Evil star general - Chapitre 90 - Heureusement que tu es encore en vie, alors moi aussi je peux survivre

 

 

La résidence du général redevint animée. Xiao Gao courut immédiatement à la résidence Yao pour inviter les deux vieux médecins, tandis que le majordome Tan se précipitait à la cuisine pour demander de préparer les meilleurs plats.

Tout le monde était occupé, et c'est à ce moment-là que le majordome Tan se rappela qu'il y avait encore des invités à la porte. Il courut jusqu'à l'entrée et dit aux jeunes femmes, bien emmitouflées : « Monsieur est très occupé pour le moment. Vous feriez mieux de rentrer et d'attendre des nouvelles. Il viendra vous voir. »

« D'accord, merci. » Qingyan répondit en partant avec les autres jeunes femmes.

Les deux médecins et Yao Muze arrivèrent juste à temps. À peine avaient-ils repris leur souffle que le majordome Tan et Xiao Gao les emmenèrent dans la chambre.

À peine avaient-ils atteint la porte qu'ils virent Zhao Yelan et Yan Mingting s'embrasser tendrement. Ils échangèrent un regard et personne n'osa parler.

Le majordome Tan toussa légèrement, mais voyant qu'ils ne réagissaient pas, il frappa doucement à la porte. Zhao Yelan poussa légèrement Yan Mingting, qui leur lança un regard légèrement agacé.

Les médecins, également embarrassés, s'approchèrent pour examiner l'état de Yan Mingting. Le directeur de l'hôpital sourit et dit : « Pas mal, vous avez de bonnes bases. Après avoir survécu à une telle épreuve, la vie ne peut que vous sourire. Maintenant, reposez-vous bien et mangez beaucoup pour reprendre des forces. »

Zhao Yelan se sentit enfin soulagé et regarda Yan Mingting. L'autre le regarda aussi, et ils échangèrent un sourire.

Le directeur de l'hôpital prescrivit quelques nouvelles ordonnances, combinant alimentation et traitements médicaux.

Zhao Yelan les remercia solennellement, les raccompagna personnellement à la porte, puis envoya quelqu'un acheter les médicaments avant de retourner dans la chambre pour s'occuper du repas de Yan Mingting.

Cependant, l'appétit de ce dernier n'était pas au rendez-vous. Lui qui habituellement mangeait cinq bols n'en avala que trois.

« ... »

Zhao Yelan déglutit. En pensant à sa propre capacité maximale de deux bols, il se demanda si, à sa place, il aurait pu survivre après avoir perdu autant de sang. Il réalisa alors que parfois, être un bon mangeur pouvait être un avantage.

Après avoir bien mangé, Yan Mingting adopta une posture de discussion sérieuse : « J'ai entendu tout ce que vous avez dit. »

Zhao Yelan se massa les tempes, tentant d'expliquer : « Ce n'est pas moi qui les ai appelées, c'est... »

« Ce n'est pas de ça que je parle, » interrompit Yan Mingting, le regard perçant. « De quoi parle cette lettre que Ruan Xian a mentionné ? »

Zhao Yelan resta sans voix.

« Tu ne peux pas faire ça, » dit Yan Mingting en fronçant légèrement les sourcils, caressant la joue de Zhao Yelan. « Si quelque chose m'arrivait, tu ne dois pas envisager de te donner la mort. Tu dois vivre une longue vie, ça me rassurerait. »

« À quoi bon vivre longtemps si je suis seul ? » rétorqua Zhao Yelan en le regardant du coin de l'œil. Étant donné qu'il était seul dans la vie, si quelque chose arrivait à Yan Mingting, les années à venir ne seraient qu'une interminable torture de solitude. « Les morts sont partis pour toujours, mais les vivants restent dans le chagrin. Tu penses vraiment que je pourrais vivre heureux ? »

Yan Mingting resta silencieux un long moment. Il savait que Zhao Yelan ferait exactement ce qu'il disait, et cette pensée le remplissait de tendresse. Depuis tout petit, on lui avait inculqué l'idée de protéger ses concitoyens, et il avait suivi cette voie pendant des années. Pour la première fois, il goûtait à l'idée que quelqu'un veuille le protéger. Derrière cette douleur se cachait une joie profonde.

« Mengting, Mengting... » Yan Mingting serra Zhao Yelan dans ses bras, murmurant son nom, fermant les yeux pour respirer son parfum. « C'est tellement bon d'être en vie. Je peux encore te voir chaque jour. »

Zhao Yelan entoura son dos de ses bras, prit une grande inspiration, puis sourit, heureux d'avoir surmonté tant d'épreuves. Il tourna la tête pour embrasser l'oreille de Yan Mingting, avant de laisser ses lèvres parcourir sa joue, son front, et finalement, ses lèvres.

« Heureusement. »

Heureusement que tu es encore en vie, car moi aussi, alors, je peux survivre.

*

La récupération de Yan Mingting se déroula bien. Il mangeait beaucoup, mais il devait passer la plupart de son temps alité. Avec un soupir, il se plaignit à Zhao Yelan : « Je n'ai jamais passé autant de temps au lit. Cette vie est vraiment amère. »

Zhao Yelan ne pouvait pas être d'accord. Lui, en revanche, adorait rester allongé. S'il n'avait rien à faire, il préférerait passer ses journées à être allongé, manger, et se recoucher après.

« Je vais sortir un moment, reste bien allongé. »

« Quoi, tu vas voir les jeunes femmes ? » Yan Mingting, à moitié assis sur le lit, grignotait des graines de tournesol tout en lui lançant un regard en biais.

« Oui, je ne vais pas seulement les voir, je vais aussi leur donner de l'argent, » répliqua Zhao Yelan en le piquant. Ce type savait très bien pourquoi il sortait, mais il tenait absolument à jouer une scène de jalousie, ce qui montrait à quel point il s'ennuyait.

Zhao Yelan emmena Xiao Gao à leur lieu de rendez-vous habituel. Après avoir cherché un moment, il trouva une boîte cachée dans une fissure irrégulière du mur, soigneusement verrouillée.

Xiao Gao trouva la clé à proximité et s'apprêtait à ouvrir la boîte lorsqu'il entendit Zhao Yelan murmurer que c'était inutile. Pourtant, la clé s'inséra parfaitement dans la serrure ! Heureux, Xiao Gao ouvrit la boîte... pour découvrir à sa grande surprise qu'il y avait une autre boîte à l'intérieur, également verrouillée !

« Cette petite maline, elle ne peut pas s'empêcher de jouer des tours, même maintenant, » dit Zhao Yelan en souriant. Il jeta la boîte à Xiao Gao en disant : « Brise-la directement. »

Mais oui ! Pourquoi ne pas simplement la briser ?

Xiao Gao utilisa toute sa force pour fracasser la boîte à mains nues. Ensuite, grimaçant de douleur, il souffla sur ses mains tout en se retirant dans un coin.

Zhao Yelan prit une liasse de billets et se rendit discrètement dans les souterrains pour arriver à la maison Hongxiu.

Le lieu était sombre et désolé. Depuis que Gu Niaoniao avait été arrêtée, l'endroit n'avait pas rouvert ses portes. Certains serviteurs et filles avaient déjà disparu en secret. Les rares personnes restées, comme Qing Yan et A Shang, savaient que Zhao Yelan était leur maître en arrière-plan et attendaient toujours des nouvelles.

Lorsque Zhao Yelan entra dans la chambre de Gu Niaoniao, il trouva les filles assises ensemble, pleurant.

Qing Yan fut la première à le voir. Les yeux rouges, elle demanda : « Seigneur Zhao, est-ce que Gu Jie (NT : sœur Gu) pourra revenir ? »

Ces personnes avaient toutes eu un destin cruel. Gu Niaoniao, ayant vécu des expériences similaires, les avait toujours bien traité, et elles restaient en espérant qu'elle pourrait revenir.

« Ne l’attendez plus, » dit Zhao Yelan en posant les billets sur la table et en en distribuant à chacune. « Elle m’a demandé de vous donner cela. Quittez la capitale, trouvez une bonne famille, et si vous ne pouvez pas, ce n’est pas grave. Cet argent suffira à vous assurer une vie sans souci.»

« Et elle ? Est-ce qu'elle ne reviendra vraiment pas ? » demanda Qing Yan avec un espoir ténu.

Zhao Yelan secoua la tête en soupirant : « Partez vite, cet endroit n’est pas fait pour rester. »

Les filles, en pleurs, commencèrent à rassembler leurs affaires avec réticence et partirent.

Finalement, il ne resta plus que Zhao Yelan. Il fit le tour de la pièce, ouvrit une armoire, en sortit un paquet et l’ouvrit sur la table.

À l'intérieur se trouvaient des épices rares et ses thés préférés.

Chaque printemps, la maison Hongxiu lui envoyait discrètement du thé. Dans les paniers de messages, en plus des fruits de saison, il y avait souvent des poires, connues pour leurs propriétés adoucissantes et antitussives, car il toussait fréquemment. Ses sachets de parfum provenaient souvent de Gu Niaoniao. Les autres se moquaient de lui pour son amour des parfums, mais seule Gu Niaoniao savait d'où venait son obsession.

Bien qu'ils ne soient ni parents ni amis, ils avaient toujours placé l'autre dans la position d'un ami sincère.

*

De retour au manoir, Zhao Yelan fut accueilli par une remarque de Yan Mingting, qui avait remarqué son humeur maussade. « Tout est réglé ? »

Zhao Yelan hocha la tête, bâilla et dit qu'il allait se coucher.

Yan Mingting l’enlaça par derrière, lui offrant un réconfort silencieux.

Le cas de Gu Niaoniao avait été jugé. Elle affirma catégoriquement que Zhao Xu avait fui vers la maison Hongxiu pour la menacer et la contraindre à commettre un assassinat, sans indiquer ses lien avec les autres personnes et sans révéler la relation entre Zhao Yelan et elle. Le verdict final fut une détention temporaire en prison, en attendant que l’empereur se réveille pour rendre sa décision.

Zhao Xuan s'était réveillé brièvement une fois, mais la lame n'avait été qu'à un mince écart de son cœur. Il fallut plusieurs jours de soins pour stabiliser sa condition. Ensuite, il resta dans le coma. La nuit dernière, il ouvrit brièvement les yeux, vit Sun Mu Yun veiller à son chevet, et entendit parler de la naissance d'un fils impérial. Comme s'il se préparait à ses derniers instants, il désigna son héritier, puis retomba dans l'inconscience.

Au petit matin, après s'être levé, Zhao Yelan s’occupa un moment de Yan Mingting, puis se rendit au palais pour rendre visite. Il croisa par hasard Sun Mu Yun, qui venait d’accoucher et devait se reposer, ne pouvant que faire des visites occasionnelles dans la chambre impériale.

Li Jinyu et plusieurs autres ministres étaient également au palais. Après avoir rencontré Zhao Yelan, ils se retirèrent pour discuter de quelques affaires politiques, leur visage marqué par une grande inquiétude alors qu'ils se préparaient au pire.

Han Chuan interrogea Zhao Yelan sur l'état de Yan Mingting : « J'ai entendu dire que le général Yan s'était réveillé. Comment se remet-il ? »

« Ça va, il mange même plus que moi, » répondit Zhao Yelan.

« C'est une bonne nouvelle. Le général Yan a vraiment souffert cette fois-ci. »

« C'est aussi grâce à toi qui as mentionné le temple Lingyun. » Il se demandait s'il ne devait pas aller exprimer sa gratitude en faisant une donation au temple.

« Alors, tu es allé au temple Lingyun ? » Han Chuan l'examina de haut en bas. « Tu ne serais pas monté en haut de la montagne, par hasard ? »

Zhao Yelan acquiesça en silence.

Han Chuan fut choqué : « C'est incroyable… Trois jours de séparation, et tu m'impressionnes vraiment. »

Du fait de cette conversation, Zhao Yelan perdit un peu de temps et, en rentrant chez lui, il entendit le majordome Tan dire que Yan Mingting refusait de manger. Il se précipita dans la chambre et trouva Yan Mingting, l'air sombre, fixant les plats sur la table.

« Pourquoi ne manges-tu pas ? » demanda Zhao Yelan en s’asseyant à ses côtés.

« L'état de l'empereur est-il grave ? » demanda Yan Mingting.

« Le médecin impérial dit que c'est un peu mieux qu'avant. Le maître de Yao Muze a amené un sorcier pour examiner l'empereur, et un nouveau traitement a été prescrit. Peut-être que cela aidera. » Zhao Yelan lui servit un peu de nourriture dans son bol.

« Alors pourquoi es-tu revenu si tard ? » demanda Yan Mingting, un peu contrarié. « Nous avions convenu que tu reviendrais tôt pour manger avec moi. »

« J'ai discuté un moment avec Han Chuan et Li Jinyu, donc je suis rentré en retard. »

« Vraiment ? Ce n’est pas à cause de l’empereur ? » Yan Mingting le regarda, se rapprocha de son visage et fixa intensément ses yeux. « Tu n’as pas pleuré pour lui, n’est-ce pas ? »

Zhao Yelan fit mine de ne pas comprendre. « Pourquoi pleurerais-je ? »

« Quand j'étais blessé, tu pleurais toujours… Si tu n'as pas pleuré pour lui, c'est bien. Mangeons maintenant. » Yan Mingting retrouva son appétit. « Nourris-moi. »

« Ne sois pas trop exigeant. »

Yan Mingting leva lentement la main, montrant les cicatrices sur son poignet. Zhao Yelan se radoucit immédiatement et le nourrit patiemment.

« Oh là là. » Le majordome Tan entra pour ajouter de la nourriture. En voyant la scène, il faillit tomber, les deux mains encombrées de plats. Il demanda à Xiao Gao à côté de lui : « Couvre-moi les yeux. »

Dans l'après-midi, une nouvelle surgit de la prison : la femme accusée d'avoir tenté d'assassiner l'empereur était décédée subitement. Les médecins étaient trop occupés à traiter l'empereur pour s'occuper d'elle, donc après confirmation par plusieurs gardes de sa mort, Li Jinyu n'eut d'autre choix que de jeter le corps dans une fosse commune.

Deux jours plus tard, une bonne nouvelle parvint enfin du palais : Zhao Xuan s'était réveillé. Tous les ministres se rendirent au palais, à l'exception de Yan Mingting, qui était encore alité pour se rétablir.

Ces jours-ci, Yan Mingting passait son temps au lit, se faisant mettre ses vêtements et servir sa nourriture. Au début, il en profitait pleinement, flottant presque sur un nuage de satisfaction.

Mais depuis le réveil de Zhao Xuan, bien qu'il ait encore besoin de repos, il passait souvent son temps à discuter des affaires d'État avec les fonctionnaires restés au palais, cherchant à rattraper le retard accumulé. Il accordait une importance particulière à Zhao Yelan, le gardant souvent pour discuter des affaires même lorsque les autres ministres partaient.

Yan Mingting, allongé dans son lit, commençait à se sentir agité et se mit à se plaindre chaque fois que Zhao Yelan était présent : « Allongé ici toute la journée, je vais finir par avoir des moisissures.»

Zhao Yelan avait passé du temps à la maison pour s'occuper de Yan Mingting et avait accumulé beaucoup de travail. Maintenant que Yan Mingting mangeait bien et récupérait visiblement, Zhao Yelan prévoyait de se rendre au palais pour discuter de questions importantes avec Zhao Xuan. Il dit : « Je vais trouver quelqu'un pour te tenir compagnie et te changer les idées. »

Mais qui pourrait-il trouver ?

Bien que He Cuizhang et les autres aient souvent visité Yan Mingting, leurs propres responsabilités les empêchaient de rester simplement pour discuter.

Par hasard, Mme Tan passa devant Zhao Yelan.

Mme Tan avait été l'une des servantes de l'ancienne dame. Après avoir épousé M. Tan, elle continuait de travailler au foyer des Yan, principalement en charge des théiers et des arbres fruitiers sur la montagne arrière. Les feuilles de thé étaient grillées par elle-même.

Quelle heureuse coïncidence.

Zhao Yelan lui demanda de poser les fruits qu'elle venait de cueillir et de tenir compagnie à Yan Mingting pour discuter un peu.

« C’est parfait ! Le général a été quelqu'un que j'ai vu grandir, donc je vais y aller, » dit Mme Tan en souriant, et elle alla chercher Yan Mingting.

Zhao Yelan se sentit soulagé et se rendit au palais. Lorsqu'il rentra, on était déjà le soir. Dès son arrivée, il demanda : « A-t-il mangé ? »

« Pas encore, » répondit le majordome Tan.

« Il m’attend encore? »

« Pas exactement… Ah, Seigneur, allez voir par vous-même, » dit le majordome Tan avec embarras.

Zhao Yelan le suivit jusqu'à la chambre, où il entendit des éclats de rire de loin. En arrivant à la porte, il vit une pile de coquilles de graines de melon sur le sol. Yan Mingting et Mme Tan discutaient et riaient en mangeant des graines de melon. La voix forte de Mme Tan continuait à résonner alors qu’elle racontait : « La fille de la femme qui vend les petits pains au marché a dix-huit ans maintenant et n’a toujours pas trouvé de prétendant. Devinez ce qui s’est passé ? »

« Qu’est-ce qui s’est passé ? » demanda Yan Mingting avec intérêt.

« Parce qu’elle s’est enfuie avec quelqu’un d’autre—le fiancé de sa cousine ! Elle est partie pendant six mois et a été abandonnée. À son retour, elle était même enceinte. Que pensez-vous de cela ! »

« C’est assez grave ! »

« Et il y a des cas encore pires. Le fils de ce lettré de l’est de la ville… »

Le majordome Tan regarda Zhao Yelan avec embarras : « Maintenant vous comprenez pourquoi je l’ai placée à l’arrière de la montagne ? Elle parle trop et connaît trop de petits secrets… »

Mme Tan avait travaillé auparavant dans la cour avant, mais ses bavardages excessifs avaient attiré une foule de serviteurs curieux, ce qui avait découragé tout le monde de travailler. Même Yan Mingting était si absorbé qu’il n’avait plus envie de manger.

Zhao Yelan : « … »

Bon, tant qu’il est heureux, peu importe s’il écoute des histoires raffinées ou des potins de la ville.

*

Le lendemain, tout le monde se retrouva au palais pour une réunion. Le principal sujet de débat était la question de l’établissement d’un héritier. Le choix précédent du prince héritier avait été trop précipité et n'était connu que du personnel du palais et des médecins. Maintenant que la vie de l’empereur semblait assurée, il était conseillé de reconsidérer la question. Après tout, dans le harem, seule Sun Muyun avait un enfant. Retarder la nomination du prince héritier de quelques années ne serait pas trop tard, et le choix du fils légitime nécessitait encore réflexion.

Cependant, Zhao Xuan était résolu à nommer un héritier.

Malgré une forte opposition, seul Zhao Yelan se leva : « Je soutiens l’établissement du prince héritier. »

Zhao Xuan soupira : « Comme toujours, Zhao Qing me comprend bien. Cette question ne nécessite plus de débat. »

Zhao Xuan avait forgé son chemin à travers la lutte pour la succession, et il ne souhaitait pas que ses descendants soient confrontés à une telle situation. De plus, ses sentiments pour l’impératrice étaient minimes, et la seule personne qu'il trouvait quelque peu charmante dans le harem était Sun Muyun. Puisqu'il avait un fils, il était logique de le nommer héritier.

Bien sûr, la principale raison pour nommer un héritier était sa propre santé. Il craignait de tomber gravement malade et décida donc de nommer un prince héritier en avance.

Après le départ des autres, Zhao Xuan demanda à Zhao Yelan de rester. Il toussa quelques fois, le visage pâle, et demanda lentement : « Comment va la récupération de Yan Mingting ? »

« Sa vie est maintenant en sécurité, mais il aura encore besoin de temps pour se rétablir. »

Zhao Xuan hocha la tête, et juste à ce moment Sun Muyun entra avec l’enfant. Zhao Xuan caressa le visage du bébé et dit : « Il s'appelle Zhao Sui (NT : Sui veut dire réussir). Que sa vie soit paisible et prospère. »

« C’est un beau nom. »

« Tu n'as pas besoin de faire semblant. » Zhao Xuan sourit, « Pendant qu'il était encore dans le ventre de sa mère, j'avais envisagé de nombreux noms pleins d'espoirs. Après avoir frôlé la mort, je réalise qu'il n'y a rien de plus heureux que la paix et la santé. »

« C’est vrai. » Zhao Yelan partageait ce sentiment.

« À l’avenir, tu seras son Tai Fu (NT : son tuteur). »

Le Tai Fu était traditionnellement choisi parmi les membres de l'Académie des Hanlin. Zhao Yelan fut quelque peu surpris que Zhao Xuan soit prêt à lui confier cette lourde responsabilité.

« Je le pense aussi ! » Sun Muyun sourit, « Le Seigneur Zhao est le mieux placé pour ce rôle. »

Zhao Yelan accepta donc cette grande responsabilité sous les regards attendris des deux personnes.

De retour à la résidence des généraux, il arriva juste à temps pour le dîner, mais remarqua que Yan Mingting le regardait d’une manière étrange. Après avoir essayé de comprendre sans succès, Zhao Yelan parla de sa promotion, affirmant qu'il était désormais le Tai Fu du prince héritier.

À sa grande surprise, Yan Mingting sembla encore plus étrange, le regardant d’un air stupéfait. Il posa ses baguettes en silence, se coucha sur le lit avec un air de tristesse, et se couvrit lentement avec la couverture, donnant une impression de profond désespoir.

Zhao Yelan était perplexe. Le lendemain matin, en quittant la résidence, il murmura quelques instructions à Xiao Gao.

L'empereur annonça publiquement la promotion de Zhao Yelan au poste de Tai Fu du prince héritier et lui offrit les quatre trésors de l'étude. (NT : les outils traditionnels essentiels pour la calligraphie et la peinture en Chine ; le pinceau, l’encre, la pierre à encre et le papier)

Zhao Yelan rentra chez lui avec plusieurs grandes caisses de récompenses, tandis que les serviteurs s'affairaient à les transporter. Yan Mingting, entendant le bruit, le regarda avec une expression encore plus mélancolique, ressemblant de plus en plus à une épouse abandonnée.

Zhao Yelan trouva Xiao Gao et demanda : « Ne s’entendait-il pas très bien avec Mme Tan ces derniers jours ? Pourquoi semble-t-il si déprimé ? »

Xiao Gao répondit : « Il était effectivement content au début, mais après avoir entendu Mme Tan parler des mésaventures de sa cousine éloignée, il est devenu moins joyeux. »

« Que s’est-il passé ? »

Xiao Gao se racla la gorge et imita la voix de Mme Tan : « Oh, Xiao Yan, tu ne sais pas à quel point la vie de ma cousine a été difficile après son mariage. Son mari est beau et compétent, et il a beaucoup de prétendantes. Il passe ses journées à se divertir à l'extérieur et rentre toujours avec des cadeaux d’autres personnes, et il s’avère que ce sont souvent des cadeaux de son amie d’enfance ! Cela signifie probablement que son mari la méprise parce qu’elle reste à la maison sans se pomponner et qu’elle est peu instruite. Il a donc cherché une femme ailleurs. Je pense qu’elle devrait davantage prendre soin d’elle-même, dépenser de l’argent là où il faut, sinon l'argent qu'elle aurait économisé ira à d'autres femmes ! Ne crois-tu pas que c'est la vérité ? »

« …… » Zhao Yelan rentra dans la chambre, s'assit au bord du lit et demanda : « Tu n'as pas envie de savoir ce qu'il y a dans ces caisses ? »

« Non. » Yan Mingting se tourna pour lui faire face et grogna : « Ce ne sont que des choses pour te faire plaisir. Tout le monde a ce genre de choses. Que pense-t-il ? Le Prince Héritier a déjà tout, pourquoi continue-t-il à chercher des raisons pour te déranger ? Je suspecte qu'il ait des intentions cachées, fais attention. »

Zhao Yelan réprima un sourire et répondit : « Ce sont des récompenses pour toi, des distinctions pour ta campagne. »

Yan Mingting parut surpris, se retourna et demanda : « Vraiment ? »

« Oui, si tu n'y crois pas, va vérifier toi-même. »

Yan Mingting se leva immédiatement, vérifia les caisses une par une, et se sentit satisfait. De retour dans la chambre, il réfléchit à quelque chose, et pendant que Zhao Yelan se baignait, il se changea en vêtements neufs.

À sa sortie de la baignoire, Zhao Yelan vit Yan Mingting dans un vêtement très voyant, assis au bord du lit, s'appuyant contre le baldaquin et toussant faiblement : « Mengting~ il est temps de se coucher~ »

Zhao Yelan exprima un léger étonnement : « Quel est le problème ? Pourquoi portes-tu mes vêtements ? »

« Tu aimes ces vêtements, non ? » Yan Mingting avait entendu Madame Tan dire que pour attirer un homme qui passe son temps à l'extérieur, il fallait d'abord se plier à ses goûts et le séduire !

Zhao Yelan frotta son front et lui enleva les vêtements, en le pressant : « Va te coucher tout de suite. »

Yan Mingting fut surpris : cela fonctionne !

Il se dépêcha de se déshabiller pour se coucher, un sourire satisfait aux lèvres.

« Attends. » Yan Mingting chercha dans un tiroir et sortit un sachet de parfum. Il se frotta le corps avec, espérant ainsi se parfumer, et comme Zhao Yelan adorait les parfums, il serait sûrement séduit.

Sous le regard stupéfait de Zhao Yelan, Yan Mingting termina ses préparatifs, se coucha et fit un geste vers lui avec un doigt : « Mengting, viens ici—Ah, Atchoum ! Ah, Atchoum ! »

Zhao Yelan, déconcerté, lui arracha le sachet des mains.

« Que se passe-t-il, Atchoum ! » Yan Mingting éternuait sans cesse.

« Tu as pris le sachet de Jiang Li. » dit Zhao Yelan, exaspéré.

Yan Mingting, les yeux écarquillés, répondit : « Comment est-ce possible… Ah, Atchoum ! Ah, Atchoum ! »

 

Traducteur : Darkia1030

 

 

 

 

 

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