SAYE - Chapitre 98 - Il y aura toujours un moyen.

 

 

Jiang Cheng n'avait jamais vraiment ressenti d'émotions particulières à propos de la Saint-Valentin, mais cette année, lorsqu'il avait l'occasion de ressentir quelque chose, il n'avait finalement pas le temps pour cela.

Cependant, il n'accordait pas non plus une très grande importance à de tels rituels. Il était trop occupé à étudier, à résoudre des problèmes et à mémoriser des textes. Sa vision était remplie de matériel d'étude de divers sujets, mais dans son champ de vision périphérique, il y avait son petit ami assis sur le lit en train de jouer avec son téléphone.

La Saint-Valentin était dans quelques minutes.

Il neigeait dehors, il pouvait entendre le sifflement aigu du vent du nord alors qu'il grattait sa fenêtre. Ce son lui procurait une sensation de froid.

Et pourtant, la pièce était silencieuse. Il y avait du chauffage, une collation de minuit, le murmure de lui récitant tout bas le texte, et le grattage du crayon sur le papier. Il y avait aussi Gu Fei, qui lui procurait une sensation de paix rien qu'en le regardant.

Comparé aux cadeaux et aux rituels, ce genre de scène terre-à-terre était ce qu'il voulait vraiment.

Examen sur mon épaule gauche, amour sur ma droite.

‘Oh yo yo~’

‘Bonjour à tous et bienvenue à la première saison du livestream mental du participant Jiang Cheng. Récemment, le participant Jiang Cheng a mis toute son énergie dans la phase d'échauffement du tournoi d'entrée à l'université. Instructeur X, selon votre expérience, que pensez-vous de son état actuel ?’

‘Ce concurrent possède des compétences individuelles très fortes ainsi qu'un fort contrôle de soi, et fait preuve d'une stabilité émotionnelle tout au long de la compétition. Pour de nombreux concurrents, cette compétition est un événement unique dans une vie. S'il peut donner tout ce qu'il a, je crois qu'il obtiendra un très bon score.’

‘Pensez-vous qu'il a tout donné ?’

‘De toute évidence, non, il y a quelque chose d'autre dans son champ de vision périphérique... Hé, n'est-ce pas le champion du livestream du Tournoi du Cerveau Mort de l’aciérie?’

Son téléphone émit un son depuis son coin sur le bureau. Jiang Cheng l'entendit, mais on aurait dit aussi qu'il ne l'avait pas entendu. Le téléphone retentit immédiatement à nouveau.

Au total deux fois.

Ce futt l'unique analyse de Jiang Cheng sur le son alors qu'il était en mode étude. Et quant à la raison pour laquelle son téléphone avait sonné : s'il s'agissait d'un message texte, de WeChat ou d'une notification d'actualités, de quoi il s'agirait, s'il devrait jeter un coup d'œil... Toutes ces pensées qui suivraient naturellement n'apparaissaient pas dans sa tête.

Cependant, après la deuxième notification, Gu Fei cliqua bruyamment de la langue.

Jiang Cheng est immédiatement revenu à la réalité.

"Hm ?" Il regarda Gu Fei.

"Et l'autre, c'est de qui ?" demanda Gu Fei.

"L'autre ?" Jiang Cheng ne comprenait pas ce qu'il voulait dire. Il prit son téléphone et vit qu'il y avait deux messages.

L'un d'eux venait de Pan Zhi :

-Joyeuse Saint-Valentin ! Je suis le premier, l'envoi automatique est pile à l'heure, aucun doute qu'il surpassera toute personne mièvre qui a besoin de temps pour rédiger une prose romantique !

Le second provenait de Gu Fei :

-Regarde-moi.

Jiang Cheng cligna des yeux, puis leva les yeux vers Gu Fei. "Que ce soit la Saint-Valentin ou non, je suis toujours là." dit Gu Fei. "Joyeuse Saint-Valentin, petit ami."

"Joyeuse Saint-Valentin," sourit Jiang Cheng. "Petit ami."

"Qui a envoyé l'autre message ?" Gu Fei pointa le téléphone. "Est-il arrivé avant le mien ?"

"Ah, oui," réalisa alors Jiang Cheng, et il éclata de rire en présentant le téléphone devant Gu Fei. "Pan Zhi."

"Merde," Gu Fei jeta un coup d'œil et rit. Il saisit le téléphone de Jiang Cheng et envoya un message vocal à Pan Zhi. "Tu as trop de temps libre, hein, Pan Zhi ?"

"Je n'arrive pas à croire que tu l'as découvert si vite," répondit rapidement le message vocal de Pan Zhi. "Joyeuse Saint-Valentin, bonne nuit ! Vous deux, dépêchez-vous d'aller jouer."

"Il a programmé un message ?" Gu Fei cliqua plusieurs fois de la langue de manière consécutive. "Ce gars est exaspérant."

"Il s'ennuie simplement." Jiang Cheng rit en grignotant un morceau de viande séchée. C'était le sac qu'ils avaient acheté au supermarché ces derniers jours, et qui était déjà vide. Il devait arracher un petit morceau à chaque fois et le grignoter comme une chochotte, il ne pouvait pas supporter de prendre de grandes bouchées. "Tu ne sais pas combien de conneries ce gars a dans son téléphone, il faut à peu près trois mois avant qu'il doive faire une réinitialisation d'usine, et il faut peut-être trois réinitialisations avant qu'il ne doive changer de téléphone."

"Tu peux tout prendre en une seule bouchée, s'il te plaît ?" dit Gu Fei en le regardant. "Nous avons un autre sac, est-ce que tu dois faire ça ?"

"Il y a un autre sac ?" Jiang Cheng était perplexe. "Je pensais qu'on en avait acheté un seul ce jour-là ?"

"Nous en avons acheté deux," soupira Gu Fei. "Je suppose que j'ai surestimé ta puissance, même toi, tu fais des pertes de mémoire quand tu étudies."

Jiang Cheng fourra le morceau de viande séchée dans sa bouche, "Ayyy——c'est tellement bon ! Satisfaisant ! Pourquoi tu ne l'as pas dit plus tôt ! J'ai grignoté ça comme des graines de melon toute la soirée, en faisant durer chaque morceau pendant quatre-vingts bouchées."

"Je viens de réaliser que tu le préservais," Gu Fei se leva, prit le sac pour regarder à l'intérieur, et le redonna à Jiang Cheng. "Apporte-le avec toi pour manger en chemin, allons-y."

"Aller où ?" Jiang Cheng regarda par la fenêtre, mais ne put dire à quel point la neige était épaisse.

"Pour allumer des feux d'artifice," Gu Fei se dirigea vers la fenêtre et jeta un coup d'œil. "Il neige moins maintenant, on y va ? Je pensais juste que si on le faisait pendant la journée, il y aurait trop de monde partout, mais le soir, il y a encore plus de monde."

"Allons-y, allons-y faire une promenade, allons-y jouer." Jiang Cheng se leva, ses yeux toujours collés au manuel, et après avoir lu le dernier passage, s'étira enfin. "Un signe important de la mise en valeur de la culture chinoise traditionnelle est l'architecture traditionnelle, également connue sous le nom de forme solidifiée d'art, tandis que l'invention de l'écriture est le symbole de l'entrée de l'homme dans une ère de civilisation... La différence est que le texte han est un marqueur important de la culture chinoise, et avec les textes historiques et les enregistrements classiques, sont des preuves de l'origine historique longue de la culture chinoise..."

Ils s'enveloppèrent bien tous deux avant de s'aventurer à l'extérieur. Ils étaient probablement les seuls deux personnes du quartier de l’aciérie à braver le vieux vent du nord et la neige pour sortir et allumer des feux d'artifice au milieu de la nuit. Heureusement, Gu Fei avait un artefact magique.

Jiang Cheng ressentit un grand bonheur en montant dans le petit pain en fécule de maïs au milieu du vent et de la neige, "Démarre, vieux compagnon."

"C'est parti," Gu Fei ferma la portière de la voiture et démarra le moteur. "Attache-toi bien, mon vieux compagnon."

"Dépêche-toi !" Jiang Cheng tapa dans le dos de Gu Fei.

Le petit mantou s'éloigna dans la nuit. Il n'y avait pas un seul cheveu de quiconque à trouver dans les rues. La seule chose qu’on pouvait voir ici était les flocons de neige dansant dans la lumière des lampadaires.

Jiang Cheng aimait regarder la tempête ; à travers eux, il pouvait voir les chemins du vent. Le vent est une chose très spéciale, sans forme, couleur ou odeur. Et pourtant, on pouvait le voir, dans les feuilles tombées, dans la neige qui dérive, dans les tourbillons de restes de pétards sur le sol. Il avait la même odeur que l'herbe jaunissante, mais en même temps, il sentait le blanc et le frais, et aussi comme la fumée rouge de la poudre à canon...

Même s'il n'y avait personne d'autre dans les rues, Gu Fei les conduisit jusqu'au bord de la rivière. Ils n'étaient pas venus ici depuis leur dispute la dernière fois.

La rivière était à sec, seule une grande étendue de blanc couvrait la berge jusqu'au milieu de la rivière.

"Si nous étions venus en journée, il y aurait sûrement d'autres personnes ici." Gu Fei sortit de la voiture. "Cette rivière est l'endroit le plus romantique de tout le quartier de l’aciérie, elle a juste à peine le prérequis forcé de l'eau, de l'herbe et des arbres."

"Et nous deux forçons également l'activité romantique." Jiang Cheng ajusta son écharpe et descendit vers la rivière asséchée avec Gu Fei.

Le sol près de la rivière était couvert de terre et de roches, et avec la couverture de neige par-dessus, chaque pas donnait l'impression que leurs pieds glisseraient et qu'ils rouleraient jusqu'en bas.

Gu Fei tendit sa main en arrière. Jiang Cheng la prit et dit, "Tu as peur que je perde l'équilibre et te lance dans la rivière."

"Non, tu étais quand même dans l'équipe de basket-ball scolaire à un moment donné." Gu Fei se retourna pour le regarder. "Je voulais juste tenir ta main, elle est plutôt chaude en fait..."

Gu Fei n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il marcha sur quelque chose et bascula soudainement en avant. Jiang Cheng saisit immédiatement la main de Gu Fei, puis ressentit une forte traction vers l'avant. Il essaya de se pencher en arrière pour contrer cette force, mais ne réussit pas. Ses pieds ne trouvaient pas de prise sur le sol irrégulier, et il ne tint pas plus d'une demi-seconde avant de se faire entraîner, atterrissant sur ses fesses, ses jambes renversant immédiatement un Gu Fei déjà déséquilibré.

Gu Fei tomba sur lui, et les deux s'effondrèrent en une boule en dévalant la pente jusqu'au bord de la rivière.

"Merde !" cria Jiang Cheng. Il avait l'impression que quelqu'un lui avait donné un coup de bâton sur toute sa partie arrière.

"Est-ce que je suis tombé sur tes bijoux de famille ?" Gu Fei semblait aller bien, puisque Gu Fei avait Jiang Cheng comme coussin.

"Est-ce que tu m'entendrais encore en ce moment si c'était le cas ?" Jiang Cheng s'appuya contre le sol, ses fesses avaient encore besoin de temps pour se remettre.

"Quelle Saint-Valentin spéciale c'est, hein petit ami..." Gu Fei tendit la main et pinça sa jambe, interrompant la seconde moitié de sa phrase.

Juste à ce moment-là, il sentit qu'à côté d'eux, le long du bord de la rivière, dans son champ de vision périphérique, il y avait une autre personne. Jiang Cheng tourna la tête et se figea sur place.

"Merde." Jura Gu Fei à voix basse. Il se leva et tendit une main devant Jiang Cheng. Jiang Cheng attrapa sa main et se releva. Puis tous les deux se retournèrent ensemble pour faire face à la personne qui se tenait à moins de 10 mètres d'eux.

L'atmosphère était plus qu'un peu bizarre.

C'était en effet étrange qu'une autre personne soit ici à cette heure-ci, à cet endroit. Mais s'ils pouvaient penser à venir pour un rendez-vous à cette heure à "l'endroit le plus romantique de tout le quartier de l’aciérie", naturellement, d'autres personnes pouvaient aussi le faire.

Ça ne serait pas grave s'ils rencontraient quelqu'un d'autre, car tout le monde ne les reconnaissait pas, et tout le monde n'avait pas des imaginations aussi fantastiques que les êtres divins du forum de Si Zhong.

Sans parler du fait qu'à partir du jour où il avait fait son coming out à Shen Yiqing, Jiang Cheng avait l'impression d'avoir posé un sac de ciment qu'il transportait, et que rien ne le dérangeait vraiment.

Mais. Il n'y avait qu'une seule personne.

De plus, c'était une personne qui les connaissait définitivement, et les connaissait même plutôt bien.

Du point de vue des études, Jiang Cheng ne voulait pas que les gens autour de lui le sachent, de peur que cela ne l'affecte avant l'examen.

Par conséquent... Il était enfin temps de faire taire Wang Xu une fois pour toutes.

Il était plutôt surpris que le premier à partir ne soit pas Zhou Jing, mais Wang Xu.

"Qu'est-ce que..." Gu Fei fut le premier à prendre la parole. "Que fais-tu ici ?"

"Saint-Valentin", répondit Wang Xu. Contre le vent froid, la voix de Wang Xu résonnait de façon particulièrement désolée et... triste. C'est à cet instant que Jiang Cheng mit temporairement de côté la question de se débarrasser de Wang Xu. Il fut secoué par l'esprit de Wang Xu, l'esprit d'un célibataire qui devait absolument sortir à la rivière au milieu de la nuit le jour de la Saint-Valentin, juste pour se tenir dans l'air glacial et se torturer.

Quel genre de maladie est-ce ?

"Tout seul ?" Gu Fei était probablement tout aussi choqué que Jiang Cheng. "Ou tu attends quelqu'un ?"

"Je pensais que j'attendrais quelqu'un", la voix de Wang Xu était pleine de tristesse. "Mais il s'avère que je le passe tout seul."

Jiang Cheng resta silencieux. Il venait de remarquer sur le sol enneigé aux pieds de Wang Xu, les feux d'artifice qui avaient été méticuleusement disposés en forme de deux cœurs. Maintenant, ça avait du sens. Wang Xu avait préparé avec peine un cadre romantique pour déclarer son amour, mais la vedette, Yi Jing, n'était jamais venue.

"...Oh." Même Gu Fei, avec son intelligence émotionnelle élevée, ne trouvait rien à dire en réponse à la situation présente. La scène replongea une fois de plus dans le silence. Jiang Cheng pouvait entendre le bruit de la neige tombant sur le sol à côté de lui.

"Vous deux..." Wang Xu resta silencieux dans le vent pendant un moment, puis leva soudain les yeux et les fixa. "Quel est le problème avec vous deux... Oh, merde ? Ne me dites pas que vous êtes... ne me dites pas..."

Selon le scénario habituel des séries télévisées, les deux devraient sortir leurs armes de leurs poches, les pointer sur la tête de Wang Xu et "bang bang", avant de le regarder s'effondrer lentement dans les feux d'artifice au sol.

"Pour la Saint-Valentin." Jiang Cheng le regarda. À cette heure-ci, dans ce genre d'endroit, face à un Wang Xu qui ne pouvait pas être éliminé, il n'avait plus rien à cacher. "Ça te pose un problème ?"

Wang Xu était probablement encore plus confus que les deux ne l'étaient juste maintenant. Il ouvrit la bouche, mais ne fit aucun son.

"Toi, moi et lui." Ajouta Gu Fei d'une voix rauque. "Si une quatrième personne découvre ça, je m'assurerai de ta mort."

C'était peut-être le vieux vent du nord qui venait de souffler, mais Wang Xu frissonna de manière coopérative. "Oh, je ne dirai rien, vraiment... alors pour moi, un type avec... avec un type, je n'ai... aucun problème, non, aucun problème."

"D'accord alors," acquiesça Gu Fei. "Tu peux rentrer chez toi maintenant."

"Pourquoi... pourquoi je devrais rentrer chez moi." demanda Wang Xu.

"Parce que nous allons faire des feux d'artifice ici." Gu Fei lui jeta un coup d'œil, se retourna et fit quelques pas en arrière pour ramener le sac qu'ils avaient laissé tomber lors de leur chute précédente.

"Putain de merde..." Wang Xu se pencha et jeta un coup d'œil. "Je dois vraiment vous tirer mon chapeau à tous les deux."

Ni Gu Fei ni Jiang Cheng ne parlèrent, ils le regardèrent tous les deux. Les sourcils de Wang Xu étaient froncés alors qu'il fixait les feux d'artifice dans le sac, et il ne parla pas pendant longtemps. La lune n'était pas particulièrement brillante, et il n'y avait pas de lampadaires près de la rivière, mais à cause de leur proximité, Jiang Cheng vit quand même l'éclat des larmes dans les yeux de Wang Xu.

"Wang Xu ?" Il était un peu surpris.

"Merde !" cria Wang Xu soudainement d'une voix grievée. "Merde ! Même deux mecs peuvent réussir à se mettre ensemble ! Pourquoi est-ce si foutrement difficile pour moi d'être avec quelqu'un !"

"Tu..." Gu Fei recula un peu à sa sortie. "Yi Jing ne vient pas ? Elle n'a rien dit à ce sujet ?"

"Juste qu'elle n'est pas d'humeur et qu'elle doit étudier, donc elle ne peut pas venir." Expliqua Wang Xu d'une voix nasillarde.

"C'est normal, une surdouée comme Yi Jing, elle est probablement occupée à étudier à cette heure. Il nous reste un peu plus de 100 jours." Remarqua Gu Fei.

"Les surdoués ? Jiang Cheng n'est-il pas aussi un surdoué ? Et plusieurs niveaux au-dessus d'elle aussi. Quand Jiang Cheng étudie, il ne bouge même pas d'un pouce, comme s'il était congelé ou quelque chose." Wang Xu n'était pas convaincu. "Mais Jiang Cheng n'est-il pas en couple ? Et avec un gars en plus !"

"Hurle," Gu Fei le regarda. "Vas-y, hurle un peu plus fort. Ou peut-être devrais-je te trouver un mégaphone pour que tu puisses aller le crier dans les rues aussi ?"

Wang Xu se mordit les lèvres, s'accroupit et s'arrêta de bouger. Ils étaient à nouveau dans une impasse. Jiang Cheng et Gu Fei ne pouvaient pas vraiment partir, ni supporter d'arranger un autre ensemble de feux d'artifice juste à côté de ceux de Wang Xu, de peur que cela ne le stimule.

Et ainsi, les trois d'entre eux restèrent figés dans le vent du nord, fixant le froid ensemble.

Wang Xu parla enfin après un long moment. "Vous alliez le disposer en forme de cœur ?"

"Non," précisa Gu Fei. "Nous sommes juste venus pour les feux d'artifice, on n'allait pas les disposer."

"Oh, pourquoi je ne..." Wang Xu se frotta le nez et pointa les feux d'artifice qu'il avait disposés sur le sol. "Je vous els donne à tous les deux. Ce sera ma bénédiction."

"Ah." Jiang Cheng cligna des yeux.

"Je suis là depuis 23h30," Toujours accroupi, Wang Xu se déplaça vers les feux d'artifice. "J'ai acheté de la mèche, et les ai tous reliés, vous n'avez qu'à l'allumer une fois pour faire exploser toute la série crépitante."

"Oh." répondit Gu Fei.

"Accrochons aussi ceux que vous avez apportés," Wang Xu s'essuya les yeux. "Plus on est de fous, plus on rit."

Gu Fei jeta un coup d'œil à Jiang Cheng. Jiang Cheng hocha la tête. Eh bien, accrochons-les alors.

Il ne pouvait pas comprendre les sentiments de Wang Xu, mais cette soudaine montée de larmes le laissait encore plus impuissant que la dernière fois après le match de basket. Après tout, c'était la Saint-Valentin, et c'était certainement une façon spéciale de la passer.

Tous trois restèrent accroupis par terre et relièrent les feux d'artifice qu'ils avaient apportés à l'autre mèche. Une fois que c'était fait, Gu Fei se leva et applaudit des mains. "Alors, Jiuri, merci."

"Il n'est pas nécessaire d'être aussi courtois avec moi." Wang Xu renifla. "Allons-y !"

"Attends," Gu Fei le regarda. "Tu vas regarder ?"

"Je... je dois m'éloigner ?" Wang Xu était choqué. "Vous ne voulez pas un maître de cérémonie, ou un témoin, ou un animateur ou quelque chose ?"

"Nous sommes juste venus pour faire des feux d'artifice," le visage de Gu Fei était un kaléidoscope d'expressions en constante évolution. "Pas pour nous marier."

"Oh," Wang Xu regarda les deux. "Alors, je vais simplement regarder. »

"Ce que Gu Fei voulait dire, c'est qu'il a peur que tu sois stimulé." intervint Jiang Cheng.

"Je ne le serai pas," Wang Xu soupira, le visage plein de sincérité profonde. "Je suis déjà insensible."

"Alors, regarde, je suppose." Gu Fei frotta ses mains ensemble et sortit un briquet. Il avait probablement trop froid pour continuer à lutter avec Wang Xu. Jiang Cheng alla se tenir à côté de Gu Fei, regardant celui-ci s'accroupir et allumer la mèche.

Après l'éclat initial d'une étincelle, le premier jet de lumière bleue jaillit d'un des cylindres, suivi d'un deuxième. Gu Fei tendit la main et attrapa celle de Jiang Cheng. Jiang Cheng serra en retour.

Les feux d'artifice étaient de différentes couleurs. Ceux de Wang Xu étaient tous dorés, tandis que ceux qu'ils avaient apportés étaient multicolores. Ensemble, cela paraissait particulièrement éblouissant.

Jiang Cheng plissa les yeux contre la fumée qui s'était dissipée alors qu'il regardait le spectacle lumineux devant eux.

"Je vous souhaite un bonheur durable à tous les deux." dit Wang Xu soudainement au milieu de ses sanglots.

"Merci." Répondit Jiang Cheng.

Cette Saint-Valentin était vraiment différente. Même s'ils la refaisaient de manière plus formelle l'année prochaine, elle ne laisserait pas une impression aussi profonde qu'aujourd'hui. Qui aurait pu prévoir un maître de cérémonie pleurant couplé à une bénédiction sincère.

Après la fin des feux d'artifice, Gu Fei et Jiang Cheng se préparèrent à rentrer, mais le maître de cérémonie resta là, solennel, la tête baissée, et ne bougea pas.

"Tu ne pars pas ?" demanda Gu Fei.

"Je... vais el faire." Wang Xu soupira et commença à marcher devant eux.

"Comment es-tu arrivé ici ?" demanda Gu Fei.

"Je suis venu à vélo", précisa Wang Xu. "Mais mon vélo est plus loin, je suis venu à pied en cherchant un endroit."

"Tu veux qu'on te ramène là-bas ?" demanda Jiang Cheng.

"Non, je veux avoir un peu de temps tranquille." expliqua Wang Xu. "Vous les gars, allez... Oh, et je ne dirai rien sur vous deux, vous pouvez me faire confiance, je tiendrai parole."

Ils s'installèrent dans le petit véhicule et regardèrent Wang Xu disparaître dans la neige qui tombait avant que Gu Fei ne démarre la voiture. "Comment trouves-tu cette Saint-Valentin?"

"Géniale." sourit Jiang Cheng.

"Je suis aussi impressionné que Wang Xu soit venu ici pour tirer des feux d'artifice." Gu Fei leva les yeux vers Jiang Cheng. "C'est quelque chose que tu lui as appris ? Je l'ai entendu te demander l'autre jour quel genre de cadeau il devrait offrir pour la Saint-Valentin."

"Comment puis-je penser à quelque chose de créatif en ce moment avec mon cerveau dans cet état," se plaignit Jiang Cheng. "Je lui ai dit d'offrir un stylo-plume."

"Ayy," Gu Fei soupira. "On dirait que Wang Xu va être déprimé un bon moment. Au moins, ses résultats d'examen seront probablement les mêmes quelle que soit son état émotionnel."

"Je ne savais jamais que Wang Xu était si sérieux à ce sujet," Jiang Cheng s'appuya contre son siège et tapota son pantalon sali. "Bien que avec Yi Jing... il n'a probablement aucune chance, hein."

"Mhm, la famille de Yi Jing s'en sort assez bien", dit Gu Fei. "Elle ne restera certainement pas ici. Tandis que Wang Xu reprendra probablement la gestion du restaurant de sa famille..."

Jiang Cheng ne répondit pas en regardant l'arrière de la tête de Gu Fei.

"Ce que je veux dire, c'est que," Gu Fei semblait aussi réaliser ce qu'il avait dit, et se retourna pour regarder Jiang Cheng. "Ils sont différents de nous."

"Quelle différence." Jiang Cheng fit claquer sa langue extra fort, puis ricana tout aussi fort.

"Eh bien, pour une chose", dit Gu Fei. "Tu m'aimes, et je t'aime."

"Quel habile orateur." rit Jiang Cheng. "Je n'y ai vraiment pas beaucoup réfléchi dernièrement. Je pense juste... Gu Fei."

"Hm ?" Gu Fei répondit.

"S'il te plaît, garde les yeux devant," dit Jiang Cheng. "Nous sommes peut-être tombés en marchant tout à l'heure, mais là, c'est une voiture."

"Oh." Gu Fei pouffa en se tournant vers l'avant.

"Gu Fei," Jiang Cheng pencha lentement la tête en arrière et continua. "Je pense juste qu'il n'y a rien à remâcher. Tout ce que nous pouvons faire, c'est continuer, avancer, et avancer. Certaines choses ne peuvent pas être planifiées à l'avance, donc je ne m'en soucierai pas, il y aura toujours un moyen."

"Mhm." acquiesça Gu Fei.

"Il y aura toujours un moyen." répéta Jiang Cheng, puis il ferma les yeux. "Même s'il n'y a vraiment vraiment aucun autre moyen, même si nous devons abandonner, ce sera après avoir tout donné... Non. Non non non non non, cela n'arrivera pas, il y aura toujours un moyen."

"Mhm." Gu Fei sourit en tendant la main en arrière et caressa le visage de Jiang Cheng.

Jiang Cheng attrapa la main de Gu Fei et mordit doucement le bout de son annulaire.

 

Traducteur: Darkia1030

 

 

 

 

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