Deux ennemis. L'un voulait sa mort, l'autre voulait l'utiliser. Lequel choisir?
Si Dame Neuvième mourait, celui que Deng Xiucai viendrait ensuite tuer était Tang Fan. Il ne pouvait pas laisser faire ça, alors il devait trouver ses gens pour l'aider. Elle et Deng Xiucai n'étaient pas d'accord; elle n'était pas aussi insensible que lui, laissant place à beaucoup de discussions.
Le tumulte du combat avait alarmé beaucoup de monde. Tout le monde regarda les deux chefs se battre et personne ne savait pas trop quoi faire. Ils coururent successivement vers l'entrée de la cave, la bouchant aussitôt.
Tang Fan, non loin de là, aperçut le garde du corps qui venait d'être aux côtés de Dame Neuvième. « Grand frère, entrez et voyez par vous-même, maintenant ! Ah-Han se bat avec le commandant en second, il va la tuer !"
Dame Neuvième avait voulu à la fois séduire Tang Fan et lui dévoiler des secrets à ne pas divulguer, alors elle avait renvoyé ce garde du corps. Il l'appela "Ah-Han" pour montrer à l'autre à quel point sa relation avec elle était inhabituelle.
Effectivement, le visage du garde du corps se tordit. "Où sont-ils?!"
Tang Fan n'eut pas vraiment besoin d'en expliquer plus, car l'homme avait depuis longtemps entendu les bruits d'armes qui s'entrechoquaient à proximité. Sans un autre mot, il se précipita en avant, Tang Fan le suivant et babillant après lui. « Tu dois sauver Ah-Han, grand frère ! Rien ne doit lui arriver !"
Le garde ne pouvait pas lui prêter attention, bien sûr, poussant la foule sur le côté et se précipitant à l'intérieur. Tang Fan, non loin de là, entendit soudain Deng Xiucai crier : «Qu'est-ce que vous regardez tous ?! Aidez-moi à tuer cette femme ! Nous ne pouvons pas la laisser retourner voir le surveillant et se plaindre !"
"Comment oses-tu!" cria Dame Neuvième. Il n'y avait pas de manque de souffle dans la façon dont elle parlait; mais il était clair qu'elle devenait progressivement désavantagée.
C'était vraiment un désir inébranlable de faire taire quelqu'un par la mort.
Le visage légèrement tordu, Tang Fan ne se soucia de rien d'autre que de s'éclipser directement. Dans ces circonstances, personne ne prêtait attention à l'endroit où il se trouvait non plus.
Alors que les deux parties sombraient dans une bagarre intense, Tang Fan s'était depuis longtemps enfui dans une cave remplie de nourriture trouvée dans un détour. Au moment où de nombreuses personnes s'étaient précipitées pour rejoindre la mêlée, il est sorti de sa cachette et s'est enfui en courant, espérant pouvoir trouver une sortie.
Cet endroit était complètement à l'opposé du chemin où se cachait le groupe d'Ah-Dong. Tang Fan croyait fermement qu'avec l'intelligence de Deng Xiucai, il n'aurait certainement pas mis en place un seul point d'entrée, car ces gars seraient pratiquement des tortues dans un bocal si quelqu'un le bloquait.
Ce mini-labyrinthe souterrain n'était pas si grand, car les caves étaient relativement peu nombreuses. C'était surtout parce que les passages entre lesdites caves étaient sinueux, tortueux et compliqués et que l'on risquait de s'y perdre. Après avoir tourné et retourné au moyen de virages infinis pendant un long moment, évitantt tout le temps les chemins qui pourraient être gardés par des gens, Tang Fan trouva finalement une zone qui ressemblait à une sortie, car elle était sur une pente ascendante, et il y avait un duo qui la surveillait.
Deng Xiucai avait actuellement convoqué tous ses subordonnés afin de tuer Dame Neuvième, mais ces deux-là étaient toujours là. Cela le conforta que l'endroit qu'ils surveillaient devait être très important, et donc probablement une porte d'entrée.
Tang Fan était seul dans un repaire de voleurs, il n'avait donc aucun moyen d'amener les enfants dehors par lui-même ; il serait définitivement tué avant de pouvoir partir, puis la souffrance se propagerait aux plus petits. Peu importe à quel point il voulait courir vers Ah-Dong et les sauver tous immédiatement, sa logique lui disait qu'il n'était pas en capacité de le faire.
Les enfants étaient les faiseurs d'argent de Deng Xiucai; il ne les attaquerait pas imprudemment, sinon il n'aurait pas voulu s'opposer à la Cour et risquer la colère mondiale pour eux. Le statut de Tang Fan était différent - il n'avait aucune sorte d'utilité pour l'homme et deviendrait une nuisance pour lui dans son voyage fugitif. La meilleure méthode était donc de se sauver d'abord, attendant une chance de s'échapper dans la mêlée, puis de ramener ici les forces de soutien. Attraper le groupe de Deng Xiucai d'un coup sauverait aussi les enfants.
Pourtant, il était vaguement et tristement conscient que ladite mêlée pourrait bientôt se terminer. Deng Xiucai avait les forces de beaucoup de personnes, et Dame Neuvième n'était pas à sa hauteur, car elle était trop arrogante et sûre d'elle. Elle croyait que son statut d'envoyée du surveillant et d'invitée d'honneur du Gang du Sud ferait trop peur à Deng Xiucai et le dissuaderait d'agir contre elle, et elle l'avait donc contredit à tous égards.
Pourtant, après avoir été réprimé pendant une certaine période, l'homme avait depuis longtemps l'intention de la faire taire. Il se trouvait qu'ils étaient dans un endroit isolé, donc dès que les forces de Dame Neuvième seraient éliminées, il pourrait en rejeter la responsabilité sur les autorités. Personne ne saurait jamais que c'était lui qui l'avait fait.
Tang Fan ne s'inquiétait pas pour elle, naturellement. Elle avait parlé gentiment et prévu de lui rendre les enfants, mais c'était uniquement parce qu'elle avait voulu s'opposer à Deng Xiucai, pas parce qu'elle était bienveillante.
Cependant, si elle mourait avant que l'équipe de Sui Zhou ne puisse arriver ici, il serait coincé dans une situation très dangereuse.
La sortie était visiblement proche, mais il ne pouvait pas avancer, seulement capable de se cacher dans un endroit sombre avec les mains liées. Cette situation d'être la tête sur le billot de quelqu'un d'autre le rendait vraiment anxieux et impuissant; peu importe à quel point il était intelligent, il ne pouvait momentanément pas penser à un moyen de s'en sortir.
Juste à cette seconde, un bruit de pas agités s'est approché. Sans avoir le temps de réfléchir profondément, il se cacha rapidement dans l'ombre d'un renfoncement voisin.
Il vit quelques personnes courir vers la fin du tunnel que les deux gardaient. "Que se passe-t-il?!" demanda l'un de ces derniers.
"Dame Neuvième est morte", répondit quelqu'un d'autre. "Le commandant en second nous a ordonné de préparer une retraite!"
L'homme était très choqué. "Elle est morte? Comment?!"
"As-tu été enchanté par cette beauté féminine pour que tu t'en soucies autant, espèce de clown ?" réprimanda joyeusement l'autre, puis il étouffa sa voix. « Le patron l'a tuée, ainsi que ses deux subordonnés. Cette dame lui donnait du fil à retordre à propos de tout. Il l'a toléré pendant si longtemps, ce serait en fait bizarre s'il ne l'avait pas tuée."
L'homme qui l'interrogeait connaissait cependant le lien entre elle et la société du Lotus blanc. « Mais n'est-elle pas l'envoyée du Surveillant ? Est-ce que la tuer comme ça, ça va aller?"
« Ne parle même pas d'eux. Nous les payons en pièces chaque année, mais ils ne font que profiter sans rien faire pour nous. Le commandant en second a longtemps voulu s'opposer à eux. En tout cas, les autorités sont venues s'en mêler, donc quand on leur ccollera sa mort sur le dos, personne ne nous soupçonnera du tout."
Le deuxième homme avait en fait un peu de cervelle, il hésita quand il entendit ça. « Alors… ne serons-nous pas recherchés à la fois par les autorités et par le surveillant ? »
"Arrête de dire n'importe quoi," dit l'autre avec impatience. "Le commandant en second a dit que des gens de la forteresse de montagne sont ici, nous devons donc nous dépêcher de faire nos valises, puis nous préparer à nous échapper avant l'arrivée des autorités. Vous serez chargés de fermer la marche en gardant l'une des issues, afin que l'ennemi ne nous frappe pas par derrière. Au fait, ce type que Luo avait ligoté s'est enfui. L'avez-vous vu?"
"Non. Nous n'avons pas osé quitter nos places une demi-seconde et nous n'avons même pas vu un fantôme."
«Il y a eu une courte ouverture à une autre sortie à cause de toute la folie. Les deuxième et troisième commandants soupçonnent que le gars s'est enfui à ce moment là. Quoi qu'il en soit, si jamais tu le vois, tue-le et finis-en avec lui."
Tang Fan se demanda comment un "troisième commandant" était également présent ici, mais il comprit dès qu'il y a repensé. Quand il avait rencontré Deng Xiucai, il y avait un ancien assis à côté de lui ; c'était probablement lui.
Après le meurtre de Dame Neuvième et son intention d'évacuer, le traitement de Tang Fan était passé du "besoin de tuer" au "tuer seulement s'il était vu", mais il n'en était pas du tout content - car une fois que Deng Xiucai se plongerait dans les montagnes, cela équivaudrait à un dragon retournant à la mer, et il serait difficile de retrouver ses traces.
Les deux hommes aacquiescèrent, immédiatement après quoi il y eut un autre bruit de pas qui s'éloignait. Ils commencèrent à parler à voix basse.
« Si le patron nous fait fermer la marche, quand sera-t-il temps pour nous de nous sauver ? Il ne veut pas que nous attendions que tout le monde soit parti pour évacuer, n'est-ce pas ? »
« Nous allons simplement attendre. Si nous partons trop tôt et que le commandant en second le voit, nous serons réprimandés."
"Allons-nous chercher ce type qu'il a mentionné?"
"Toi idiot. Quelle "recherche" ? S'évader avec nos vies, c'est ce qui est important ! Une fois en haut de la montagne, les autorités ne pourront plus nous trouver. Pourquoi crains-tu encore que des secrets ne soient divulgués ? »
Tang Fan n'avait aucune envie de continuer à les écouter, anxieux intérieurement. Craignant que les enfants ne soient emmenés par Deng Xiucai, il rebroussa prudemment chemin.
Après la mort de Dame Neuvième, Deng Xiucai avait amené tout le monde en retraite par une autre sortie. Mais, peu importe la rapidité avec laquelle ils se déplaçaient, ils étaient toujours embourbés par un groupe d'enfants; les sortir de la cave ne faisait pas perdre de temps en soi.
Ah-Dong se rappelait les instructions de Tang Fan. Sachant que les méchants ne les tueraient pas à la légère, elle s'attarda en progressant très lentement, puis s'effondra délibérément sur le sol, hurlant qu'elle ne pouvait pas marcher. Un escroc n'a eu d'autre choix que de la soulever par la nuque et de la porter.
Ils sont partis en rafales, Tang Fan les suivant loin derrière. Il les entendit faiblement dire qu'il y avait déjà une voiture pour les accueillir à l'extérieur, ce qui inévitablement le rendit encore plus anxieux. En les regardant sortir de la grotte, il en profita pour s'enfuir et se cacher derrière un rocher à proximité.
S'il avait pu partir d'ici un demi-shichen plus tôt, il se serait précipité pour aller chercher des renforts. Maintenant, tout ce qu'il avait à l'esprit, c'était qu'il ne pouvait pas simplement laisser ces gars s'échapper, sinon il serait encore plus difficile de retrouver les enfants plus tard.
En pensant ainsi, il ne se souciait plus de se sauver d'abord. Il a crié un "Stop!", puis est sorti de derrière le rocher.
Ce cri fort était essentiellement un coup de tonnerre en pleine campagne. Tous les membres du gang ont fait un énorme bond de peur, et même Deng Xiucai s'est rapidement retourné. En voyant Tang Fan, il a été surpris, après quoi il sourit sinistrement. « Je pensais que tu t'étais enfui. J'allais te laisser garder ta petite vie, mais tu as encore surgi. Allumer une lanterne dans des latrines, c'est vraiment demander la mort, hein ? »
Tang Fan arrangea ses manches, sans s'en soucier. "Je me suis en effet échappé à l'avance et j'ai averti la garde Brocade et le Dépôt de l’Ouest. Ils sont à cinq li, mais ils seront bientôt là."
Sa déclaration provoqua un certain tollé. En apprenant que les autorités arrivaient, les membres du gang manifestèrent un léger malaise.
Tang Fan n'attendit pas que Deng Xiucai rassure son peuple, le coupant rapidement court. « A vrai dire, commandant en second, je ne voulais pas vous acculer dans une impasse, mais puisque vous avez tué Dame Neuvième et rompu avec la Société du Lotus Blanc, vous n'avez aucun moyen de battre en retraite. Si vous continuez à être hostile aux autorités, vous n'aurez personne autour de vous et votre situation sera sombre. Même si vous vous enfuyez dans les montagnes, la Cour enverra des troupes pour vous aplatir en un instant. Puisqu'il en est ainsi, pourquoi ne pouvons-nous pas simplement nous serrer la main et parler de paix ? Tant que vous remettez ces enfants, je peux parler en votre nom au chef eunuque Wang et au bureau du bastion nord. Vos frères survivraient tous aussi. N'est-ce pas juste parfait ?"
Deng Xiucai ricana. « Tu parles si élégamment. Dommage que tu ne sois pas l'Empereur, sinon je te croirais. Si je change d'avis maintenant, je n'aurai aucune valeur exploitable pour ce type Wan. Il a hâte de me faire être le bouc émissaire, alors pourquoi nous épargnerait-il juste à cause de ta supplication ? ! Plutôt que de lutter entre les mains des autres, mieux vaut rester seul au sommet de la montagne ! Je préférerais mourir sur un tas d'or et d'argent que d'être l'esclave de quelqu'un d'autre !"
L'autre joignit ses mains. « Commandant en second, je vous respecte en tant qu'homme franc. Serait-il possible d'en discuter ? Si vous laissez les enfants derrière vous, vous pourrez partir sans encombre. Une fois la Garde et le Dépôt arrivés, je vous aiderai en les arrêtant pour qu'ils ne puissent pas vous rattraper. De cette façon, les deux parties concèdent une étape. Qu'en est-il de ça ? »
Son expression était bien trop calme, pour un homme faisant face à une douzaine de membres du Gang du Sud. Sans peur sur son visage et avec assurance dans son discours, ils furent subtilement amenés à croire automatiquement en ses paroles. L'aîné, qui semblait être le troisième commandant, fit même à Deng Xiucai : « Il a raison. Nous avons maintenant eu une brouille avec la Société, il vaut donc mieux ne pas trop se quereller avec les autorités, sinon nous souffrirons d'avoir des ennemis des deux côtés… »
Deng Xiucai leva la main pour empêcher le discours de l'autre de continuer. Ses yeux fixaient Tang Fan. « Même moi, je t'ai presque cru. Tu n'as pas du tout de renforts à venir, mais tu es assez audacieux pour nous bluffer ici !"
Sans changement d'expression, Tang Fan haussa un sourcil. « Comment pensez-vous ? »
L'homme sourit malicieusement. "Lorsque tu as été pris, je t'ai personnellement fouillé et j'ai récupéré tout ce qui était sur toi. Avec quoi aurais-tu pu prévenir les autorités ? Ton trucage tout à l'heure était plutôt réaliste ; tu m'as presque dupé ! Quelqu'un, tuez-le pour moi !"
Tang Fan avait dit tout ce radotage bluffant pour gagner du temps, ne s'attendant pas à ce que son interlocuteur l'appelle si rapidement. En voyant deux hommes robustes du Gang avancer vers lui avec des sabres d'acier et de grandes enjambées, il dit sévèrement : «Halte ! Les renforts sont juste derrière vous !"
Deng Xiucai resta impassible. "Faites-le tout de suite!"
Il considérait déjà Tang Fan comme un homme mort, montant sur son cheval pendant qu'il parlait. Une autre voiture avec les enfants commença également à démarrer vers l'avant.
Avant que Tang Fan ne puisse réagir, ces deux lames d'acier tranchantes étaient déjà devant lui. Il ne pouvait pas les esquiver.
Il avait fait tout ce qu'il pouvait pour retarder les choses, mais le groupe de Sui Zhou n'était pas encore apparu. Même avec un million de types de tours, il n'était pas à la hauteur d'une puissance plus lourde. Ne pouvant plus rien faire et n'ayant aucun moyen de s'enfuir, il pensa que sa vie était finie et ferma simplement les yeux, découvrant son cou pour recevoir le coup.
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Quelques respirations plus tard, les lames qui auraient dû lui trancher la tête tardèrent à arriver, et la douleur anticipée ne vint pas. Au lieu de cela, le son du vent tranché pénétra dans ses oreilles.
Il ouvrit involontairement les yeux, puis découvrit que la situation devant lui avait subi une transformation radicale - les hommes qui étaient sur le point de le hacher à mort s'étaient effondrés, l'un avec un sabre doré perçant le centre de son dos, et l'autre avec une flèche à plumes plantée dans son crâne.
Il vit également que plusieurs autres flèches avaient été tirées sur des chevaux ou des personnes. Les chevaux, blessés et effrayés, renverserent leurs cavaliers au sol avec des hennissements.
À la fois choqué et furieux, Deng Xiucai cria un ordre rapide à tout le monde : "Retraite !"
Cependant, il était clairement un demi-pas trop tard pour cela. Quatre personnes se sont précipités hors de la forêt devant eux et se sont jetés sur eux - en y regardant de plus près, c'était le quatuor de Sui Zhou !
Les mains dudit homme étaient vides ; il n'était pas difficile de voir que c'était lui qui avait lancé le sabre doré à ressort, prenant ainsi soin d'un des tueurs potentiels de Tang Fan. Ce dernier cria "Ton sabre est là !", puis l'a retiré du dos de l'homme. Ignorant le sang qui l'a éclaboussé, il lança la lame à Sui Zhou.
Ce dernier fit un beau saut, la rattrapa tranquillement en l'air, puis abattit un autre trafiquant à bout portant.
Les subordonnés de Deng Xiucai n'étaient pas faibles, surtout pas ses aides de confiance. Compétences mises à part, il n'y avait que quelques personnes qui étaient revenues avec Sui Zhou. Ils ne lui feraient perdre que quelques sous-fifres au mieux, sans les mettre dans une panique.
Ceux qui ont vraiment renversé la situation étaient les troupes que Wang Zhi avait amenées, puisque toutes ces flèches provenaient de ses gardiens de dépôt.
En voyant sa brigade arriver, tirant d'abord des flèches puis rejoignant le combat, le groupe de Sui Zhou eut instantanément l'impression d'avoir reçu l'aide d'un dieu. Les hommes de Deng Xiucai étaient complètement écrasés en nombre. Les deux parties se battiren en désordre, le vainqueur et le perdant n'étant qu'une question de temps.
Pourtant, Tang Fan était anxieux. Profitant du moment où tout le monde était trop occupé pour faire attention à lui, il courut vers la voiture contenant les enfants. Il craignait que s'il arrivait un peu trop tard, ils ne soient pris en otage par le Gang du Sud désespéré.
Le rideau dudit carrosse s'est levé, alors qu'Ah-Dong, qui etait sensée être ligotée, était actuellement accroupie et observait l'extérieur, plusieurs têtes se cachant derrière elle. Les enfants agrippaient fermement ses vêtements, l'air complètement terrifiés.
La raison pour laquelle ils pouvaient se déplacer librement était que la pièce de porcelaine que Tang Fan lui avait laissée avait fait sa part. Après que la petite Ah-Dong ait profité du chaos pour se détacher, elle avait également libéré ses autres petits amis.
Cela avait sans aucun doute fait gagner beaucoup de temps. Extatique, il courut vers la voiture, fit sortir les enfants un par un, puis demanda à Ah-Dong de les amener se cacher derrière un rocher à proximité, leur disant qu'ils ne devaient pas sortir à moins que tous les méchants n'aient été exécutés.
Au milieu de ses instructions phrase par phrase, Sui Zhou cria soudainement : "Runqing, bouge !"
Tang Fan tourna rapidement la tête pour voir Deng Xiucai se précipiter vers lui, un sabre taché de sang à la main, un regard fou et vicieux dans les yeux et une envie meurtrière intense inscrite sur son visage. De toute évidence, la bataille s'était transformée en une défaite écrasante pour lui, et il n'était pas réconcilié avec le fait d'être impuissant, voulant prendre les enfants en otages.
L'incident se produisit en un court instant. Il avait l'air fou, mais son esprit était encore très clair. Il savait que prendre Tang Fan en otage serait inutile, car l'autre n'était qu'un simple fonctionnaire mineur; insignifiant, pouvant être jeté à tout moment, et ne lui étant d'aucune utilité. S'il voulait un otage, il valait mieux attraper ces deux enfants de hauts fonctionnaires, car ils étaient les véritables cibles de la poursuite incessante des autorités. Ce n'est qu'en les serrant dans ses mains qu'il serait vraiment en sécurité.
Comment Tang Fan pouvait-il ne pas savoir ce qu'il pensait ? Une fois la fille de Zhu Yong attrapée, personne ne pourrait arrêter Deng Xiucai. Ainsi, sans réfléchir, il n'a pas esquivé sur le côté, mais a plutôt bondi sur l'homme !
Cet acte avait l'air un peu stupide pour le spectateur non pertinent, parce que Tang Fan n'avait pas la moindre capacité d'arts martiaux, une personne ordinaire de bout en bout. Il ne tenait aucune arme et n'avait pas non plus la force de lutter contre Deng Xiucai, faisant de son bond l'équivalent de frapper un rocher avec un œuf.
Pourtant, c'est ce qu'il fit. Dans les décisions prises en une fraction de seconde, il n'y avait pas de prétention affectée, juste des actions subconscientes.
Du point de vue de Tang Fan, il ne se considérait pas comme un fonctionnaire de la Cour qui était un rang au-dessus de ces enfants. Au lieu de cela, c'est précisément parce qu'il était un fonctionnaire qu’il devait prendre en charge la protection des citoyens.
Idiot!
Idiot géant !
Idiot colossal !
Wang Zhi fut également témoin de cette scène. Il était si loin qu'il lui était tout simplement impossible de bloquer la lame visant Tang Fan. Tout ce qu'il pouvait faire était de regarder la scène, impuissant, alors qu'il jurait à haute voix.
Même Sui Zhou, un peu plus près, arriverait trop tard, mais il voulut quand même faire tout ce qu'il pouvait. Plutôt que de laisser sa bouche jurer comme l'eunuque Wang le faisait, il accéléra, rapide comme l'éclair, et se transforma en un flou noir - sabre à la main, il le lança sur Deng Xiucai.
Personne ne s'était attendu à ce que, juste au moment où Deng Xiucai était sur le point de couper Tang Fan, ce dernier retirerait soudainement des objets inconnus de ses revers, puis les jetterait sur lui. C'étaient plusieurs objets sombres qui ressemblaient à des armes furtives en un coup d'œil ; très pointus, avec quelque chose apparemment barbouillé dessus.
…Pourraient-ils être… enduits de poison ?
Très choqué, Deng Xiucai agita rapidement son sabre pour protéger rigoureusement tout son corps. Tout ce qu'on entendit était une série de cliquetis lorsque les objets ont tous été bloqués, certains se brisant en plusieurs morceaux pour se disperser successivement sur le sol.
D'un seul regard, Deng Xiucai fut énervé.
Quelles armes furtives ?! C'étaient clairement des fragments de porcelaine cassée ! Les zones qui semblaient empoisonnées n'étaient que le motif bleu-blanc d'un bol !
La seule chose qu'il avait en tête à cet instant était de couper Tang Fan en morceaux.
Comme on l'a dit, un champ de bataille peut subir à jamais des changements infinis en l'espace d'une seconde. Le peu de temps que Tang Fan avait gagné fut suffisant - Sui Zhou était arrivé, son sabre doré à ressort s'abattant avec le poids d'un coup de tonnerre, la lumière gonflée de son aura meurtrière se précipitant vers Deng Xiucai !
Ce dernier n'eut d'autre choix que de faire demi-tour, de serrer les dents et de lutter contre Sui Zhou. Les opportunités étaient éphémères, et Tang Fan l'avait tellement distrait qu'il avait raté la sienne pour avoir pris des otages.
Pas même un instant plus tard, la garde Brocarde, et même les gardiens du dépôt, ont immédiatement suivi. Tout le monde savait que Deng Xiucai était le chef de ces opérations ; étant donné qu'il était pris, ce serait une grande contribution.
Les autres ayant déjà été consécutivement retenus, des mains vides se pressèrent pour entourer Deng Xiucai. La défaite de l'homme était une fatalité, une question de temps.
Après avoir échappé à la mort sous une lame et récupéré son propre destin, Tang Fan laissa finalement échapper un soupir de soulagement. Suite à sa peur post-événement, son corps devint mou et il s'assit directement sur le sol.
« Grand frère, ça va ? » Ah-Dong accourut pour l'aider, à pas bruyants.
« Je vais bien », répondit-il, épuisé.
« Tu saignes ! » Elle désigna son cou.
Il le sentit, et il y avait en effet de fines coupures qui saignaient. Il avait probablement été touché par inadvertance lorsque Deng Xiucai avait envoyé la porcelaine voler.
Ah-Dong sortit un foulard de ses bras et le lui tendit. C'était un prix qu'il avait gagné en devinant des énigmes de lanterne. Ah-Dong avait eu un tas de choses entassées dans ses bras, dont trois mouchoirs ; ne pas en utiliser un maintenant serait dommage.
Il l'accepta, puis couvrit nonchalamment son cou, lui tapotant la tête. « vas t'occuper de ces petits frères et sœurs. Ne les laisse pas courir tout autour."
Elle accepta, puis s'est retournée et est partie. À ce moment-là, un rire moqueur vint de derrière lui. " Tu es vraiment dans un état lamentable."
Il n'avait pas besoin de se retourner pour savoir qui était son interlocuteur. "Pourquoi ne vas-tu pas donner un coup de main, eunuque Wang, et à la place devenir gentil et cool ici?"
« La situation générale est réglée. Le simple fait de signaler cette affaire comme close m'accordera des mérites. Pourquoi devrais-je aller sur le terrain moi-même ?"
« Tu cherchais sur ces routes officielles. Comment as-tu pu arriver à temps ?"
«Après que vous soyez tous partis sur le chemin tout terrain, je suis allé chercher des chevaux, puis nous nous sommes divisés en deux groupes. Les autres suivaient le long des routes pendant que je vous cherchais tous, mais le temps perdu entre les allers-retours et la récupération des chevaux fut longue, c'est pourquoi nous n'avons pu arriver que maintenant. Ces Garde Brocardes sont vraiment inutiles. Si le Dépôt de l’Ouest avait emprunté cette voie, tu ne te serais jamais retrouvé piégé dans ce repaire de voleurs, car nous aurions depuis longtemps battu ces clowns qui sautent du toit dans le caniveau !"
Tang Fan soupira, mais avec une expression d'immense soulagement. « Et qui est à blâmer pour ça ? Je t'avais dit de prendre cette route, mais tu ne m'as pas cru, perdant beaucoup de temps sans raison valable ! Nous avons attrapé un membre du gang, mais nous ne nous attendions pas à ce que même avec un coup de couteau et deux doigts cassés, il oserait encore nous mentir. Sui Zhou n'a que quatre officiers avec lui, et ils avaient peur de ne pas avoir assez de main-d'œuvre, alors ils ont dû se regrouper pour les poursuivre dans la montagne. Le fait que vous puissiez tous arriver à temps est l'épuisement du destin de ces escrocs, sinon ma propre vie aurait probablement été perdue ici."
'' De plus, la raison pour laquelle Deng Xiucai et ses acolytes ont quitté les caves est parce que le Gang du Sud a un bastion sur la montagne plus loin, qu'ils pourraient rejoindre pour se cacher jusqu'à ce que tout se calme. Après que ces personnes soient ramenées, il faut leur faire dire sa position exacte, car il vaudrait mieux déraciner la forteresse. Le pouvoir du Gang ne se limite certainement pas non plus aux quelques soldats de Deng Xiucai; il y a vraisemblablement d'autres forces dans toute la capitale. S'il te plaît, éradique leur mal, Eunuque Wang, et élimine-les un par un."
Wang Zhi fronça les sourcils, ne voulant manifestement pas traverser autant de problèmes. À son avis, une fois les enfants retrouvés, leur mission était terminée.
Juste au moment où Tang Fan tournait la tête, il remarqua le changement dans son expression. Il savait ce qu'il pensait. "Le Gang du Sud a un lien avec les adeptes démoniaques du Lotus blanc", a-t-il ajouté.
L'expression de l'autre devint sévère. "Est-ce vrai?"
«Je l'ai entendu moi-même là-bas. Le gang du Sud n'est qu'un de ces gangs affiliés à la Société et en est également une source de revenus. Cependant, Deng Xiucai a refusé d'être dirigé, alors il s'est engagé dans une bagarre interne avec l'envoyée du surveillant, puis l'a tuée. Après l'avoir ramené, autant le fouiller. Tu trouveras sûrement son jeton de commandement de la Société."
Le sorcier, Li Zilong, avait autrefois provoqué une panique généralisée à l'intérieur du palais impérial, et une enquête ultérieure avait prouvé qu'il avait été associé à la Société du Lotus blanc. Depuis lors, son nom avait été officiellement dévoilé au grand jour, obligeant tout le monde à ne pas avoir d'autre choix que de l'affronter de front.
Malheureusement, ces deux dernières années, la Garde Brocarde et deux Dépôts avaient enquêté a son sujet en catimini, mais n'avaient fait aucun progrès. L'organisation était dissimulée si profondément, qu'ils n'avaient pu trouver aucun indice, capables seulement d'attraper de petits alevins.
Maintenant que le lien entre le gang et la société avait fait surface, Tang Fan n'avait plus besoin d'en dire plus. Le groupe de Wang Zhi irait certainement faire une enquête du côté du chef Lai, de Liu Zhili et des autres forces de la pègre.
Pendant que les deux parlaient, Deng Xiucai était largement en infériorité numérique malgré ses arts martiaux extraordinaires, et il fut enfin capturé.
En laissant de côté ceux qui avaient été abattus par des flèches ou tués dans la bagarre, il restait un total de sept membres de gangs en vie, y compris leurs deuxième et troisième commandants. Plus important encore, le groupe d'enfants n'avait subi aucun problème majeur, autre qu'une grande peur.
Leur groupe avait travaillé dur toute la nuit. Malgré tous leurs mérites, il n'y a pas eu de célébration. Chacun d'eux avait un visage plein d'épuisement et de désir de mort.
C'était vrai même pour ceux des arts martiaux, sans parler d'un homme ordinaire comme Tang Fan. Il avait traversé plusieurs scénarios de vie ou de mort, travaillant vraiment jusqu'à l'os.
La voiture avec laquelle Deng Xiucai avait prévu de transporter les enfants en était à nouveau pleine, mais sa trajectoire avait changé.
Monsieur Tang, blessé partout et terriblement fatigué, n'avait pas envie de voyager seul. Afin d'éviter de somnoler et de tomber à mi-chemin du voyage, il partagea un cheval avec Sui Zhou.
Tout le monde était fatigué. Les chevaux n'allaient pas très vite, cahotant en plus du chemin accidenté. Assis derrière Sui Zhou, Tang Fan s'est involontairement endormi au milieu de ce rythme, sa bave coulant sur le dos de l'autre.
Le millarque Sui ne dit rien, regardant le ciel.
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