Evil star general - Extra 10 – Fausse mort (3)

 

 

Pendant les jours suivants, Yan Mingting suivit Zhao Yelan comme une ombre, collé tel un sparadrap tenace.

Après s'être enivré cette nuit-là, Yan Mingting considérait déjà qu'ils étaient de bons frères et vint lui rendre visite très ouvertement.

Le cousin tenta de le chasser avec un balai, comme d'habitude, mais Yan Mingting répondit que lui et son cousin étaient de bons camarades de beuverie, et qu'il ne le mettrait pas dehors.

Le cousin se tourna alors vers Zhao Yelan pour avoir son avis. Ce dernier fit semblant de ne rien voir, laissant ainsi penser qu'il était d'accord.

Yan Mingting s'approcha aussitôt de lui et demanda : « Petit Visage, n'as-tu pas bu d'alcool hier soir ? Te souviens-tu de ce que j'ai dit ? »

Zhao Yelan arrangeait des herbes dans la cour. Yan Mingting restait là, fixant son dos intensément, comme s'il cherchait à retrouver l'ombre d'une autre personne, et ajouta : « Il semble que j'étais confus à cause de l'alcool et je ne me souviens pas bien. Ma mémoire me fait défaut. Dernièrement, ma tolérance à l'alcool s'est vraiment affaiblie. »

Zhao Yelan s'arrêta un moment, puis prit un panier pour le poser sur l'avancée du toit afin de faire sécher les herbes. Alors qu'il levait le panier au-dessus de sa tête, montant sur la pointe des pieds, Yan Mingting apparut soudain derrière lui et prit le panier, le plaçant facilement sur le rebord.

« …… »

Zhao Yelan se retourna et le regarda silencieusement.

Yan Mingting approcha sa tête pour comparer leur taille. Zhao Yelan lui arrivait au menton : « Tu fais la même taille que lui. »

À ces mots, Zhao Yelan se mit délibérément sur la pointe des pieds.

Yan Mingting sourit : « Quoi ? Tu n'es toujours pas convaincu, hein ? Il n'y a pas de honte à avoir, c'est juste que je suis trop grand. »

Zhao Yelan essaya tant bien que mal de rester sur la pointe des pieds, légèrement instable, mais leva fièrement le menton, ce qui fit éclater de rire Yan Mingting.

Au bout d'un moment, Yan Mingting essuya les coins de ses yeux et murmura : « Merci. Je ne me souviens plus de la dernière fois où j'ai ri. »

Après avoir suivi Zhao Yelan ainsi pendant quelques jours, Yan Mingting disparut soudainement et ne revint pas de toute la journée.

Le soir, Zhao Yelan regarda le coucher du soleil en préparant des remèdes de temps à autre.

« Tu as passé ta journée à traîner. » Le cousin, en passant, ne put s'empêcher de commenter: « Tu n'es pas concentré, alors autant aller le chercher. »

Zhao Yelan revint à lui et lui lança un regard froid. Le cousin sourit maladroitement. Il avait presque oublié son rôle et s'était surpris à le considérer comme un véritable cousin.

À la tombée de la nuit, divers oiseaux piaillaient dehors, rendant l'atmosphère de la pièce encore plus désolée.

Il s'assit à la table avec une pile de papier devant lui, tentant d'écrire calmement. Mais dès qu'il appuya sur le pinceau, son trait dévia. L'encre coula sur le papier et se brouilla. Il gratta distraitement le papier à plusieurs reprises, avant de lâcher le pinceau avec agitation, renversant quelques gouttes d'encre.

À ce moment, il y eut du bruit dans la cour. Il leva immédiatement les yeux et vit une ombre noire sauter par-dessus le mur de la cour et se diriger directement vers la fenêtre. Se penchant à moitié par la fenêtre, Yan Mingting le regarda fixement et s'apprêtait à parler lorsqu'il aperçut un talisman étrange. Il demanda curieusement : « Tu apprends à écrire ? »

Zhao Yelan cligna des yeux lentement, puis hocha la tête.

« Je vais t'apprendre. » Yan Mingting entra directement par la fenêtre, déplaça une chaise et s'assit à côté de lui. Il demanda : « Quels caractères veux-tu apprendre ? »

Zhao Yelan réfléchissait encore lorsqu'il l'entendit dire : « Je vais t'apprendre à écrire ton nom. Je vais l'écrire d'abord, et tu pourras le recopier. »

Zhao Yelan le regarda écrire les mots « Petit Visage » sur le papier. Les coins de sa bouche se crispèrent, mais il prit quand même le pinceau avec toute sa main, plutôt qu'avec les doigts.

« Non, non, ta posture est mauvaise. » Yan Mingting reprit le pinceau et lui montra la posture correcte. « Réessaie. »

Zhao Yelan fit semblant d'essayer quelques fois avant d'adopter la bonne posture. Quand il écrivit, il fit exprès de trembler.

« Ne tremble pas, » lui conseilla Yan Mingting. Tout en observant les mouvements de ses mains, il fut graduellement captivé par elles.

Yan Mingting l'appela soudainement pour qu'il s'arrête.« Attends. »

Zhao Yelan le regarda avec doute. À ce moment-là, Yan Mingting tendit la main pour saisir ses doigts et souleva doucement son petit doigt.

« C’est comme ça qu’il tient le pinceau. » Un sourire se dessina sur les lèvres de Yan Mingting. « Les mots écrits de cette manière sont très beaux. Tu devrais essayer. »

Zhao Yelan observa ses doigts un long moment. Il n’avait même pas remarqué que son petit doigt était légèrement relâché lorsqu’il tenait un pinceau. C’était une habitude qu’il avait depuis son enfance, quand il imitait sa mère qui tenait son aiguille à broder.

Après avoir écrit les mots « Petit Visage » de manière bancale, il regarda Yan Mingting et lui fit signe de lui apprendre de nouveaux mots.

Yan Mingting écrivit trois mots sur le papier, et lorsqu’il eut terminé, Zhao Yelan fut stupéfait.

Zhao Mengting.

Les yeux de Zhao Yelan bougèrent légèrement. Le regardant fixement, il pointa du doigt les mots sur le papier et agita de nouveau les mains, indiquant qu'il y avait trop de traits et qu'il ne pouvait pas les écrire.

Yan Mingting, avec sa propre logique de langage des signes, demanda : « Tu veux dire que tu aimes beaucoup ce nom ? Combien de fois veux-tu l'écrire ? »

Zhao Yelan : « …… »

Yan Mingting : « Puisque tu l'aimes aussi, écris-le encore quelques fois. Que dirais-tu que nous l'écrivions ensemble ? »

Les deux s'assirent devant le bureau et écrivirent le même nom. Zhao Yelan mit un certain temps à écrire ces mots de façon à ce qu'ils ne ressemblent pas du tout à son écriture habituelle.

Il tourna la tête et jeta un coup d'œil à Yan Mingting. Il avait pensé que ce dernier aurait écrit beaucoup après tout ce temps, mais il n'y avait que le caractère « Zhao » d'écrit. Le reste était encore inachevé, et il fixait le papier dans un état de rêverie.

Lorsque Zhao Yelan tendit son propre papier pour qu'il le vérifie, les trois énormes caractères « Zhao Mengting » apparurent devant lui, et les yeux de Yan Mingting se remplirent de chaleur, des larmes traçant des sillons au coin de ses yeux.

Zhao Yelan fut surpris. Il posa précipitamment le papier et fouilla dans sa poche. Il s'arrêta soudainement, puis tendit la main et essuya les larmes sur le visage de l’autre.

Au bout d'un moment, Yan Mingting sembla trouver qu'il était trop embarrassant de montrer un tel comportement en étant sobre, et n’ayant pas la libération émotionnelle que l'ivresse procurait, il s’expliqua directement : « Je ne pleure pas, j'ai juste les yeux humides.»

« …… » Zhao Yelan resta silencieux un instant, puis hocha la tête comme s'il croyait à ce mensonge.

Yan Mingting n'écrivit plus rien. Il se leva et dit : « Le Nanjiang pourrait ne pas être paisible à l’avenir, fais attention à ne pas te laisser entraîner dedans. »

Zhao Yelan fronça légèrement les sourcils. Voyant qu'il s'apprêtait à partir, il attrapa sans réfléchir la manche de l’autre, ses yeux pleins de doutes.

Yan Mingting comprit le regard dans ses yeux et expliqua : « Ta Huitième Princesse et le Troisième Prince prévoient d'usurper le trône. Ils vont passer à l'action ce soir. »

Zhao Yelan ne comprenait pas pourquoi il ne l'avait pas arrêté. Si cela n'était pas empêché, cela pourrait affecter la sécurité de la Dynastie Xuan, et ce n'était pas dans les habitudes de Yan Mingting.

« Je vais tuer la Huitième Princesse de mes propres mains, mais j’ai besoin d’une raison légitime. » Yan Mingting serra les dents et dit : « Quand mon père est mort empoisonné, le poison venait d'elle. »

Zhao Yelan comprit soudain qu'il avait dû apprendre cela de l'ancien prince héritier, ce qui l’avait poussé à se rendre à la frontière sud.

Mais si le général de la Dynastie Daxuan tuait une princesse du Nanjiang sans autorisation, cela provoquerait inévitablement des conflits et une guerre, il attendait donc que la princesse commette d'abord le crime de trahison.

Il soupçonnait même que Yan Mingting avait secrètement facilité cette trahison. Le moment était trop opportun.

Zhao Yelan lâcha sa main. Il ne l’empêcherait pas de se venger.

Contre toute attente, après que l’autre partie soit partie, il revint soudainement en courant et dit : « Viens avec moi. Une personne innocente pourrait être blessée par erreur, je peux te protéger. »

Les deux se regardèrent longuement, et le cœur de Zhao Yelan vacilla.

S'il allait avec lui, il devrait rester sur ses gardes en permanence. Peut-être révèlerait-il son identité, et alors tout ce qu'il avait fait auparavant serait en vain.

Il ne pouvait pas aller avec lui.

« Tu viens ? » demanda à nouveau Yan Mingting.

Zhao Yelan ferma les yeux, déterminé à persister sur le choix qu’il avait décidé. Mais, l’instant suivant, son corps se leva involontairement et il commença à faire ses bagages sans s’arrêter.

*

Lorsque les deux se mirent en route, Yan Mingting demanda spécifiquement : « Et ton cousin ? Tu veux l’emmener avec toi ? »

Zhao Yelan secoua la tête. Il pointa du doigt vers son cousin, puis vers les habitants de la maison voisine, indiquant que sa famille vivait là.

Mais Yan Mingting pensa qu’il voulait emmener ces membres de la famille, alors il pressa le cousin de se préparer rapidement.

Zhao Yelan : « …… »

Le cousin prit sa femme et ses enfants par la main et demanda, l’air perplexe, où ils allaient.

Yan Mingting répondit que quelque chose se passait et qu’il valait mieux partir immédiatement.

Mais le cousin regarda instinctivement Zhao Yelan. Quand il le vit secouer la tête discrètement, il comprit que sa famille ne pouvait pas les accompagner. Il fit un signe de la main et serra sa femme et son enfant dans ses bras : « Nous ne partirons pas. C’est notre maison, et nous ne la quitterons pas même si nous devons mourir ici. Emmène mon cousin, ba. Il est encore jeune, tu dois le protéger et bien t’occuper de lui à l’avenir. »

Finalement, Yan Mingting ne prit qu’une personne, et les deux arrivèrent à la porte de la ville. Peu de temps après, un groupe de subordonnés apparut.

Zhao Yelan regarda autour de lui et fut soulagé de ne voir personne qu’il connaissait.

Yan Mingting donna quelques ordres à ses subordonnés, puis les conduisit dans le territoire de la Dynastie Daxuan. Ils resteraient dans la ville la plus proche du Nanjiang en attendant l’arrivée de l’armée et que la famille royale du Nanjiang envoie un signal de détresse pour intervenir officiellement.

« Tu devrais te reposer tôt, nous vivrons ici temporairement les prochains jours. Ne sors pas sans raison, » dit Yan Mingting.

Zhao Yelan acquiesça. Il se tourna et se retourna cette nuit-là. Il avait étonnamment retrouvé la Dynastie Daxuan, alors autant attendre la fin de l’incident à la frontière sud avant de trouver une excuse pour partir.

Après avoir fui toute la nuit, il se sentit un peu assoiffé. Il se leva, tâtonna dans le noir pour verser de l’eau, et entendit alors des pas irréguliers à l’extérieur. Il devina probablement qui c’était et ouvrit la porte. C’était Yan Mingting.

« Je t’ai réveillé ? » s’excusa Yan Mingting. « Désolé, je n’arrivais pas à dormir, alors je voulais juste marcher un peu. »

Zhao Yelan fit un geste.

Yan Mingting : « Tu me demandes pourquoi je ne peux pas dormir ? »

Il avait enfin deviné juste pour une fois. Zhao Yelan hocha la tête.

« Je ne sais pas, je n’ai juste pas pu m’endormir après un long moment. » Yan Mingting le regarda et ajouta doucement : « Mais pour une raison quelconque, te voir ces derniers jours me rassure inexplicablement. Je voulais juste vérifier si tu dormais. »

Voyant l'air fatigué sur son visage, Zhao Yelan attrapa inconsciemment son poignet et le tira dans la chambre, mais l’autre se dégagea soudainement de sa main, réagissant très vite avec un regard méfiant.

Zhao Yelan inclina la tête, exprimant ses doutes.

« Pourquoi me touches tu ? C’est encore le milieu de la nuit, et tu veux me traîner dans ta chambre ? » Yan Mingting toucha son poignet et le pressa contre sa poitrine, demandant : «Tu ne m’aimerais pas, par hasard ? »

Zhao Yelan : « …… »

« Tu ne peux pas m'aimer, » dit Yan Mingting. « Il y a quelqu'un dans mon cœur. Bien qu'il ait disparu de ce monde, il vit encore dans ma mémoire. »

 

Traducteur : Darkia1030