The script is not like this! - Chapitre 9 – Les soi-disant c’est terminé

 

Bien que Wen Muyan fût abasourdi, les gardes de la villa ne l’étaient pas. Ils remarquèrent immédiatement l’anomalie, sonnèrent l’alarme et l’encerclèrent rapidement.
Le script avait initialement prévu de laisser Wen Muyan stopper la vengeance de Xiao Han sur Zhuo Fan, puis s’échapper après son échec.
Mais cette situation devant lui… Quelque chose ne semblait pas aller.
La vengeance de Xiao Han consistait-elle à mettre ses sous-vêtements par-dessus sa tête ?

"Xiao Han, vous… lâchez immédiatement Zhuo Fan !" En entendant l’alarme, Wen Muyan reprit enfin ses esprits. Il se précipita pour attraper le poignet de Xiao Han, tentant de le retenir.
Xiao Han était prêt. Avec une torsion de son bras, il jeta Wen Muyan sur le côté et utilisa son autre main pour saisir son épaule. Puis, entre frappes et bousculades, ils se retrouvèrent à se battre sur le lit.

Quoi ? Vous demandez pourquoi ces deux-là connaissaient soudainement les arts martiaux ? Le script précisait déjà qu’ils étaient des gangsters, il fallait bien leur attribuer ces compétences.

« De quel McDonald’s parliez-vous tout à l’heure ? » demanda Wen Muyan en prenant momentanément le dessus, tout en poussant Xiao Han au pied du lit. Il baissa rapidement la voix.
Levant sa jambe, Xiao Han lui donna un coup de pied. Il se redressa avec un sourire narquois : «Qu’en pensez-vous, Son Altesse Royale le Prince Wen ? »
"!" La surprise de Wen Muyan fut évidente sur son visage, et il s’excita immédiatement. « Toi aussi…»

Il ne put terminer sa phrase, car les gardes arrivèrent en masse. Ce n’était pas le moment de parler. Wen Muyan jeta un dernier regard intense à l’autre homme, puis brisa une fenêtre et s’échappa, laissant derrière lui une menace : « Si tu oses toucher une mèche de cheveux de Zhuo Fan, je te tue !»

"Ah." Xiao Han se tint devant la fenêtre, ses yeux suivant Wen Muyan, qui s’enfuyait avec les gardes à ses trousses. Il ne donna aucun ordre pour qu’on cesse la poursuite, jusqu’à ce que la silhouette de Wen Muyan disparût dans l’obscurité.

Au bout d’un moment, Xiao Han retourna dans son bureau. Avec un visage plein de confusion, Xian Fu vint lui rapporter qu’ils avaient perdu Wen Muyan.
"Je vois." Xiao Han hocha la tête calmement. Assis sur le canapé, les jambes croisées, il but silencieusement son thé tout en feuilletant avec désinvolture le journal qu’il tenait à la main.
Xian Fu, surpris, demanda : « Le jeune maître reconnaît-il cet homme ? »
« C’est Wen Muyan, celui sur lequel je t’ai demandé d’enquêter ce matin. » Xiao Han leva la tête de ses papiers. Le sourire aux lèvres, il semblait de bonne humeur.
« Alors c’est ainsi. J’ai négligé cette affaire, mais j’aurai certainement des réponses pour vous demain. » Xian Fu s’inclina avant de demander : « À propos de Zhuo Fan, devrions-nous augmenter le nombre d’hommes pour assurer sa sécurité ? »
"Ce n’est pas nécessaire." Xiao Han secoua la tête et ajouta : « Enlevez un homme. Laissez-en juste un pour le surveiller. »
« ? » Xian Fu resta interdit, puis supposa que le jeune maître cherchait à tendre un piège en exhibant une faiblesse apparente. Ah oui, cela devait être ça. Xian Fu pensa avec admiration que son jeune maître était décidément intelligent et avisé !
Xiao Han réfléchit un instant, puis dit : « Si vous découvrez qu’il revient, n’agissez pas immédiatement. Prévenez-moi tout de suite. »
« Oui, jeune maître. »

*

Le lendemain, lorsque Xiao Han entra dans la chambre de Zhuo Fan, il découvrit que ce dernier était déjà réveillé. Complètement habillé, il était blotti dans un coin du lit, le regardant avec une vigilance teintée d’un air compliqué.
En vérité, Xiao Han aurait vraiment voulu savoir quelle expression Zhuo Fan avait eue en se réveillant pour découvrir qu’il ne portait rien d’autre qu’une paire de sous-vêtements sur la tête. Malheureusement, il était destiné à ne jamais le savoir.

Quoi qu’il en soit, le script voulait seulement qu’il se venge de Zhuo Fan, sans préciser de quelle manière. Selon les tendances du scénario, il aurait certainement été question de l’humilier davantage, mais puisque aucune instruction claire n’était donnée, pourquoi ne pas éviter cela ? Même si cette irritation mentale le poussait parfois à des pensées plus sombres, il n’en avait ni le temps ni l’envie !

« Tu… Hier, pourquoi n’as-tu pas… » Zhuo Fan fronça les sourcils, visiblement troublé, mais incapable de finir sa phrase. Il ne put s’empêcher de demander, avec une trace d’anticipation : « Pourquoi n’as-tu rien fait ? »
Xiao Han retroussa ses lèvres avec dédain et répondit froidement : « Ton ancienne flamme s’est soudainement précipitée ici pour tenter de te sauver. Cela m’a coupé l’appétit. »
« Qu’est-ce que tu dis ? » Zhuo Fan resta abasourdi, ses sourcils se fronçant davantage. Il fixa Xiao Han, un air vide dans les yeux : « De qui parles-tu ? »

« Qui d’autre cela pourrait-il être ? » Xiao Han renifla, feuilleta négligemment quelques pages du document qu’il tenait en main, puis choisit un passage qu’il lut à haute voix : « Le vieux monsieur Zhuo avait autrefois recueilli quelques individus, les formant secrètement afin de renforcer la position de son fils dans l’avenir. Il les fit s’affronter, et le dernier homme debout devint le bras droit de son successeur. Cet individu est extraordinairement compétent, déterminé et d’une fidélité inébranlable envers la famille Zhuo. Après la chute de cette dernière, tout s’effondra, mais le sort de cette personne resta inconnu. Zhuo Fan, qu’en penses-tu ? Qui est cet homme ? »

À chaque mot prononcé, le visage de Zhuo Fan pâlit davantage. Enfin, il demanda d’une voix tremblante : « Qu’as-tu fait à Muyan ? »
Xiao Han le fixa d’un air moqueur, sans lui répondre.
Zhuo Fan ferma les yeux, une expression de désespoir marquant son visage. Il semblait mener une lutte acharnée dans son esprit. Après un long moment, il se calma enfin, ouvrit les yeux et fixa Xiao Han. Ses yeux étaient vides, dépourvus de toute vie.

Encore une fois !
En voyant ce regard, Xiao Han estima qu’il valait mieux ne pas y faire face directement. Puis, Zhuo Fan déclara obstinément, avec une détermination qui donnait l’impression qu’il risquait tout : «Puisque, dans ton esprit, je suis celui qui a causé la mort de Liang Chenli, dirige donc ta vengeance contre moi. Je supporterai toutes les humiliations que tu as en tête, mais je t’en supplie, ne tourne pas votre colère contre Muyan à cause de moi. C’est mon ami, il est innocent, il veut seulement me protéger ! »

Zhuo Fan, le cœur endurci, commença alors à se déshabiller de son propre chef avant de s’allonger sur le lit. Les sourcils froncés, il ferma les yeux et tourna la tête sur le côté, comme s’il avait ravagé sa propre fierté et se préparait à l’humiliation.

Hé, hé, frère, ne fais pas ça. Qui voudrait vraiment te faire quoi que ce soit ? Tu te prends pour Hélène de Troie ? Quel homme au monde voudrait te baiser après t’avoir vu ?
Rhabille-toi vite. Je ne suis vraiment pas intéressé par tes petites côtes !

Xiao Han résista à l’envie de lever les yeux au ciel. La logique de ce script était vraiment trop bizarre. Un homme normal, lorsqu’il cherche à se venger, ne devrait-il pas détruire l’entreprise de son ennemi, ruiner sa réputation, le laisser être totalement discrédité, devenir un paria battu par tous ? Ne devrait-il pas le forcer à s’agenouiller pour demander grâce ou simplement anéantir toute sa famille ?

Si un bottom bon marché aimait un top salaud, il était compréhensible qu’il tente de s’en approcher et de séduire. Mais après que le top commence à se venger, se limiter à « se forcer » sur le bottom, sérieusement ?
Se forcer mon putain de cul !

Il avait entendu parler de la haine qui naît de l’amour, mais jamais de l’amour qui naît de la haine. Ce top salaud allait, bien sûr, regretter plus tard, réaliser qu’il était tombé éperdument amoureux de celui qui avait tué son ex-amant. Ensuite, il se blâmerait d’avoir fait du mal au bottom et oublierait même que ce dernier avait tué son amant – tout cela parce que le bottom était amoureux de lui, rongé par la jalousie !
Ce n’était même pas une racaille. C’était un
top complètement tordu, non ?

Ainsi pensa Xiao Han, ressentant une sympathie infinie pour le pauvre Liang Chenli, désormais invisible et oublié. Si l’esprit de Liang Chenli apprenait que son propre amant s’était épris de la personne qui l’avait tué, et qu’ils empruntaient maintenant le chemin de l’amour véritable, ne surgirait-il pas de sa tombe pour mourir à nouveau de colère ?

À ce moment-là, Xian Fu frappa à la porte, juste à temps : « Jeune Maître, cette personne est de retour. Elle insiste pour vous voir. »
Avec un soupir de soulagement, Xiao Han quitta la pièce.

Zhuo Fan, qui gisait sur le lit comme un cadavre, reprit soudain vie. Il se précipita pour attraper fermement la taille de Xiao Han. « Xiao Han, je t’en supplie, ne fais pas de mal à Muyan. J’ai déjà promis de te laisser me faire tout ce que tu veux. Cela ne suffit-il pas ? Je sais que tu me hais jusqu’aux os, mais ne le hais pas à cause de moi ! »

Les talents de ce type pour l’auto-illusion étaient vraiment hors normes !
Xiao Han inspira profondément et arracha le bras de Zhuo Fan. Puis, se retournant, il lui cria : « Va au diable ! »
D’une gifle, il plaqua Zhuo Fan contre le mur.

Dès qu’il sortit de la pièce, il ordonna à Xian Fu de surveiller cet énergumène. Peu importe combien Zhuo Fan s’agitait, il fallait l’ignorer.

Dans le salon, deux groupes de gardes fixaient Wen Muyan, qui se tenait au centre. L’un des groupes était bien visible, tandis que l’autre restait dans l’ombre. La veille, ils avaient laissé une cible aussi importante entrer dans la villa. Et au final, ils n’étaient même pas parvenus à la capturer, faisant perdre toute leur dignité aux hommes chargés de la sécurité. Si le jeune maître ne leur avait pas ordonné de ne pas agir contre cet individu, ils se seraient déjà précipités pour l’attacher et lui refaire le portrait.

Avec tant d'yeux fixés sur lui, Wen Muyan demeurait pourtant très calme. Vêtu d’un manteau noir, les mains dans les poches, il leva immédiatement les yeux vers Xiao Han lorsqu’il le vit apparaître dans l’escalier. Ses yeux brillaient d’un éclat indéchiffrable.

« Tu es Wen Muyan ? » lança Xiao Han en s’arrêtant en haut des marches. Une main posée sur la rampe, il le toisait d’un air hautain, son regard acéré comme une lame de rasoir.
« En effet. » Wen Muyan soutint son regard sans vaciller. Les dix autres personnes présentes dans le salon retinrent leur souffle, silencieuses, observant la confrontation qui s’installait entre les deux hommes.

L’intrigue avançait, implacable.

Xiao Han resta silencieux un moment, puis gloussa froidement. « Tu as du cran. Tu oses venir ici, penses-tu vraiment que je ne t’abattrai pas ? »
« Tu ne le feras pas. Cette fois, je suis entré par ta porte principale, sous le regard de nombreux témoins. Naturellement, ils s’attendent à me voir ressortir vivant, » répondit Wen Muyan en secouant doucement la tête. Puis il formula calmement sa requête : « Laisse-moi voir Zhuo Fan. En échange, je te révélerai certaines des sociétés secrètes dissimulées par la famille Zhuo. Le vieux monsieur Zhuo n’a jamais eu le temps d’en parler à Zhuo Fan. Moi seul possède cette information. »

Xiao Han plissa les yeux, un sourire sarcastique aux lèvres. « Pourquoi devrais-je te croire ? »
Comme s’il avait anticipé cette question, Wen Muyan exposa sereinement ses arguments. « Je peux te conduire à l’une d’elles pour commencer. »
Xiao Han répondit aussitôt, d’un ton tranchant : « Mène-nous à elle. »

Personne dans la pièce ne sembla remarquer la moindre tension autre que l’hostilité apparente entre les deux hommes. Wen Muyan et Xiao Han montèrent dans la même voiture, tandis que trois autres véhicules les suivaient de près. À l’intérieur, les sièges avant et arrière étaient séparés par un épais rideau, obstruant toute vision et offrant une parfaite isolation sonore.

Lorsque les deux hommes prirent place, leurs regards se croisèrent. Ils se défièrent du regard pendant trois minutes interminables, aucun ne voulant parler le premier, comme s’ils participaient à un duel silencieux où celui qui céderait perdrait.

Enfin, alors que Wen Muyan, les yeux secs, s’apprêtait à cligner des paupières et à rompre le silence, Xiao Han pencha légèrement la tête et demanda à voix basse : « Le roi céleste couvre le tigre ? »

« … »

Wen Muyan le fixa, visiblement déconcerté, avant de répondre à son tour, sur le même ton : « Poulet mijoté aux champignons. »

Xiao Han expira profondément, puis posa une main vigoureuse sur l’épaule de Wen Muyan. «Camarade ! » lança-t-il avec ferveur.
Touché malgré lui, Wen Muyan retira la main de Xiao Han pour la tenir dans les siennes. « Copain ! » murmura-t-il, ému.

Les deux hommes relâchèrent leurs mains simultanément et se jetèrent dans une étreinte fraternelle. Xiao Han lui donna une tape virile dans le dos et déclara avec passion : « Tu ne te bats pas seul ! »

Wen Muyan sembla un instant troublé, ses yeux brillant d’une émotion intense. Mais une larme traîtresse roulant sur sa joue ? Non, bien sûr que non.

 

Traducteur: Darkia1030