Can Ci Pin -Chapitre 105 - Il est la honte de ma vie

 

Monoeyed Hawk, qui avait observé silencieusement jusque-là, prit enfin la parole d’un ton nonchalant après que le Premier ministre eut quitté la pièce : « Tu forces le Premier ministre à choisir entre rester un rat d’égout dans l’ombre ou rassembler son courage pour jeter un coup d'œil par la fenêtre. »

Lin Jingheng haussa les épaules en réponse, sans nier.

« Tu sais déjà ce qu’il va choisir, » ajouta Monoeyed Hawk, « tu ne sais pas combien de personnes dans ce monde passent toute leur vie à lutter pour survivre, mais personne n’accepterait de ramper à nouveau dans la boue après avoir vu la lumière. Il n’était pas nécessaire de pousser le ministre à ce point. Et toi, Lu Bixing, depuis quand es-tu devenu le porte-parole des Dix d'Argent ? »

Lu Bixing était tranquillement aux côtés de Lin Jingheng ; il n’osait pas montrer de signes d’affection devant son propre père, mais fit néanmoins glisser discrètement sa jambe sous la table pour effleurer la pointe des bottes du commandant. C’était un geste sans réelle signification, uniquement explicable par cette étrange obsession de vouloir toucher le commandant. Il appelait cela le « Syndrome Lin Jingheng », une envie irrésistible de contact physique pour apaiser son cœur chaque fois qu’il voyait le commandant à portée de main. Le jeune scientifique déclara alors : « Hé, commandant, dépêche-toi de me donner ce certificat de nomination pour que je sois officiellement ton porte-parole. »

« Arrête de plaisanter, » répliqua Lin Jingheng en lui donnant un léger coup de pied avec le bout de sa chaussure, puis il demanda plus sérieusement : « Que vas-tu faire si je dois quitter temporairement la Huitième Galaxie ? »

Lu Bixing répondit du tac au tac : « Tu n’as pas dit que tu reviendrais, peu importe la distance, tant que je suis toujours ici ? »

Monoeyed Hawk se racla bruyamment la gorge : « ...Vous deux. Est-ce que je suis un fantôme qui ne sait pas qu'il est déjà mort ? »

« Comment cela pourrait-il être ? » répondit Lin Jingheng avec un sourire plutôt amical mais faux. «Je crois que tu devrais au moins avoir conscience que ce n’est pas le cas, vieux Lu. »

Monoeyed Hawk sentit que Lin Jingheng se moquait encore de lui, mais il ne parvint pas à comprendre exactement comment, alors il se contenta de le fusiller du regard, exaspéré, tandis qu’un nuage de fumée flottait au-dessus de sa tête.

Lin Jingheng remarqua que le vieux chat avait les poils hérissés de colère et reprit une attitude plus sérieuse : « J’ai activé le central de secours des Dix d’Argent, qui est basé autour du chef Woolf dans la Cité des Anges. En temps normal, les Dix d’Argent se réorganiseront après avoir reçu mon message et se rassembleront ; maintenant que la plupart des terminaux intergalactiques de l’Union sont pratiquement abandonnés, cela prendra un certain temps avant qu’ils puissent tous arriver ici. D’un autre côté, l’AUS arrivera plus rapidement puisque la majorité de leurs forces sont concentrées dans les Sixième et Septième galaxies. »

Monoeyed Hawk n’avait pas grandi avec des livres ni une éducation adéquate ; à part le commerce et la vente de méchas, il avait très peu de connaissances dans d’autres domaines et ne comprenait pas vraiment ce que le jeune commandant voulait dire : « Alors, tu veux dire que tu as contacté le chef commandant de l’Union ? Est-il fiable ? Devrait-on demander au ministre Edward de lui dire quelque chose ? »

« Un “central de secours” signifie que j’utilise simplement ses coordonnées comme référence pour envoyer mes ordres, cela ne veut pas dire que je le contacte personnellement et que je lui demande de faire tout le travail à ma place. Le vieux chef n’est pas mon subordonné, est-ce que tu crois vraiment que je peux lui ordonner de convoquer les Dix d’Argent pour moi ? Si je trahissais ouvertement l’Union en rassemblant les Dix d’Argent à nouveau, comment pourrais-je impliquer le vieux chef au milieu de tout ça ? » Lin Jingheng était déjà fatigué d’expliquer après seulement deux phrases. « Fais un peu fonctionner ton cerveau, vieux Lu, tu n’attraperas même pas un rat avec cette tête vide. »

Monoeyed Hawk frappa violemment la table et se leva : « Espèce de petit... »

Lu Bixing fit glisser sa tasse de thé sur la table entre les deux hommes et fronça les sourcils : «Messieurs, suis-je aussi un fantôme qui ne savait pas qu’il était déjà mort ? »

Monoeyed Hawk et Lin Jingheng retirèrent immédiatement leurs regards glacés. Monoeyed Hawk marmonna en se rasseyant : « C’est lui qui a commencé. »

Lin Jingheng expliqua enfin la situation sans railleries : « Avant de partir, je me suis arrangé pour que le capitaine du Troisième Escadron et quelques-uns des techniciens clés rejoignent l’équipe personnelle de garde du vieux chef. En temps normal, tant que le chef Woolf est en vie, ses gardes personnels ne le quitteront jamais ; et comme les coordonnées du capitaine du Troisième Escadron sont publiques et sécurisées, elles peuvent servir de coordonnées pour le centre de communication en cas de circonstances extrêmes... mais le chef Woolf a occupé le siège de directeur du Conseil militaire depuis plus de 200 ans, il serait presque impossible de faire quoi que ce soit dans son dos en travaillant comme garde personnel. »

Lin Jingheng marqua une pause ; ses mains se crispèrent lentement sur la table tandis qu’il hésitait. Il devenait de plus en plus suspicieux envers le vieux chef récemment, mais pour la première fois de sa vie, il priait pour s’être trompé à son sujet. Il voulait avoir tort pour que Thomas et le reste de l’équipe ne soient pas coincés dans la Cité des Anges maintenant qu’il avait activé le central de secours.

Cette pensée traversa brièvement l’esprit de Lin Jingheng avant qu'il ne la rejette. À ce stade, il ne pouvait pas se permettre de céder à l'anxiété.

Le Commandant en chef Woolf avait déjà plus de 300 ans, un des pères fondateurs de l'Union Interstellaire, une figure spirituelle majeure du Serment de Liberté, et le premier directeur de l'Académie Black Orchid. Tous ceux qu'il pouvait nommer au sein du Conseil militaire avaient un jour été ses élèves... comment un tel homme pourrait-il trahir l'Union ? Que pourrait-il bien préparer ?

J'espère que je me fais simplement des idées, pensa Lin Jingheng.

Mais les cieux riaient toujours lorsqu’il priait.

*

Les pauvres jumeaux Young étaient, en fait, presque désespérément coincés dans la Cité des Anges à ce moment-là.

« Tu sais, si c’était à l’époque ancienne, la Cité des Anges serait considérée comme un camp de réfugiés, non ? C’est un sacré camp pour garder les gens en sécurité, comment ils ont réussi à éviter la surpopulation et à même construire des paysages naturels magnifiques ? Regarde-moi ça, pas un seul bâtiment résidentiel... tss », Thomas tenta d'activer l’alarme, mais les signaux étaient bloqués. Sur le point de jurer de frustration face à l’impossibilité de pirater le code, il aperçut Lin Jingshu du coin de l’œil et ravala son langage vulgaire, se censurant lui-même : « ...euh, flûte, c’est tellement frustrant, même les champs d’énergie sont bloqués. »

Poisson : « Dégueulasse, parle normalement pour une fois ! »

Tous deux travaillaient en parfaite synchronisation, comme s’ils partageaient le même esprit. L’un s’occupait de pirater le blocage des signaux du réseau tandis que l’autre contrôlait le véhicule armé. Ce dernier traversa rapidement le réseau de faisceaux laser dans une tentative d’échapper au barrage, mais fut rapidement ramené en arrière par deux autres véhicules armés sur les côtés. Poisson tira sur le levier, forçant le véhicule à s’élever, frôlant presque le terminal d’autoroute au-dessus. Thomas poussa un cri et se plaignit : « T’as acheté ton permis de conduire de mobile terrestre au marché noir ou quoi ? »

« Ouais, c’est ça, » répliqua Poisson avec sarcasme, « c’était aussi une offre ‘un acheté, un gratuit’, je ne t’ai pas donné l’autre ? »

« Hé, jolie demoiselle, laissez-moi nous présenter correctement. Ce Monsieur Poisson Young ici n’est pas seulement un technicien de pointe du Troisième Escadron des Dix d’Argent, il est aussi triple champion du tournoi ‘imite le Commandant Lin’. » Thomas bavardait sans ralentir son travail ; il sortit un pistolet laser et verrouilla leur cible à l’extérieur – la cible esquiva les faisceaux trop rapidement et s’écrasa contre le terminal de l’autoroute au-dessus. Le pauvre véhicule ennemi tomba presque immédiatement après l’impact, endommageant les rails du terminal - et pourtant, l’alarme qui se déclenchait même pour le moindre débris sur les rails resta totalement silencieuse tandis que tout le terminal commençait à s’effondrer.

Thomas jura en voyant la scène : « Bordel, mec, ça, c'est irréparable... au fait, ce petit con passe tout son temps libre à réciter les discours du Commandant devant un miroir, je l’ai vu de mes propres yeux. »

Poisson relâcha le contrôle et fit soudainement plonger le mobile armé en esquivant un véhicule ennemi qui surgissait de l’obscurité.

Thomas enchaîna aussitôt avec deux tirs ; le premier faisceau laser perça le verrou de sécurité du moteur sous le mobile, la chaleur du rayon faisant fondre la couche extérieure en métal. Le deuxième tir était un mini projectile explosif qui frappa directement le corps du mobile ennemi. En un instant, Poisson éloigna le mobile du danger.

Le projectile explosa, détruisant le moteur de l’appareil ennemi, provoquant une réaction en chaîne de petites explosions jusqu'à ce que le tout se transforme en boule de feu.

L’explosion fut enfin assez grande pour attirer l’attention du système de réparation automatique, qui jusque-là semblait inactif, et une lumière vive indiqua que les robots reprenaient leur travail.

Le système de sécurité interne de la Cité des Anges repéra rapidement la zone où les signaux étaient bloqués ; les poursuivants comprirent la situation et s’échappèrent immédiatement à travers les champs d’énergie.

Poisson poussa un soupir de soulagement et trouva enfin le temps de répliquer à son frère : « Tu as des preuves ? J’imagine que tu les as trouvées quand tu as plongé ta tête dans les toilettes pour recharger tes pauvres neurones. Désolé, Mlle Lin, on est venus à la hâte, on n’avait pas assez de personnel, donc je n’ai pu amener que mon frère embarrassant avec moi, pardon de vous avoir fait subir ça. »

Thomas se plaignit : « Je suis ton grand frère ! »

Peut-être qu’elle était trop habituée à maintenir une image digne, ou qu’elle avait appris à surveiller constamment ses gestes, ou peut-être qu’elle avait vraiment un problème psychologique ; Lin Jingshu ne connaissait pas l’émotion qu’on appelle « peur ».

Elle venait de vivre une situation de vie ou de mort avec un kidnapping et une tentative d’assassinat, le sang de son garde tachant encore sa jupe, mais il n’y avait aucune trace d’anxiété ou de tristesse sur son visage. Assise sur la banquette arrière du mobile armé comme si elle prenait un thé de l’après-midi, elle regarda les jumeaux avec curiosité et un léger sentiment d’envie : « Vous êtes jumeaux ? Vous semblez bien vous entendre. »

Thomas tourna la tête en simulant un haut-le-cœur, tandis que Poisson ricana ; puis, comme s’ils avaient répété leur réplique, ils répondirent à l’unisson : « Il est la honte de ma vie. »

Lin Jingshu baissa la tête en étouffant un petit rire, puis demanda : « Puis-je vous demander ce qui se passe maintenant ? »

« Pour faire simple, » dit Poisson en prenant un air plus sérieux, « votre frère, le Commandant Lin Jingheng, est toujours en vie, et cette nouvelle s’est rapidement répandue parmi les pirates de l’espace. Comme le réseau de l’Union est totalement détruit, il a convoqué les Dix d'Argent par notre intermédiaire, mais lorsqu'il a tenté d'envoyer des signaux longue distance à nos camarades, la transmission a soudainement été coupée. C’est là que nous avons remarqué que le réseau de communication à l'intérieur de la Cité des Anges était bloqué. »

Thomas enchaîna sans effort : « En d’autres termes, quelqu’un à l’intérieur de la Cité des Anges collabore avec les pirates, a découvert notre plan et tente de nous empêcher de contacter le reste des Dix d'Argent. »

« Si le coupable est réellement dans la Cité des Anges, en tant que seule sœur de sang du Commandant Lin, vous êtes dans une position extrêmement dangereuse en ce moment. L'ennemi pourrait tenter de vous kidnapper pour faire pression sur le commandant, » ajouta Poisson. « Nous avons donc décidé de venir vous chercher après une brève discussion et avons croisé ces individus. Heureusement que nous sommes arrivés à temps. »

Lin Jingshu porta sa main à ses lèvres, feignant d’être choquée par cette nouvelle.

« Il va être compliqué de justifier cela auprès des forces de l’ordre, il vaudrait mieux partir tout de suite, » continua Poisson. « Le blocage du champ d’énergie de l’ennemi est levé, avez-vous un endroit sûr où nous pourrions nous réfugier temporairement ? »

Lin Jingshu réfléchit un instant avant de répondre : « Allez chez moi, il y a un quai privé pour méchas dans mon jardin. Vous pourrez passer par un portail sécurisé dès que vous sortirez de l’atmosphère et vous diriger directement vers le laboratoire d’Eden. »

Les jumeaux échangèrent un regard — ce terminal spécial connecté directement au laboratoire avait probablement été installé après que Lin Jingshu ait été attaquée par des pirates de l’espace et forcée d’avorter.

Thomas répondit prudemment : « Euh... désolé, nous étions aussi très bouleversés en apprenant la nouvelle, nous n’avons même pas osé en parler à notre patron. »

« Merci. » Le coin des lèvres de Lin Jingshu se souleva légèrement avant qu’elle ne change de sujet : «Mon frère va bien ? »

« Il a l'air plutôt en forme, » dit Thomas. « On ne dirait pas vraiment un gars sur le point d’être traqué par toute l’Union. En plus, j’arrive pas à croire qu’il traîne avec le nouveau gouvernement de la Huitième Galaxie. Le mot ‘traîner’ n’est pas vraiment un terme qu’on associe à lui d’habitude. »

 

Lin Jingshu éclata de rire. Quand elle riait sincèrement, ses yeux se plissaient comme la lune et son menton acéré se relevait légèrement. Elle portait une longue robe tachée de sang, mais le sourire sur son visage ressemblait à une brise printanière traversant les champs.

« Oh non, » Thomas se couvrit les yeux, « ma chère dame, plus je vous regarde, plus je me dis que je ne pourrai plus vivre dans ce monde mortel. »

« Silence, lèche-bottes, » lança Poisson. « On prépare le champ d’énergie. Faites-nous savoir si vous ressentez le moindre inconfort, Mlle Lin. »

Le véhicule armé émit un son strident en déployant un airbag de protection autour de Lin Jingshu. Ils arrivèrent dans le jardin de la maison des Gordon et s’enfuirent immédiatement de la Cité des Anges à bord d’un mécha privé depuis l’arrière-cour.

Le passeport de Lin Jingshu était extrêmement puissant, et en moins d’une demi-heure, ils arrivèrent en toute sécurité au laboratoire Eden.

Lin Jingshu ressemblait beaucoup à son frère physiquement, mais après avoir interagi avec elle, on avait l’impression que ces deux-là n’avaient aucun lien de parenté.

Elle n’était pas très bavarde, mais savait parfaitement maintenir une conversation en commentant aux moments opportuns, ce qui rendait l’échange agréable, même si elle n’en disait pas beaucoup. C’était un vrai plaisir de se trouver en sa compagnie malgré son calme. Même lorsqu’elle montra des signes d’inconfort en traversant le champ d’énergie, elle ne se plaignit jamais, et demanda même des histoires sur son frère à la Forteresse d’Argent.

Thomas Young, quant à lui, était comme une version masculine de Turan, perdant la tête dès qu’il voyait une belle femme. Sous l’effet de l’enthousiasme, il répondit à toutes les questions et dévoila toutes les anecdotes quotidiennes du Commandant Lin à la Forteresse d’Argent... comme si celui qui récitait tous les jours les paroles du commandant devant un miroir n’était pas son propre frère.

Alors que l’esprit du capitaine du Troisième Escadron flottait dans un rêve, croyant qu’il allait trouver un nouvel amour, ils arrivèrent au laboratoire.

Les portes du mécha s'ouvrirent lentement alors qu'il se connectait au quai d'atterrissage du laboratoire. Un panneau décoratif indiquait « Laboratoire Eden » sur le côté du quai, et sous le quai, de nombreuses voitures circulaient dans le labo, propre et bien organisé.

 

De l’extérieur, le laboratoire ne semblait pas particulièrement remarquable. Bien que le Troisième Escadron passe la plupart de son temps dans l’ombre, ils restaient des soldats. Le regard de Thomas balaya rapidement le grand panneau Eden sur le quai—il remarqua quelque chose derrière le panneau, et avec son expérience des méchas, il pouvait dire que cela avait la taille d’un lance-missiles standard.

Alors qu’ils entraient dans le laboratoire depuis le quai, une sensation étrange parcourut le sixième sens des jumeaux. Plus ils avançaient, plus ce mauvais pressentiment grandissait, comme si une aura effrayante entourait tout le laboratoire. Les jumeaux Young échangèrent un regard rapide, chacun remarquant la suspicion dans les yeux de l’autre.

Quelques personnes, qui semblaient être des chercheurs, avaient déjà reçu l’information de l’arrivée de Lin Jingshu et attendaient devant le quai du mécha. Ils escortèrent poliment le groupe à l’intérieur du laboratoire ; hormis un simple « Mlle Lin », ils ne dirent pas un mot de plus. Personne ne demanda qui étaient les deux étrangers qui l’accompagnaient et ne prit même la peine de les regarder, comme si les jumeaux n’existaient pas.

Thomas jeta un autre regard à Poisson et lui demanda du regard : Ces gens-là sont-ils réels ?

Poisson observa le dos de Lin Jingshu devant lui, secoua la tête et fronça les sourcils : Ils ne la regardent même pas dans les yeux.

L’entrée au laboratoire Eden devait être hautement protégée, et s’ils n’étaient pas passés par un terminal spécial, il aurait dû y avoir des soldats armés et une sécurité renforcée à l’extérieur. Comment se faisait-il qu’on ne questionne pas l’arrivée d’étrangers dans un tel lieu ? Était-ce simplement parce qu’ils accompagnaient Lin Jingshu ?

Mais… Lin Jingshu n'était-elle pas juste une porte-parole marionnette de la famille Gordon ?

Les jumeaux échangèrent des pensées sans un mot.

Poisson fronça encore plus les sourcils : Sa réaction quand elle a appris que le commandant était toujours en vie était aussi très étrange, elle était trop calme.

Thomas : Exact, elle n’a montré aucun signe de surprise, elle a simplement accepté la nouvelle comme si elle le savait déjà.

Poisson pressa discrètement ses doigts ensemble pour faire un geste unique : Les gardes autour d’elle lorsqu’elle a été enlevée étaient aussi étranges.

La plupart des gardes du corps et des agents de sécurité personnels étaient des professionnels salariés travaillant pour leurs clients. Il était déjà difficile d’attendre une loyauté absolue de leur part, mais les deux gardes qui l’entouraient avaient agi comme des martyrs prêts à donner leur vie pour elle.

Les gens prêts à sacrifier leur vie sans hésiter pour protéger quelqu'un existent, mais une telle personne est soit un véritable héros, soit quelqu'un avec un fort attachement émotionnel envers la personne qu'elle souhaite protéger.

Cependant, un héros est un héros parce qu'il est unique en son genre ; est-il possible que Mlle Lin ait eu une telle chance qu'elle ait pu trouver tous les héros du monde pour la protéger ? Et si les gardes s’étaient sacrifiés pour elle par sentiment personnel, la réaction de Lin Jingshu ne correspondait pas… elle était encore aussi calme et posée comme si elle n’avait pas perdu deux vies humaines, et avait plutôt détruit deux IA ressemblant à des humains.

« Tous les équipements et réseaux de communication ici sont construits indépendamment, ils ne sont pas sous le contrôle de la Ville des Anges, » dit Lin Jingshu, « tous les portails de transfert autour de la zone sont protégés, vous pouvez donc établir vos communications à longue distance ici sans risquer d’interception. »

Thomas donna un coup de coude à Poisson et hocha la tête : Elle est toujours la sœur du Commandant.

Il demanda ensuite à Lin Jingshu d'un ton nonchalant : « Une fois le signal à longue distance installé, l’ennemi pourrait facilement le scanner et le localiser. Etes-vous sûre que cela ne vous causera pas de problèmes ? »

Lin Jingshu sourit : « Ne vous inquiétez pas. »

Poisson essaya également de sonder sa réaction : « C’est vrai. Nous retrouverons le reste du Troisième Escadron immédiatement après avoir envoyé le message et nous nous dirigerons vers la Huitième Galaxie. Mlle Lin, peut-être devriez-vous vérifier si vous devez préparer quelque chose pour ce long voyage ? »

Lin Jingshu fut surprise et répondit : « Vous m’avez déjà beaucoup aidée en me sauvant. Si je peux faire quoi que ce soit pour vous et mon frère, faites-le moi savoir, mais je suis en sécurité au sein du comité, je m’assurerai d’amener plus de gardes la prochaine fois. »

« Vous… ne prévoyez pas de partir avec nous ? »

« Cet endroit est toujours ma maison, je ne peux pas simplement le quitter. » Lin Jingshu ajouta en souriant, « Suivez-moi, j’ai déjà préparé le réseau de communication pour vous deux. N'oubliez pas de dire bonjour à mon frère de ma part, et dites-lui de prendre soin de lui. Si l’occasion se présente dans le futur, peut-être que je pourrai visiter la Huitième Galaxie... je n’ai jamais quitté la Première Galaxie depuis ma naissance, quel dommage. »

 

Traducteur: Darkia1030