Neighbors- Chapitre 12 - Le chat est à moi, et la personne aussi est à moi.

 

27.

Cela faisait deux jours.

Zhuang Nan était accroupi devant la porte de Lin Wen, glissant nonchalamment une carte postale sous la porte. Les cartes postales n’étaient plus limitées à deux par jour, mais à N par jour. Ne pouvant entrer, Zhuang Nan écrivait tout ce qu’il voulait dire et le glissait chez Lin Wen.

Lin Wen, introverti et sensible, avait une peau aussi fine qu’une feuille de papier.

Un simple toucher, et il se sentait déjà blessé.

C’est pourquoi, depuis leur conversation, Zhuang Nan n’avait plus revu Lin Wen.

Le petit écureuil, honteux et furieux, s’était réfugié dans son terrier, bloquant l’entrée avec des noix géantes pour empêcher le grand oiseau de venir le voir.

Zhuang Nan regrettait d’avoir été trop direct. Sans se soucier de son image, il s’assit mélancoliquement sur le tapis devant la porte de Lin Wen, sortit une carte postale de son sac et commença à écrire, les sourcils froncés.

Le chat est à moi, et la personne aussi. Pourquoi je ne peux pas te voir ?

Si tu ne veux pas me voir, laisse-moi au moins voir le chat.

Laisse-moi entrer, je promets de ne regarder que le chat, pas toi.

Il glissa une carte après l’autre, sans aucune réponse.

Zhuang Nan se frotta le nez, regarda l’heure et décida qu’il était temps de rentrer dormir.

Alors qu’il s’apprêtait à se lever, la porte fermée de l’appartement A2401 trembla légèrement et s’ouvrit.

La lumière automatique s’éteignit, et la lumière intérieure se déversa dans le couloir. Zhuang Nan, assis sans aucune dignité devant la porte, leva les yeux vers le jeune homme debout dans l’encadrement, son visage dans l’ombre.

Lin Wen, surpris de voir Zhuang Nan assis par terre, hésita un instant avant de tendre la main.

Remarquant que les cartes postales glissées sous la porte avaient été ramassées, Zhuang Nan sourit, prit la main de Lin Wen, mais au lieu de se lever, il tira brusquement.

La force d’un otaku fragile ne pouvait rivaliser avec la sienne. Le petit écureuil, abasourdi, se retrouva dans les bras du grand méchant loup.

« Tu n’es plus en colère ? »

Les oreilles de Lin Wen rougirent. Il serra les lèvres, essayant de se relever, mais ses mains et ses pieds étaient fermement maintenus, l’empêchant de bouger.

Zhuang Nan le serra contre lui, sans lâcher prise, et continua avec un sourire : « Tu n’as plus honte ?»

Lin Wen, embarrassé au point que ses oreilles semblaient sur le point de saigner, protesta : « M. Zhuang ! »

Zhuang Nan s’empressa de l’apaiser, caressant son dos, puis se rapprocha de Lin Wen, posant son front contre le sien : « Lin Lin. »

C’était la première fois que Lin Wen était appelé ainsi. Il resta silencieux un instant avant de répondre doucement : « Oui. »

Le sourire de Zhuang Nan s’élargit : « Ce que tu as dit ce jour-là, est-ce que ça compte toujours ? »

Lin Wen se mordit les lèvres, sa voix tremblante, mort de honte : « Pourrais-tu… pourrais-tu ne plus jamais mentionner cette histoire… »

Mais Zhuang Nan ne le taquina plus. Son expression devint sérieuse : « M. Lin, prends soin de moi.»

Lin Wen resta silencieux.

Zhuang Nan se rapprocha encore : « Je suis juste un homme avec un chat. Je suis facile à entretenir. Tu t’occupes déjà du chat, pourquoi ne pas essayer avec moi ? Tu m’as déjà recueilli deux fois, on se connaît bien, non ? »

La respiration de Lin Wen était irrégulière, ses cils tremblaient. Lorsqu’il parla, leurs lèvres n’étaient plus qu’à un pouce l’une de l’autre, si proches et pourtant si loin.

« Je… M. Zhuang, toi aussi, tu… »

Zhuang Nan le regarda fixement, la lumière douce de la pièce éclairant la moitié du visage de Lin Wen, le faisant ressembler à un ange dans la nuit.

Il attendit patiemment que Lin Wen trouve le courage de répondre.

Mais au moment crucial, un « Miaou » retentit à la porte. Song Song, après avoir attendu longtemps sans voir son humain revenir, sortit et vit les deux hommes assis par terre, en train de se chamailler. Furieux, il recula de quelques pas, prit son élan et, avec la force de son corps désormais imposant, donna un coup de patte sur l’arrière de la tête de Lin Wen.

La distance entre les deux hommes était déjà minuscule. Sous le coup de patte du chat, Lin Wen fut propulsé en avant et ses lèvres rencontrèrent celles de Zhuang Nan.

Les deux hommes restèrent stupéfaits.

Song Song, avec une démarche majestueuse, jeta un regard hautain à Zhuang Nan.

Son regard semblait dire : ‘Petit nul, tu n’y arrives pas ? Il a fallu que le grand chat intervienne.’

« … »

Zhuang Nan resta silencieux un instant, puis, profitant que Lin Wen était encore sous le choc, lui tint l’arrière de la tête et l’embrassa fermement. Il se leva ensuite, prit Lin Wen dans ses bras, lança le chat à l’intérieur de l’appartement d’un geste vif, referma la porte et plaqua Lin Wen contre le panneau froid de la porte. Il lui saisit le menton et l’embrassa avec passion.

 

28.

Le petit escargot, encore sous le choc d’avoir été dépouillé de sa coquille, murmura d’une voix tremblante : « M. Zhuang… »

Zhuang Nan, concentré sur lui, ne leva même pas la tête : « Change de façon de m’appeler. »

« Zhuang… Zhuang Nan. »

« Encore. »

« Ge… » (NT : frère aîné)

« … »

« … Ge ge ! »

« … »

« … »

« Baobei (NT : trésor, chéri), demain, viens faire du sport avec moi. Ton endurance est vraiment faible. »

Lin Wen : « … »

La nuit passa, et Lin Wen ne trouva jamais la bonne façon de mettre fin au sortilège.

 

Traduction: Darkia1030