 57
« Ye Zhou, s’il y a quelque chose à dire, dis-le ! » Zhou Wendao cacha le plumeau derrière lui, tandis que Liu Yutian lâchait Ye Zhou et poussait vivement le cyclo-pousse.
« Qu’est-ce que vous faites ? Hé, hé, où poussez-vous ça ! » Ye Zhou voulut stopper Liu Yutian, mais fut bloqué par Zhou Wendao.
Les deux s’emmêlèrent. Zhan Xing passait par là, une sucette en bouche, et demanda avec curiosité : « Que faites-vous ? »
« Ye Zhou veut casser la voiture ! » Zhou Wendao brandit les « preuves ». « Regarde ! »
En entendant cela, le visage de Zhan Xing changea. Il attrapa le plumeau et le brisa sur ses genoux. L’objet se fendit net en deux. Il jeta aussitôt le « cadavre » du plumeau dans la poubelle, puis dit avec sérieux : « Ye Zhou, calme-toi. Les gens prennent toujours de mauvaises décisions quand ils sont impulsifs ! »
« Mon… » Ye Zhou fixa le plumeau qu’il venait d’acheter, inutilisé, désormais enterré dans la poubelle. Son chagrin fut extrême. Il inspira profondément et déclara : « Je vais vraiment bien avec Shang Jin. J’allais juste laver la voiture. Ne voyez-vous pas le seau à côté de moi ? »
« Qui utilise un plumeau pour laver une voiture ? » dit Zhou Wendao avec une expression de « je comprends tout ». « Eh bien, c’est presque les vacances d’été. À ce moment-là, vous serez séparés quelque temps. Une fois calmé, tu pourras discuter correctement, l’esprit clair. »
Zhan Xing renchérit : « Si cela ne suffit vraiment pas, je peux encore changer de dortoir avec toi. »
Quoi ? Changer de dortoir ??? Mais ils allaient très bien, pas besoin de cela maintenant !
Ye Zhou dit faiblement : « Pas besoin, pas besoin. Pourquoi ne me croyez-vous jamais ? Ma crédibilité est-elle si faible ? Je me suis vraiment réconcilié avec Shang Jin. »
Liu Yutian poussa la voiture dans un espace entre deux autres, s’assurant ainsi que Ye Zhou ne pouvait pas facilement heurter le cyclo-pousse. En revenant, il entendit cette phrase et dit, sans conviction : « Alors pourquoi Shang Jin ne revient-il pas ? »
« Parce que… » Ye Zhou hésita. La famille de Shang Jin était particulière, recomposée après tout. Ye Zhou ne voulait pas divulguer cette situation et ne trouva pas non plus d’excuse valable. « Parce que… »
Liu Yutian le regarda avec une expression claire de « tu vois, je savais que tu mentais », puis déclara : «Très bien, ne sois pas en colère. Je t’inviterai à manger une glace pour te calmer. »
Zhan Xing ajouta : « Oui, ne t’occupe pas de la voiture. Je vais t’aider à l’essuyer. »
Ye Zhou soupira, tandis que Liu Yutian, le tenant toujours par l’épaule, le poussait vers la cantine.
Quand ils revinrent, il vit Zhan Xing et Zhou Wendao, travaillant ensemble pour l’aider à nettoyer la voiture.
Le mieux était d’oublier. Au fond, tant que la voiture était propre, le processus importait peu.
Ye Zhou croqua avec énergie dans sa glace pour se consoler.
À midi, allongé sur son lit, il envoya un message à Shang Jin.
Ye Zhou : J’allais laver la voiture aujourd’hui. Ils croyaient que j’étais encore fâché contre toi et que je voulais la casser, alors ils ont détruit mon plumeau tout neuf.
Shang Jin : Un plumeau ne peut pas casser une voiture.
Ye Zhou : N’est-ce pas ? Avec un peu d’intelligence, on peut trouver un moyen !
Shang Jin : Alors tu devrais leur pardonner.
Ye Zhou grimaça. Les mots de Shang Jin étaient trop cruels. N’était-ce pas dire que ses amis n’avaient pas de QI ?
Ye Zhou : Comment va la petite princesse de ta famille ?
Shang Jin envoya rapidement une photo.
On y voyait Shang Youyou, les cheveux en bataille, assise mélancolique au coin du canapé. En zoomant, Ye Zhou distingua des larmes perlant encore au coin de ses yeux, lui donnant un air terriblement pitoyable.
Ye Zhou : Tu ne l’as pas cajolée ??
Shang Jin : « Si, je l’ai cajolée, mais c’est inutile. Elle n’aime vraiment pas son nouveau frère et ne veux même pas le voir. »
Ye Zhou : « Je pense que Youyou n’est pas du genre à refuser un étranger, et puis ton petit frère n’est pas un étranger. Quand elle est arrivée à l’école, elle n’avait pas du tout peur. »
Shang Jin : « Je lui parlerai plus tard. »
Shang Jin posa son téléphone. Ce jour-là, Shang Youyou avait appris que Qin Fei ramenait son frère à la maison et elle refusa même d’aller à la maternelle. Lorsque le bébé fut enfin de retour, après le dernier examen, Qin Fei le tenait dans ses bras, tandis que Shang Youyou se recroquevillait dans un coin du canapé, à bonne distance d’eux. Dès qu’elle aperçut Shang Jin rentrer, ce fut comme si elle retrouvait enfin un proche : elle se jeta dans ses bras.
Shang Youyou ignorait Qin Fei, mais du moment qu’elle restait attachée à un membre de la famille, il n’y avait pas lieu de trop s’inquiéter. Malheureusement, cette atmosphère harmonieuse ne dura que jusqu’au moment où Shang Jin eut fini son repas et s’approcha du berceau pour voir le bébé.
Le petit frère de Shang Jin s’appelait Shang Wenyue, mais comme il était encore très jeune, tout le monde l’appelait Xiao Ji. (NT : petit poulet)
Ses traits n’étaient pas encore bien formés et Shang Jin ne pouvait deviner à qui il ressemblait par ses sourcils ou ses yeux. Toutefois, ceux-ci étaient déjà grands, avec des pupilles noires, limpides et brillantes. La rondeur de son visage fit que Shang Jin ne put s’empêcher de presser sa joue du doigt.
Shang Youyou vit ce geste. Elle eut alors l’impression que son seul allié se laissait séduire par son nouveau frère, et son monde s’effondra. Elle retint ses larmes, renifla et se cacha encore plus profondément dans le coin du canapé.
Peu importèrent ensuite les cajoleries de Shang Jin : elles restèrent sans effet.
À l’origine, il voulait emmener Shang Youyou au parc d’attractions le lendemain. Mais quand il se réveilla le matin, elle s’était déjà habillée et la tante Zhang lui peignait les cheveux. Se tenant docile dans l’embrasure de la porte, elle déclara qu’elle voulait aller à l’école.
Shang Jin lança la petite en l’air et dit : « Grand frère va t’emmener au parc d’attractions aujourd’hui, d’accord ? »
Shang Youyou secoua la tête et se débattit. « Je veux aller à la maternelle. Mes amis me manquent. »
Shang Jin n’eut d’autre choix que de la déposer d’abord à l’école. Après cela, il se rendit à l’université et envoya un message à Ye Zhou.
Quant à Ye Zhou, il cueillit tôt le matin toutes les fraises mûres dans ses deux pots, les lava et les plaça dans une boîte à déjeuner. Ensuite, il sortit deux planches d’autocollants de son tiroir. La veille, il avait acheté des autocollants de princesses et de fraises dans une ruelle près de l’école. Il en colla un de princesse sur la boîte, puis disposa quelques fraises autour d’elle. Il espérait que, lorsque Shang Youyou les verrait, elle se réjouirait un peu.
Au final, il ne trouva qu’un siège enfant vide sur la banquette arrière de la voiture de Shang Jin, sans trace de Shang Youyou. « Et Youyou ? N’avais-tu pas dit hier que tu l’emmènerais avec toi ? »
Shang Jin répondit, impuissant : « Hier, j’ai touché Xiao Ji et elle n’a pas été contente. »
« Hé hé… » Ye Zhou sortit son téléphone et captura rapidement l’instant. « Je ne m’attendais pas à te voir dans un tel état. Il semble que tu ne sois pas omnipotent, toi non plus. »
« J’ai déjà dit que je ne suis pas Dieu. Un humain ne peut pas être omnipotent. »
Ye Zhou déclara fièrement : « Tu ne l’as pas amenée aujourd’hui. Sinon, je te garantis que je l’aurais amadouée en quelques minutes. »
« Vraiment ? » Shang Jin lui jeta un regard en coin et dit : « Pas de problème. Ce soir, tu auras ta chance. »
Ye Zhou ne comprit pas.
« Je l’emmène dîner ce soir. » Shang Jin tapota le volant. « Tu pourras l’amadouer ‘correctement’. »
Ye Zhou toussa et répliqua : « Qui a peur de qui. »
Ce jour-là, c’était un mercredi, et il y avait un peu moins de monde dans le parc d’attractions que lors de son inauguration, mais pas de beaucoup.
Après tout, il y était déjà venu s’amuser quelques jours plus tôt, aussi connaissait-il désormais bien les lieux. Il prit un guide du parc et réfléchit à quelle attraction ils devraient commencer.
En passant devant la maison hantée, Ye Zhou s’arrêta. Il jeta un coup d’œil à Shang Jin et sentit son cœur se serrer. « Pourquoi n’irions-nous pas à la maison hantée ? »
Ayant vécu si longtemps avec Shang Jin, Ye Zhou ne savait toujours pas vraiment quelle était son attitude face au surnaturel. Bien sûr, ce serait encore mieux si Shang Jin craignait les fantômes autant que Tang Dongdong : Ye Zhou pourrait alors jouer les héros et en rire de bon cœur. Il observa attentivement l’expression de Shang Jin, guettant la moindre variation.
Shang Jin ne leva même pas la tête et refusa d’emblée.
Ye Zhou s’en réjouit intérieurement et s’efforça de le persuader. « Allons-y. Ce n’est pas grave, si tu as peur, tu pourras t’appuyer sur moi ! »
En voyant l’air secrètement ravi de Ye Zhou, Shang Jin déclara : « Non. Je pense seulement qu’il n’est pas approprié de commencer par la maison hantée. »
« Quoi ? En venant ici, on ne pourrait pas s’amuser comme on veut ? Il faut suivre un ordre précis ? »
« Après avoir visité les autres attractions, il fera chaud. À ce moment-là, nous pourrons aller à la maison hantée. Ce sera le moment le plus approprié pour profiter de sa climatisation. »
Ye Zhou ouvrit la bouche, mais ce que Shang Jin venait de dire paraissait si logique qu’il ne trouva rien à répliquer.
« Allez, faisons d’abord les montagnes russes. » Shang Jin referma le guide et poussa Ye Zhou vers la file d’attente.
« Le jour de l’ouverture, Tang Dongdong, Su Yin et moi sommes venus ici une fois. » Ye Zhou avait soudain eu envie de raconter cela à Shang Jin ; son cœur était si léger qu’il ne se sentit aucunement coupable de le dire.
Shang Jin demanda négligemment : « Quoi, tu l’as vu, il ne correspondait pas à ton imagination et tu as été déçu ? »
« Ce n’est pas ça. Il était exactement comme je l’imaginais. » Ce jour-là, Ye Zhou s’était amusé de tout son cœur, mais à chaque attraction, il avait pensé que ce serait encore mieux si Shang Jin avait été là avec lui. Il n’avait pas songé à cela depuis une semaine et venait seulement de s’en rendre compte. En vérité, ce n’était pas si lointain, et pourtant Ye Zhou avait l’impression que c’était en réalité il y avait très, très longtemps. « Mais je n’ai vraiment aucun sentiment pour lui, donc c’était presque comme traîner avec Zhou Wendao et les autres. »
En entendant à plusieurs reprises le nom de Tang Dongdong, Shang Jin devint curieux. « As-tu une photo de lui ? Laisse-moi voir. »
« Oui. » Ye Zhou répondit, puis observa attentivement Shang Jin. Il ajouta : « Celle-ci est une photo d’avant que j’ai oublié de supprimer. »
« Je ne suis pas une personne si mesquine. » Shang Jin se rapprocha, posa son menton sur l’épaule de Ye Zhou et regarda le téléphone avec lui.
La plupart des photos de Ye Zhou représentaient des paysages ; il y avait peu de portraits. Il lui fallut un moment pour retrouver la photo de Tang Dongdong.
« Ici. »
Shang Jin prit le téléphone, observa à gauche et à droite, mais n’y vit rien de particulier. Il finit par demander : « Je vais être présomptueux et te poser une question : qu’est-ce que tu aimais chez lui ?»
Comment Shang Jin pouvait-il parler si sérieusement de la personne que Ye Zhou avait aimée auparavant ? Mais quand il le regarda, il vit que Shang Jin posait une question simple, sans jalousie.
Ye Zhou ne savait pas non plus clairement ce qui l’attirait chez Tang Dongdong. Il répondit sincèrement, selon son premier ressenti : « Je pense que j’ai dû être attiré par les beaux visages. »
En le disant, il eut honte. Ye Zhou avait toujours pensé que ceux qui ne s’attachaient qu’à l’apparence étaient superficiels. Il ne s’attendait pas à se retrouver dans cette « armée » lui aussi. Pourtant, avec Shang Jin, il savait au fond de lui que c’était la personne de Shang Jin qui l’attirait, et non son apparence.
Shang Jin dit, incrédule : « Attiré par les beaux visages ? »
Ye Zhou répondit avec embarras : « Oui… peux-tu arrêter de le souligner ? »
« Non, je pense simplement que tu te fais une fausse idée d’un fan de beaux visages. » Shang Jin plaça la photo de Tang Dongdong à côté de sa joue, désigna d’un doigt la photo puis son propre visage, et ajouta : « Je ne veux pas insulter Tang Dongdong, mais tu dis que tu es un fan de beaux visages : ça ne colle pas, non ? »
Ye Zhou regarda Shang Jin, puis reporta les yeux sur la photo de Tang Dongdong. Un instant, il ne sut que répondre.
Traducteur: Darkia1030
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