EDLEM - Chapitre 50 - Ce monstre ! Il m’a attaquée !

 

Hua Che répondit d’un ton raide : « Je te parle d’une personne, et tu me parles d’un monstre ? »

« Non, non. » dit le simplet avec anxiété. « La personne dont tu parles est le monstre. Je l’ai vu de mes propres yeux. Il s’est soudainement transformé en monstre et a commencé à manger des gens ! »

« La Tour Fen Qing, c’est ça ? » Hua Che se tourna pour partir, mais le simplet se précipita pour lui bloquer le chemin. « Jeune Maître, je vous en prie, ne me mettez pas dans une position difficile. »

Hua Che réfléchit sérieusement un moment, puis dit : « Et si je t’assommais ? »

Le simplet ne comprit pas, alors Hua Che lui expliqua gentiment : « Ça donnera l’impression au Gardien de Gauche que je me suis échappé et que tu n’as pas pu m’arrêter. »

Le simplet hocha la tête, hébété, et Hua Che lui asséna un coup sur la nuque.

Les cultivateurs démoniaques du Palais Fen Qing savaient que, bien que Yin Wuhui soit furieux et ait enfermé Hua Che, ce dernier restait son fils biologique. Yin Wuhui ne faisait que donner une leçon à son fils rebelle et indiscipliné, sans intention de lui faire du mal. Ils fermèrent donc les yeux sur les mouvements de Hua Che, le laissant se déplacer librement.

Après avoir quitté le cachot aquatique, Hua Che se rendit au Palais Fen Qing.

Il n’y avait pas beaucoup de cultivateurs démoniaques pour garder le vaste Palais Fen Qing, car la plupart étaient sur le front, soutenant la bataille contre l’armée de cultivateurs immortels qui approchait.

Un labyrinthe avait été installé devant la Tour Fen Qing, mais il ne posa aucun problème à Hua Che. Il entra dans la tour sans difficulté et entendit un cri de femme au loin.
L’intérieur de la Tour Fen Qing était vaste et sans limites, contrairement à son apparence ordinaire. Elle s’étendait à l’infini, avec diverses illusions et structures qui pouvaient facilement faire perdre son chemin à quiconque.

Suivant la source du cri, Hua Che se dépêcha et heurta accidentellement quelqu’un à un coin de couloir.

L’odeur de sang mit Hua Che en alerte, et il vit que c’était en fait Mei Cailian !

« Hua Qingkong ? » Mei Cailian était assise par terre, l’air extrêmement débraillée.

Ses cheveux étaient en désordre, du sang maculait ses lèvres, son front saignait après avoir heurté quelque chose de dur, son œil droit était tuméfié, et ses vêtements étaient couverts de boue et de poussière. Elle ressemblait à une folle qui venait de semer le chaos sur un marché.

Hua Che regarda autour de lui et ne vit personne la poursuivre. « Que faites-vous ici ? »

« C’est moi qui devrais te le demander ! » Malgré son état misérable, Mei Cailian maintint son air hautain face à Hua Che. « Je suis venue sauver mon fils et je suis tombée dans cet endroit par accident. C’est plein de détours et de pièges partout. »

Hua Che demanda : « On vous poursuivait ? »

Les lèvres de Mei Cailian se serrèrent, comme si elle se rappelait quelque chose de terrifiant. Elle pâlit et dit : « Pas une personne. »

Hua Che se souvint des mots du deuxième fou et frissonna légèrement. « Un monstre ? »

Mei Cailian leva soudain les yeux. « Tu es au courant ? »

« Hé, hé, hé, ne mettez pas d’étiquettes comme ça, d’accord ? » Hua Che leva les deux mains pour montrer son innocence. « Ce regard dans vos yeux donne l’impression que c’est moi qui ai libéré ce monstre. »

Mei Cailian fixa les yeux de Hua Che et, semblant y trouver une certaine sincérité, finit par le croire à contrecœur.

Hua Che poursuivit. « Chu Binghuan n’est pas ici. C’est le chaos dehors, trouver quelqu’un ne sera pas facile. »

Mei Cailian ne répondit pas. Elle essaya de se lever en s’appuyant contre le mur, mais ressentit une douleur aiguë au pied qui la força à se rasseoir. Elle haleta de douleur, une sueur froide coulant sur son visage.

Voyant son état, Hua Che s’accroupit rapidement et souleva le bas de sa robe, révélant sa cheville droite gravement mordue et ensanglantée.

Hua Che demanda avec incertitude : « Vous ne pouvez pas marcher ? »

Mei Cailian, en tant que guérisseuse, connaissait la gravité de sa blessure. Il lui faudrait au moins dix jours pour guérir suffisamment pour marcher. Elle se mordit la lèvre pour supporter la douleur et dit calmement : « Ne t’inquiète pas pour moi. Va trouver Binghuan !»

Hua Che ne bougea pas. Il fixa Mei Cailian un moment, puis la taquina : « Vous n’avez pas peur que ce monstre revienne et vous mange si vous restez ici ? »

« Arrête de parler et va chercher mon fils ! » cria Mei Cailian d’une voix rauque. « Si quelque chose arrive à Tianyu, je préfère être mangée par ce monstre… »

Hua Che la regarda silencieusement, une chaleur fugace dans les yeux. Il se tourna, s'accroupit, puis dit : « Montez. »

Mei Cailian resta stupéfaite. « Pardon ? »

Hua Che soupira. « C'est si difficile à comprendre ? Montez sur mon dos, je vous porterai ! »
« Tu... » Mei Cailian avait du mal à croire ce qu'elle venait d'entendre.

Hua Che, comprenant ce qu'elle pensait, n'apporta aucune explication supplémentaire. Il se contenta de dire : « C'est parce que vous êtes la mère de Binghuan. Je fais ça pour lui, ne vous faites pas d’illusions. »

Ce n'était pas un mensonge. Peu importe à quel point Mei Cailian était déraisonnable et gênante, elle était la mère de Chu Binghuan. Si Hua Che la laissait mourir maintenant, non seulement Chu Binghuan le détesterait, mais il se mépriserait lui-même pour sa froideur.
C'en était presque drôle, n'est-ce pas ? Dans sa vie précédente, il était assoiffé de sang et avait tué d'innombrables personnes. Comment avait-il pu devenir aussi compatissant dans cette vie ?

Hua Che se trouva soudainement assez hypocrite.

Pour se consoler, il se dit que Mei Cailian avait tout de même quelques qualités rédemptrices : au moins, elle aimait véritablement Chu Binghuan.

Avec Mei Cailian sur son dos, Hua Che fit quelques pas en avant, puis se retourna. « Qu'est-ce que tu fais ? » ne put s'empêcher de demander Mei Cailian après avoir retenu sa question un moment.

« Vous perdez déjà beaucoup de sang et vous continuez à parler autant ? Taisez-vous. » répondit Hua Che. Il fit deux pas en avant, puis deux en arrière, puis recommença à avancer avant de se diriger droit vers un mur. Mei Cailian, terrorisée, ferma les yeux et cria, mais ce n'était qu'une illusion. Ils ne s'écrasèrent pas contre le mur.

Mei Cailian, haletante, n'en croyait pas ses yeux. « Comment sais-tu autant de choses sur ces matrices d'illusions ? »

Hua Che sourit et se donna un air de connaisseur. « Lisez un livre cent fois, et son sens apparaîtra. »
Mei Cailian n’en crut pas un mot. Alors que Hua Che la portait depuis un moment, elle remarqua qu'il peinait un peu. Soupçonneuse, elle trouva étrange qu'un jeune cultivateur soit si faible après avoir porté une femme sur une courte distance. Elle utilisa son essence véritable pour vérifier et s'exclama : « Ton noyau d'or est scellé ? »

La sueur perlait sur le front de Hua Che. Il prit une profonde inspiration puis se moqua : « Madame, il faudrait que vous perdiez un peu de poids. »

Mei Cailian rougit.

Ils marchèrent pendant trois heures d'affilée, et Hua Che ne la posa pas une seules fois pour éviter les surprises. Mei Cailian commença même à avoir un peu de pitié pour lui, bien qu'elle ne dise rien de sentimental. Elle fit plutôt remarquer : « Binghuan m'a dit que tu n'étais pas en bonne santé. »

Hua Che se mordit le doigt et dessina avec un motif complexe sur le mur. « Si j'étais en bonne santé, je ne serais pas entré dans le monde de la cultivation. »

Mei Cailian pensa qu'il faisait simplement une marque et n'y prêta pas attention.

« Je suis fatiguée » dit froidement Mei Cailian. « Faisons une pause. »

« Vous, fatiguée de ne pas marcher ? » Hua Che ajusta Mei Cailian sur son dos. « Arrêtez de parler et économisez vos forces. Nous sommes presque sortis. »

Mei Cailian le maudit intérieurement. Elle avait dit qu'elle était fatiguée pour donner à Hua Che une pause aussi. Quel idiot, ce n'était pas étonnant qu'il ne vaille pas Chu Binghuan !

Agacée, Mei Cailian dit d'un ton glacial : « Tu es clairement perdu, mais tu fais semblant d'être fort. »

Elle attendit une réponse de Hua Che, mais il l'ignorait. À la place, il forma un sceau avec ses doigts, son visage pâlissant alors qu'il crachait du sang.

Mei Cailian en fut choquée. « Qu'est-ce qu’il se passe ? »

Soudain, le motif étrange que Hua Che avait dessiné sur le mur émit une lumière éclatante, et une puissante pression s'abattit. Le décor environnant se désintégra. Les couloirs s'effondrèrent, les pavillons tombèrent, et le sol trembla violemment !

Mei Cailian fixa, incrédule, le paysage autour d'eux s'effondrer. Les quatre-vingt-dix-neuf couches de matrices d'illusion venaient de se briser comme ça !?

En voyant enfin l'apparence réelle de la Tour Fen Qing, Mei Cailian en fut horrifiée.

« Comment... comment as-tu fait ça ? »

Hua Che avait subi un contre-coup et craché du sang parce qu'il avait tenté de percer de force le sceau de son noyau doré. Bien qu'il ait échoué, il parvint à faire "fuir" un peu de son essence véritable, activant de justesse l’incantation.

Au centre de la tour se trouvait une cage en fer, vide. Autour de la cage gisaient cinq cadavres, tous des disciples du Palais Fen Qing.

Soudain, une ombre apparut au-dessus. Une alarme résonna dans l'esprit de Hua Che, et il bondit avec Mei Cailian sur son dos. Au même moment, une créature massive s'écrasa exactement à l'endroit où ils se tenaient auparavant. Le sol se brisant sous l'impact, de la terre et des pierres volèrent, et une aura démoniaque menaçante emplit l'air.

Hua Che s'exclama : « C'est... »

Mei Cailian cria : « Ce monstre ! Il m'a attaquée ! »

Hua Che fixa l'être avec choc. Il ressemblait à un tigre, mais pas tout à fait ; son corps entier était d'un noir profond, irradiant une lueur sombre et démoniaque. Il avait des ailes rouges comme le sang, et sa fourrure se dressait comme des aiguilles acérées. Parfois, il frôlait les murs, y laissant de profondes entailles.

Hua Che s’écria, incrédule : « Le Qiongqi !? »

(NT: Qiongqi (窮奇) est une créature mythique connue comme une bête féroce et maléfique. Elle est souvent représentée avec un corps semblable à celui d'un tigre, une fourrure pointue et hérissée, possédant des ailes rouge-sang. Elle est associée au danger et à la malveillance.)

Mei Cailian en fut tout aussi stupéfaite : « La bête mythologique ancienne, le Qiongqi ? »

Soudain, les portes de la Tour Fen Qing furent violemment ouvertes de l'extérieur.

Zhuang Tian, tenant une cloche de soumission des démons, s'avança précipitamment, agitant frénétiquement la cloche. Ses yeux injectés de sang étaient fixés sur la bête féroce devant lui, et il cria d'une voix rauque : « Wen Yuan !!! »



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L'auteur a quelque chose à dire :

Mei Cailian connaitra encore plus de souffrances plus tard~.

 

Traduction: Darkia1030

Edition: AymxLuna