Can Ci Pin - Chapitre 176 - Où l’humanité ira-t-elle dans le futur ?

 

L’Alliance dans le Cœur de la Rose rattrapa rapidement le rythme de Lu Bixing. La panique initiale fut également interrompue par des ordres, et l’Alliance se réorganisa rapidement.

Les deux camps commencèrent à se battre pour le contrôle de la zone près du trou de ver, s’entremêlant dans une bataille désordonnée.

Pourtant, en tant que figure centrale de toute cette guerre, Lin Jingshu restait détendue et insouciante, comme si elle n’était qu’une spectatrice. Elle ne bougeait que ses lèvres pour donner des ordres occasionnels ; en outre, son vaisseau de commandement était piloté par ses subordonnés à biopuce. Même si le monde extérieur se détruisait sous ses yeux, tant que le système de gravité dans son mécha fonctionnait, elle avait sa propre manière d’obtenir ce qu’elle voulait de cette guerre.

Elle avait un bouquet d’Azur des Mers obtenu d’une source inconnue. Lin Jingshu enleva soigneusement les feuilles excessives des fleurs, essayant de les arranger d’une certaine manière dans le vase. Pourtant, pour une raison inconnue, plus elle taillait et mélangeait les fleurs, plus cela s’éloignait de ses attentes ; les fleurs coûteuses étaient arrangées comme des fleurs sauvages dans la rue par ses mains. Elle les étudia attentivement avant de décider que cela ressemblait à un tas d’herbes mordue par des chiens et les repoussa.

Leur famille entière était remplie de personnes au tempérament froid et dur, tous immunisés contre le romantisme esthétique.

« Maître, devons-nous suivre notre plan et lancer notre prochaine attaque ? Si nous continuons à être repoussés ainsi, nous risquons d’être pris en sandwich entre nos ennemis une fois que les Troupes de l’IA de Woolf arriveront. »

« Restez calmes, » dit Lin Jingshu en jetant un coup d’œil à l’enregistrement militaire et en parlant doucement. « Ils sont à leur limite. »

Lin Jingshu avait raison : l’Alliance n’était puissante qu’en surface et s’épuisait intérieurement, car Lu Bixing atteignait ses limites. Le réseau mental « infecté » continuait d’affluer sans fin, vague après vague, de ces innombrables troupes de l’Alliance, mettant toute la pression sur ses épaules. Si son corps n’avait pas été modifié par la biopuce en un « surhumain » capable de rester éveillé pendant vingt-trois jours d’affilée, à ce stade, son cerveau aurait été réduit en purée.

Bien sûr, le pire dans ce travail était que personne ne pouvait le remplacer.

Lin Jingshu commença son discours hérétique sur son propre canal de communication public. Après avoir été informée qu’elle avait été bloquée par les techniciens de l’Alliance, elle commença à envoyer des demandes de communication sans relâche au vaisseau de commandement de Lin Jingheng.

Lin Jingheng avait déjà rejeté trois de ses demandes, mais la quatrième arriva rapidement.

Le technicien en télécommunications du vaisseau de commandement lui lança un regard pour des ordres et se prépara à rejeter la demande une fois de plus, mais vit Lin Jingheng hésiter un instant.

Les pupilles de Lu Bixing étaient déjà légèrement floues à force d’épuiser sa force mentale. Il ne prit même pas la peine de dire un mot et tendit un bras dans la capsule médicale pour recevoir une injection d’un autre relaxant. Lin Jingheng toucha les bras du jeune homme et sentit ces muscles se tendre comme de l’acier — cette fois, aucun d’eux n’avait le droit de se réprimander.

Pourtant, si cela continuait, même si le surhumain Lu Bixing pouvait tenir, Zhanlu ne pourrait peut-être pas suivre.

Lin Jingheng se retourna soudainement et ordonna : « Prenez l’appel. »

Lin Jingshu s’était enfuie avant qu’il ne puisse ouvrir les yeux dans la prison galactique. Lorsqu’ils s’étaient retrouvés dans la Première Galaxie plus tard, Lin Jingshu s’était à nouveau cachée derrière un masque. Même lors de leur voyage à Wolto cette fois, elle avait continué à leur parler à travers ses subordonnés à biopuce. Lorsqu’ils virent enfin son vrai visage, ils découvrirent que c’était encore un autre leurre —

Maintenant qu’il y pensait, il n’avait même pas pu voir son visage.

Lin Jingshu portait une vieille chemise en coton qui aurait pu être à la mode il y a dix ans mais qui semblait légèrement dépassée selon les standards actuels ; bien qu’une beauté puisse maintenir une aura de calme même vêtue d’un sac poubelle. Ce look légèrement antique mettait en valeur une jeunesse dans son attitude, comme si elle était encore cette étudiante travailleuse de Wolto — correspondant parfaitement aux souvenirs de Lin Jingheng.

Ce n’est qu’en voyant son vrai visage que Lin Jingheng réalisa soudain que la marionnette sur laquelle elle avait collé son visage plus tôt ne lui ressemblait pas du tout. L’acte de la marionnette était trop superficiel et maladroit, presque un peu trop dramatique, et manquait de la légère confiance derrière ses actions.

Lorsqu’il accepta cette demande de communication, il espérait gagner du temps pour les troupes de l’Alliance en trouvant un moyen de perturber la psyché de l’ennemi.

Pourtant, maintenant qu’il regardait dans les yeux de Lin Jingshu, il sut au fond de lui que c’était une tâche impossible.

Ses yeux étaient également d’un gris profond ; ils semblaient naturellement plus grands avec une courbe élégante et concave à la queue de l’œil. Ses pupilles étaient claires et brillantes, la confiance en elle transparaissait clairement, montrant qu’elle savait parfaitement ce qu’elle faisait. Et, comme les troupes de l’Alliance, elle sentait qu’il y avait une valeur dans ce pour quoi elle se battait.

« Salut, Jingheng, » dit-elle avec un sourire en saluant son frère joyeusement. « Heureusement, les frères et sœurs partagent le même sang sans obligations légales de se soutenir. Nous n’avons pas besoin de procédure légale pour couper les liens non plus, seulement un adieu en paroles entre nous. »

Lin Jingheng l’étudia brièvement avant de répondre doucement : « Mon ordre de renfort a déjà été envoyé à la Huitième Galaxie il y a quelques jours — la flotte devrait arriver à tout moment. Tu as toujours Woolf dans ton dos, tu ne peux pas traverser le Cœur de la Rose ; si tu désarmes immédiatement, nous pouvons retarder temporairement la flotte de Woolf et au moins te garantir de rester en vie. »

« Et ensuite attendre que vous me mettiez en procès ? » répondit Lin Jingshu calmement. « Je suis ici pour détruire un ancien ordre mondial, pas pour que ce vieux monde utilise ses valeurs et sa morale dépassées pour déterminer que je suis coupable ; ne trouves-tu pas ce raisonnement assez ridicule ? Au fait, Jingheng, n’essaie pas de me tromper, je ne suis pas une experte. Que ce soit un message ou des renforts, je suis presque sûre que tu ne contrôles pas le temps qu’il faut pour qu’ils traversent le trou de ver. Ne pourrais-tu pas être un peu plus sincère dans tes mensonges ? »

Lin Jingheng : « Je ne peux certainement pas le contrôler, alors vas-tu jouer ta vie contre moi ? »

« Ma chance n’est pas particulièrement grande, » dit Lin Jingshu, « mais il semble que je n’ai pas d’autre choix. Je dois encore essayer. Les calculs du vieux fou Woolf m’ont volé l’initiative, donc c’est ma seule issue. »

Le relaxant sur le corps de Lu Bixing commençait à faire effet ; les symptômes d’épuisement mental disparaissaient lentement, ses oreilles captant un peu de la conversation malgré le chaos dans sa tête. Il eut soudain une légère envie de rire, comme si le Cœur de la Rose s’était transformé en une roulette géante, ces deux-là se faisant face à travers la table avec tous les atouts de leur vie derrière eux, se battant pour voir qui était le meilleur tricheur dans ce jeu de chance prédestiné.

Lin Jingheng répondit d’une voix grave : « Un fou ne mérite aucun avenir. »

« Bruno a été jugé pour hérésie et brûlé sur le bûcher ; lorsque le monde a jugé le Docteur Hardin pour crimes contre l’humanité et a secrètement poursuivi Laura, ils pensaient aussi que ces deux-là étaient des fous. Vous avez tous simplement subi un lavage de cerveau par cette soi-disant "civilisation" », répondit Lin Jingshu en le regardant droit dans les yeux. « L’humanité ne cesse de changer son environnement pour répondre à ses besoins et refuse d’évoluer elle-même ; si cela continue, le développement finira par atteindre sa limite. Un jour dans le futur, nous serons comme les humains anciens, pas différents des gorilles mutés, et nous serons impuissants à arrêter les catastrophes que nous avons infligées à ce monde. Pensais-tu que tout se terminerait après l’effondrement du Comité ? Quand, des années plus tard, tu verras Eden version deux, trois... ou d’autres produits similaires émerger, tu réaliseras enfin que j’avais raison. »

(NT : Giordano Bruno, philosophe et moine italien du XVIe siècle qui a été brûlé vif pour hérésie par l'Inquisition en raison de ses idées scientifiques et philosophiques, notamment sur l'infinité de l'univers.)

« Le Docteur Hardin et Laura ne portaient pas de sacs de cadavres ensanglantés sur leurs épaules comme toi, et la première biopuce de Laura n’était pas destinée à être utilisée pour des actes criminels ! »

« Parce que le Docteur et Laura avaient tous les deux tort, » dit Lin Jingshu. « Ils voulaient simplement résoudre les problèmes de la société à un niveau superficiel et technique ; ils soignaient une blessure ouverte à travers une couche de bandages. Quant au "modèle d’évolution" de Laura, c’est encore plus risible ; l’évolution biologique ne résoudra rien. L’humain moyen aujourd’hui peut vivre jusqu’à 300 ans, mais à quel point est-il plus fort que nos ancêtres qui ne vivaient guère plus de 100 ans ? Sa théorie de l’évolution ne fera que créer plus de discours sociétaux et plus de guerres — n’est-ce pas, Premier Ministre Lu ? »

Lu Bixing n’avait pas un instant à perdre pour lui répondre.

Lin Jingshu le regarda longuement avant de parler : « Insensible à la biopuce, ne me dis pas que tu es un vaccuocérébral. Si les vaccuocérébraux pouvaient contrôler à distance des dizaines de méchas comme toi, ils n’auraient pas à se cacher dans la Huitième Galaxie. Je suppose que les informations que Wang Ailun a obtenues étaient vraies et que tu as vraiment le Projet Nuwa complet entre les mains — mais il semble que tu y as renoncé, sinon tu ne te battrais pas tout seul en ce moment. »

Les paroles de Lin Jingshu étaient comme une aiguille acérée qui transperça le coin le plus sombre de son cœur. Lu Bixing avait envie de cracher du sang, mais au milieu de cette violente tempête extérieure, la voix de Zhanlu retentit soudain dans le réseau mental : « Je suis désolé, Maître Lu, mon réseau mental est déjà surchargé et est sur le point de s’effondrer ; préparez-vous. »

Lu Bixing devenait fou : « Préparer quoi !? Ne pourrais-tu pas au moins puiser dans cet esprit combatif pour essayer de tenir un peu plus longtemps ? »

Zhanlu : « Désolé, je n’ai pas d’esprit combatif, seulement un compte à rebours. Début du compte à rebours de trente secondes — »

Seul le réseau mental de Zhanlu était assez vaste pour offrir une vue panoramique de tout le champ de bataille ; le réseau mental d’un mécha lourd normal n’était pas aussi étendu. Si le Corps de la Liberté décidait de disperser ses troupes, Lu Bixing n’aurait aucun moyen de les poursuivre tous seul, et la ligne de défense des troupes de l’Alliance s’effondrerait immédiatement.

Lu Bixing : « Pense à ton petit Popcorn, ton caméléon, et la maison que tu as travaillé si dur à nettoyer ! Tout cela disparaîtra si tu t’effondres maintenant ! »

Zhanlu acquiesça pendant le compte à rebours : « Ah, oui — vingt et un, vingt… »

Lu Bixing : « Tu peux le faire ! »

Zhanlu : « Dix-huit, dix-sept — je ne peux pas. »

Lu Bixing était au désespoir : « Pourquoi ne peut-il pas y avoir de relaxant pour les cœurs de mécha !? »

Parce que Zhanlu était au bord de la destruction, tout, de son réseau mental à son système de base, était déjà extrêmement instable. Peut-être qu’un dysfonctionnement étrange s’était produit dans ses fonctions de calcul, mais il classa automatiquement la dernière phrase de Lu Bixing comme une blague et répondit : « Oui, hahaha — dix, neuf, huit… »

La flotte du Corps de la Liberté semblait également sentir le déclin du pouvoir de Lu Bixing, lançant une vague d’attaques de réseaux mentaux plus violente que jamais. Toute la ligne de défense de l’Alliance fut forcée de reculer en représailles.

Zhanlu : « Cinq... veuillez vous déconnecter du réseau mental immédiatement, ou vous serez blessé... quatre… »

Une grande flotte de réseaux mentaux infectés déversa tous leurs accès sur Lu Bixing ; il eut l’impression qu’une longue aiguille s’enfonçait profondément dans ses tempes.

Trois, deux —

« Maître Lu ! »

Lu Bixing retira une infime partie de sa conscience à la toute dernière seconde et se déconnecta du réseau mental de Zhanlu. Le réseau massif du vaisseau de commandement disparut, et le bras robotique de Zhanlu resta immobile sur ses épaules comme un robot sans batterie. Les jambes de Lu Bixing s’engourdirent, mais Lin Jingheng le rattrapa l’instant suivant.

« On dirait que tu as perdu, » dit Lin Jingshu avec un sourire. « Si tu désarmes maintenant, je peux au moins te promettre de t’épargner la vie. »

Ouais, va te faire foutre, pensa Lin Jingheng.

Il coupa immédiatement la communication et envoya un autre ordre : « Contractez la ligne de défense ; à partir de maintenant, personne n’a le droit d’ouvrir le feu si vous n’êtes pas sûr de ne pas avoir été affecté par la biopuce ! Vous allez tous devenir des barrages physiques ! »

Le vaisseau de commandement réactiva son réseau mental par défaut, qui était nettement plus petit que la portée de Zhanlu et ne pouvait pas couvrir certaines zones. Mais ce n’était pas le moment de se lamenter, car Lu Bixing sortit un autre relaxant et lutta pour se l’injecter dans le bras. Un grognement étouffé de douleur s’échappa de sa gorge.

L’instant suivant, il sentit quelqu’un presser doucement ses lèvres contre les siennes, comme un baiser réconfortant qui disparut aussitôt. Lu Bixing replia instinctivement ses doigts et sentit Lin Jingheng se connecter au réseau mental du vaisseau de commandement. Le contrôle du commandant était extrêmement stable et précis, alors qu’il manipulait méticuleusement le réseau mental du mécha, maintenant parfaitement une fine ligne qui lui permettait de supporter exactement la moitié du fardeau du contrôle sans déconnecter le second pilote.

C’était comme il y a des années, sur la station spatiale du Vieux Con, lorsque Lu Bixing avait aidé son élève Huang Jingshu à reprendre le contrôle du mécha qui s’emballait.

« Localise le vaisseau de commandement ennemi à partir du signal de communication précédent. » Lin Jingheng n’hésita pas à abandonner le plan de surveiller tout le champ de bataille, maintenant qu’ils n’avaient plus les capacités matérielles pour le faire, et décida de poursuivre Lin Jingshu. «Concentre-toi sur la gestion des perturbations de leur biopuce, je m’occupe du reste. »

C’était la première fois que Lu Bixing voyait Lin Jingheng piloter des méchas sous cet angle unique. La sensation de contact à travers le réseau mental était une expérience unique et inexplicable ; le mécha semblait être une extension de ses cinq sens, mais pas tout à fait en même temps, c’était un étrange sentiment de synthèse. Il avait l’impression que chaque nerf de son corps s’était connecté silencieusement mais sûrement à l’homme à ses côtés.

L’instant suivant, le vaisseau de commandement sortit des lignes de tir à un angle presque impossible ; les dix flottes d’argent de l’Alliance, ses soldats les plus fidèles, savaient comment coopérer sans ordres verbaux et suivirent immédiatement. Lu Bixing s’assura que leurs réseaux mentaux étaient protégés contre le piratage et localisa rapidement le mécha lourd de Lin Jingshu. Cette fois, le missile de Lin Jingheng ne manqua pas sa cible.

Pourtant, un mécha du Corps de la Liberté apparut soudainement ; que ce soit volontaire ou à cause des effets des biopuces, le mécha prit le missile de plein fouet pour sa « reine » et périt dans l’espace.

Le site de l’explosion était extrêmement proche d’eux ; après l’explosion, les restes du mécha furent projetés à une vitesse alarmante, accompagnés d’une onde de choc mortelle. Lin Jingheng n’eut d’autre choix que d’esquiver l’attaque et perdit de vue son environnement pendant un bref instant. Lorsqu’il retrouva enfin sa position, le vaisseau de commandement de Lin Jingshu était déjà complètement entouré par ses soldats.

À ce moment précis, une vague de particules à haute énergie traversa le trou de ver et stupéfia tout le champ de bataille.

Lin Jingshu sentit le coin de son œil tressaillir.

Lee s’exclama : « Les renforts sont arrivés ? »

Seul Lin Jingheng, peut-être trop habitué à coexister avec sa malchance, parvint à rester calme et imperturbable, tirant un second missile sous un angle extrêmement difficile. Le pilote du mécha de Lin Jingshu paniqua et n’esquiva pas le missile, le laissant frapper directement l’armurerie du mécha. Le pilote à biopuce s’affaira frénétiquement à détacher l’armurerie du vaisseau de commandement.

Boum !

L’onde de choc de l’explosion de l’armurerie s’écrasa sur le bouclier du mécha ; le système de gravité artificielle du mécha tomba temporairement en panne, envoyant la fleur et le vase contenant les Azur des Mers de Lin Jingshu en l’air. Les fleurs et les gouttes d’eau flottèrent en apesanteur, la lumière instable à l’intérieur du mécha projetant un petit arc-en-ciel à travers une minuscule goutte d’eau.

Lin Jingshu tendit une main depuis son airbag de protection et attrapa une seule fleur.

C’est à ce moment que tout le monde vit clairement les personnes qui sortirent du trou de ver — ce n’était qu’une petite équipe d’escorte.

Ce n’étaient pas les renforts, mais l’équipe d’escorte de Rickhead qui avait envoyé le premier lot de réfugiés vers la Huitième Galaxie.

« Quelle malchance, tir aveugle, » dit Lin Jingshu en levant un sourcil. « On dirait que l’histoire est de mon côté maintenant. L’histoire peut parfois tourner en rond, mais de temps en temps, elle prend la bonne décision. »

L’expérience de Lin Jingheng sur les champs de bataille spatiaux lui dit immédiatement que l’échelle des canons à particules précédents ne pouvait pas être celle des renforts qu’il avait appelés. Mais même avec peu d’espoir, maintenant qu’il voyait enfin ces petits méchas de ses propres yeux, il ne put s’empêcher de laisser échapper un long soupir.

Lu Bixing, quant à lui, poussa un soupir de soulagement et tenta de détendre l’atmosphère en parlant à travers le réseau mental : « Disons, la prochaine fois que nous aurons des désaccords à la maison, décidons qui écouter avec pierre-papier-ciseaux, ça te va ? »

Lin Jingheng répondit en levant une main et en ébouriffant les cheveux en désordre du jeune homme: « Poursuis-la. »

La flotte du Corps de la Liberté n’était plus qu’à une ligne de défense du trou de ver. Lin Jingshu jeta un coup d’œil à travers la caméra militaire à la faible ligne de petits méchas et dit : « Écrasez-les. »

Lu Bixing : « Vitas, bouge ! »

Le jeune Premier Ministre, qui n’avait pas parlé depuis un moment, cria soudain dans le canal de communication, sa voix se brisant sous l’émotion.

Vitas — Rickhead — entendit ce cri rauque et attrapa Menthe comme un chaton pour la fourrer dans une écocapsule. Il la maintint d’une main pour stopper ses luttes futiles.

Puis, comme s’il se parlait à lui-même, il murmura : « Je ne peux pas le faire, Prof. »

Cette année-là à l’Académie de la Mer Étoilée, le dernier devoir que Lu Bixing avait laissé à l’école n’avait pas été entendu par les quatre étudiants qui s’étaient faufilés hors de l’école.

Le sujet de ce devoir était : « Où je pense que l’humanité ira dans le futur. »

C’est un sujet trop large pour nous, Professeur Lu.

Menthe regarda, choquée, l’écocapsule se verrouiller devant elle : « Rickhead, espèce de salopard, comment oses-tu… »

Ses jurons typiques de la Huitième Galaxie furent scellés dans l’écocapsule avec elle. L’instant suivant, son écocapsule fut équipée d’un dispositif de suivi et poussée hors du mécha.

Rickhead se retourna et annonça : « Ouvrez le feu ! »

L’équipe d’escorte avait désarmé la plupart de ses canons et missiles afin de pouvoir envoyer en toute sécurité un grand nombre de réfugiés désarmés vers la Huitième Galaxie ; pour éviter tout risque d’accident en chemin, ils avaient choisi de renoncer à une grande partie de leur armement, ne laissant que suffisamment de missiles pour tirer une seule salve.

Les humains à biopuce du Corps de la Liberté furent bloqués momentanément, permettant à Lin Jingheng de verrouiller à nouveau leur vaisseau de commandement par l’arrière.

Lin Jingshu cassa la fleur qu’elle tenait dans ses mains : « Quelle nuisance. Très bien, nous allons aussi y mettre toute notre énergie. »

Peu après, d’innombrables petits méchas jaillirent de la flotte de méchas lourds du Corps de la Liberté, tels un arsenal. Chaque mécha individuel était équipé de son propre réseau mental, se dispersant comme des fourmis à travers le champ de bataille.

Chaque mécha de l’Alliance était confronté à au moins trois ou quatre piratages simultanés de réseaux mentaux qui se superposaient de manière fluide. La méthode de désinfection des réseaux de Lu Bixing, consistant à les lancer et à les récupérer, n’était plus efficace.

Ils étaient complètement bloqués par les petits méchas qui se superposaient les uns aux autres.

Les méchas lourds du Corps de la Liberté foncèrent alors à pleine vitesse vers la petite équipe d’escorte, comme une voiture de sport traversant une rangée de balles de ping-pong, entrant directement dans la zone du trou de ver.

Cependant, alors que la flotte s’approchait pour recevoir un avertissement du trou de ver, la sirène d’énergie anormale retentit à travers la flotte de méchas.

Le mécha le plus en avant de la flotte était déjà trop engagé et n’avait pas le temps de faire demi-tour, percutant de plein fouet les tirs de canon juste à l’extérieur du trou de ver et explosant en un feu d’artifice.

Lin Jingshu leva la tête, surprise.

Les renforts de la Huitième Galaxie étaient enfin arrivés à la toute dernière seconde.

Les humains à biopuce répondirent immédiatement avec la même stratégie et attaquèrent avec leur réseau mental, seulement pour découvrir que la force mentale moyenne des renforts était bien inférieure à celle d’une unité militaire humaine normale. Pourtant, malgré un changement constant de pilotes de secours sur le réseau, aucun de ces nouveaux venus n’était affecté par les biopuces.

 

Traducteur: Darkia1030