Chenghua - Extra 15 - La Vérité

 

Profiter pleinement de l’instant présent est ce qui importe le plus.



(NT : Dans le bouddhisme, l'importance de l'instant présent est un thème central. La pratique de la méditation insiste sur le fait d’être attentif à l’ici et maintenant, en cultivant une acceptation des choses telles qu'elles sont, sans se laisser distraire par les regrets du passé ou les inquiétudes pour l’avenir.)



Sui Zhou resta un instant interdit. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas entendu ce nom. « Pourquoi est-il mort ? »

Tang Fan poussa un soupir : « C’est une longue histoire. »

À l’époque, grâce à l’aide de Tang Fan, He Lin avait été affecté comme enseignant à Miyun.

Au début, ses débuts furent difficiles. Malgré sa volonté de repartir sur de nouvelles bases, son caractère obstiné et son manque de sens pratique le poussèrent rapidement à s’attirer les foudres de ses supérieurs. En l’espace de quelques mois seulement, il se retrouva isolé par l’ensemble de ses collègues du comté de Miyun.

Cette fois, il n’y avait plus personne pour l’aider ou le soutenir. He Lin prit enfin conscience que s’il continuait ainsi, à s’enfermer dans ses travers, il finirait par être abandonné de tous.

Il comprit que s’il gâchait également cette nouvelle opportunité, il n’aurait plus le courage de retourner voir les membres de la famille He, et que Tang Fan, quant à lui, ne ferait sûrement plus rien pour l’aider à l’avenir.

La cruauté de la réalité força He Lin à se réveiller. Il mit de côté son arrogance, fit profil bas et entreprit, petit à petit, de corriger ses erreurs passées.

Au début, il resta méprisé de tous. Sa fonction de professeur au comté de Miyun n’avait que peu d’importance. Avec son isolement, il était encore davantage mis à l’écart. Ses actions étaient ignorées et il n’était pris au sérieux par personne. Cependant, il finit par abandonner toute fierté et se consacra à son travail avec sérieux. Il tenta également d’améliorer ses relations avec ses collègues et supérieurs, tout en repensant sans cesse à la patience et à la gentillesse que Tang Yu avait autrefois manifestées à son égard.

Quelle ironie ! Tang Yu, dans le passé, l’avait traité avec dévouement et indulgence. Pourtant, He Lin n’en avait rien fait, se montrant critique envers elle et cherchant même à rompre tout lien. Et voilà qu’à présent, sans personne pour le ménager, il réalisait enfin ses torts. Cela révélait bien la nature humaine, particulièrement celle de He Lin : il n’avait besoin que d’un coup dur pour se rendre à l’évidence.

Deux ans passèrent ainsi. Au bout de ce temps, le poste de greffier du comté de Miyun se retrouva vacant. Le magistrat du comté, ayant observé les efforts et la conduite exemplaire de He Lin durant cette période, souhaita le promouvoir et le recommanda pour cette fonction. De cette manière, He Lin devint enfin titulaire d’un rang officiel, certes le plus bas de la hiérarchie des fonctionnaires de l’Empire Ming, mais c’était néanmoins un pas en avant. Cette avancée rendait désormais une future promotion plus accessible.

L’Empire Ming comptait plus de deux mille comtés, répartis sur un immense territoire. Tang Fan, quant à lui, était accaparé par d’innombrables affaires d’État, et il n’avait aucune raison de prêter attention au sort d’un simple greffier de comté. S’il se tenait malgré tout informé des nouvelles concernant Miyun, c’était parce que He Lin s’y trouvait encore.

Bien que He Lin et Tang Yu aient divorcé, il n’était pas rare que des couples séparés se réconcilient. À l’époque, Tang Yu n’était pas encore mariée à Xue Ling. Tang Fan se disait que si He Lin continuait sur cette voie et se rachetait, peut-être pourrait-il retrouver une relation avec son ex-femme. En tant que frère attentionné, Tang Fan ne pouvait que prendre ces éventualités en compte pour sa sœur et surveiller discrètement les agissements de He Lin, afin de prévenir tout problème.

Lorsque Tang Fan apprit que He Lin avait été nommé greffier, il fut légèrement surpris. Cet ancien beau-frère, auparavant inflexible et prétentieux, semblait avoir finalement changé. Cette évolution rassurait quelque peu Tang Fan, mais il ne sollicita aucune faveur particulière auprès du ministère des Rites pour He Lin. Il se contenta d’observer en silence, curieux de voir jusqu’où ce changement pourrait mener.

À partir de ce moment, He Lin sembla effectivement s’améliorer. Les épreuves de la vie, sans doute, faisaient office de pierre à aiguiser. Après avoir terminé son mandat en tant que greffier du comté de Miyun, He Lin obtint d’excellentes évaluations et fut transféré au poste de sous-préfet adjoint du comté de Zuoyun, relevant de la préfecture de Datong.

Le poste de greffier était de neuvième rang, tandis que celui de sous-préfet adjoint était de huitième rang, ce qui représentait une promotion. Cependant, le comté de Zuoyun, bien que supérieur en grade, n’était guère enviable. Situé à proximité des frontières du nord, il subissait les incursions régulières des Tatars. Lors de chaque invasion, ces derniers prenaient pour cible les comtés autour de Datong, Zuoyun étant particulièrement vulnérable. Être affecté à cet endroit relevait d’une corvée ingrate.

Tang Fan doutait fortement que He Lin, avec son tempérament et ses compétences, puisse s’acquitter convenablement de ses nouvelles responsabilités.

Toutefois, bien qu’il en eût le pressentiment, Tang Fan choisit de ne pas intervenir. Il laissa le ministère des Rites émettre l’ordre de mutation et attendit que He Lin prenne ses nouvelles fonctions.

En tant que haut fonctionnaire, Tang Fan avait le pouvoir de changer radicalement le destin de He Lin en prononçant une simple phrase. Mais il n’en fit rien. Quel que fût le passé de He Lin avec Tang Yu, ces histoires anciennes étaient closes et ne méritaient plus d’être ressassées. Que leur relation renaisse ou non dépendait uniquement d’eux. Tang Fan, bien qu’il suivît avec un peu plus d’attention la situation de He Lin, n’avait aucune intention de s’ingérer dans son avenir.

Par la suite, Tang Yu épousa Xue Ling, puis en eut des enfants. Les souvenirs du passé s’évanouirent comme la brume, et Tang Fan oublia peu à peu He Lin, accaparé par ses propres responsabilités infinies.

Des années plus tard, le nom de He Lin refit surface dans des circonstances tragiques liées à une attaque des Tatars contre Zuoyun.

Après la victoire éclatante de Wang Yue et Wang Zhi à Datong, où ils avaient capturé l’héritier du chef des Tatars, ces derniers étaient restés relativement calmes. Mais lorsque Wang Yue fut muté ailleurs et Wang Zhi rappatrié à la capitale, les défenses de Datong s’affaiblirent, offrant ainsi une opportunité aux Tatars.

Profitant de la distraction générale de l’Empire Ming, focalisé sur la répression des pirates japonais au sud-est et la rébellion de Jiaozhi au sud-ouest, les Tatars revinrent à l’assaut, ciblant Zuoyun pour piller et semer le chaos. Ils faillirent même envahir la préfecture de Datong.

Bien qu’ils aient été repoussés, la région de Zuoyun subit de lourdes pertes : la moitié des habitants furent tués ou enlevés, et les richesses locales furent pillées. Le magistrat du comté, qui avait pris les armes pour défendre la ville, fut capturé. Connaissant le sort réservé à ceux qui trahissaient le Ming, et le code d’honneur exigeant de résister jusqu’à la mort, il se suicida pour préserver son intégrité. Avec lui, de nombreux fonctionnaires du comté partagèrent son sort.

Parmi eux se trouvait He Lin.

Lorsque Tang Fan apprit cette nouvelle, il resta un long moment sans réaction.

Peu importe la façon dont He Lin avait agi par le passé, Tang Fan ne souhaitait pas le voir finir ainsi.

Après avoir entendu toute l’histoire, Sui Zhou resta silencieux un moment avant de lâcher une phrase : « On peut dire qu’il est mort dignement. »

En effet, comparé à une vie passée dans les recoins d’une cour intérieure, insignifiante et banale, ou à devenir fou après avoir échoué maintes fois aux examens impériaux, ce dénouement était peut-être le meilleur pour He Lin.

Aussi terne qu’ait pu être son existence, cette ultime note tragique et mémorable ajoutait soudainement une lumière à l’ensemble de sa vie.

Mais cette lumière, était-ce vraiment ce que He Lin désirait ?

Il était désormais mort, et Tang Fan ne pouvait plus lui poser la question. Dans les circonstances de l’époque, ne pas mourir aurait équivalu à fuir le combat, et il aurait été considéré comme un lâche. Même s’il était rentré vivant, son sort n’aurait pas été bien plus enviable. En mourant, il avait au moins pu obtenir une réputation honorable et être récompensé à titre posthume par la cour impériale.

Durant son séjour à Miyun, He Lin s’était en fait remarié. Il avait pris une nouvelle épouse, d’origine modeste, et le couple avait eu des jumeaux, encore tout petits et venant juste d’apprendre à parler.

Sa femme, issue d’une famille de roturiers, n’avait bien sûr aucun frère influent dans le gouvernement, tel un certain ministre du Cabinet impérial. Elle se sentait déjà comblée d’avoir pu épouser un homme issu d’une grande famille, qui plus est titulaire d’une fonction officielle. On disait que les deux s’entendaient bien. Toutefois, lorsque He Lin avait pris ses fonctions à Zuoyun, inquiet des longues distances et de la jeunesse de ses enfants, il avait laissé sa famille derrière lui. Cette décision leur avait permis d’échapper à la tragédie.

En entendant l’évaluation de Sui Zhou, Tang Fan soupira légèrement : « Oui, il est mort dignement. La cour prévoit d’émettre un décret pour récompenser sa mémoire et indemniser sa famille, tout cela sera fait selon les règles. Mais je ne compte pas informer ma sœur de cette nouvelle. »

Sui Zhou réfléchit un instant avant d’acquiescer : « C’est mieux ainsi. »

À quoi bon lui dire ?

Tang Yu avait déjà refait sa vie. Les deux n’avaient plus aucune chance de renouer. Mis à part leur bref lien passé, le nom de He Lin n’était plus qu’une vague réminiscence, un étranger presque inconnu pour Tang Yu et Tang Fan.

Plutôt que de susciter un sentiment de mélancolie inutile, autant ne rien dire.

Sui Zhou changea de sujet : « Aujourd’hui, lorsque je suis allé au palais pour saluer la Grande Impératrice douairière, elle m’a interrogé sur ma situation matrimoniale, me pressant de me marier rapidement. »

Tang Fan sentit son cœur battre un peu plus vite et esquissa un sourire : « Et qu’as-tu répondu ? »

Sui Zhou posa sa main sur celle de Tang Fan et la caressa doucement. Avec un air sérieux, bien que son geste trahît une intention claire, il répondit sans sourciller : « J’ai bien sûr refusé. J’ai dit que j’avais déjà quelqu’un en tête. De toute façon, la lignée des Sui ne s’éteindra pas à cause de moi. Avec ou sans mariage, la descendance ne manquera pas. »

Tang Fan lui jeta un regard : « Même sans te marier, tu pourrais toujours adopter un fils. Après tout, il faudra bien quelqu’un pour perpétuer ta lignée. Sinon, plus tard… »

Sui Zhou répondit calmement : « Les morts ne sont que des ossements secs. Chérir le présent est ce qui est le plus important. Personne ne peut prédire ce qui arrivera dans cent ans. Même si des malheurs devaient survenir, peu importe combien il y aurait de descendants, cela ne changerait rien. Qu’il s’agisse d’un nom de famille ou d’une lignée, ce ne sont au final que des attaches extérieures. »

Tang Fan, amusé, répliqua : « Tes paroles sont pleines de sagesse bouddhiste. On dirait que c’est moi qui suis trop attaché aux apparences. »

Sui Zhou resserra sa prise sur sa main et dit nonchalamment : « C’est exactement ça. Il ne faut pas trop y penser. »

Tang Fan, qui ne faisait que mentionner le sujet en passant, ne poursuivit pas. Voyant que Sui Zhou n’avait pas d’intérêt pour cette question, il n’insista pas davantage. Cependant, le fait que Sui Zhou ait mentionné la Grande Impératrice douairière lui rappela autre chose…

« À vrai dire, je pense que Sa Majesté a déjà deviné la nature de notre relation. »

« Hmm ? » Sui Zhou marqua une pause, vraiment attiré par l'attention. « Que t'a dit l'Empereur ? »

Tang Fan toussa légèrement : « Il n'a rien dit de particulier, c'est juste une impression que j'ai. »

Sui Zhou répondit : « Si c'est le cas, je vais parler à l'Empereur. »

Tang Fan sourit : « Ce n'est pas nécessaire. On en reparlera si l'Empereur en parle. »

L'Empereur l’avait effectivement remarqué.

Il n'était ni aveugle ni sourd. Même si Tang Fan et Sui Zhou avaient tout fait pour rester discrets, certains indices finissaient toujours par apparaître. De plus, en tant que souverain, l'Empereur, qui gouvernait ses ministres, avait un regard différent. Chaque geste d'un sujet était perçu et analysé avec une grande clairvoyance par un Empereur sage.

Bref, en résumé, l'Empereur savait.

Cependant, contrairement à ce que Tang Fan et Sui Zhou avaient imaginé, l'Empereur, après avoir pris conscience de la situation, ne les convoqua pas pour une conversation ou une réprimande, mais chercha plutôt à contacter Wang Zhi, tout préoccupé.

« J'ai entendu dire que, eunuque Wang, tu entretiens une bonne relation avec le ministre Tang ? »

Wang Zhi, soudainement interrogé de manière aussi directe, resta un instant perplexe. Son esprit commença à imaginer une multitude de complots et de suspicions, pensant que l'Empereur voulait tester sa loyauté en évoquant les relations entre un ministre et un eunuque. Il répondit donc prudemment : « Majesté, le ministre Tang et moi avons travaillé ensemble sur certaines affaires par le passé, nous avons donc fait connaissance, mais nos relations n'ont pas été particulièrement étroites et nous ne nous fréquentons pas régulièrement. »

L'Empereur répondit : « Eunuque Wang, il n'y a pas besoin de te faire de soucis. Nous ne cherchons rien de particulier, je voulions simplement te demander si tu savais… »

Il hésita longuement, ne nous plus les mots.

Wang Zhi, totalement perdu, le regarda, confus, et demanda : « Que souhaitez-vous savoir exactement, Majesté ? »

L'Empereur toussa légèrement : « Eh bien, c’est à propos de la relation entre le ministre Tang et le Duc de Ding'an… »

Wang Zhi savait bien de quoi il s'agissait, mais il était bien trop gêné pour en parler ouvertement.

Quoi qu'il en soit, cela ne relevait pas d’un sujet honorable. Bien que l'homosexualité soit quelque peu acceptée, les relations entre Tang Fan et Sui Zhou demeuraient délicates en raison de leurs statuts. Si l'Empereur venait à les suspecter, ou si la rumeur parvenait aux oreilles des censeurs impériaux, cela pourrait provoquer un certain scandale.

D’après Wang Zhi, la meilleure solution aurait été que chacun d’eux se marie et ait des enfants, ainsi leurs désirs personnels pourraient être satisfaits sans affecter leur carrière. Mais puisque Tang Fan et Sui Zhou refusaient cette option, Wang Zhi ne voulait pas s'en mêler. Après tout, les critiques ou louanges des autres lui importaient peu. Il se souvenait bien des jours où il avait été vilipendé par des rumeurs lors de son ascension à la tête de l'Office des Eunuques. Mais il s'en était toujours sorti indemne, comme ceux qui, tels Liu Fleur de coton, se jouaient de tout le monde, et malgré les accusations des censeurs, ils parvenaient toujours à garder leur statut intact. Ce qui importait n'était pas ce que disaient les autres, mais ce que pensait l'Empereur.

Cependant, la réaction de l'Empereur cette fois-ci semblait étrange. Ce n'était ni suspicion, ni réprobation, ni approbation enthousiaste.

Wang Zhi réfléchit un moment et répondit prudemment : « D'après ce que je sais, il est vrai que le ministre Tang et le Duc de Ding'an ont une grande amitié et des relations particulièrement proches. »

L'Empereur hésita de nouveau : « Nous avons entendu certaines rumeurs... Il paraît que le ministre Tang et le Duc de Ding'an n'ont pas seulement une amitié particulière ? »

Wang Zhi feignit l'ignorance : « Je crains de ne pas comprendre ce que vous sous-entendez, Majesté. »

L'Empereur, apparemment troublé, le regarda à plusieurs reprises avant de dire : « Tant pis. Considère que nous ne t'avons rien demandé. »

Wang Zhi, totalement perplexe, chercha à en savoir plus et feignit la surprise : « Majesté, votre question implique-t-elle que le ministre Tang et le Duc de Ding'an sont… en quelque sorte… ? »

L'Empereur se hâta de répondre : « Nous n'avons rien dit de tel. Nous te posions simplement la question. Si tu ne penses pas que c'est le cas, alors c’est que ce n’est pas le cas. »

En réalité, l'Empereur avait été choqué et incrédule lorsqu'il avait entendu la rumeur pour la première fois. Après avoir observé la situation discrètement pendant un certain temps, il s'était rendu à l’évidence que les rumeurs étaient vraies, mais il savait que tout cela relevait de la vie privée des individus, et qu'il ne devait pas laisser ces détails miner sa vision de Tang Fan et Sui Zhou. Ils avaient toujours agi avec discrétion et n'avaient laissé aucune preuve tangible.

Les rumeurs n'étaient que des conjectures, des spéculations circulant dans le palais, et la conclusion de l'Empereur n'était que le fruit de ses propres observations.

Wang Zhi, qui ne comprenait pas encore totalement l'Empereur, pensait qu'il serait méfiant, alors qu'en réalité, l'Empereur réfléchissait à toute autre chose.

« Eunuque Wang. »

« Je suis là. »

« Ce dont jnous vous avons parlé, ne le dis à personne. Cela nuirait à la réputation du ministre Tang et du Duc de Ding'an. »

« Je comprends. » répondit Wang Zhi avec une mine sérieuse, tout en pensant : Je craignais bien que ce soit vous qui en parliez.

L'Empereur réfléchit encore un instant, puis ajouta : « Nous n’avons pas d’opinion précise à ce sujet, mais nous pensons que les autres pourraient bien avoir des idées. Tu ne crois pas qu’il faudrait trouver un moyen de dissimuler tout cela ? »

Wang Zhi, désormais véritablement étonné, répondit : « Je pensais que, Majesté, vous jugeriez cette affaire comme contraire aux normes morales. »

L'Empereur sourit légèrement : « Si l’on parle de morale, n’est-ce pas pareil pour le défunt empereur et la défunte consort ? »

Wang Zhi ne sut comment répondre, cette remarque étant bien trop délicate.

L'Empereur continua : « Bien que nous soyions retiré dans le palais, j’ai vu bien des choses. Et cette affaire ne nous semble pas aussi choquante. Le ministre Tang et le Duc de Ding'an ont combattu ensemble, ont traversé des épreuves ensemble. Si leur lien est plus fort que celui des autres, nous pouvons le comprendre. Après tout, cela ressemble un peu à la relation entre nous et l'Impératrice. Une fois que nous avons eu l'Impératrice, nous n’avons pas voulu d'autres femmes. Il y a peu de couples comme cela, mais il en existe encore. »

Wang Zhi répondit : « … Majesté, votre grandeur d'âme me dépasse de loin ! »

En réalité, il pensait : Si vous pouvez voir les choses aussi ouvertement, vous vous permettez même d’utiliser votre propre exemple… Vous avez un cœur vraiment vaste !

 

Traducteur: Darkia1030

 

 

 

 

 

 

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