EDLEM - Chapitre 28 - L'expression de Chu Binghuan resta inchangée tandis qu'il disait d'une voix grave : « Mère a ses propres torts, et maintenant elle veut entraîner les autres dans sa chute ?

 

Zhuang Xiao'er : « Huitième frère cadet ! »

La flèche, chargée d'une intention meurtrière, était bien plus vicieuse et impitoyable que celle qui avait tué le démon juste avant.

Avant que Hua Che ne puisse réagir, un fouet en os de dragon enveloppé de flammes descendit du ciel, pulvérisant la flèche constituée de véritable essence en morceaux ! Chu Binghuan se plaça devant Hua Che, laissant le fouet ardent traîner à ses pieds, sans aucune intention de le retirer, prêt à l’utiliser contre le guérisseur.

Cependant, avant que Chu Binghuan ne puisse agir, Mu Rongsa arriva à toute vitesse sur son épée depuis une distance et frappa le guérisseur en premier : « Salaud ! » Le coup était puissant et projeta le guérisseur hors du ciel.

Mu Qiniang de la Plateforme Shangqing, craignant pour la vie du guérisseur, lança rapidement un sort pour l’attraper. Voyant que le guérisseur n'était pas réduit en morceaux, Mu Rongsa était particulièrement déçu : « Père, pourquoi faites-vous ça ! »

Mu Qiniang souffla de colère, la barbe hérissée : « Espèce de garnement, arrête de semer le trouble ! »

Lu Mingfeng et Xie Wanting se levèrent l’un après l’autre, Chu Changfeng se précipita également, et Zhuang Tian, le visage pâle, s'envola. Voyant que Hua Che et les autres étaient en sécurité, il revint et dit froidement à Chu Changfeng : « Maître Chu, votre estimé disciple a un sacré caractère ! »

Chu Changfeng ne s’y attendait pas. Ce guérisseur était bien un disciple de Yuntian Shuijing, mais c’était l'élève de Mei Cailian en particulier, portant apparemment le nom de famille Sun. Néanmoins, il restait un disciple de Chu Changfeng. Se comporter de manière aussi mesquine dans un cadre aussi solennel était une honte pour la secte !

« Disciple rebelle, mets-toi immédiatement à genoux ! » Chu Changfeng, furieux, s’empressa de s’excuser auprès de Zhuang Tian.

Zhuang Tian n'était pas impressionné : « À quoi bon t’excuser auprès de moi ? Il a tenté de tuer mon Huitième frère cadet. »

Chu Binghuan atterrit à côté d’eux, son expression encore plus sombre que celle de Zhuang Tian.

Chu Binghuan libéra le fouet de l'Âme Ardente, liant fermement le guérisseur. Une colère abyssale se lisait sur son visage. Bien qu'il soit encore jeune, son aura imposante fit frissonner de nombreux cultivateurs, et même Mei Cailian ressentit une peur inexplicable.

Chu Binghuan se tourna vers Lu Mingfeng et l’aîné Qianyang, déclarant : « C'est une affaire de famille de Yuntian Shuijing, je n'oserai pas déranger la noble Secte Immortelle de Shangqing. Je vous présente mes excuses pour avoir enfreint les règles de la Rencontre Martiale des Dix Mille Sectes. Au nom de Yuntian Shuijing, je m'excuse auprès de tous les chefs de sectes pour les actes de ce disciple déchu. »

Le terme « disciple déchu » laissa tout le monde stupéfait. Le guérisseur nommé Sun devint livide et se mit à pleurer : « Jeune maître, je vous en supplie, pardonnez-moi. Ne m’expulsez pas de la secte. Maître, Chef de Secte ! »

Mei Cailian voulut parler, mais hésita. Chu Changfeng approuvait tacitement la décision de Chu Binghuan.

Les chefs de sectes chuchotèrent entre eux, louant les qualités de leadership de Chu Binghuan. Même si Chu Changfeng venait à disparaître, Yuntian Shuijing aurait un digne successeur.

L’aîné Qianyang dit alors : « Dans ce cas, retournons à la chasse. Il reste encore une durée d’un bâton d’encens. Ne tardez pas. »

Mei Cailian regarda son disciple être traîné au loin, partagée entre défi et impuissance. Elle jeta un regard froid à Mu Qiniang, déclarant : « Il est vrai que mon disciple a failli blesser Hua Qingkong avec de mauvaises intentions. Mais votre fils est bien féroce, l’ayant frappé au point de le faire tomber du ciel. Heureusement, il n’a pas été gravement blessé. Sinon, il aurait perdu la vie. »

Mu Rongsa, qui marchait lentement, entendit tout et voulut répliquer. « Madame, ce n’est pas juste ! Si votre disciple ne s’était pas mal comporté en premier, est-ce que je l'aurais frappé ? Qui a commencé les ennuis ? Nous sommes chanceux que Hua Che ne soit pas rancunier. Sinon, hum, vous auriez bien des soucis ! »

Mei Cailian resta sans voix, bouillonnant de colère.

Chu Binghuan, retournant aux côtés de Hua Che, l'examina avec inquiétude.

« Je vais bien. » Intervint Hua Che avec un sourire, tapotant l’épaule de Chu Binghuan pour le rassurer. « Il ne reste plus beaucoup de temps. Allons chasser encore un peu. »

Chu Binghuan resta immobile, essayant de calmer ses nerfs. Lui seul savait à quel point il avait eu peur tout à l'heure !

À sa surprise, Hua Che revint et dit : « Hum, merci. »

Son cœur, qui venait juste de se calmer, se remit à tambouriner comme un fou : « ... »

Je pense que tu essaies de me perdre !

*

La deuxième manche de la chasse se termina au crépuscule.

Hua Che, Chu Binghuan et Mu Rongsa se classèrent sans aucun souci parmi les deux cents premiers, mais la chance de Wen Yuan fut un peu moins bonne, il termina à la deux cent neuvième place, ratant de peu la qualification.

Celui qui surprit tout le monde fut Lin Yan. Malgré son faible niveau de cultivation, il se montra exceptionnellement talentueux au tir à l'arc, presque toutes ses flèches atteignant leurs cibles, et il se classa directement cent quatre-vingt-dix-neuvième.

Zhuang Tian était déjà satisfait que ses disciples aient pu passer la première épreuve des illusions. Contre toute attente, chacun d'eux performaient brillamment, franchissant la seconde étape de la chasse. S'ils gagnaient ne serait-ce qu'un combat lors de la troisième épreuve de la compétition martiale – oui, juste un combat !

Se classer parmi les cent premiers sur cent mille cultivateurs serait un exploit exceptionnel. Le Palais Lingxiao gagnerait un immense prestige dans le monde de la cultivation, et ces quatre jeunes auraient un avenir radieux !

Plus Zhuang Tian y pensait, plus il s'enthousiasmait, remerciant ses ancêtres pour leurs bénédictions. Il était déjà comblé d'être arrivé jusqu'à ce point. Il ne visait pas à tout prix le top cent, alors cette nuit-là, il convoqua Hua Che et les autres et leur donna des instructions solennelles.

« La compétition martiale se fera en duels en un contre un, équitables et transparents, pas d'armes dissimulées ni de coups bas. Si vous tombez sur un adversaire trop fort, ne forcez pas, admettez la défaite rapidement si vous ne pouvez pas gagner, et surtout, ne vous blessez pas. »

Mu Rongsa demanda : « Que fait-on pour fêter ça si on atteint le top trois ? »

Hua Che : « On prend un mois de congé ? »

Chu Binghuan : « Trois jours au maximum. »

Mu Rongsa : « Seulement trois jours ? »

Chu Binghuan : « Si tu ne travailles pas dur dans ta jeunesse, tu le regretteras dans ta vieillesse. »

Mu Rongsa grogna : « Je m'en fiche, je veux qu'on parte tous en voyage ! »

Lin Yan réfléchit : « Où devrions-nous aller ? »

Zhuang Tian : « … »

Eh bien, avoir de la motivation est une bonne chose, et avoir suffisamment confiance aussi.

*
La nuit, Chu Binghuan se rendit à la résidence temporaire de Yuntian Shuijing pour rencontrer Mei Cailian.
Mei Cailian avait été de mauvaise humeur toute la journée, et lorsqu'elle vit son fils, elle n'afficha pas un visage agréable. D'une voix froide, elle l’avertit : « Si tu as quelque chose à dire, dis-le. Sinon, retourne auprès de ton maître. »
C'était une technique inversée. En tant que mère, elle espérait naturellement que son fils passerait plus de temps avec elle.

Chu Binghuan n'était pas du genre à tourner autour du pot. Ce qu'il pensait, il le disait directement : «Etait-ce l'idée de Mère, pour Sun-shidi ? » (NT : shidi = frère d’arme, cadet d’un même maître)


L'expression de Mei Cailian se figea : « Que veux-tu dire ? »
Sans émotion apparente, Chu Binghuan répliqua : « Des arrangements astucieux, manipuler le cœur des gens, n'est-ce pas ce que Mère sait faire de mieux ? »

« Insolent ! » Mei Cailian se leva brusquement, la colère faisant rougir ses joues pâles. « Cela fait un an, et tu es devenu si impertinent ! Le dicton est vrai, on devient comme ceux que l’on fréquente. En suivant ce chef de secte de troisième ordre, Zhuang Tian du Palais Lingxiao, as-tu appris à défier ta propre mère ? »

L'expression de Chu Binghuan resta inchangée tandis qu'il disait d'une voix grave : « Mère possède ses propres torts, et maintenant elle souhaite entraîner les autres dans sa chute ? Yuntian Shuijing a perdu la face en public, et mon oncle n'a même pas pu se montrer sur scène. Etait-ce cela que Mère voulait ?»

Mei Cailian ouvrit la bouche.

Chu Binghuan continua de l'interroger. « Bien que Sun Shidi soit compétitif, il respecte son professeur et valorise la droiture. Mère a profité de cela, lui instillant l'idée de se classer dans le top trois dès le début de la compétition. Sun Shidi a craint de te décevoir, alors il n'avait d'autre choix que d'aller de l'avant malgré les risques, nourrissant une haine profonde envers les cultivateurs qui lui volaient ses proies ; et Mère lui a dit plus d'une fois que Hua Che est de basse extraction, fils d'une prostituée, cherchant honteusement à s'infiltrer dans Yuntian Shuijing, affirmant qu'une personne comme lui finirait par ruiner Yuntian Shuijing.»
« Je parie que Mère a feint de mal parler en disant devant Sun Shidi : 'Comme cela serait bien si Hua Che mourait ! ', n'est-ce pas ? »


« Dans une compétition martiale, les lames et les épées ne font pas de différence, et certains accidents sont inévitables. Si Sun Shidi tuait vraiment Hua Che, cela pourrait être dissimulé sous le prétexte d'un 'accident'. À ce moment-là, Yuntian Shuijing n'aurait qu'à gérer Sun Shidi, et vous, Mère, vous en sortiriez indemne, ayant ainsi éliminé la plus grande menace. »

"Quand les gens en parleront, ils diront simplement que mon oncle a échoué à bien discipliner ses disciples. Vous auriez éliminé Hua Che et porté un coup à mon oncle, atteignant d’une pierre, deux coups. ‘’


Le ton de Chu Binghuan était glacial. "Comme vous l'aviez prévu, Hua Che vola la proie de Sun-shidi, ce qui le rendit fou. S'il n'y avait eu personne aux côtés de Hua Che à ce moment-là, ton but aurait été atteint !"

Une lueur féroce traversa les yeux délicats et en amande de Mei Cailian. "Tout ceci vient-il de Hua Qingkong ?"


"Ne le calomniez pas." l’avertit Chu Binghuan. "Vous êtes ma mère, croyiez-vous que je ne connaîtrais pas vos pensées ?"

Mei Cailian était furieuse. "Tu reconnais encore que je suis ta mère ! Et tu oses me questionner ainsi, m'accuser de la sorte ?"

"Très bien." Chu Binghuan ferma les yeux. "Oseriez-vous jurer devant le ciel ? Si ce que j'ai dit est faux, que votre fils, Chu Binghuan, soit réduit en cendres, sans jamais pouvoir se réincarner."

"Toi !" Le visage de Mei Cailian perdit toute couleur, ses lèvres tremblantes, incapable de formuler un mot pendant un long moment.

Chu Binghuan rit jaune, déçu, sans détourner le regard. "Vous pensez qu'il vient d'un milieu modeste et que son caractère est bas, mais moi, je le vois comme un homme héroïque et juste, lucide au milieu de la saleté, pur et sans tache. Je veux qu'il soit mon compagnon de Dao, et ma décision est prise !"

"Dans la troisième manche de la compétition demain, je ne veux plus voir de choses sordides. Mère, si vous réussissez, peu importe." Chu Binghuan se retourna, s'éloignant à grands pas, laissant derrière lui une remarque polaire : "S'il vit, je vis ; s'il meurt, je meurs."

 

Traduction: Darkia1030

Edition: AymxLuna