En ce qui concernait les positions de chaque département, l'ordre des Six Ministères du Grand Ming était : Nominations, Revenus, Rites, Guerre, Justice et Travaux.

Le ministère des Nominations tenait dans sa main les promotions et les appréciations de tous les fonctionnaires ; le fait que c'était le plus important n'avait pas besoin d'être dit.

Celui des Revenus était responsable de l'argent.

Les positions des ministères des Rites et de la Guerre n'étaient en fait pas si basses, en raison d'un vieil adage véhiculé depuis longtemps : "Les événements majeurs de la nation résident dans les offrandes et les armes". Les « offrandes » étaient toutes sortes de rites religieux, d'offres sacrificielles, de divinations et d'autres choses de ce genre, dont les Rites étaient devenus responsables après la création des Six Ministères. Les « armes » concernaient les questions militaires.

Par conséquent, en matière de statut, le ministère des rites était le plus pur et le plus noble, et celui de la guerre était indispensable pour toute nation.

En fin de compte, chacun d'eux avait un statut élevé, tous très importants et irremplaçables, donc la justice et les travaux étaient aux places inférieures. Pourtant, il ne fallait pas croire que les postes inférieurs manquaient de pots-de-vin graisseux. S'ils devaient être différenciés par la graisse qu'ils avaient, les Ministères devraient être réarrangés ainsi : Nominations, Revenus, Travaux, Guerre, Rites, Justice.

C'était compréhensible. Étant donné que le ministère des nominations étaient en charge des promotions des fonctionnaires, tout le monde enverrait inévitablement de l'argent et des cadeaux dans le but d'obtenir un bon poste ou pour éviter d'être mal noté dans les évaluations. Là-dedans, l'Office de la Sélection Civile — en d'autres termes, la branche contrôlant les évaluations des fonctionnaires civils — était la plus juteuse.

La position du ministère des Travaux n'était pas élevée, mais c'était à cause de l'idéologie traditionnelle problématique de chacun, pas parce qu'elle manquait de moyens. Partout où des palais devaient être érigés ou des digues fluviales devaient être construites, de l'argent était nécessaire, et chaque fois que de l'argent était nécessaire, ils pouvaient tromper les échappatoires en coupant un morceau pour des profits douteux.

Il n'y avait aucun moyen de contourner cela. Les fonctionnaires ordonnés du Grand Ming étaient vraiment trop démunis, et tout le monde n'était pas prêt à travailler aussi dur que Tang Fan à écrire des histoires pour compléter leurs revenus.

Malgré la gestion de l'argent des Revenus, il n'avait pas beaucoup de bonus à obtenir. Les impôts baissaient et baissaient, mais ils n'étaient pas toujours collectés, car de plus en plus de riches les évitaient. La taxe sur le commerce, quant à elle, n'avait pas changé depuis la fondation du pays, et elle était si excessivement basse qu'elle n'avait aucune importance. Certaines régions ne l'avaient même jamais collecté.

Pour cette raison, le ministère des Revenus du Grand Ming était devenu le plus appauvri de l'histoire. L'empereur était sensible au bien-être public, mais même si le taux d'imposition avait été abaissé, les gens du peuple étaient toujours misérables, incapables de supporter leur exploitation. Avec tous les méchants autorisés à agir parmi les autorités centrales, cet argent a fini par ne pas atterrir entre les mains du gouvernement central.

Selon les propres calculs internes de Tang Fan, les recettes fiscales annuelles du Trésor national de l'année précédente s'élevaient à environ quatre millions de taels - ce qui était beaucoup - et il ne restait qu'environ deux millions de taels après diverses catastrophes naturelles de l'année précédente.

Cependant, cet argent devait être alloué aux différents ministères et non aspiré uniquement par le ministère des Revenus. Le ministère de la guerre aspirait à des guerres, les Rites criaient pour de l'argent pour les rituels divins et les examens impériaux, les Travaux criaient qu'un barrage s'était encore effondré quelque part et qu'ils n'avaient pas l'argent pour le réparer…

Après tout ce partage, Revenue n'avait plus beaucoup de pièces pour lui-même. Il n'était pas étonnant que les salaires des fonctionnaires n'aient jamais été augmentés, car même si l'Empereur avait l'intention d'augmenter les salaires, il n'avait pas l'argent pour le faire. Dans un souci de survie et de bonheur, les fonctionnaires intègres devenaient de moins en moins nombreux, tandis que les corrompus augmentaient en nombre. Les supérieurs ne s’en souciaient pas, les inférieurs emboîtaient le pas, mettant le tribunal de Chenghua en ruine.

Cependant, ce n'était pas à Tang Fan de s'inquiéter de ces choses, mais cela devrait être les inquiétudes légitimes de ces ministres et conseillers. Même s'il voulait s'en occuper, personne ne l'écouterait.

Pour faire court, et être bref dans les choses, que l'on regarde la position ou les pots de vins, le ministère de la Justice se classait en bas pour les deux.

Même si ce ministère traitait des enquêtes et s’occupait des prisons dans tout le pays, tout cas qui pouvait atteindre le niveau requis pour que le ministère l'accepte serait généralement important et difficile à juger, ce qui signifiait que personne n'oserait les soudoyer. Même s'ils le faisaient, cela ne servirait à rien, puisque le Ministère n'avait même pas le dernier mot sur les affaires - parfois, il avait des audiences tripartites avec la Cour de révision judiciaire et l'Inspection, et le ministère de la justice subissait les obstacles que lui mettaient les deux autres branches.

En tant que frère dans le même bateau, le ministère des Rites était un bureau peu fréquenté avec peu de pots de vins, mais il était également en charge des examens impériaux, qui étaient de grandes occasions pour les érudits du royaume. Son ministre gérait également l'Académie Hanlin, faisant transcender son statut; ce n'était vraiment pas comparable en qualité au minsitre de la Justice, un démon vicieux du plus bas échelon.

Et maintenant, Tang Fan voulait aller dans un tel département.

Le ministère de la Justice était-il important ? Bien sûr que c'était le cas. Sans cela, il y aurait de nombreux cas majeurs sans aucun moyen d'être jugées. De plus, après que les listes des condamnés à mort de divers endroits soeint soumises au gouvernement central, ils devaient attendre l'approbation du ministère. Quelle que soit son importance, cependant, il n'y avait aucun moyen de changer le fait qu'il n'y avait pas de pot de vin à draguer.

Tout comme les cinq autres branches, la Justice avait un ministre et deux sous-ministres. Les niveaux inférieurs étaient divisés en bureaux sur la base de subdivisions régionales, spécialisées dans l'audition des affaires que chaque province envoyait vers le haut. En plus de ceux-ci, il y avait l'Office des prisons, également connu sous le nom de «prison divine», ainsi que les subordonnés de divers dirigeants: toutes sortes d'employés de bureau, secrétaires, huissiers et autres personnes sans grade.

Tang Fan était le véritable cinquième chef du bureau du Henan - en d'autres termes, son propre chef. Il reportait directement au ministre au-dessus de lui et a devait gérer tout le bureau du Henan en dessous de lui.

Le jour de son entrée en fonction, il est d'abord allé rendre hommage au ministre et à deux adjoints, comme c'était la norme.

L'actuel ministre était Zhang Ying, qui se rapprochait maintenant du conseiller en chef Wan An, et avait également un attachement à la faction de consort Wan. Qu'il était fourbe n'avait pas besoin d'être discuté, donc il n'était naturellement pas non plus une bonne personne. De toute façon, tout le monde devait se débrouiller pour passer ses journées ; il se trouve que ce monsieur était l'un de ces «six ministres qui ressemblaient à des figurines d'argile», ainsi nommés par la société.

Cependant, le ministre Zhang n'était pas là aujourd'hui. Après s'être déplacé, Tang Fan n'a pu rendre visite qu'aux deux sous-ministres.

Liang Wenhua, l'assistant de gauche, montra une attitude un peu bizarre envers lui. Face à son auto-présentation et sa salutation de courtoisie, il se contenta de plisser les yeux. "J'ai entendu dire que vous étiez affecté à la préfecture de Shuntian auparavant ?"

Tang Fan le confirma.

« Même si la Préfecture est chargée de maintenir la paix dans la capitale, ce n'est en fin de compte qu'un bureau local. Il ne peut être comparé au ministère de la Justice. En venant ici, il faudra bien s'adapter et ne pas emporter avec soi l'étroitesse d'esprit de la Préfecture. Les Six Ministères sont les Six Ministères ; La préfecture de Shuntian n'est pas du tout comparable ! »

Tang Fan était un peu confus, incapable de comprendre d'où venaient les manières bizarres de son homologue.Ils ne s'étaient jamais rencontrés auparavant, et il existait encore moins des rancunes entre eux, pour que Liang Wenhua montre la puissance de son supérieur à la seconde où il le voyait, comme s'il lui devait beaucoup d'argent.

Même s'il pensait ainsi, Tang Fan resta toujours respectueux en surface. "J'observerai solennellement votre instruction."

L'assistant Liang donna toute une conférence, mais tout ce qu'il a vu, c'est Tang Fan qui se tenait comme un pieu humain, continuant à faire preuve de déférence, peu importe ce qu'il disait. Sentant que c'était ennuyeux, il agita la main pour qu'il se retire.

Tang Fan s'est ensuite dirigé vers la suite de l'assistant droit Peng Yichun. L'homme venait de fêter ses soixante-cinquièmes ans le mois dernier, et il n'était pas en bonne santé, déjà à demi-retraité. Dans de telles circonstances, ses chances d'être à nouveau promu n'étaient pas si grandes, et il n'avait donc aucun conflit avec le reste du ministère. En rencontrant Tang Fan, il divagua encore et encore et lui donna un discours d'encouragement; il n'a rien dit d'important, tout était idiot, mais cela indiquait sa propre personnalité de bon gentleman, et il n'a pas laissé tomber sa réputation d'être un béni-oui-oui.

Voyant qu'il était bon à parler, Tang Fan demanda donc des indications. "Ministre adjoint Peng, cet humble fonctionnaire n'a jamais fait la connaissance de l'assistant Liang avant cela, et est encore moins hostile à son égard, mais quand je suis allé lui rendre visite juste avant, il y avait une certaine froideur dans ses propos, ce qui m'a causé de la confusion. . A-t-il rencontré une sorte de malheur ou l'ai-je offensé par inadvertance ? »

L'homme rit. « Il est probablement juste de mauvaise humeur ces derniers temps. Ne t'inquiète pas, ça ira mieux dans quelques jours. »

Parler clairement a toujours été une impossibilité dans le dialogue de la bureaucratie ; son homologue aurait besoin de comprendre les choses par lui-même. Avec l'intelligence de Tang Fan, il a immédiatement déduit un indice de ses paroles. "Il semble que sa mauvaise humeur ait quelque chose à voir avec moi ?"

Peng Yichun réfléchit un moment, puis finit par lui dire : « Il a un disciple qui occupe actuellement le poste de chef adjoint de la justice. Lorsque ce poste dans le Henan s'est vidé, il avait jeté son dévolu sur son élève… »

Tang Fan comprit. Il s'est avéré qu'il était devenu un demi Cheng Yaojin (NT : général chinois sous la dynastie Tang, réputé pour arriver au bon moment pour sauver une situation), privant quelqu'un d'autre de la position qu’il avait brigué et déclenchant  de ce fait une certaine hostilité de leur part.

Maintenant qu'il connaissait la vérité, il se sentait impuissant.

Il n'y avait qu'un certain nombre de postes officiels, mais beaucoup voulaient y être promus, mais on ne pouvait mettre qu’un navet par trou. Une fois que vous en preniez un, les autres ne pouvaient que vous envier et vous verraient inévitablement comme une horreur, à moins que vous n'acceptiez de renoncer à votre poste. La question était : qui serait prêt pour ça ?

Voyant le regard impuissant qu'il avait, le sous ministre Peng sourit. « Puisque tu es ici, reste tranquille. Travaille bien et tout ira bien. »

Comme Tang Fan avait du respect envers ce vieux monsieur affable, il a rapidement répondu qu'il bénéficierait de ses conseils.

Après avoir rencontré les deux sous-ministres, il est retourné dans la cour où se trouvaient les bureaux. Ils avaient été divisés conformément aux treize provinces du Grand Ming, ce qui faisait donc treize bureaux au total. Comme il était arrivé tardivement, il dut rendre visite à tous ses collègues et aînés de sa propre initiative.

La plupart d'entre eux firent preuve d'indifférence envers ce jeune collègue, voire d'une politesse quelque peu désaffectée, ce qu'il a trouvé ennuyeux. Puisqu'il avait appris la situation générale directement de la bouche de Peng Yichun, cependant, il pouvait comprendre leurs attitudes.

Selon une rumeur à la Cour, il était dit que Zhang Ying allait entrer au Cabinet pour combler un poste vacant, de sorte que son poste de ministre serait sûrement rendu vacant. Parmi les deux ministres adjoints, Peng Yichun était vieux et malade, donc, bien sûr, Liang Wenhua - celui qui trouvait Tang Fan déplaisant à l'œil – se pose en candidat pour devenir le prochain ministre.

Y avait-il quelqu'un qui n'agissait pas selon le temps, lorsqu'il se mêlait à l'administration ?

Tang Fan monopolisait le poste du protégé du prochain ministre avec son entrée, ce qui a bouleversé Liang Wenhua. En plus de cela, Tang Fan n'avait pas la moindre fondation au sein du ministère de la Justice ; comment choisir entre garder ses distances avec un chef de cinquième rang et offenser un ministre adjoint de troisième rang?

Il n'avait même pas besoin d'y penser !

Si quelqu'un se rapprochait de Tang Fan en ce moment, cela ne signifierait-il pas qu'il n'accordait aucune importance au sous ministre Liang ?

C'est pour cette raison que lorsque Tang Fan a rendu visite au reste des douze bureaux, il a reçu fondamentalement la même attitude tout le temps.

Personne ne manifesterait cela de manière trop flagrante, bien sûr, mais ils n'étaient pas non plus indûment cordiaux, restant poliment distants et saluant de manière étrange. Cela rendait indiciblement mal à l'aise de la tête aux pieds, mais aussi rendait difficile de repérer le moindre défaut de leur part.

La seule exception à cela fut Lu Tong'guang, chef du bureau du Jiangxi. Le vieil homme était une personne aussi généreuse que Peng Yichun - voyant que Tang Fan semblait ignorer la cause de tout cela, il l'informa discrètement par des allusions détournées que Liang Wenhua n'était pas un homme ouvert d'esprit. Il suggéra également qu'il serait préférable qu'il trouve un moment pour s'excuser auprès du sous ministre Liang, de peur qu'il ne lui garde rancune et ne lui rende les choses difficiles de façon régulière.

Tang Fan le remercia pour ses salutations amicales, mais fit semblant de ne pas comprendre sa suggestion, car, à son avis, il n'avait rien fait de mal. Ce poste n'était pas celui qu'il avait lui-même réclamé, mais lui avait été attribué par le ministère des Nominations. Le sous ministre Liang avait trop peur d’aller se plaindre pour régler cette dette, alors il avait jeté sa colère sur sa tête, ce qui était vraiment déraisonnable. Devoir fréquemment faire des compromis était une réalité en tant qu'officiel, mais on ne pouvait pas reculer s’il n'y avait plus de place. Ce serait seulement laisser les autres vous intimider à mort.

Même s'il lui versait du thé, s'excusait et prenait tout le blâme sur lui-même, l'autre continuerait certainement à porter cette inimitié.

Alors que Tang Fan refusait de l'écouter, Lu Tong'guang soupira mentalement, pensant que les jeunes étaient beaucoup trop orgueilleux et impétueux ; un de ces jours, après avoir essuyé un énorme revers, il finirait par accepter les faits. Ainsi, il ne l'a pas persuadé davantage, l'informant à la place de quelques problèmes mineurs de chaque bureau, basés sur sa mentalité de produire un bon karma.

Il avait toujours été une personne chaleureuse, prenant également sur lui de donner des conseils à Tang Fan. « C'est la première fois que vous venez aux Offices, vous n'êtes donc pas familier avec les subordonnés, surtout pas ces greffiers et huissiers sans grade. Leurs statuts sont les plus bas, mais ils sont aussi les plus susceptibles d'être glissants. Si vous voulez les inciter à l'action, vous pouvez tout aussi bien les inviter à manger, d'abord. Restez en contact, établissez une bonne relation avec eux, et vous aurez alors l'occasion de comprendre les situations, au lieu d'être tenu dans l'ignorance de tout ce qui pourrait arriver. »

Tang Fan l'a remercié pour la leçon, puis demanda timidement: «Avant d'entrer au ministère, j'ai entendu dire que les bureaux organisaient des dîners de groupe mensuels ensemble, que les individus organisaient à tour de rôle. Est-ce vrai? Je ne crains pas votre ridicule, frère Lu; mes parents sont décédés tôt, mais mes seules dépenses quotidiennes ne sont pas rares. S'il y a une telle norme, je peux aussi bien contracter un prêt à l'avance, histoire d'éviter de ne pas avoir l'argent pour traiter les invités. »

Lu Tong'guang hocha la tête. « En effet, mais vous n'avez pas à vous inquiéter. Les endroits où nous allons ne sont pas d'énormes restaurants comme l’Hôte immortel, mais des cantines ordinaires. Nous n'utilisons pas non plus le salaire de qui que ce soit pour eux. »

L'autre était surpris. « D'où vient l'argent, alors ? »

Les deux étaient en pleine conversation, bien qu'ils soient pratiquement étrangers. Lu Tong'guang hésita à parler, mais lui avoua finalement la vérité.

Le ministère n'était pas trop semblable à ce qu'il avait été dans l'imagination de Tang Fan, pour ainsi dire. En dépit d'être un bureau peu fréquenté, ce n'était pas sans pots de vin. Il appartenait généralement au ministère de trancher sur certaines affaires importantes, dès lors qu'elles n'avaient rien à voir avec des complots, une fois qu'elles lui étaient signalées, ce qui laissait place à d'éventuelles discussions.

En ce qui concerne les peines d'exil, par exemple, trois cents li et trois mille li n'étaient définitivement pas du même niveau. Dans les punitions de coups de tige, dix coups contre cent coups étaient encore plus différents; dans la légèreté et la lourdeur, le ministère avait le dernier mot. Pour de nombreux crimes, le Grand Code Ming ne contenait que des dispositions vagues, donc si quelqu'un faisant pression pour la clémence se présentait, une peine plus légère n'aurait pas beaucoup d'importance.

Mais cela dépendait aussi de la région. Le Zhejiang, le Huguang et le Jiangxi étaient classés comme des provinces relativement riches, ils comptaient donc beaucoup de gens riches et l'argent de facilitation était facile à trouver. Pour le Guizhou, le Yunnan et le Henan, où se trouvait Tang Fan, il y avait beaucoup moins de graisse.

C’étaient toutes des règles non écrites. Par conséquent, même si chaque bureau se relayait pour l'hébergement du repas, la réalité était que ceux qui étaient un peu plus riches donnaient plus pour que les autres traitent les invités, empêchant ainsi les autres bureaux d'avoir les yeux rouges de jalousie et de s'enfuir en déblatérant sur eux. Une période de lutte désespérée ne serait amusante pour personne.

Remarquant que Tang Fan venait d'avoir une épiphanie, Lu Tong'guang continua. « Il n'y a pas lieu de s'inquiéter, vraiment. Tout le monde sait que le chef du Henan n'obtient pas beaucoup de surplus et on ne vous forcera pas à inviter les autres. Comme vous êtes un nouveau venu, cependant, si vous voulez avoir de bonnes relations avec tout le monde, mieux vaut ne pas être avare de votre peu d'argent. Si vous craignez de ne pas en avoir assez, j'en ai un peu ici… »

Reconnaissant sa générosité, Tang Fan lui sourit rapidement. « Ce n'est pas nécessaire, je demandais seulement. Merci beaucoup pour votre pensée, monsieur, mais je peux encore me permettre de payer un repas. Que vous expliquiez tout cela m'a mis à l'aise; Je pensais que je devrais inviter chaque mois ! »

Avec cette discussion, leur relation s'était rapidement rapprochée.

Lu Tong'guang éclata de rire. « Comment cela pourrait-il être ainsi ? Même les plus haut placés ne pourraient pas se le permettre ! »

« Alors, oserais-je demander ; qui sera l'hôte de la fin de ce mois ? »

L'autre tortilla sa barbe. "Selon les règles, ce devrait être mon tour."

"Quelle coïncidence! Puisqu'il en est ainsi, pouvons-nous discuter de moi en train de faire la queue, pour que ce mois-ci soit mon plaisir ? »

Lu Tong'guang, toujours facile à vivre, hocha la tête. "Bien sûr. Puisque vous venez de prendre vos fonctions, vous pouvez en effet profiter des dîners collectifs pour vous familiariser avec vos collègues et tisser des liens. Soyez prudent lorsque vous choisissez l'emplacement, cependant. Vous n'avez pas besoin de faire une réservation dans ces grands restaurants ou tavernes, juste quelques petits endroits bon marché et de bonne qualité feront l'affaire. Si vous vous en faites trop, ceux qui sont derrière vous se plaindront de vous. »

C'était une proposition consciencieuse. Comprenant le raisonnement, Tang Fan a rapidement reconnu l'aide. « Combien de supérieurs devrais-je inviter, alors ? »

L'autre secoua la tête. "Aucun. Ils chérissent leur plumage et ne pas se mêlent à nous. Inviter les chefs et les chefs adjoints seuls ira bien. »

"Les exécutifs n'ont-ils pas besoin d'être invités aussi ?"

Les chefs adjoints étaient les assistants des chefs, tandis que les cadres étaient d'un rang inférieur. Ils étaient de vrais sixièmes rangs, et chaque Office en avait un.

Lu Tong'guang secoua à nouveau la tête. "Non, seulement les deux autres."

Il y avait une particularité, ici. Aux yeux d'un directeur officiel comme Lu Tong'guang, les cadres étaient classés dans les seconds rôles. Bien qu'ils aient un rang, il n'était pas nécessaire d'être trop proche d'eux, sinon l'ancienneté serait mise à mal et le dédain s’en suivrait

En prenant tout cela en considération, les règles des six ministères étaient plus strictes que celles de la préfecture de Shuntian. Pour cette dernière, , Tang Fan avait généralement invité aux  dîners des chefs de patrouille comme vieux Wang, ce qui avait montré de la camaraderie dans tous les rangs.

Il semblait que chaque endroit avait ses propres normes. Notant mentalement ces détails, Tang Fan discuta un peu plus avec Lu Tong'guang, jusqu'à ce qu'il se prépare à partir. De fait, il n'avait même pas été sur son propre territoire à ce stade, ni vu ses propres subordonnés ; il avait besoin d'aller rencontrer certains visages, bien sûr.

Cependant, Lu Tong'guang s’écria pour l'arrêter. "Frère Runqing, il y a quelque chose que je dois d'abord vous dire."

Voyant qu'il était sérieux, Tang Fan ressentit un mauvais pressentiment. "Il n'y a pas de mal à parler, Frère Lu."

'' Votre assistant actuel, le chef adjoint Yin Yuanhua, est le disciple de Liang Wenhua. Celui qui voulait prendre votre place. »

"..."

.

Considérant la terrible nouvelle que Lu Tong'guang lui avait divulguée, Tang Fan arriva finalement dans son propre bureau.

Il n'y avait pas de différence entre cette pièce et les salles de travail des autres Bureaux, à part le décor intérieur ; il y avait beaucoup de fleurs et de plantes ici. Son prédécesseur, le chef Zhou, aimait manifestement le jardinage. Quel dommage que dès que leur propriétaire était parti, ses subordonnés n'avaient aucune idée de ce que leur nouveau supérieur préférerait, alors les plantes avaient été déplacées vers le porche, où elles étaient sur le point de se faner.

Une fois que Tang Fan est entré dans la salle de travail, il a aperçu quelqu'un en train d'en retirer un pot de pivoines. En le voyant, l'autre posa immédiatement le pot de fleurs et s'inclina. « Cet humble fonctionnaire est l'exécutif du Henan, Dai Hongming ! Salutations à vous, Monsieur ! »

Tang Fan l'a exempté de la salutation. « Ces fleurs ont-elles été laissées par le chef Zhou ? »

Dai Hongming confirma. L'ancien chef était mort de maladie; d'habitude, beaucoup évitaient un peu les tabous, donc quand un nouveau fonctionnaire prenait ses fonctions, tout devrait être changé. Il avait remarqué que les huissiers se relâchaient - ils n'avaient changé que les pinceaux, l'encre, le papier et la pierre à encre, sans sortir les fleurs - et que l'heure était presque arrivée, car il avait vu Tang Fan rendre visite à ses supérieurs et ses collègues, ce qui signifiait qu'il allait bientôt arriver à leur bureau. Ainsi, il n'avait eu d'autre choix que de se mettre à la tâche en préparant le déménagement de toutes les fleurs, afin de ne pas violer de tabou avec leur nouveau patron.

« Elles sont agréables à regarder, pour moi. Vous n'avez pas besoin de les déplacer, mais plutôt de les réinstaller », déclara Tang Fan de manière inattendue. "Personne n'a arrosé ces plantes, elles en auront donc besoin d'un peu sans tarder, de peur qu'elles ne se dessèchent et ne meurent bientôt."

Dai Hongming faillit pleurer quand il a entendu cela, pensant : Pourquoi diable ai-je gaspillé tout cet effort pour les déplacer tout autour, alors ?

Pourtant, il n'osa pas discuter. Comme on l'a dit, un nouveau fonctionnaire prenant ses fonctions déclenchait trois incendies - peut-être que ce chef Tang sentait qu'il se relâchait, alors il cherchait à le gêner. Il ne put qu'accepter, après quoi il remit le pot de pivoines à sa place d'origine, puis alla dehors.

Tang Fan l’appela pour l'arrêter, d’un ton très aimable. '' Ces questions insignifiantes sont à faire par les autres, Executif Dai. Soyez disponible. Ce fonctionnaire a de quoi discuter avec vous. »

L'autre était un peu nerveux en entendant cela. « Que souhaitez-vous demander, Monsieur? »

"Il n'y a pas besoin d'être nerveux", déclara Tang Fan avec un sourire. "J'ai juste des questions occasionnelles. À part vous, combien de membres y a-t-il au bureau du Henan ? »

« Pour vous répondre, Monsieur, il y en a quatre au total. Deux sont secrétaires et les deux autres courriers. Si vous avez des courses à faire, vous pouvez leur demander de le faire. » Dai Hongming s'arrêta, puis montra un petit sourire positif. "Bien sûr, si vous avez quelque chose d'urgent et qu'il n’est pas pratique pour vous de le leur remettre, vous pouvez me le demander, et je le ferai!"

Bien qu'il soit entré dans la quarantaine cette année, Dai Hongming était toujours un véritable cadre de sixième rang au sein du ministère. En fin de compte, mis à part son propre manque de grandes capacités, il n'avait pas non plus de soutiens - après avoir travaillé pour le prédécesseur de Tang Fan pendant neuf ans, il n'avait jamais quitté son poste d'origine.

Il n'avait pas un bon professeur, comme le chef adjoint Yin Yuanhua. En tant qu'honneur du palais de troisième rang, il n'était que légèrement meilleur qu'un honoraire provincial, il ne pouvait donc compter que sur ses supérieurs pour le soutien. Après la mort du prédécesseur de Tang Fan, il était immédiatement devenu un enfant sans mère.

Selon lui, ce nouveau patron aurait pu être considéré comme un nouveau mécène sur lequel il pouvait compter, s'il n'avait pas malheureusement pris la position visée par Yin Yuanhua. L'homme le détestait horriblement, et était soutenu par le sous ministre Liang le, ce qui rendait difficile de dire si ce nouveau patron serait capable de s'asseoir de manière stable à son siège. Cela avait tourné dans l'esprit de Dai Hongming, et il avait lutté mentalement pendant longtemps avant l'arrivée de Tang Fan; puis, une fois qu'il avait vu à quel point l'autre était jeune, son cœur s'était rapidement refroidi, car il croyait qu'il ne serait certainement pas à la hauteur de Yin Yuanhua. Au mieux, il finirait par être réduit de force à une marionnette en bois exposée.

Tang Fan sourit, comme s'il ne comprenait pas son implication. "Puisque c'est mon premier jour, continuez et appelez tout le monde pour que nous puissions nous familiariser les uns avec les autres."

Dai Hongming fut un peu déçu, mais dut rassembler son énergie pour répondre, puis s'écarter pour appeler les autres.

Après quinze minutes, les greffiers étaient arrivés à peu près tous, et ils ont tous salué Tang Fan en même temps, se présentant successivement.

Les yeux de Tang Fan ont parcouru un cercle complet. « Comment se fait-il que je ne vois pas l'adjoint Yin ? » demanda-t-il soudain.

Dai Hongming grommela intérieurement en forçant un sourire. « Il a dit qu'une de ses vieilles maladies avait éclaté et que ses jambes le gênaient, de sorte qu'il ne pouvait plus marcher. Il m'a dit de vous signaler son offense, monsieur, et qu'il serait bien venu, mais ne peut pas. »

Dès que cela a été dit, l'expression de chacun a changé. C'était clairement qu’il ne prenait pas le chef Tang au sérieux ! Ils le regardèrent tous, voulant voir comment il résoudrait cela.

Pourtant, tout ce qu'ils virent fut une légère expression de choc sur son visage. «Incommodé ses jambes ? Est-il boiteux ? » demanda-t-il avec inquiétude.

Pourquoi avait-il l'air de le maudire ? marmonna tout le monde dans son for intérieur; cependant, en voyant la véritable inquiétude de Monsieur Chief, ils ont alors senti que ce n'était pas ça.

Hésitant dans son discours, Dai Hongming déclara. "...Peut-être qu'il a une sorte de douleur articulaire chronique?"

Quelle blague. Yin Yuanhua n'avait que trente ans cette année, comment pouvait-il avoir des douleurs articulaires ou de l'arthrite ?

Mais… aurait-il jamais pu dire, 'il rend délibérément les choses difficiles pour toi, alors il fait étalage de son pouvoir' ?

Tang Fan soupira. « L'adjoint Yin vient juste d'avoir trente ans. Il est si jeune, mais a des douleurs articulaires ; comment va-t-il s'en sortir à l'avenir ? Ah laisse tomber. Puisqu'il est malade, il devrait récupérer correctement. Ce n'est pas grave s'il ne vient pas. »

Comme prévu, il est un kaki doux, pensèrent-ils tous intérieurement, croyant que puisqu'il connaissait les origines de Yin Yuanhua, il avait trop peur de se brouiller avec l'autre partie.

L'instant d'après, ils l'entendirent continuer. "Très bien. Exécutif Dai, demandez à quelqu'un d'aller acheter quelques trucs à envoyer à l'adjoint Yin. Prends ça comme un peu de gentillesse de ma part. »

« Que faut-il envoyer ? » demanda l'autre impuissant.

Contre toute attente, leur nouveau supérieur n'allait non seulement pas s'embêter avec l'impolitesse de Yin Yuanhua, mais prévoyait même de baisser la tête en premier. Quel niveau de dignité était-ce ? ! Dai Hongming se lamentait en secret, son humeur tombant complètement au fond de la vallée - il semblait qu'il pouvait déjà imaginer sa propre route lugubre devant lui.

Tang Fan semblait totalement ignorant de toutes les différentes émotions de la foule. "Allez chez un apothicaire et achetez des rhizomes de siler et de calamus."

Quel genre de cadeau était-ce ?

Dai Hongming a été surpris, pensant qu'il avait mal entendu. "Hein?"

"Ce fonctionnaire n'a-t-il pas parlé assez clairement?" demanda Tang Fan, mécontent.

« Non, cet humble fonctionnaire y arrivera ! » répondit rapidement l'autre.

Il n'était pas sûr de l'effet des rhizomes, mais tout le monde savait que le siler traitait les douleurs articulaires. Dai Hongming n'était momentanément pas clair si son supérieur avait réellement compris les choses ou faisait semblant d'être stupide. Péchant par excès de prudence, il demanda à nouveau : « Quelle quantité de chacun de ces médicaments serait-il approprié d'obtenir, Monsieur ? Que traitent les rhizomes de calamus ? »

Tang Fan a ri. "Ah, les rhizomes de calamus sont principalement destinés au traitement de la sénilité et de l'oubli, avec pour effet de calmer le psychisme et de stimuler l'esprit. Ils sont parfaits pour la maladie de l'adjoint Yin. Quant à savoir combien en prendre, à mon avis, sa maladie est assez grave. Quatre ou cinq pièces suffiront.

Il se moquait en fait de Yin Yuanhua ! Ce monsieur n'avait pas peur de lui, il l'affrontait de front !

Mais, une fois le médicament délivré… Yin Yuanhua ne deviendrait-il pas fou de rage ?

Tout le monde fut incapable de réagir pendant une seconde, regardant Tang Fan en silence.

"Monsieur… ce ne serait pas bien, n'est-ce pas ?" demanda Dai Hongming, le visage plein de souffrance.

Le sourire de Tang Fan a été rapidement mis de côté. Il le regarda froidement. "Quoi? Avez-vous l'intention de désobéir à mon ordre ? »

L'autre sursauta, disant par la suite qu'il n'oserait pas le faire.

Il n'allait pas acheter ce truc lui-même, bien sûr. Après la fin de la réunion, il a pris de l'argent et a ordonné à un de ses subordonnés d'aller acheter les deux substances médicinales. Ledit greffier avait déjà été grondé par Yin Yuanhua et avait également l'esprit de s'attirer les faveurs du nouveau chef, alors il a acheté et ramené un demi-chat de médicaments en une seule fois. Le visage de Dai Hongming est devenu noir dès qu'il a vu cela.

Il savait aussi que c'était Tang Fan qui le forçait à rester avec une équipe ; s'il ne le satisfaisait pas, il serait sans aucun doute aliéné et mis de côté par lui un jour. Cependant, Dai Hongming n'avait pas été apprécié par Yin Yuanhua au départ, donc même s'il ne le faisait pas, l'homme ne le trouverait de toute façon pas agréable à regarder.

Après avoir réfléchi à cela, Dai Hongming serra les dents, se dit qu'il pouvait aussi bien y aller et apporta le médicament à son bénéficiaire.

Du côté de Yin Yuanhua, il était en train d'être fier de lui pour son avantage contre Tang Fan. Tout à coup, le greffier qui cherchait toujours des faveurs auprès de lui courut pour lui rapporter ce que Tang Fan avait dit, ce qui l'a rendu au-delà de la colère quand il l'a entendu - que Tang Fan lui avait jeté un sort !

Avant que sa rage ne touche à sa fin, Dai Hongming lui a alors amené des médicaments.

C'était une gifle au visage!

En moins d'une journée, la nouvelle se répandit dans tout le ministère de la Justice ; Le chef adjoint Yin du Henan comptait sur le fait d'avoir un sous ministre comme soutien et ne prenait pas du tout son supérieur nouvellement nommé à cœur, mais ne s'attendait pas à être vicieusement ridiculisé.

Yin Yuanhua avait utilisé l'excuse de ses jambes douloureuses pour ne pas participer à la conférence de son nouveau supérieur, où, à son tour, Tang Fan avait envoyé des rhizomes de calamus pour le ridiculiser comme ayant une maladie mentale. Une fois que chacun entendait cette histoire, son estomac se convulsait de rire, après quoi il s'inquiétait intérieurement pour Tang Fan.

Un court instant d'étalage porterait-il des fruits comestibles ?

La nouvelle de cet incident parvint très vite aux oreilles du sous ministre de gauche, Liang Wenhua.