Le trajet en bus du cimetière à la maison a été long, faisant le tour de la moitié de la ville. Gu Fei s'est appuyé contre la fenêtre, permettant au bus de le bercer, et même pas deux arrêts étaient passés qu’il s'était déjà endormi.

Arrivé à quelques arrêts de chez lui, il ouvrit les yeux, mais il était déjà huit heures passées. Il sortit son téléphone pour jeter un œil à l'écran, Jiang Cheng n'avait envoyé aucun message, il n'était probablement pas encore arrivé.

Cependant, il y avait un message de Gu Miao, qui ne contenait que trois mots.

-J'ai déjà mangé.

Quand il rentrait tard et n'avait pas le temps de préparer le dîner, la voisine du dessous installait une petite table et Gu Miao descendait seule pour manger avec eux. À la fin du mois, Gu Fei payait la facture pour eux.

Parfois, sa mère leur préparait aussi des repas sur un coup de tête. Les plats de sa mère étaient tous très délicieux, lui et Gu Miao les appréciaient, mais les occasions étaient rares.

-As tu mangé en bas ?

-Oui.

Gu Fei a remis son téléphone dans sa poche, puis s'est dirigée vers le côté de la porte où elle attendait pour descendre du bus. Cette petite fille devenait de plus en plus cool, même ses SMS étaient réticents et les mots si rares étaient prisés comme de l'or.

Huit heures dans cette vieille partie de la ville était déjà considéré comme tardif pour la saison hivernale, et pour ces rues les plus anciennes de la vieille ville, c'était presque considéré comme le milieu de la nuit. Tous les magasins des rues étaient fermés et il n'y avait presque personne dehors, sauf ceux qui jouaient aux cartes.

Alors que Gu Fei se dirigeait vers le magasin de sa famille, il a vu quelqu'un se tenir à l'entrée de loin. Dans la faible lumière de la rue, il pouvait voir que la personne sautait sur le trottoir piétonnier, presque comme si elle dansait.

'Jiang Cheng?'

Il accéléra le rythme et se rapprocha pour voir qu'il s'agissait bien de Jiang Cheng, qui montait et descendait les escaliers à l'entrée du magasin avec son cou recroquevillé dans sa veste et ses mains dans ses poches.

« Merde! » Avant qu'il ne puisse émettre un son, Jiang Cheng l'avait déjà vu approcher. Il n'était pas sûr si c'était dû au froid ou à son ton menaçant, mais sa voix avait beaucoup baissé . « Pourquoi ne te présentes-vous pas demain ! »

Lorsque cette dernière phrase s'est échappée de sa bouche, Gu Fei a pu confirmer que c'était dû au froid. La voix de Jiang Cheng tremblait et le bruit des dents qui s'entrechoquaient pouvait également être entendu.

 

"Désolé ", a déclaré Gu Fei en sortant ses clés . J'étais dans un bus qui roulait extrêmement lentement. »

"Non, vraiment ," Jiang Cheng désigna vers la porte du magasin . « Ton entreprise familiale est gérée avec beaucoup de soin. »

« Oui? » Gu Fei lui jeta un coup d'œil.

"Quand le médecin d'à côté est parti, il a dit que vous n'étiez même pas ouverts cet après-midi ", a répondu Jiang Cheng.

'' Est-ce vrai? '' Gu Fei a ouvert la porte, la chaleur de l'intérieur leur tombant dessus en cascade. Aujourd'hui c'est au tour de ma mère d'être là, cet après-midi… probablement que quelque chose s'est passé et elle est partie. »

'' Bouge, bougez... '' Jiang Cheng était juste derrière Gu Fei alors qu'il le poussait de côté et entrait dans le magasin. Après avoir sauté sur place de nombreuses fois, il a finalement posé ses fesses sur la chaise . « Merde, je suis mort de froid. »

« Quand es-tu arrivé ? »  Gu Fei a amené un radiateur électrique et l'a allumé.

"A sept heures cinquante ," Jiang Cheng jeta nonchalamment le sac contenant la veste sur le comptoir.

"Si tôt ," Gu Fei se figea.

Moi », a déclaré Jiang Cheng en se désignant . « J'ai reçu une éducation qui m'a appris à être ponctuel dès mon plus jeune âge. »

Gu Fei le fixa, et ce n'est qu'après un moment qu'il dit finalement : « Pourquoi ne m'as-tu pas dit quand tu es arrivé ? »

« Aurais-tu été capable d'apparaître soudainement si je te l’avais dit ? » a maugréé Jiang Cheng. « De plus, mon téléphone a eu trop froid, il s'est éteint. »

« Alors pourquoi n'es-tu pas reparti ? » Gu Fei a apporté une tasse et y a laissé tomber une tranche de citron, puis a versé unede l’eau chaude et la lui a remise. « J'aurais aussi bien pu aller la chercher. »

"Pourquoi as-tu tant de bêtises à dire ?"  Jiang Cheng a reçu la tasse et en a pris une gorgée en regardant le radiateur.

Gu Fei n'a pas poursuivi la conversation : « Je te rendrai vos vêtements demain matin, je les ai ramenés chez moi pour les laver. »

 

"Hein?" Jiang Cheng le regarda . « C'est difficile à laver, ils ont du sang. »

« D'accord, ça s'est bien lavé ", a déclaré Gu Fei.

Merci », a déclaré Jiang Cheng.

"De rien ." Gu Fei s'assit derrière le comptoir de caisse et posa ses jambes sur le comptoir. « C'est juste que c'est trop dégoûtant de les laisser non lavés, et ce n'est pas comme si tu les avais amenés avec toi. »

"... Merde," dit Jiang Cheng . « J'ai oublié, d'accord ? »

Ni l'un ni l'autre n'avaient grand-chose à dire par la suite.

Gu Fei s'est blottie très confortablement contre la caisse et a commencé à jouer à des jeux sur son téléphone. Jiang Cheng n'avait pas de téléphone avec lequel jouer, alors il s'est assis là à regarder dans le vide.

Il savait qu'à ce moment-là, la plupart des magasins du quartier, à l'exception de la salle de cartes, étaient déjà fermés pour la journée. Gu Fei attendait probablement qu'il parte pour pouvoir fermer.

Mais il ne voulait pas partir.

La maison de Li Baoguo avait été très animée aujourd'hui. Il n'était pas sûr quelle folie possédait Li Baoguo, mais il avait appelé un groupe de personnes pour jouer aux cartes.

A midi, Li Baoguo a habilement réparé les deux vitres brisées. Jiang Cheng s'est émerveillé de ce trait : s'il fallait parler de compétences pratiques, c'était la génération de ses parents qui était hautement qualifiée.

Avant que les pensées vagabondes de Jiang Cheng ne puissent revenir sur terre, il n'a même pas eu la chance de manger dix des boulettes que Li Baoguo avait "apparemment" fait bouillir pour lui lorsque la pièce s'est soudainement remplie de cinq ou six hommes et femmes.

Ils se pressèrent autour de lui des quatre côtés et le regardèrent ; toutes sortes de commérages ont pris naissance juste devant lui.

"'Comme c'est utile, quelqu'un d'autre a élevé son fils jusqu’à cette taille. »

« Écoute, un gamin élevé dans la grande ville, c'est sûr, ha ! »

"'Ses parents adoptifs doivent être assez riches, n'est-ce pas ? »

 

« Bien sûr qu'ils sont riches, regarde sa tenue vestimentaire et son tempérament. Tsk, tsk, tsk…'

À la fin, une femme dans le style d'un mème Internet d'âge moyen a dit ceci : "Un regard et vous pouvez dire leur relation biologique. Regardez, regardez, ses traits ressemblent tellement à Bao Guo , ah ! Exactement le même, ah !'

Jiang Cheng serrait déjà les dents et étouffait, prenant la couleur d'un piment, une fois que cette phrase atteignit ses oreilles, il ne put instantanément plus le supporter.

‘Le même?'

Le même… Va au diable! Exactement mon cul!'

Il a poussé ce groupe de personnes de côté, et ce n'est que lorsqu'il est retourné dans sa propre chambre et a claqué la porte qu'ils ont finalement abandonné.

Ensuite, ils ont fini toutes les boulettes dans le pot, même les trois restantes que Jiang Cheng n'avait pas eu la chance de manger et avait laissées dans son bol n'ont pas été épargnés.

Jiang Cheng avait l'impression d'être pris quotidiennement dans des moments d'incrédulité. A gauche : insondable, et à droite : inconcevable, il vivait dans une atmosphère où il était totalement difficile de respirer.

Quand il a traversé le couloir du complexe d'appartements après la fin des cours dans l'après-midi, il pouvait dire que ces gens étaient toujours là rien qu'au son, et d'après leur comportement, il semblait qu'ils n'avaient pas l'intention de partir ce soir non plus. Jiang Cheng n'a pas pris la peine d'entrer par la porte et a fait demi tour sans hésitation.

Il se dirigea vers le restaurant de boulettes où il n'avait pas eu la chance d'aller l'autre jour, envoya un message à Gu Fei et termina ses devoirs à l'intérieur. À la fin, alors qu'il ne restait plus que lui, Jiang Cheng s'est levé et est parti.

Il a ressenti une solitude inexplicable.

Il ne pouvait pas revenir à sa vie antérieure, ni fusionner avec sa vie actuelle. À la dérive dans une mer d'étrangers, sans parents ni amis, il n'y avait pas un seul endroit assez fiable ou il puisse se reposer.

C'était comme si tout son corps était suspendu dans les airs.

.

Regardant fixement la boutique pendant près d'une demi-heure, Jiang Cheng tourna la tête pour regarder Gu Fei. Comme auparavant, il avait la tête baissée, fixant l'écran de son téléphone.

 

« Attends-tu la fermeture ? » a demandé Jiang Chen .

Gu Fei regarda l'écran, l'ignorant.

"Si tu es pressé de fermer, alors j'irai ", a poursuivi Jiang Cheng . « Sinon, je resterai un peu plus longtemps . »

Gu Fei n'a toujours pas fait de bruit, ni bougé.

Qu'est-ce qui est si captivant ?  Jiang Cheng a hésité avant de se lever et de se pencher sur le comptoir pour regarder son téléphone.

'Jeu retardé, Craz3 Match!'

« Bon sang », ne put-il s'empêcher de prononcer. "Comment peut-il y avoir une personne qui joue à un jeu comme celui-ci au point de ne pas pouvoir entendre les autres parler?"

Il a examiné ce niveau, c'était assez difficile, il ne restait que trois coups. S'il ne gaspillait aucune de ces étapes, le niveau pourrait encore être battu; Gu Fei calculait probablement ses mouvements.

Il s'accrocha au comptoir et calcula avec lui. Rapidement, il a déterminé quelle pièce déplacer en premier. Mais sur la base de la morale selon laquelle une personne qui regarde les échecs est un vrai gentleman lorsqu'elle s'abstient de parler, Jiang Cheng a attendu en silence.

Gu Fei est resté immobile tout le temps.

Jiang Cheng a continué à s'accrocher au comptoir de la caisse pendant près de cinq minutes, et Gu Fei n'avait toujours pas bougé. Si vous ajoutez le temps d'avant, il avait été figé là à calculer ces trois coups pendant plus d'une demi-heure...

Jiang Cheng repensa à ce que Lao Xu avait dit ce matin : « Gu Fei est assez intelligent… »  Est-ce que cela s'appelle intelligent ?

Incapable de se contenir plus, il tendit un doigt voulant tracer un chemin pour Gu Fei . "Tu ne vois pas ça ?"

Son bout de doigt avait seulement dépassé le coin des yeux de Gu Fei, ne touchant même pas l'écran, mais Gu Fei leva soudainement la tête et attrapa son doigt, le retournant en un mouvement continu.

 

« Oh! » Jiang Cheng a crié fort ; son mouvement n'était pas trop brusque, cependant, il le surprit grandement. La colère de Jiang Cheng a soudainement traversé le toit et il a jeté un poing droit sur la poitrine de Gu Fei . « Tu as un putain de problème ! »

Gu Fei lâcha sa main.

« Tu as des ennuis, n'est-ce pas ? » Jiang Cheng a tourné sa main , heureusement c'était le doigt de la main gauche, si ça avait été la droite, sa blessure aurait été rouverte.

Gu Fei se leva. Jiang Cheng a porté une attention particulière à ses mouvements, incapable de déterminer si ce type avait une flamme démoniaque brûlant en lui et cherchait quelqu'un à combattre.

"Je…" Gu Fei jeta son téléphone de côté, tira une tasse et se versa de l'eau . « Je me suis endormi il y a un instant. »

« Quoi? » Jiang Cheng s'est figé.

"Je suis désolé ." Gu Fei regarda sa main . Je ne t'ai pas fait de mal, n'est-ce pas ?

"Tu dors les yeux ouverts ?" demanda Jiang Cheng.

"Alors mon esprit a dû dériver, je ne t'ai pas entendu parler." Gu Fei se rassit et regarda son téléphone , " Où as-tu dit qu'il faut aller maintenant?"

"Mm," Jiang Cheng le regarda.

« Où? » a répété Gu Fei.

" Joue-le toi -même ", a répondu Jiang Cheng.

Gu Fei baissa les yeux, puis fit glisser un doigt sur l'écran, qui fut bientôt suivi d'un son "ah" et fronça les sourcils.

« Mort? » Jiang Cheng le regarda.

"Mmm ," répondit Gu Fei.

« Est-ce que tu es…? Jiang Cheng a avalé l'autre moitié de la phrase.

« Retardé? » Gu Fei a terminé sa phrase pour lui . « Tu as dit que je jouais à un jeu de retardés de toute façon, n'est-ce pas ? »

"Non, tu n'as pas vu cette ligne horizontale de bonbons rouges dans le coin supérieur droit", a déclaré Jiang Cheng . « Cela fait, il y a aussi des couleurs similaires en haut, avec un mouvement de plus, tu pouvaisobtenir celui du bas… »

 

Avant que Jiang Cheng ne puisse finir sa phrase, Gu Fei hocha la tête . « Oh. »

Puis il passa deux fois son doigt sur l'écran.

Passé

"Approuvé ," Gu Fei laissa échapper un souffle, se retournant pour lui faire face . « Merci. »

« Imbécile », Jiang Cheng était à court de mots.

Gu Fei a jeté son téléphone sur le comptoir et étira son dos . « Y a-t-il des devoirs pour aujourd'hui ? »

Merde ", a déclaré Jiang Cheng . « Y a-t-il un moment où ils ne donnent pas leurs devoirs ? »

« Les as-tu fais? » a demandé Gu Fei.

Jiang Cheng le regarda silencieusement.

"Laisse-moi les copier ", a continué Gu Fei.

Jiang Cheng continuait de le regarder. Cette personne demandait à son collègue de bureau inconnu depuis deux jours, dont un jour et demi sans se voir, de le laisser copier ses devoirs. Et son ton n'était pas du tout suppliant.

"S'il te plaît, donne-moi tes devoirs." Gu Fei soupira , " pour que je puisse les copier, merci."

Jiang Cheng a également soupiré, et après l’avoir fait, il a soudainement ressenti le besoin de rire.

"Il y a pas mal de devoirs aujourd'hui, il te faudra du temps pour copier." Il a sorti quelques cahiers et une feuille de questions de son sac et les a jetés sur le comptoir . « Rapporte-les -moi demain matin. »

« Je n'ai pas besoin de la feuille de questions, je ne l'ai pas. » Gu Fei a pris le cahier et l'a feuilleté . " Ta calligraphie n'a rien à voir avec le fait d'être un étudiant exceptionnel."

Si tu veux copier, copie simplement ", a répondu Jiang Cheng. Cependant, cette phrase ne voulait rien exprimer de dur, son écriture était vraiment laide à regarder, une ligne de mots suffisait pour exécuter une danse du poing de l’ivrogne. Tel un mendiant qui n'aime pas le riz grossier.

Gu Fei s'est levé et a fait le tour du magasin plusieurs fois avant de finalement ramasser son sac d'école dans un coin. Au moment où il posait les livres sur la table, son téléphone sonna.

 

Il appuya sur l'écran, c'était un message vocal, et aussi en mode haut-parleur. Jiang Cheng, assis sur le côté, a entendu le contenu assez clairement.

—Da Ge ! Frère… Ah merde ! Mon erreur! Da Ge , c'était mon erreur… Je serai aussi loin que… possible à partir de maintenant… Ah ! Arrête de frapper, arrête de frapper ! Merde, arrête de frapper, je suis sur le point de… mourir !]

La personne sur la messagerie vocale a crié de douleur et a demandé pardon. Jiang Cheng s'est figé dès que le son a atteint ses oreilles.

"Assez bien ", Gu Fei a pris le téléphone et a renvoyé le message.

Jiang Cheng le fixa un long moment : "C'est la personne que tu as frappée sur l'arbre hier, n'est-ce pas ?"

"Oui ", Gu Fei a fouillé dans son sac à dos pendant plus de dix minutes avant de finalement sortir un stylo et de griffonner avec plusieurs fois, pour découvrir qu'il n'y avait même pas d'encre à l'intérieur. Il se tourna pour regarder Jiang Cheng . "As-tu un stylo?"

Jiang Cheng lui a sorti un stylo.

En termes de mauvaise performance, il y avait aussi différents niveaux. Pan Zhi était également sous-performant, mais comparé à Gu Fei, il était certainement un fainéant mignon et attachant; au moins Pan Zhi avait ses propres stylos, et même plus d'un.

Gu Fei baissa la tête et commença à copier ses devoirs. Il était tout à fait absorbé par la copie ; si on ne connaissait pas toute l'histoire, on penserait qu'il travaillait vraiment dur.

Jiang Cheng resta assis un peu plus longtemps, et jusqu'à ce qu'il sente qu'il ne pouvait plus rester assis sans rien faire d'autre que regarder Gu Fei copier les devoirs, il se leva . « Je m'en vais. »

"Je pensais que tu n'avais nulle part où aller ", a déclaré Gu Fei en écrivant.

'Toutes nos félicitations! C’est exact!'

Jiang Cheng n'a pas répondu : il y avait une certaine amertume impuissante et honteuse dans la vérité.

"Reste ici si tu n'as nulle part où aller." Li Yan, Liu Fan et les autres viennent ici pour se reposer quand ils n'ont rien à faire », a déclaré Gu Fei.

« je pars » Réalisant qu'il commençait à être tenu aux mêmes normes que ces «Bu Shi Hao Niao» aux yeux des autres, Jiang Cheng sentit soudain son cœur se serrer, il eut presque envie de vomir.

 

Il a agressivement repoussé les rideaux de la porte et a percuté quelqu'un qui essayait également d'entrer.

« Bâtard! » La personne avec qui il est entré en collision était une femme , ils ne s'étaient même pas séparés avant qu'elle ne commence à jurer . « Bâtard! »

La colère de Jiang Cheng a été complètement annulée par le choc, ses yeux s'écarquillèrent pour regarder la femme.

« Ne ferme pas la porte à clé ! » La femme le repoussa vigoureusement : « Gu Fei, espèce d'idiot ! »

Sa poussée a fait trébucher Jiang Cheng et reculer de quelques pas. Une fois qu'il leva les yeux pour voir clairement les traits de la femme, il se figea une fois de plus.

Il n'y avait pas besoin de présentations ou de devinettes, juste en regardant, vous pouviez être sûr que c'était la mère de Gu Fei. Même ses yeux et son nez étaient exactement les mêmes.

"De quoi parles-tu?" Gu Fei laissa tomber son stylo et se leva avec les sourcils froncés.

« Qu'as-tu fait?! » La femme s'est précipitée sur Gu Fei avec sa paume dirigée vers son visage pour le gifler.

Gu Fei a attrapé sa main en l'air et a regardé vers la direction de Jiang Cheng.

" Euh ..." Jiang Cheng se sentait si mal à l'aise qu'il ne savait même pas où placer ses yeux. « Tante, je m'en vais. »

« Pourquoi pars tu?! » La femme fit un signe de tête à Jiang Cheng avant de le charger et de saisir son bras . « Toi et ce bâtard avez fait équipe là-dessus, n'est-ce pas ? Ne t'en vas pas! »

« Quoi quoi? » Jiang Cheng s'est figé sur place.

« Qu'est-ce que vous avez fait tous les deux ?! » La femme lui gifla le bras .

Jiang Cheng n'a pas osé attraper sa main comme l'avait fait Gu Fei. Après tout, c'était la mère de Gu Fei. Tout ce qu'il pouvait faire était d'accepter directement la tape.

Pour être honnête, cette femme était assez belle, mais Jiang Cheng ne comprenait vraiment pas son état actuel, apparemment fou.

"Tu n'as pas honte de toi ?" Gu Fei a attrapé son bras et l'a jetée sur la chaise voisine, pointant son doigt vers son visage. « Je te défie de réessayer ! »

 

La femme a finalement renoncé à se jeter sur eux, mais a soudainement éclaté en sanglots . "Suis-je ta mère ou pas, qu'est-ce qui ne va pas si j'essaie de sortir ? Il fallait que tu le batte à mort jusqu'à ce qu'il ait trop peur de me voir… Es-tu si impatient de me voir veuve pour le reste de ma vie ?! »

L'expression de Gu Fei était très désagréable, même ses mains tremblaient.

Jiang Cheng a estimé que s'il n'avait pas été là en ce moment, Gu Fei aurait très probablement giflé sa mère au visage.

Mais dans de telles circonstances, même partir voulait dire que la mère de Gu Fei recevrait une gifle, il devait le faire. Il pouvait sympathiser avec les sentiments actuels de Gu Fei, c'était comparable à son propre souhait que les autres ne devient pas sa relation avec Li Baoguo.

Il a fait quelques pas en arrière vers la porte, et quand Gu Fei a regardé dans sa direction, Jiang Cheng a montré la porte.

Gu Fei a hoché la tête avec exaspération, et Jiang Cheng a rapidement soulevé les rideaux et s'est enfui.

Cet environnement inconfortable était trop proche de lui ; ce n'est qu'après que l'air froid de l'hiver l'a frappé à quelques reprises qu'il a commencé à s'estomper progressivement.

Putain, quel genre de mère est-ce!

Il fronça les sourcils, N'y a-t-il pas une seule personne normale dans cet enfer ?

Le bruit des roues raclant le sol en béton venait de derrière lui. Ce son lui était très familier, il tourna rapidement la tête. Effectivement, c'était Gu Miao qui se dirigeait vers lui sur son skateboard.

En passant devant l'entrée du magasin, elle a probablement entendu des voix à l'intérieur, elle a hésité mais ne s'est pas arrêtée. Au lieu de cela, d'une poussée contre le sol, elle vola vers lui comme le vent.

Elle a même salué Jiang Cheng en passant. Jiang Cheng était sur le point de l'avertir de faire attention, cependant, elle avait déjà sauté dans les airs avec un pied sur la planche, passant devant et atterrissant solidement devant lui. Avec une belle torsion du corps, elle s'arrêta.

« Pourquoi n'es-tu pas rentrée chez toi ? » Jiang Cheng la regarda même s'il savait qu'elle n'allait pas répondre.

Gu Miao n'a pas parlé. Elle est descendue du skateboard, son pied a légèrement frappé le skateboard et il a roulé à côté du pied de Jiang Cheng.

 

« Tu veux que je patine ? » a demandé Jiang Chen .

Gu Miao hocha la tête et tira légèrement sur sa casquette.

"Je sais comment ." Jiang Cheng se frotta les mains . « Cela fait longtemps que je ne l'ai pas fait. »

Gu Miao n'émit aucun son et continua à le regarder.

Jiang Cheng a détecté de manière inattendue une certaine provocation à travers son regard et n'a pas pu retenir un sourire . « Est-ce que tu me défies en combat ? »

Gu Miao s'appuya contre le lampadaire et le regarda les bras croisés.

« Je… » Jiang Cheng a jeté son sac dans une congère à proximité et a planté un pied sur la planche . « Cette fille est assez stylée. »

Gu Miao leva le menton, lui faisant signe de se dépêcher.

Au primaire et au collège, Jiang Cheng aimait jouer avec ce genre de choses : patins à roulettes et planches à roulettes. Mais en raison des préparatifs des examens d'entrée au lycée en classe de troisième, sa mère avait effacé de sa vie toutes les matières "qui n'étaient pas liées aux études".

Il prit une profonde inspiration alors que son pied soulevait le sol et il roula.

Sa vitesse n'était pas élevée, il n'était pas familier avec la formation du terrain ici, Dieu merci, la planche de Gu Miao était une planche à roulettes classique, le type qu'il connaissait le mieux, il était donc relativement plus facile de se régler à elle.

Patinant sur quelques mètres, il entendit des pas résonner derrière lui. Il tourna la tête pour voir Gu Miao courir derrière, et le voyant se retourner, Gu Miao tapa simultanément dans ses mains; même s'il n'était pas sûr si elle l'applaudissait ou lui disait de se dépêcher.

Cependant, faire du skateboard et voir une fille capable de le rattraper… c'était assez amusant.

Gu Miao a couru et sauté en même temps, exécutant un Ollie (NT : figure de saut avec un skate).

Ne voulant pas avoir l'air mal devant une fille, il a déplacé son centre d'équilibre et avec un pied sur la planche, a sauté par-dessus le tas de neige devant lui, et a même pris le temps de pointer un doigt dans la direction de Gu Miao.

 

Les yeux de Gu Miao se sont instantanément illuminés. Elle sursauta d'excitation, leva une main et claqua des doigts. Ce claquement de doigt a fait honte à Jiang Cheng, c'était vraiment tranchant.

Après l'atterrissage, Jiang Cheng a continué jusqu'à ce qu'il atteigne l'intersection des rues. Cette fois, il a augmenté sa vitesse, Gu Miao ne l'a pas suivi, mais est revenue à sa place précédente pour le regarder.

Lorsqu'il s'est retournée pour recommencer à patiner, Jiang Cheng a risqué l'embarras de retomber à plat ventre et a sauté par-dessus les escaliers avant de redescendre; sa chance n'était pas trop mauvaise car il ne tomba pas, il hésita juste un peu dans son mouvement.

La planche à roulettes était une bonne stratégie de distraction. Avec ses pieds sur la planche, les étrangers qui passaient dans la rue comme le vent, le dégoût, l'ennui et l'agacement étaient laissés pour compte.

Bien que faire ce genre de chose en plein hiver était assez réfrigérant avec le vent qui soufflait sur son visage, c'était quand même assez satisfaisant.

Il y avait une légère pente sur le chemin du retour, leur vitesse a commencé à augmenter considérablement et l'excitation familière est lentement revenue.

Il regarda Gu Miao, qui avait une expression remplie d'attente alors qu'elle retournait son regard. Il regarda à nouveau le sol, envisageant la possibilité de sauter par-dessus ce gros tas de neige en passant devant Gu Miao.

La vitesse actuelle était adéquate. Jiang Cheng s'est précipité en avant avec le vent dans ses bras alors qu'il s'approchait rapidement de la congère. Au moment où il se préparait à sauter, il vit un petit morceau de brique allongé sur le sol devant lui.

Merde!

Cette brique placée à l'endroit qui était son seul chemin vers la congère, avec son niveau de compétence actuel rouillé, il lui était impossible de l'esquiver. Il ne pouvait que sauter devant, mais cela signifiait qu'il atterrirait directement sur la congère lorsqu'il descendrait.

…. Tout dépendait de la hauteur à laquelle il pouvait sauter.

D'un pas sur la planche, il sauta fermement dans les airs.

Malheureusement, cette fois, il n'a pas eu autant de chance.

Peut-être à cause du froid, peut-être aussi parce qu'il était trop anxieux et qu'il ne contractait pas assez les jambes non plus… il était déjà capable de calculer son point d'atterrissage.

 

La pointe de la planche s’enfoncerait probablement directement dans le sommet de la congère.

Et quant à lui, il s'écraserait probablement sur le trottoir piéton devant cette congère.

Allons-y! En volant! Roulez jeunesse!'

Après avoir été momentanément en l'air, la planche s'est dirigée droit vers la congère comme il l'avait prédit. Mais juste avant qu'il ne soit expulsé, une personne est soudainement apparue devant lui.

Oh merde!