MISVIL - Chapitre 113 - L'erreur du système

 

Il avait accompli une mission impossible à résoudre !

 

Kong Muhua suivit joyeusement le jeune homme, beau et au cœur bienveillant, pour aller chercher justice.

Bien que le jeune homme ne soit qu'au niveau de cultivation de la Formation du Noyau Doré et paraisse faible, il restait un humain. Il est toujours plus facile de communiquer entre humains ; peut-être comprendrait-il pourquoi Bai Zihao était constamment en colère ? Et puis, Bai Zihao était tout de même un puissant pratiquant au niveau Division de l’esprit : il n'allait pas se montrer cruel envers un simple Formation du Noyau Doré. Il fallait profiter de l'occasion pour suivre ce petit cultivateur à l’intérieur de la résidence, et implorer ensuite pardon.

Kong Muhua, tout satisfait, tourna quelques cercles derrière le petit gege, et constata qu’il se dirigeait vers la salle des délibérations du Pic Inextinguible. Le Seigneur divin était déjà revenu sans qu’on sache quand, et il discutait affaires sérieuses avec quelques démons, dont le Dapeng et le démon Bi Fang, ses ennemis jurés. Kong Muhua s’ébroua aussitôt les plumes, arrangea sa robe, et entra d’un pas ondoyant, tout en grâce et séduction.

Mais à peine eut-il fait deux pas qu’il réalisa que quelque chose clochait…

Pourquoi le jeune homme l’avait-il mené ici ?

Kong Muhua voulut s’éclipser instinctivement, mais il fut repéré par le Seigneur divin. Quelques lianes de sang vinrent aussitôt bloquer sa retraite…

Song Qingshi courut jusqu’à Yue Wuhuan et, très sérieusement, déclara : « Un homme ne doit pas maltraiter les jeunes filles ni jouer avec leurs sentiments. »

Yue Wuhuan retira ses gants de soie fine, remit en ordre les cheveux mal coiffés de Song Qingshi et acquiesça : « C’est vrai, on ne doit pas jouer avec les sentiments. »

Ses ennemis jurés observaient la scène, amusés.

Kong Muhua comprit enfin, et dit d’un ton plaintif : « Impératrice divine… »

Song Qingshi cligna des yeux, confus : « Quelle impératrice divine ? »

Yue Wuhuan entra dans une rage noire : deux coups de fouet suffirent à faire reprendre à Kong Muhua sa forme originelle — un paon doré traînant sa longue queue, qui s’envola dans toute la pièce en poussant des cris plaintifs. Song Qingshi voulut intervenir pour dire à Yue Wuhuan de ne pas frapper une fille, mais se souvint soudainement de son manuel de biologie… C’étaient les paons mâles qui avaient une queue colorée, non ?

Il réfléchit un moment à la relation entre les paons mâles et les jeunes filles, puis comprit enfin la vérité. Mais on ne pouvait lui en vouloir : la fois où il avait découvert que Yue Wuhuan était travesti, c’était par accident, en le tenant dans ses bras à cheval ; il avait alors senti quelque chose. Cette fois-ci, Kong Muhua portait une ample robe multicolore, et lui, n’étant pas un goujat, ne pouvait pas aller tâter au hasard le bassin ou le pubis d’autrui pour vérifier...

Bien que Kong Muhua fût un jeune homme adorable, la violence domestique n’était jamais excusable.

Song Qingshi hésita à intervenir une nouvelle fois, mais Yue Wuhuan avait déjà renvoyé les démons curieux, ligoté les ailes et les pattes du paon doré à l’aide des lianes de sang, puis l’avait soulevé en l’air pour l’introduire : « C’est l’amant de Bai Zihao. »

Le paon était un oiseau sacré aux pouvoirs d’exorcisme, une créature antique dotée d’une puissance divine. Selon les critères des cultivateurs humains, il équivalait à un Patriarche du stade Da Cheng (NT : Grand Accomplissement), et était l’un des plus puissants du Pic Inextinguible. Pendant la guerre, il servit d’avant-garde : un seul coup de hache suffisait à raser une demi-montagne. Il se ruait sur l’ennemi avec une force irrésistible et avait remporté d’innombrables mérites.

Les oiseaux aimaient tous la beauté et les atours colorés ; le travestissement n’avait donc rien d’inhabituel. Cependant, Kong Muhua avait un caractère excentrique, et sa relation avec Bai Zihao était chaotique : tous les quelques décennies, ils faisaient un scandale et rompaient. Au Pic Inextinguible, plus personne ne s’en étonnait. Personne ne prêtait attention aux pleurs, aux cris, ni aux menaces de suicide de Kong Muhua : tout le monde savait qu’il jouait la comédie, espérant attendrir Bai Zihao, et seul ce dernier se laissait encore berner.

Song Qingshi venait tout juste d’arriver, plongé dans ses recherches, et personne ne l’avait informé de ces mélodrames habituels.

Kong Muhua, qui rencontrait rarement quelqu’un qui lui accordait de l’attention, s’était laissé emporter par son instinct de comédien. D’ordinaire, avec son pouvoir et son statut, il ne craignait pas de payer les conséquences plus tard. Il n’aurait jamais imaginé tomber sur le compagnon du Seigneur divin… Résultat : plusieurs de ses magnifiques plumes furent arrachées.

Le paon pleurait, tout en lissant ses plumes, profondément vexé.

Il compta toutes celles qui étaient tombées pour les rassembler, en faire un éventail, et l’offrir à Bai Zihao en gage d’amour.

*

Song Qingshi finit par démêler les relations et comprit que Bai Zihao était en réalité la cible originelle de sa mission. Il ne regrettait pas de s’être trompé, mais ressentait un peu de culpabilité envers ce jeune homme bon, qui aurait dû être sauvé.

Yue Wuhuan perçut ses pensées et demanda : « Tu veux voir Bai Zihao ? »

Song Qingshi, encore marqué par les tourments de la formation de Mo Xuan, observa d’abord attentivement l’expression de Yue Wuhuan. Voyant qu’il n’était pas contrarié et qu’aucun drame ne se préparait, il hocha vigoureusement la tête. Lui aussi voulait savoir ce qu’était devenu l’objet de sa mission.

Yue Wuhuan esquissa un sourire et l’y conduisit.

A chacune de ses visites au Pic Inextinguible, Bai Zihao logeait à la Tour Changsi, résidence de Kong Muhua. Lorsqu’il avait cru que ce dernier était une jeune fille, il s’était laissé convaincre d’y séjourner une fois — ce qui était devenu la règle. Tous les démons craignaient les pleurs de Kong Muhua et ses deux haches ; il n’était donc pas question qu’il change de chambre.

Yue Wuhuan emmena Kong Muhua, laissant Song Qingshi entrer seul dans la tour Changsi.

Song Qingshi frappa à la porte, entra, et vit Bai Zihao en train de recoudre avec précaution une tête fracassée. On ne savait de quel cultivateur il s’agissait, son visage était grimaçant. À côté, sept ou huit lampes d’âme brûlaient. L’ambiance… ne correspondait pas à celle du petit jeune homme pitoyable d’autrefois.

« Immortel ? » s’exclama Bai Zihao, tout joyeux de le voir. Il posa aussitôt la tête recousue, servit le thé, et expliqua : « C’est une ordure que le Seigneur divin m’a chargé de tuer. Un scélérat qui faisait du mal aux jeunes filles… Le Seigneur voulait que sa tête soit suspendue à la porte de la ville pour l’exemple. Quand je l’ai trouvé en pleine action, j’étais si furieux que j’en ai oublié les instructions du Seigneur, et j’ai accidentellement fracassé sa tête. J’essayais de la recoller pour me faire pardonner…»

Un ordre du Seigneur divin devait être exécuté.

Il s’était acharné à reconstituer le crâne, sans succès, et commençait à désespérer.

« Laisse-moi voir. » Song Qingshi, passionné dès qu’il s’agissait de son domaine, retroussa ses manches et s’y attela aussitôt. En recollant les os, il corrigea : « Tu as mis plusieurs fragments osseux au mauvais endroit. Dans cet état, impossible de reconstituer correctement. Je t’enverrai plus tard une planche anatomique. »

L’un enseignait, l’autre apprenait. Ensemble, ils parvinrent à reformer le crâne, qu’ils placèrent dans une boîte.

Song Qingshi but quelques gorgées de thé. Il souhaitait s’excuser auprès de Bai Zihao, mais ne savait comment s’y prendre. Il finit par dire simplement : « Je suis désolé… À l’époque, chez Jin Feiren… j’aurais dû te sauver… »

« Jin Feiren ? » Bai Zihao le regarda, l’air perdu, puis finit par se souvenir de cet ex-mari indigne. Il sourit : « Si tu ne m’en avais pas parlé, j’aurais presque oublié son nom. »

Même si cette histoire avait été particulièrement tragique, elle datait de presque trois mille ans. Les choses désagréables avaient étés jeéesdepuis longtemps dans le fleuve de l’oubli. Chaque jour, il ne pensait qu’à cultiver, à remplir ses missions, à tuer… et à s’occuper de ce maudit Kong Muhua. Il avait vécu tant d’expériences plus intenses qu’il ne conservait aucune place pour un déchet indigne de sa mémoire.

Quand les souvenirs joyeux se multiplient, ceux qui font mal s’estompent.

Il pouvait désormais affronter sereinement les événements du passé : « À l’époque, j’étais jeune et ignorant, à la fois stupide et pitoyable. Même en m’accrochant à l’Immortel, je n’aurais qu’un bon à rien. Heureusement, l’Immortel a sauvé Frère Wuhuan, et Frère Wuhuan m’a appris à me tenir debout par mes propres moyens. Cela vaut plus que tout le reste. »

À cette époque, le Seigneur Divin ne lui avait pas seulement enseigné les arts et le maniement de l’épée ; il se montrait également plus indulgent qu’envers les autres lorsqu’il commettait des erreurs. Durant son temps libre, le Seigneur Divin le regardait souvent, attentif à ses moindres gestes. À peine sorti du Manoir du Phénix d’or, l’esprit encore encombré par les détritus du passé et influencé par les propos des autres, il en était venu à croire que le Seigneur Divin avait des vues sur lui. Il en avait été troublé un long moment.

Il avait fini par tomber amoureux d’une « jeune fille » et ne voulait plus avoir affaire à des hommes. Pourtant, Frère Wuhuan était une figure qu’il admirait profondément, et à qui il devait tant…

Le Seigneur Divin, conscient des rumeurs et du trouble qui agitait Bai Zihao, s’était amusé de la situation. Il l’avait convoqué au bassin aux lotus du palais de Jianghe et lui avait raconté sa rencontre avec l’Immortel Médecin : les soins, les traitements, les lectures, les tribulations célestes… et tous ces présents offerts avec tant de cœur. Puis soudain, il lui avait demandé : « Si quelqu’un te traitait ainsi, l’aimerais-tu ? Serais-tu heureux ? »

Bai Zihao avait réfléchi un instant, puis répondu avec franchise : « Sans doute, oui. »

Personne ne pourrait rester de marbre face à une telle douceur.

Le Seigneur Divin était alors resté silencieux un long moment, et l’expression sous son voile semblait empreinte de douleur.

« Frère Wuhuan… » Bai Zihao eut alors comme un court-circuit. Il ne savait pas d’où lui venait le courage, mais il osa appeler son ancien nom. Il tendit même la main vers son voile, dans l’espoir de revoir ce visage familier et de prononcer quelques mots de réconfort. « Tu ne devrais pas… »

À peine ses doigts avaient-ils effleuré le pan de son vêtement…

Le Seigneur Divin s’éveilla aussitôt de ses souvenirs, et son énergie protectrice se condensa en une lame de lumière. Sans la moindre hésitation, il frappa.

La main de Bai Zihao fut tranchée, la douleur fulgurante le traversa jusqu’à l’âme.

Il resta stupéfait. Certes, il avait déjà subi des blessures aussi graves lors des entraînements, déchiré par des bêtes démoniaques. Mais il ne s’attendait pas à être frappé ainsi… par le Seigneur Divin lui-même.

« Tu as peut-être mal interprété certaines choses », déclara froidement le Seigneur Divin, manifestement révulsé par tout contact physique. Il lança plusieurs sorts de purification sur ses vêtements, puis ajouta : « Je te déteste profondément. Je te hais même. Je ne t’ai sauvé que pour voir à quoi ressemblerait la “bonne réponse”. »

Bai Zihao ramassa sa main tranchée et s’en retourna, honteux, chercher un médecin. Bien qu’elle ait été rapidement rattachée, il souffrit plusieurs jours de l’indifférence de son bienfaiteur, et pleura en secret.

Kong Muhua, mis au courant de l’incident, était venu le consoler : « Ne t’arrête pas à ce qu’il dit, regarde plutôt ce qu’il fait. Si quelqu’un d’autre avait osé ce geste, il n’aurait même plus la vie sauve. S’il t’a épargné, c’est bien que tu comptes plus que les autres à ses yeux. »

Bai Zihao avait fini par admettre qu’il n’avait pas tort. Et comme le Seigneur Divin ne changeait pas de comportement envers lui, et que la « jeune fille » qu’il aimait ne cessait d’inventer de nouvelles façons de le taquiner, il avait fini par tourner la page.

*

Song Qingshi était quelque peu perplexe : « Il t’a tranché la main, et tu ne lui en veux pas ? »

« Il y a des règles au Pic Inextinguible. J’ai enfreint une interdiction. Pourquoi serais-je en colère ? » répondit Bai Zihao, sincèrement étonné. Il avait raconté cela dans l’espoir de faire comprendre à l’Immortel Médecin que le Seigneur Divin lui était resté fidèle, qu’il était irremplaçable à ses yeux. Pourquoi donc ce dernier s’arrêtait-il sur cette histoire de main tranchée ? Était-ce un réflexe professionnel de médecin ? Il chercha à nouveau à vanter le Seigneur Divin : « C’était il y a bien des années. Je n’ai plus mal depuis longtemps. Mais en y repensant, je ne peux m’empêcher d’envier la relation entre le Seigneur Divin et l’Immortel… »

Pourquoi, lui, n’avait-il rencontré que des salauds ou des imbéciles ?

À cette pensée, il se souvint du cadeau de Kong Muhua, et une nouvelle vague de colère monta en lui.

Song Qingshi, lui aussi, se demandait pourquoi il avait frappé Kong Muhua, ce garçon si gracieux et charmant.

Bai Zihao sortit alors un vêtement et le lui montra.

Il avait été confectionné avec soin : les coutures étaient fines, brodées de fleurs. Mais… c’était une robe de femme.

Bai Zihao, retenant sa fureur, expliqua : « Il m’a dit qu’il ne savait faire que des robes. Et sans qu’il sache comment, c’est devenu ça. Il m’a supplié de ne pas en tenir rigueur et de la porter pour aller voir les lanternes avec lui. Je te le demande, ce n’est pas un idiot ? »

Au début, il ne pouvait pas accepter Kong Muhua et avait subi un coup dur. Il était né dans un village très conservateur, où l’amour entre personnes du même sexe n’existait tout simplement pas. Depuis son enfance, on lui avait appris qu’un homme devait trouver une femme et mener une vie honnête. Bien qu’après son arrivée dans le monde immortel, il ait eu le malheur d’être réduit au rang de jouet pour hommes, au point de croire qu’il ne pourrait jamais mener une existence normale, sa rencontre avec l’exubérant Kong Muhua lui avait fait battre le cœur. Il s’était senti à nouveau comme un homme ordinaire, espérant construire un foyer heureux avec la fille qu’il aimait. Cette perspective l’avait rendu très heureux.

Puis, le coup de tonnerre éclata…

Plutôt que de dire qu’il avait rejeté Kong Muhua à cause de sa “tromperie”, il serait plus juste de dire qu’il ne pouvait accepter l’effondrement de ses rêves, qu’il refusait de croire que, finalement, il préférait se soumettre et ne pouvait aimer que des hommes…

Pendant longtemps, il fut incapable d’affronter cette réalité.

Kong Muhua en fut profondément affecté. Il ne comprenait pas pourquoi les humains, même en aimant, refusaient de l’admettre, et il causa bien des remous.

Bai Zihao, touché, tenta de se convaincre : l’Immortel Médecin était lui aussi un homme doté d’une racine spirituelle de type eau ; il n’était pas le seul homme à aimer se laisser dominer… Il se prépara mentalement, se dit qu’après toutes ces années de relation, il connaissait bien Kong Muhua, qu’il savait que ce paon avait l’esprit dérangé ; les choses au lit pouvaient à la rigueur s’arranger. Même s’il n’était pas très doué, il avait des dons naturels : avec un peu d’initiative et quelques leçons, il finirait bien par s’améliorer…

Mais chaque fois qu’il était sur le point de céder, Kong Muhua trouvait le moyen de faire quelque extravagance qui le mettait dans une rage folle, au point de vouloir l’attacher et le passer à tabac.

Il n’avait qu’à regarder le phénix, le grand-duc, le bifang, la grue immortelle…

Plus il les comparait, plus il se disait que certains oiseaux méritaient de disparaître, et certains hommes aussi !

Song Qingshi resta silencieux, estimant que Bai Zihao manquait sérieusement d’éducation sexuelle. Il décida de lui donner un bon cours de biologie pour lui expliquer que l’attirance pour le même sexe était un phénomène parfaitement naturel dans le monde animal, afin d’alléger son fardeau psychologique. À la fin du cours, il posa une question : « Si Kong Muhua était une fille, serais-tu en colère qu’il ait fait tout cela ? »

Bai Zihao hésita, puis répondit : « Non, je ne le serais pas. »

Quand Kong Muhua était une “fille”, peu importaient ses caprices, Bai Zihao le trouverait toujours enjoué et attachant.

Il savait que le problème venait de lui, qu’il ne parvenait tout simplement pas à franchir ce cap intérieur…

Le cours de l’Immortel Médecin lui permit de s’éclaircir un peu les idées, mais son esprit avait besoin de temps pour tout assimiler.

Song Qingshi demanda prudemment : « Est-ce que tu te sens heureux, à présent ? »

Bai Zihao réfléchit, puis répondit en souriant : « Je suis heureux. »

Il était maintenant un seigneur redouté, plus personne n’osait l’humilier ou lui faire du mal. Il pouvait se rendre partout pour éliminer les déchets qu’il méprisait. Kong Muhua, malgré son extravagance, était sincère envers lui. Les souffrances du passé ne l’affectaient plus. À présent, à part les absurdités de Kong Muhua, rien ne le préoccupait, et ses journées étaient joyeuses, pleines de bonheur.

Song Qingshi resta figé. Il remercia Bai Zihao, puis sortit en courant et alla chercher Yue Wuhuan.

Yue Wuhuan venait de finir de corriger le paon et s’occupait maintenant d’apprendre à Hao Long à changer son appellation de “maman” à “papa” ou “père”. En voyant Song Qingshi se précipiter vers lui, il sourit et demanda : « Que se passe-t-il ? »

« Tu as sauvé Bai Zihao ! » s’exclama Song Qingshi, en l’agrippant avec émotion. « Le système s’est trompé ! Bai Zihao a trouvé le bonheur, ma mission est réussie ! »

Le système n’était qu’un outil aux mains des forces de l’ombre. Il exécutait ses tâches de façon mécanique. L’objectif de la mission était de faire en sorte que Bai Zihao soit heureux, sans préciser par quel moyen.

Il avait sauvé Yue Wuhuan, et Yue Wuhuan avait ensuite sauvé Bai Zihao.

Il avait accompli une mission réputée impossible !

Le système suivait strictement la trajectoire du destin. Il s’était trompé sur le parcours du protagoniste, et s’était mépris sur le résultat final. Il fallait revoir la note de l’épreuve !

C’était un fait inédit. Même les forces de l’ombre ne pouvaient complètement ignorer une erreur aussi grave, elles allaient devoir intervenir pour réparer les dégâts.

Le battement d’ailes d’un papillon pouvait provoquer une tempête. Une erreur entraînait d’autres erreurs, comme une boule de neige qui grossit en roulant.

Ce monde allait connaître un bouleversement majeur.


Traduction: Darkia1030