Can Ci Pin -Chapitre 87 - Est-ce un cadeau pour moi ?

 

Il y avait un poste de commandement dans les environs de la base opérationnelle centrale laissée par l'AUS. Lin Jingheng s'y était installé un espace de vie temporaire dans la salle de repos au cinquième étage, juste à côté de la salle de réunion. Le poste de commandement était situé à l'intérieur de la station de méchas et était normalement animé par des méchas qui décollaient et atterrissaient chaque jour. Sans un système d'annulation du bruit, il serait presque insupportable de rester longtemps dans les environs. En réalité, il y avait des zones résidentielles désignées construites par l'AUS, remplies de beaux paysages naturels et loin de tout le bruit de la station, mais Lin Jingheng n'aimait pas à quel point elles étaient éloignées de la base et était trop paresseux pour faire le trajet tout le temps.

Lu Bixing voulait éviter les gens autant que possible, il n'a donc pas pris l'ascenseur. Il se tourna vers la caméra de sécurité dans le coin et lui envoya un baiser en courant vers l'escalier de secours à l'arrière.

Malgré le fait de porter une lourde "Huitième Galaxie" dans ses bras, Lu Bixing monta les escaliers sans ralentir. Il avait été distrait plus tôt par le vieux Premier ministre préoccupé et n'avait pas remarqué à quel point il était impatient de rentrer chez lui jusqu'à ce qu'il atteigne l'escalier vide; toutes ses pensées et son mal du pays prirent le dessus sur son esprit comme une inondation tandis que son désir de voir Lin Jingheng grandissait de plus en plus chaque seconde. C'était comme si la gravité sur la planète avait soudainement disparu autour de lui; Lu Bixing sentait ses pas légers comme des plumes. Un pas se transformait en deux, et avant qu'il ne s'en rende compte, il était déjà au cinquième étage comme s'il lui avait poussé des ailes pendant le processus.

La joie dans son cœur était comme un ballon gonflé à l'hydrogène qui atteignit son apogée une fois qu'il sortit de l'escalier--et puis se dégonfla.

Lin Jingheng n'était pas là.

Le cœur excité de Lu Bixing tomba à terre et se fit une bosse.

Il laissa échapper un profond soupir et resta là, déçu, pendant environ dix secondes. Il ajusta rapidement son état d'esprit et laissa échapper un rire moqueur en se dirigeant vers la porte de la chambre de Lin Jingheng. Il posa soigneusement la lourde "Huitième Galaxie" et sortit son dispositif personnel, prêt à appeler son commandant en soupirant : "J'étais sur le point de te faire une surprise aussi."

Alors qu'il levait inconsciemment le bras, Lu Bixing sentit son coude toucher la porte de la chambre. À l'instant où son bras entra en contact avec la porte, un rayon de lumière le scanna, suivi d'une voix robotique : « Scannage d'identité-- »

Lu Bixing se figea et se demanda s'il y avait une caméra d'enregistrement de visiteurs installée là-dedans.

Une caméra d'enregistrement était un petit appareil normalement installé sur la serrure d'une porte, capable de scanner et de reconnaître l'identité des visiteurs à leur entrée et d'envoyer l'information en temps réel sur le dispositif personnel du propriétaire.

Lu Bixing ajusta rapidement sa posture et son expression et s'appuya légèrement sur la porte avec son épaule. Il se tourna vers la caméra et la salua avec légèreté mais avec courtoisie : «Bonjour commandant, c'est moi, es-tu... »

Avant qu'il ne puisse terminer sa question « es-tu surpris », la porte l'interrompit en disant «accès accordé. »

Lu Bixing : « ... Hein ? »

La serrure de la porte cliqueta et s'ouvrit. Lu Bixing, qui posait encore sur la porte comme un modèle pin-up, fut pris au dépourvu et faillit tomber tête la première dans la chambre.

Lu Bixing se rattrapa à temps en trébuchant en arrière, une main sur la porte du placard. La porte s'ouvrit par accident, révélant un placard rempli de chemises bien organisées en pile. Lu Bixing fixa bêtement la pile de vêtements pendant quelques instants avant de réaliser qu'il était entré par effraction dans la chambre de Lin.

Il se retourna vers la porte, incrédule : « Tu me laisses entrer comme ça ? Tu... es-tu cassée ?»

La serrure de la porte, qui n'avait pas de fonction d'IA pour discuter avec lui, ignora sa question.

C'était comme s'il avait accidentellement ouvert le journal intime de quelqu'un d'autre ; bien que curieux, Lu Bixing était également nerveux, une sensation de malaise s'installant, et il n'osa pas regarder autour de lui. Il paniqua intérieurement pendant un moment jusqu'à ce qu'il se rende enfin compte que Lin lui avait accordé l'accès à la chambre via la serrure de la porte, ce qui équivalait à lui donner une clé de rechange... même si le commandant n'en avait rien dit.

Il n'avait même pas encore offert son cadeau à Lin et avait déjà reçu une surprise lui-même.

Lu Bixing retint son souffle en ramassant soigneusement sa « huitième galaxie » et entra silencieusement dans la petite salle de repos de Lin Jingheng, une couche de sueur froide coulant dans son dos.

La chambre n'était pas très grande et le mobilier était plutôt simple. À part le placard et la salle de bain près de la porte, il n'y avait qu'un petit réfrigérateur et un lit simple dans la pièce. Le lit était impeccablement fait, comme une surface de béton parfaitement lisse ; Lu Bixing était trop gêné pour s'asseoir dessus, mais il n'y avait nulle part ailleurs où il pouvait s'asseoir dans cette petite chambre.

La bonne nouvelle, c'est que le sol était également propre, alors Lu Bixing posa cette «huitième galaxie » sur le réfrigérateur et s'assit par terre à côté. Il scruta l'espace soigneusement organisé autour de lui et se rappela de son bazar à la maison. L'inquiétude initiale et la surprise s'apaisèrent en lui, laissant place à des pensées étranges. Il commença rapidement à passer en revue des idées insolites dans son esprit : est-il en fait mysophobe ? Pourra-t-il me supporter quand nous serons ensemble à l'avenir ?

Les romances dans les livres regorgent d'histoires sur la facilité de tomber amoureux mais aussi sur les difficultés à maintenir une relation. Trop d'émotions et de sentiments se noient dans les détails triviaux de la vie quotidienne.

Plus il réfléchissait à cette question, plus Lu Bixing discernait les difficultés de ce problème et commençait à le prendre plus au sérieux. Il sortit les notes de son dispositif personnel et les projeta sur le mur devant lui, les remplissant de notes et de dessins avec son stylo numérique. Il commença à concevoir un système de nettoyage automatisé de la maison capable de détecter automatiquement quand Lin Jingheng était à seulement 10 minutes de chez lui et de nettoyer toute la maison - tout, de la poussière à la suppression du bruit, en passant par la désinfection, la lessive et le rangement...

Lu Bixing avait suivi le Premier ministre dans la Huitième Galaxie pendant une semaine entière, du matin au soir, et était resté dans un mécha pendant plus de 12 heures durant le voyage ; après la montée d'adrénaline due à l'excitation, l'épuisement le submergea rapidement. Les images du mobilier se brouillaient dans sa tête jusqu'à ce qu'elles se confondent. Lu Bixing s'appuya sur le petit réfrigérateur et s'endormit avec les notes toujours projetées sur le mur.

La serrure de la porte n'était pas très intelligente et n'envoyait une alerte à Lin Jingheng que lorsqu'elle scannait un « visiteur ». Les personnes ayant accès étaient automatiquement traitées comme des maîtres, donc la serrure resta silencieuse.

*

Quand Lin Jingheng revint, il était déjà presque l'aube.

Turan avait terminé son interrogatoire des otages et, comme prévu, n'avait pas obtenu beaucoup d'informations. Elle fit son rapport à son patron tout en marchant : « Ces gens étaient des marchands embauchés qui ne savent pas qui sont leurs supérieurs. Leur organisation est très fermée, et quelqu'un qui ressemblait à un chef d'équipe a dit qu'il avait l'habitude de faire de la contrebande d'opium dans la Septième Galaxie et qu'il avait été envoyé dans la Huitième pour tester le marché. Il devrait y avoir encore 10 à 20 petites flottes de méchas qui les ont suivies. Ils ont dit que les avantages de travailler pour l'organisation sont excellents, cela inclut même le remplacement gratuit des puces. »

Lin Jingheng : « Remplacement gratuit de puces ? Donc ils ont tous déjà reçu ces puces. »

« Ouais, sinon comment ces voyous pourraient-ils avoir un taux de synchronisation si élevé avec les méchas - leur moyenne est d'au moins 80 %, et depuis que notre moyenne a été tirée vers le bas par ces incapables de l'escadron d'autodéfense, je n'ai rien vu au-dessus de 80. Heureusement, leurs compétences de pilotage sont nulles et nous avons plus de monde.» Turan ajouta, « Tu sais comment nous devons retirer les puces avant de les interroger ? Tsk, c'était affreux...aucun anesthésiant ne fonctionne sur eux, et même s'ils sont assommés, ils peuvent se réveiller en pleurant comme des enfants à cause de la douleur intense. Nous n'avons même pas besoin de sortir les outils d'interrogation, ils deviennent déjà fous. La puissance et la dépendance apportées par ces puces est complètement inimaginable, c'est bien plus intense qu'Eden. »

Eden avait au moins une gestion officielle et une équipe de supervision appropriée. Que ce soit pour contrôler les niveaux d'hormones ou stimuler les sens, chaque procédure devait passer par une enquête médicale stricte pour garantir sa sécurité. À l'époque où Yevgenia avait ouvertement déclaré son amour à Lin Jingheng, elle avait été prise avec des niveaux d'hormones stimulants au-dessus des normes du comité. La chanteuse elle-même, la société de marketing et le département de gestion de la région avaient tous dû payer une amende de 500 millions... bien sûr, comme ils étaient tous des alliés politiques, il était difficile de savoir s'ils avaient vraiment payé l'amende.

Cependant, la dépendance des gens à Eden était encore fondamentalement psychologique.

Lin Jingheng demanda : « Tu as dit que cette puce détruirait les fonctions cérébrales et créerait une dépendance irréversible ? »

Turan répondit : « Absolument. Tu te souviens quand le vieux Hawk avait amené cette équipe médicale pendant l'épidémie du virus muté Arc-en-ciel ? Je leur ai fait examiner la puce et ils ont répondu qu'ils devaient faire des recherches plus approfondies, mais il est probable que ces puces soient plus mortelles que n'importe quelle autre drogue existante dans les galaxies. Parmi les otages que nous avons capturés, l'utilisateur le plus récent de la drogue a commencé il y a une semaine et a déjà développé une réaction de sevrage sévère. Commandant, si cela continue, même si Eden se rétablit à l'avenir, les personnes utilisant les puces opium ne pourront jamais s'en échapper. »

Lin Jingheng fronça les sourcils. Il se souvenait que Lu Bixing n'avait jamais souffert de réaction sévère lorsqu'il avait retiré la puce bio ; bien qu'il ait montré un peu de réticence au début, il n'avait jamais eu de réaction de sevrage physique. Même les blessures sur son corps étaient toutes causées par des dommages extérieurs et son état mental était considéré comme stable ; un scanner complet dans la capsule médicale par la suite avait également indiqué qu'il ne montrait aucun signe de dépendance.

Il se souvenait que Monoeyed Hawk avait dit une fois que Lu Bixing avait montré des signes qu’il était vaccuocérébral quand il était petit…

« Ils commercialisent cette chose sous le nom d’‘Eden’ dans la Huitième Galaxie puisque personne ici n'a jamais vu à quoi ressemble le véritable Eden. » continua Turan. « La première injection est gratuite mais les puces doivent être remplacées environ une fois par mois. Quant à leur prix par la suite, apparemment les dirigeants n'ont pas encore décidé et cela dépendra du marché de la Huitième Galaxie. »

Lin Jingheng réfléchit à la question un moment et déclara : « Le système médical à l'intérieur d'Eden peut détecter les dangers de cette biopuce, donc une fois Eden rétabli, les personnes qui n'ont pas touché cette puce retourneront dans leur coquille de sécurité. Le profit que l'on peut en tirer dépendra de combien de temps Eden restera inutilisable... donc est-il possible que le cerveau soit quelqu'un qui peut affecter la reconstruction d'Eden ? Par exemple, quelqu'un qui a une influence significative au sein du comité. »

Turan répondit : « Exact, les sept directeurs et leurs proches. »

Une ombre d'inquiétude se dessina sur le cœur de Lin Jingheng à ce commentaire, bien qu'il sache que Turan n'avait pas de mauvaises intentions, et il se souvint de Lin Jingshu, qui avait été évacuée vers la Cité des Anges.

Les deux arrivèrent à la chambre de Lin Jingheng alors que le commandant ouvrait la porte d'un geste désinvolte. La serrure détecta automatiquement l'identité de son maître et s'ouvrit, laissant passer un rayon de lumière de l'intérieur de la chambre.

Turan et Lin Jingheng, restèrent figés sur place.

À l'intérieur de la pièce censée être vide et sombre, une projection tamisée sur le mur diffusait un rayon de lumière chaude sur le mur blanc froid. Des lignes et des chiffres désordonnés couvraient le mur, avec des notes indescriptibles griffonnées en dessous. Cette scène étrange donnait une nouvelle vitalité à la pièce sans vie.

Sur le petit réfrigérateur à côté du lit reposait une grande boule de cristal avec un ciel étoilé scintillant au sommet. Le couvercle en forme de dôme, sculpté avec des paysages naturels et des bâtiments, brillait à la lumière de la projection murale, faisant danser les petites étoiles et les sculptures à l'intérieur de la boule de cristal, projetant leurs ombres sur le drap blanc dans un style presque artistique.

Lin Jingheng s'avança pour voir la source de lumière provenant du poignet de Lu Bixing reposant sur son genou. Lu Bixing lui-même était déjà enroulé à côté du réfrigérateur et s'était endormi. La lumière réfléchie de la boule de cristal balayait également le visage de Lu Bixing; les lumières scintillantes brillaient sur ses cheveux un peu longs reposant sur son visage, comme un ciel étoilé sur sa tête.

Turan se couvrit la bouche avec sa main et cria intérieurement ; elle pensait que ce garçon n'était qu'un pur nerd scientifique et partageait toutes ses expériences de rencontres sans hésitation, mais elle avait tort.

Pas étonnant que Lu Bixing ait refusé courtoisement ses conseils à l'époque, il était en fait un maître secret des arts ! Turan jeta un coup d'œil à l'expression de Lin Jingheng et s'excusa mentalement : Je m'en vais, patron, je l'ai sous-estimé, je suis vaincue.

Turan partit sans réfléchir et referma gentiment la porte derrière elle. Elle s'éloigna rapidement avec une peur persistante dans son cœur, sentant que toute sa philosophie anti-monogamie était complètement ébranlée : il pourrait être temps pour elle de rester loin de ces deux là.

Lin Jingheng ne réalisa que Turan était partie qu'après avoir entendu le déclic de la porte. Il se sentit comme un agneau perdu au milieu de nulle part et resta complètement abasourdi pendant un moment avant de se diriger sans bruit vers Lu Bixing. Il s'agenouilla et leva une main hésitante ; ses doigts s'étendirent et se replièrent plusieurs fois alors qu'il se demandait quoi faire.

Il se souvenait de son dixième anniversaire---pour des raisons inconnues, les anniversaires de Jingshu et de lui-même étaient enregistrés dix jours plus tard sur Eden que leur véritable anniversaire. Chaque année, les jumeaux recevaient d'innombrables salutations et célébrations bruyantes de la part d'Eden et des gens autour d'eux le mauvais jour. Ce n'est que le jour de leur véritable anniversaire que Lin Jingheng pouvait échanger une carte d'anniversaire numérique avec sa sœur.

Sauf qu'il venait de se séparer de sa sœur cette année-là, et pour une raison mystérieuse, le dispositif personnel de Lin Jingshu ne pouvait pas être atteint, donc il n'avait pas pu envoyer la carte d'anniversaire annuelle. Il se souvenait de la maison à laquelle il ne pouvait plus retourner et de la petite fille anxieuse qui le poursuivait ; mais il n'était plus avec la petite fille et devait contenir son inquiétude, prétendant que rien ne s'était passé. Le jeune Lin Jingheng fut de mauvaise humeur toute la journée et refusa les multiples demandes d'Eden d’ajuster son état émotionnel... jusqu'à ce qu'il retourne dans sa chambre cette nuit-là et découvre un mini modèle de mécha un peu plus grand qu'un homme adulte moyen. Il était à l'échelle d'un vrai mécha, et les enfants pouvaient dormir à l'intérieur et se connecter à un réseau mental de simulation qui leur permettait de jouer à des jeux.

Lin Jingheng se souvenait d'être resté figé de surprise devant sa porte, en oubliant presque comment marcher, se demandant : est-ce un cadeau pour moi ?

Si ce n'était le système de jeu de modèle de mécha qu'il avait reçu à ses 10 ans, Lin Jingheng n'aurait peut-être jamais intégré l'Académie Black Orchid et aurait passé le reste de sa vie à travailler autour des méchas. Il aurait pu devenir un érudit, un fonctionnaire ordinaire de l'Union, ou quitter Wolto à un jeune âge et devenir un vagabond dans les vastes galaxies.

Près de 40 ans plus tard, Lin Jingheng observait le jeune homme devant lui alors qu'un étrange sentiment indescriptible resurgissait dans son cœur.

Est-ce un cadeau pour moi ?

Peut-être fatigué de la position inconfortable, Lu Bixing bougea soudainement. Sa tête appuyée contre la porte du réfrigérateur roula et déséquilibra son corps. Lin Jingheng attrapa rapidement Lu Bixing en voyant que le jeune homme allait tomber au sol ; les doigts froids du commandant pressèrent le visage de Lu Bixing, ce dernier sursauta et se réveilla.

Lu Bixing, encore à moitié endormi, ouvrit les yeux et oublia pendant un instant où il se trouvait. Il fixa Lin Jingheng devant lui avec l'esprit vide : "Euh, je..."

Lin Jingheng essaya de retirer sa main de son visage, mais c'était comme si la chaleur dans sa paume était une colle forte qui le rendait presque réticent à s'éloigner : "Hm ?"

Lu Bixing devint nerveux et se lécha inconsciemment les lèvres en essayant d'expliquer : "Je suis ici pour livrer des affaires, euh...la porte s'est ouverte toute seule, tu..."

Un souffle d'air se coinça dans sa gorge. La main de Lin Jingheng qui était sur son visage se posa alors sur le réfrigérateur derrière lui alors que le commandant se rapprochait soudainement. Ce visage mémorable et beau se rapprocha de lui avec intimidation, la brume grise dans ces pupilles fascinantes semblait prête à lever une tempête qui l'engloutirait tout entier.

Lu Bixing l'entendit alors dire d'une voix grave et étonnamment peu froide : "J'ai configuré l'autorisation d'accès pour toi."

Les doigts de Lu Bixing se raidirent.

Le regard de Lin Jingheng baissa tandis que ses yeux se posaient sur les lèvres de Lu Bixing avant de briser l'ambiance en demandant : "Je ne suis pas facile à vivre, ni particulièrement bon envers toi, alors pourquoi m'as-tu choisi ?"

Lu Bixing : "...."

Tu gâches le plaisir, monsieur, suis-je censé rendre une thèse maintenant ?

Lu Bixing répliqua : « Tu m'as d'abord donné l'accès avant de demander un entretien - commandant, je pense que la procédure de recrutement dans la Forteresse d'Argent a quelques problèmes. Si tu veux m'embrasser, pourquoi te retiens-tu ? »

Lin Jingheng resta silencieux un moment. La chemise cintrée et les bottes militaires étaient à la fois contraignantes et conservatrices, le maintenant dans des limites bien définies. Même lorsqu'il était sur Beijing-β, où tout le monde portait des tenues étranges, cet uniforme militaire couvrant et ces gants étaient toujours sur lui comme des contraintes, le faisant toujours hésiter, le retenant toujours.

Pourquoi se retenait-il de toute façon ?

Il répéta cette phrase dans son esprit de nombreuses fois. Soudain, il se pencha en avant, captura les lèvres de Lu Bixing avec les siennes et ferma les yeux. C'était comme s'il perdait l'équilibre en marchant sur un fil entre des gratte-ciels, il tombait et continua de descendre de manière incontrôlable jusqu'à ce qu'il traverse le cœur de la planète dans le vaste vide de l'espace.

Son âme s'éleva sans poids tandis qu'un flot de couleurs déferlait violemment dans son monde monochrome, éblouissant devant ses yeux jusqu'à ce qu'il se sente complètement désorienté.

 

Traducteur: Darkia1030

 

 

 

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