Pause
Après avoir dormi un jour et une nuit d’affilée, Lin Qiushi émergea de son sommeil. Lorsqu'il se réveilla, la fièvre était tombée. Bien qu'il ne se sente pas très fort, il était capable de se lever et de marcher. Le médecin l’auscultaet lui dit qu'il fallait une journée de perfusion supplémentaire pour renforcer son état, puis il pourrait sortir le lendemain.
Cheng Qianli était resté à ses côtés, lui disant de ne pas s'inquiéter, qu'il y avait quelqu'un pour s'occuper de son chat à la maison et qu'il n'avait pas besoin de se précipiter pour rentrer.
Lin Qiushi le remercia.
Allongé sur son lit, il éprouvait pour la première fois une certaine affection pour l'hôpital. Après quelques jours passés dans le monde de la porte, sortir lui donnait vraiment l'impression d'être revenu de loin, même si dans le monde réel, il ne s'était écoulé que quelques minutes.
Le troisième jour, Cheng Qianli s'occupa des formalités de sortie de Lin Qiushi et le conduisit chez lui en voiture.
Une fois chez lui, Lin Qiushi sortit la clé pour ouvrir la porte, et avant même d’entrer, il entendit le doux miaulement de son chat, Lizi, qui semblait vouloir faire des câlins. En se penchant, il aperçut Ruan Nanzhu assis sur son canapé, en train de lire un livre. Lizi, qui avait pris l'habitude d'être distant avec lui, frottait son corps contre la cheville de Ruan Nanzhu, en faisant des bruits doux, et s'allongeait parfois pour montrer son ventre duveteux, comme pour demander des caresses.
Lin Qiushi avait aussi eu ce traitement par le passé, mais ces derniers temps, Lizi le repoussait, ne le laissant même pas le caresser.
Lin Qiushi était tellement jaloux qu'il en avait le regard brillant. Peut-être que Ruan Nanzhu remarqua son regard brûlant, car il tourna finalement la tête : "Tu vas bien?"
"Oui." Lin Qiushi marcha rapidement vers Ruan Nanzhu et s'assit avec réserve, essayant de faire semblant de caresser son chat. Mais à sa grande surprise, Lizi se déroba en remuant son arrière-train.
Lin Qiushi laissa échapper des larmes de tristesse : "… Lizi, tu n'aimes plus papa ?"
Ruan Nanzhu ne répondit pas, mais se pencha et prit facilement Lizi dans ses bras. Le chat poussa un miaulement de satisfaction et frotta sa tête contre la poitrine de Ruan Nanzhu.
"Va-y, caresse-le." Ruan Nanzhu tendit Lizi vers Lin Qiushi.
Lin Qiushi tendit la main et réussit enfin à caresser son chat : "Lizi, pourquoi tu ne reconnais plus papa ?"
Tel un père malheureux ayant perdu son fils, Lin Qiushi était dévasté, voyant son chat, qu'il avait élevé avec tant de soin, se coller à un autre homme, ce qui lui donnait un sentiment étrange de trahison.
"Les chats sont sensibles à ce genre de choses," expliqua Ruan Nanzhu. "Il suffit de passer par quelques portes pour que cela s'arrange."
Dès que Lin Qiushi entendit parler des portes, il se dégonfla. Il s'affaissa sur le canapé : "Puis-je te demander pourquoi tu as tué cette femme à la fin ? On a dit qu'il ne fallait pas toucher au sang, non ?"
"Je pensais que la clé était dans le gâteau," dit Ruan Nanzhu. "Mais ce n'était pas le cas, donc elle devait forcément se trouver ailleurs. Te souviens-tu de la dernière scène du conte ?"
Lin Qiushi réfléchit un instant et sembla comprendre ce que Ruan Nanzhu voulait dire. Il redressa son corps : "Les trois sœurs sont ressuscitées, et le sorcier est tué ?"
"Exactement," confirma Ruan Nanzhu. "Donc je suspectais…"
"Et si ce n'était pas le cas ?" Lin Qiushi ne s'attendait pas à ce qu'il agisse si rapidement sur sa seule suspicion.
"Si ce n’était pas le cas, tant pis," répondit Ruan Nanzhu d'un ton décontracté. "On aurait cherché ailleurs, on aurait bien fini par trouver."
Lin Qiushi afficha une expression admirative. Qui oserait dégainer un couteau pour frapper, surtout après l'exemple précédent ? En général, les gens hésitaient à se salir les mains, mais Ruan Nanzhu avait eu l'idée que la clé se trouvait dans le corps du sorcier, et il l'avait même tranché en morceaux sur le champ.
"Tu as obtenu les indices pour la prochaine porte ?" Lin Qiushi se rappela quelque chose. "Est-ce qu'il faut vraiment passer par douze portes ?"
"Oui," répondit Ruan Nanzhu. "D'abord, mange un peu, je te raconterai tout cela tranquillement."
Ainsi, tous trois sortirent de la maison pour chercher quelque chose à manger.
Ayant récemment récupéré d'une grave maladie, Lin Qiushi aurait dû opter pour un repas léger, mais après avoir grignoté du pain sec pendant sept jours dans le monde de la porte, il avait une envie irrésistible de nourriture. Il emmena donc Ruan Nanzhu et Cheng Qianli dans un petit restaurant au bas de l'immeuble qui servait des plats de style "jianghu" (NT : cuisine des régions du Jiangsu et du Zhejiang, caractérisée par de la viande très cuite et des ingrédients de saison) et commanda plusieurs plats épicés.
La cuisine de rue était une spécialité de leur région, très épicée et pimentée, accompagnée de bière c’était encore mieux.
Lin Qiushi avait des gouttes de sueur sur tout le corps en mangeant.
« Ta prochaine porte devrait être dans environ dix jours. » Contrairement à Lin Qiushi, qui se régalait, Ruan Nanzhu ne semblait pas apprécier autant les plats épicés. Il avait à peine pris quelques bouchées et ses narines avaient déjà rougi. Son regard, habituellement froid, était devenu plus humide. « Pendant ces dix jours, tu dois bien te reposer. »
« Et l’indice pour la porte ? » Lin Qiushi s’inquiétait davantage à ce sujet.
« Je ne peux pas te le dire. » Ruan Nanzhu balança ça comme ça.
Lin Qiushi était un peu perplexe. « Pourquoi ? »
« Parce que cette porte n’est pas ta porte, c’est la mienne. Ma porte est trop difficile, je ne prévois pas de t’y amener. » expliqua Ruan Nanzhu. « Un indice de porte ne sera donné qu'à la première personne qui ouvre la porte.. C’est l’ indice de celui qui ouvre la porte e, et sa prochaine porte sera liée à cela. »
Lin Qiushi était abasourdi : « Donc, pour la prochaine porte, je n’aurai pas d’indice ? »
« La situation est un peu complexe. Disons que tu peux utiliser l’indice de Cheng Qianli pour ta prochaine porte. »
Lin Qiushi était complètement perdu.
Finalement, c’est Cheng Qianli qui expliqua : « Une porte n’a qu’un seul thème, mais si tu entres par la même porte que moi, alors cette porte est à la fois la tienne et la mienne. Cette porte a d'autres règles. Par exemple, si je viens d’ouvrir ma quatrième porte et que tu as ouvert ta deuxième, alors si tu me suis dans le monde de la quatrième porte et que tu en sors, les trois portes précédentes s'ouvriront automatiquement pour toi. »
Il y avait une telle opportunité ? Lin Qiushi écarquilla les yeux : « Cela signifie que si je trouve quelqu'un qui a ouvert douze portes... »
« Il n’y a pas de telles circonstances. » Cheng Qianli prit une bouchée de son plat et murmura, « Ce genre de saut ne doit pas être trop important, sinon cela peut être fatal. Il y a encore certaines choses que tu ne sais pas, je ne peux pas te parler de tout. »
Lin Qiushi demanda : « Pourquoi pas ? »
Cheng Qianli : « Parce que même si je t’expliquais tout, tu continuerais à poser des questions. »
A voir les expressions des deux, il était évident qu'ils détestaient les nouveaux venus qui posaient trop de questions. Lin Qiushi, constatant cela, se tut et continua à manger en silence.
Cheng Qianli soupira, se disant que le choix de Ruan Nanzhu était le meilleur, en comparaison avec d'autres qui ramenaient des novices avec de nombreux problèmes. Le plus malheureux était celui qui venait de résoudre une énigme, et au prochain monde, qui mourait dans le monde de la porte, rendant toutes les paroles précédentes inutiles.
Lin Qiushi : « ... Mais tu n’as ouvert que quatre portes, pourquoi es-tu si habile ? »
Cheng Qianli : « Bien que je n’aie ouvert que quatre portes, mon frère en a déjà ouvert huit.» En disant cela, il se mit à marmonner, donnant l’impression qu'il se plaignait de quelque chose.
Lin Qiushi mangea en réfléchissant aux propos des deux, et après un moment, il eut de nouveau envie de poser une question.
C’était probablement parce que Ruan Nanzhu avait remarqué son hésitation, qu’il leva un doigt : « Dernière question. »
« Pourquoi ai-je rencontré ta première porte ? » demanda Lin Qiushi. « Tu n’avais personne que tu connaissais dans ce premier monde, n’est-ce pas ? »
« C’est deux questions. » répondit Ruan Nanzhu. « De plus, qui dit que je ne connaissais pas quelqu’un à l’intérieur ? »
Lin Qiushi fut surpris : « ... Qui connaissais-tu ? »
Ruan Nanzhu : « Te souviens-tu des deux qui sont morts le premier soir ? »
Lin Qiushi : « ... Je me souviens. »
« L'un d'eux était mon client. » Ruan Nanzhu toussa légèrement. « J'avais confondu les cibles. »
Lin Qiushi tomba dans un silence perplexe.
Ruan Nanzhu : « Je pensais que tu étais mon client, et quand je me suis rendu compte de la confusion le lendemain, mon vrai client était déjà mort. » Il essuya sa bouche, disant ces choses incroyables avec un ton très calme. « Plus tard, j'ai découvert que tu avais de bonnes aptitudes, alors je t'ai ramené. »
Cheng Qianli, à côté, étouffa un rire et dit à Lin Qiushi de ne pas être surpris. Ce n’était pas la première fois que Ruan Nanzhu se trompait de client. La principale raison était que Lin Qiushi et ce client avaient des couleurs de vêtements similaires, et tous deux s’étaient rencontrés dans une ruelle...
En réfléchissant, Lin Qiushi réalisa que c’était effectivement l’explication. Il s’était demandé pourquoi Ruan Nanzhu avait été si spécial avec lui, et il découvrait maintenant que c'était pour cette raison : « ... Je pensais que c’était parce que nous avions eu une connexion instantanée. »
Ruan Nanzhu : « Tu peux le penser ainsi. »
Après avoir fini de manger, Lin Qiushi se prépara à rentrer chez lui.
Ruan Nanzhu lui dit qu’il serait préférable de déménager dans la villa, pour que tout le monde puisse veiller les uns sur les autres.
« Qu'est-ce qui va se passer ? » Lin Qiushi était un peu perplexe. « Nous ne sommes pas déjà sortis de la porte ? »
« Il y a d'autres personnes comme nous dans la réalité. » expliqua Cheng Qianli. « Certains d'entre eux sont déjà devenus mentalement instables... Bref, tant que tu peux venir, fais-le autant que possible. Cela ne peut jamais faire de mal. »
« D'accord, je vais y réfléchir. » Lin Qiushi hocha la tête, signifiant qu'il avait compris.
Les trois finirent de manger, et en rentrant, ils virent un énorme panneau publicitaire au bord de la route.
Ruan Nanzhu le désigna du doigt en disant : « Voilà, c'est Xu Xiaocheng. »
Lin Qiushi leva les yeux et vit une célèbre actrice représentée sur le panneau. Cette actrice avait une attitude de grande dame, avec un air hautain, et chaque geste dégageait de l'arrogance, contrastant complètement avec Xu Xiaocheng, qui pleurait tous les jours dans le monde des portes.
Lin Qiushi fut d'abord surpris, mais en repensant à cet homme au regard froid à ses côtés, qui était en fait une femme dans le monde des portes, il se sentit soulagé.
« Nous allons rentrer. Fais attention chez toi si tu es seul, et si tu as un problème, appelle. » dit Cheng Qianli.
« Au revoir. » Lin Qiushi fit un signe de la main, et une fois qu'ils montèrent dans la voiture et s'éloignèrent, il tourna les talons et rentra chez lui.
De retour, il s'affala sur le canapé pour se reposer. Lizi était assis loin, le regardant, refusant de s'approcher pour qu'il puisse le caresser. Quant à se blottir sur son ventre comme auparavant, c'était encore moins probable.
Lin Qiushi regarda la télévision, de plus en plus somnolent, quand soudain il entendit des cris de détresse venant de l'étage inférieur. Il se réveilla d'un coup, la première réaction étant de se demander s'il avait halluciné, mais les cris devenaient de plus en plus forts, accompagnés de bruits de discussions confuses.
Lin Qiushi se leva du canapé, se dirigea vers la fenêtre et vit une personne courir à travers la résidence, poursuivi par un autre homme armé d'un couteau.
La scène était tellement surréaliste que Lin Qiushi se frotta les yeux avec force pour confirmer qu'il ne rêvait pas.
La fille poursuivie était une inconnue, mais sa tenue lui paraissait familière. Malheureusement, la nuit était trop sombre, et Lin Qiushi ne pouvait pas bien voir.
D'autres résidents, dérangés par le bruit, se rapprochèrent des fenêtres pour regarder. Une fois sûr de ce qu'il voyait, Lin Qiushi appela immédiatement la police, expliqua brièvement la situation, puis attrapa un cintre à linge, prêt à descendre pour aider. Mais à peine avait-il atteint l'ascenseur qu'il entendit un cri perçant, suivi d'un silence soudain...
C'était fini, Lin Qiushi comprit instantanément ce qui se passait.
Effectivement, quand il descendit, la jeune fille était déjà allongée dans une mare de sang, un couteau planté dans la poitrine.
Celui qui l'avait tuée était assis à côté, riant, disant des choses comme : « Regarde un peu, sale traînée, tu es bien servie aujourd'hui, je me demande comment tu vas te débrouiller pour séduire quelqu'un maintenant. »
Il remarqua Lin Qiushi, mais ne réagit pas, parlant comme un fou.
Lin Qiushi n'osa pas le provoquer davantage et sortit son téléphone pour appeler le 120. Il attendit à côté, heureusement, la police et les médecins arrivèrent rapidement, mettant fin à toute cette absurdité.
En tant que témoin, Lin Qiushi se rendit au commissariat et apprit que la jeune fille était morte sur le coup, n'ayant même pas eu la chance d'être sauvée.
Le lendemain, l'affaire fit la une des nouvelles. Ce n'était pas un crime passionnel ; le meurtrier était un malade mental, lâché dehors par sa famille, et cette jeune fille avait subi une tragédie sans raison. Le pire, c'est que le fou n'avait même pas à être tenu responsable légalement...
Après avoir lu les nouvelles, Lin Qiushi se dirigea vers la villa et retrouva Ruan Nanzhu. Il lui demanda si cette jeune fille était connue d'eux.
Ruan Nanzhu jeta un coup d'œil au journal et conclut rapidement. « Cela doit être Tang Yaoyao. »
« Elle est morte ? » demanda Lin Qiushi. « Comment a-t-elle pu mourir dans de telles circonstances... »
« Ceux qui peuvent entrer dans le monde sont tous au bord de la mort. » expliqua Ruan Nanzhu. « Accidents, meurtres, maladies, imprévus. Si tu ne passes pas par la porte, tu mourras également. »
À ces mots, Lin Qiushi se souvint soudain qu'il n'avait pas encore récupéré ses résultats d'examen médical.
Probablement du fait de son expression perturbée, Ruan Nanzhu demanda : « Qu'est-ce qu'il y a ? »
« Rien. » répondit Lin Qiushi. « Je viens juste de me souvenir de quelque chose. Je vais y aller. »
Ruan Nanzhu acquiesça sans l'arrêter.
Lin Qiushi se rendit à l'hôpital pour récupérer ses résultats d'examen. Il déchira l'enveloppe contenant les résultats et tourna la page jusqu'à celle avec les résultats, et découvrit quelques mots bien alignés : cancer du foie à un stade précoce.
Lin Qiushi : « ...» Comment cela se faisait-il ? Il esquissa un sourire amer.
Il n'avait jamais fumé, et buvait très rarement, en dehors du travail, il n'avait pas d'autres activités de loisirs. Mais malgré tous ses efforts et son sérieux, il se retrouvait avec un tel sort.
Avec le rapport médical à la main, Lin Qiushi rentra chez lui, perdant tout espoir face à Lizi, qui refusait toujours de s'approcher. Ce sentiment d'échec atteignait son paroxysme.
Le téléphone de Lin Qiushi se mit à sonner, mais il resta allongé sur son lit sans bouger. En ce moment, il ne voulait répondre à aucun appel, juste passer un moment seul.
Le téléphone sonna puis s'arrêta, et après deux ou trois fois, il finit par se taire.
Lin Qiushi pensa que la personne qui l'appelait avait abandonné, mais une demi-heure plus tard, il entendit des coups frappés à la porte de sa maison.
Lin Qiushi se dirigea vers la porte et, en regardant dans l'œilleton, aperçut Ruan Nanzhu debout à l'extérieur. Il ouvrit la porte et, avant qu'il ne dise quoi que ce soit, Ruan Nanzhu entra d'un pas décidé : « Qu'est-ce qui se passe ? »
Lin Qiushi secoua la tête.
Ruan Nanzhu l'examina de haut en bas : « Dis-moi. »
Lin Qiushi resta silencieux un moment, puis se retourna pour désigner le rapport médical posé sur la table.
Ruan Nanzhu tendit la main pour le prendre, feuilleta rapidement quelques pages, puis le jeta négligemment à côté : « C'est tout ? »
« Qu'est-ce que tu veux dire par "c'est tout" ? » Lin Qiushi s'attendait à quelques mots de réconfort, mais à la place, il fut surpris par cette attitude. « Cancer du foie !! Maladie incurable !! »
Ruan Nanzhu rétorqua : « Est-ce que tu as oublié ce que je t'ai dit ? »
Lin Qiushi demanda : « Quoi ? »
« J'ai dit que ceux qui peuvent entrer dans ce monde sont tous en fin de vie. Maintenant que tu es entré, tu n'échappes pas à la règle. » Ruan Nanzhu poursuivit : « Tu es encore chanceux, au moins tu as une période de transition. As-tu vu Tang Yaoyao hier ? Elle était en train de mourir. Si elle avait réussi à sortir de la porte, elle aurait pu échapper à ce fou, mais elle ne l'a pas fait. »
Lin Qiushi protesta : « Mais j'ai un cancer du foie, est-ce que cette porte peut me guérir ? »
« Je ne sais pas si tu me croiras, mais tu verras bien dans quelque temps. » Ruan Nanzhu leva la main pour vérifier l'heure. « Tu devrais venir vivre dans la villa. Comme tu ne répondais pas au téléphone, j’ai pensé que tu étais mort. »
Lin Qiushi resta sans voix.
Ruan Nanzhu annonça : « Je viendrai t'aider à déménager demain. »
Lin Qiushi voulait dire quelque chose, mais Ruan Nanzhu fit un geste pour qu'il se taise, puis désigna Lizi : « Dans la villa, Lizi pourrait bien te laisser le toucher. »
Ayant déjà passé presque un mois sans toucher son petit chéri, Lin Qiushi trahit immédiatement son indécision : « Eh bien... je vais essayer ? »
Ruan Nanzhu resta sans voix, pensant que Lin Qiushi continuerait à résister.
Ce soir-là, Ruan Nanzhu ne rentra pas chez lui et passa la nuit chez Lin Qiushi.
Lin Qiushi, gêné de le laisser dormir sur le canapé, céda une moitié de son lit, chacun se couchant d'un côté, se couvrant de la couette tout en discutant.
Contrairement au monde des portes, Ruan Nanzhu semblait parler peu dans la réalité, et était même un peu froid. Heureusement, il répondit à toutes les questions de Lin Qiushi avec un ton relativement doux.
Lin Qiushi était très touché par cela, tout en ressentant une sorte de dédoublement, comme si celui qui était là n'était pas vraiment Ruan Nanzhu, mais plutôt sa sœur ou son frère…
Cependant, heureusement, il était un peu fatigué ce jour-là, et il ne tarda pas à s'endormir dans un état second.
Le lendemain matin, Lin Qiushi se réveilla dans les bras de Ruan Nanzhu.
Leur position était très naturelle, il était blotti contre la poitrine de Ruan Nanzhu, tel un koala. Cette situation était vraiment gênante, mais le plus embarrassant était que le corps de Lin Qiushi réagissait.
Il pensa à se déplacer discrètement, mais Ruan Nanzhu, qui dormait à ses côtés, ouvrit soudain les yeux et le regarda en silence.
Lin Qiushi sourit d'un air gêné : « B-bonjour ? »
Ruan Nanzhu répondit : « Bonjour. »
Lin Qiushi ajouta : « Je... vais me lever. » Il relâcha son étreinte autour de Ruan Nanzhu, feignant de se déplacer distraitement.
Ruan Nanzhu ne dit rien jusqu'à ce que Lin Qiushi s'apprête à se lever. À ce moment-là, il déclara soudain : « Tu es rouge. »
Lin Qiushi : « ... »
Ruan Nanzhu ajouta : « Ce n'est pas grave. »
Lin Qiushi : « ... »
Ruan Nanzhu continua : « Nous sommes tous deux des hommes, je comprends. »
Lin Qiushi afficha une expression de douleur, priant pour que Ruan Nanzhu ne continue pas, mais Ruan Nanzhu révéla sans pitié tout ce qui se passait : « Moi aussi, j'ai une réaction. »
Lin Qiushi s'enfuit en courant. Il réalisa que bien qu'ils aient des personnalités différentes, les Ruan Nanzhu à l'extérieur et à l'intérieur des portes étaient tout aussi difficiles à gérer, bien que de manière différente.
Se levant dans l'embarras, Lin Qiushi se dirigea vers la cuisine pour préparer le petit déjeuner. Ruan Nanzhu, resté au lit, annonça qu'il voulait des nouilles.
« Quel goût ? » demanda Lin Qiushi.
Ruan Nanzhu répondit : « Comme celles que tu fais dans le monde des portes. »
« D'accord. » Lin Qiushi enfila un tablier et entra dans la cuisine.
Pendant ce temps, Ruan Nanzhu resta couché sans savoir quoi faire. Après un moment, des coups frappés à la porte retentirent.
« Il y a quelqu'un à la porte. » annonça Ruan Nanzhu.
« Vas-y, ouvre. » Lin Qiushi, à l'intérieur, était en train de faire frire des œufs. « Ça doit être un livreur. »
« D'accord. » Ruan Nanzhu alla ouvrir la porte et vit une jeune fille debout à l’entrée. Lorsqu’elle le vit, elle resta un instant surprise et dit : « Bonjour, je cherche Lin Qiushi. »
« Qiushi, c'est pour toi. » Ruan Nanzhu se tourna.
Comme il avait dormi ici hier soir, Ruan Nanzhu portait encore le pyjama de Lin Qiushi, qui lui était un peu petit, et il n’avait pas boutonné les boutons. Ses beaux abdominaux à six plaques étaient légèrement visibles, ce qui ajoutait une touche d’érotisme à la scène.
Ainsi, lorsque Lin Qiushi sortit, il vit sa collègue Cao Ying, le visage rouge et dans une posture de gêne, qui se tenait à la porte.
« Que faisais-tu ? » demanda Lin Qiushi en regardant Ruan Nanzhu.
Ruan Nanzhu répondit d’un air perplexe : « Qu'est-ce que je pourrais faire ? » Il marqua une pause. « Plutôt que de te demander ce que j'ai fait à elle, tu devrais t'inquiéter de ce que je pourrais te faire. »
Lin Qiushi : « … »
« Ahem, ahem, ahem. » Cao Ying, étouffée par leur conversation, se mit à tousser violemment.
Les oreilles de Lin Qiushi rougirent également, mais il tenta de garder son calme : « Tu as besoin de quelque chose, Cao Ying ? » Il avait déjà soumis sa démission et terminé le transfert de ses responsabilités.
« Tu as oublié quelque chose. » Cao Ying sortit un carnet d'un sac qu'elle tenait.
« Oh, merci, » dit Lin Qiushi en prenant le carnet. C’était un carnet où il notait ses tâches de travail, ce qui était assez important pour lui, mais il ne savait pas comment il l'avait oublié.
« Puis-je demander, de manière un peu indiscrète, qui est cette personne ? » Les yeux de Cao Ying se tournèrent de nouveau vers Ruan Nanzhu.
« C’est un ami, » répondit Lin Qiushi.
« Oh. » Cao Ying, les joues rougissantes, dit : « Je ne l'avais jamais vu avant. »
« Tu… » Lin Qiushi s’apprêtait à lui demander si elle voulait prendre un petit déjeuner avec eux, mais Ruan Nanzhu, sans expression, lança : « J'ai faim, » avant de fermer la porte d'un coup.
Lin Qiushi fronça les sourcils, mais en levant les yeux, il croisa le regard de Ruan Nanzhu, ce qui le fit reculer d'un pas. « Ruan Nanzhu ? »
Ruan Nanzhu répondit : « Quoi ? »
Lin Qiushi demanda : « Quelle est cette expression ? »
Ruan Nanzhu esquissa un sourire en coin : « Ça veut dire que j'ai faim, que j'ai envie de manger. » Son regard scruta Lin Qiushi de haut en bas de manière très explicite, et alors que Lin Qiushi s'apprêtait à parler, il le vit se retourner et se diriger vers la cuisine. Quelques instants plus tard, le bruit de quelqu’un mangeant des nouilles se fit entendre.
Lin Qiushi : « … » Il devait vraiment trop penser !
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L’auteur a quelque chose à dire :
Ruan Nanzhu : J’ai envie de te manger.
Lin Qiushi : ??????
Il semblerait que le monde réel ait aussi une touche de chaleur, haha (tapotant la tête avec un sourire)… je veux juste continuer à demander des liquides nutritifs~
Traducteur: Darkia1030
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