Evil star general - Chapitre 84 - Lui manque de machiavélisme, et toi, tu en as trop ; c'est bien qu'il t'ait épousé

 

 

Plus de la moitié d'un mois s'était écoulée depuis le départ de Yan Mingting sans que rien ne change particulièrement à la résidence du général, à part que Zhao Yelan était devenu encore plus occupé. Il partait tôt chaque matin et rentrait tard chaque soir, et était souvent convoqué au palais pour discuter des questions liées au Nanjiang. En parallèle, il n’avait pas cessé de rechercher des indices sur Zhao Xu.

D'après la situation actuelle, il semblait probable que Zhao Xu ait déjà fui vers le Nanjiang, s'étant allié au nouveau roi pour s'emparer du pouvoir là-bas et déclencher une grande guerre contre la dynastie Xuan, avec l'intention de renverser le trône.

Cependant, Zhao Yelan soupçonnait que Zhao Xu n'avait peut-être pas encore réussi à s'échapper et se cachait toujours quelque part. Il était convaincu que Zhao Xu avait déjà établi un contact avec le Nanjiang, mais il craignait que Zhao Xu ait encore des espions à la capitale.

Il fit part de ses inquiétudes à Zhao Xuan, qui remplaça alors la garde impériale par des hommes absolument loyaux. Ensuite, des fouilles furent menées dans les résidences de divers fonctionnaires, retournant presque la ville de fond en comble, mais aucune trace de Zhao Xu ne fut trouvée.

Zhao Xuan croyait davantage que Zhao Xu avait déjà fui vers le Nanjiang et attendait que Yan Mingting mette un terme aux agissements de ce traître ambitieux.

« Les troupes, marchant nuit et jour, sont déjà arrivées aux frontières du Nanjiang, » remarqua Zhao Xuan en lui tendant une dépêche.

Celle-ci ne contenait que quelques phrases succinctes, rapportant l'itinéraire suivi et les plans de bataille à venir. Mais Zhao Yelan la regarda longuement, comme s'il voulait graver chaque caractère dans son esprit pour l’éternité.

Zhao Xuan lui retira la dépêche des mains : « Si tu continues à la regarder, il fera bientôt nuit. »

Zhao Yelan sourit, embarrassé.

« Il ne t’a donc pas écrit de lettres ? » demanda Zhao Xuan, intrigué.

« Si, il en a écrit. »

Bien sûr qu'il avait écrit. Mais, contrairement au ton officiel de la dépêche, les lettres qu’il recevait de Yan Mingting étaient pleines de la personnalité vive de ce dernier.

Chaque fois qu'il voyait une fleur ou un oiseau exotique en chemin, il prenait le temps de le décrire en détail, glissant souvent une plume ou un pétale dans la lettre.

Quand la route était éprouvante, il se plaignait sur une page entière, laissant transparaître une envie évidente de réconfort, bien loin de la simple phrase « Le voyage se déroule sans encombre, et nous avons atteint la frontière. »

Yan Mingting semblait écrire dès qu'il en avait l’occasion, si bien que Zhao Yelan recevait presque une ou deux lettres chaque jour, donnant l'impression que Yan Mingting n'était jamais loin et continuait à murmurer à son oreille.

Il répondait aussi à ces lettres. Après avoir reçu les plumes et les pétales, il envoya des feuilles de thé fraîchement préparées de sa demeure.

Lorsque Yan Mingting se plaignit dans une lettre qu’il lui manquait, Zhao Yelan lui envoya un petit portrait de lui-même. Il eut cependant un sourire espiègle en traçant les traits, dessinant une image où il était étaiet à moitié dénudés.

Quand Yan Mingting ouvrit cette lettre, il faillit saigner du nez. En réponse, il lui envoya un poème suggestif.

En lisant ce poème, Zhao Yelan sentit son visage rougir. Il se dit que Yan Mingting devenait de plus en plus audacieux et indécent. Si jamais cette lettre était interceptée, il n’oserait plus se montrer en public.

« À quoi penses-tu donc pour rougir ainsi ? » demanda Zhao Xuan.

Zhao Yelan reprit ses esprits : « Votre Majesté doit se tromper, c’est juste que... je trouve qu’il fait un peu chaud, c'est tout. »

« Il pleut dehors, » répondit Zhao Xuan en désignant la pluie.

« … »

Au printemps, la pluie tombait abondamment, sans jamais s'arrêter. Zhao Xuan invita Zhao Yelan à rester pour un repas. Pendant qu'ils mangeaient, ils discutèrent de la situation actuelle, leur rappelant un peu les scènes d'autrefois.

Zhao Xuan remarqua que Zhao Yelan fixait sans cesse la pluie et les fleurs à l'extérieur, et lui demanda : « As-tu encore peur de la pluie ? »

Zhao Yelan fut surpris, ramenant son regard à l'intérieur. De nombreuses images surgirent dans son esprit, avant de disparaître comme des nuages qui s'évanouissent. Il secoua la tête en souriant : « Il y a longtemps que je n'ai plus pensé à mes parents quand il pleut. »

« Alors, à quoi pensais-tu ? » demanda Zhao Xuan.

Zhao Yelan tourna la tête et regarda les fleurs dehors, battues par la pluie, se remémorant cette même période l'année précédente. À l'époque, il observait les fleurs fanées dans la résidence, son cœur rempli de désespoir, comme si le monde entier était plongé dans une pluie incessante, sans un seul rayon de lumière pour l'avenir.

« Je me demande quand le soleil se montrera ? » répondit Zhao Yelan en souriant.

« Il est déjà l’heure du crépuscule, même si la pluie s'arrête, le soleil n’apparaitra plus aujourd'hui. »

Zhao Yelan hocha la tête, pensant que son soleil était déjà apparu depuis longtemps.

*

Après l'entrée des troupes dans le Nanjiang, les lettres se firent plus rares, en partie à cause de la distance, mais aussi parce que Yan Mingting était devenu plus occupé.

Yan Mingting ne lança pas immédiatement l'assaut sur le Nanjiang. Il alla d'abord rencontrer discrètement plusieurs autres princes, et après avoir trouvé des alliés, il décida de les aider à libérer l'ancien roi du Nanjiang. En échange, ils devaient rétablir les relations amicales d'autrefois et s'engager à rendre hommage régulièrement.

Les habitants du Nanjiang étaient déjà divisés en deux factions, les partisans de la guerre et ceux de la paix. L'entrée des troupes de Yan Mingting dans le territoire de la dynastie Xuan aggrava encore la situation.

Le nouveau roi du Nanjiang et la princesse Huiteng menèrent directement leurs troupes pour affronter Yan Mingting, menaçant également d'expulser les étrangers et les traîtres du Nanjiang. La guerre était sur le point d'éclater.

Le terrain accidenté et reculé du Nanjiang n'était pas favorable à la guerre à cheval. De plus, les poisons du Nanjiang étaient extrêmement redoutables. La princesse Huiteng et les autres avaient osé usurper le trône et provoquer la guerre parce qu'ils avaient déjà préparé leurs forces militaires de manière adéquate, rendant cette bataille loin d'être facile.

Avant de partir, Yan Mingting avait décrit la guerre au Nanjiang de manière décontractée pour rassurer Zhao Yelan, mais en tant que vétéran de nombreuses batailles, il savait qu'aucune guerre n'était simple.

Cela faisait déjà cinq jours que Zhao Yelan n'avait pas reçu de lettre. La dernière missive rapportait qu'une coopération avait été conclue avec plusieurs princes du Nanjiang. Bien que ces derniers ne fussent pas particulièrement brillants, cela permettait au moins de justifier la campagne, et leur connaissance du terrain local permettait de fournir des conseils à l'armée.

Zhao Yelan calcula que la bataille devait être en cours à ce moment-là, ce qui troubla sa tranquillité d'esprit et le rendit anxieux, nuit et jour.

Tard dans la nuit, lorsque tout était silencieux, Xiao Gao entendit un bruit à l'extérieur. Il se précipita dehors et aperçut Zhao Yelan en train de courir. Il se hâta de le rejoindre : « Monsieur, pourquoi ne vous reposez-vous pas encore ? »

« Je ne peux pas dormir, alors je me suis dit que je pouvais aussi bien faire un peu d'exercice », répondit Zhao Yelan, essoufflé.

Il avait passé un long moment à essayer de s'endormir, mais dès qu'il fermait les yeux, il voyait Yan Mingting sur le champ de bataille, ce qui le tenait constamment en alerte. Ne pas pouvoir voir les choses de ses propres yeux ne faisait qu'amplifier son inquiétude. En touchant le lit froid à côté de lui, il se rendit compte qu'il n'avait pas sommeil du tout, alors il se leva pour se dégourdir les jambes, espérant ainsi devenir un peu plus fort.

« La prochaine fois, je l'accompagnerai en personne », pensa-t-il.

« Monsieur, ce n'est pas bon de courir comme ça », le prévint Xiao Gao, remarquant que Zhao Yelan était à bout de forces mais continuait à se forcer à courir. « Le corps a ses limites ; faites attention à ne pas vous épuiser. Quand le général reviendra, il me reprochera de ne pas vous avoir bien surveillé. »

En entendant cela, Zhao Yelan s'arrêta, s'appuyant contre un pilier, respirant à grandes goulées avant de sourire et de demander : « Et que lui diras-tu quand il reviendra ? »

« Je lui dirai que nous pensons tous à lui, et je lui donnerai même tous les tanghulus que j'ai récemment achetées », répondit généreusement Xiao Gao.

Zhao Yelan éclata de rire, mais tout en riant, il se mit soudain à tousser.

« Oh non, l'air est froid la nuit. Monsieur, rentrez vite à l'intérieur pour ne pas attraper un rhume », s'inquiéta Xiao Gao. Depuis que le général était là, il n'avait plus besoin de s'inquiéter de ces choses ; le général prenait soin de Zhao Yelan et il n'était pas tombé malade depuis longtemps.

Si Zhao Yelan tombait malade pendant l'absence du général, ce serait de sa faute !

Xiao Gao le ramena précipitamment à l'intérieur, courut à la cuisine pour préparer une décoction, puis la rapporta avec précaution : « Il a plu sans cesse ces derniers temps. Par précaution, vous devriez boire un peu de cette décoction. »

Zhao Yelan, qui avait juste éternué deux fois, ne pensait pas que c'était un problème. Mais en voyant le bol de décoction, il rassembla son courage et le but d'une traite, craignant de vraiment tomber malade et d'inquiéter Yan Mingting à son retour.

Trois jours plus tard, la cour reçut un rapport du front indiquant que les combats étaient intenses, mais qu'ils étaient en position de force.

Zhao Xuan envoya quelqu'un informer Zhao Yelan à l'académie Hanlin. En entendant la nouvelle, Zhao Yelan poussa un soupir de soulagement et mangea même plus vite que d'habitude.

Ruan Xian et quelques autres se réunirent pour manger, discutant de la situation sur le champ de bataille. Bien que ces érudits considèrent habituellement les généraux comme grossiers et impolis, à ce moment-là, ils ne pouvaient s'empêcher de les admirer.

Zhao Yelan leur expliqua brièvement la situation actuelle, puis se hâta de se rendre au ministère de la Guerre pour vérifier si les provisions étaient suffisantes et si les convois de fournitures se déroulaient sans encombre.

Après avoir vérifié tout cela, il retourna à la résidence du général pour demander s'il y avait du courrier. Le majordome Tan se dépêcha de lui remettre la lettre reçue ce matin-là.

Il l'ouvrit rapidement et lut chaque mot avec une expression de plus en plus radieuse.

« Qu'est-ce que le général a écrit dans la lettre ? » demanda le majordome Tan en voyant son sourire retrouvé ; devinant que c'était une bonne nouvelle, il ne put s'empêcher de poser la question.

"Il va revenir," expliqua Zhao Yelan.

Le rapport officiel soumis à la cour était formulé avec prudence, mais dans la lettre qu'il avait reçue, Yan Mingting disait que la faction de la princesse Huiteng était déjà à bout de souffle, et qu'ils pourraient rentrer à la capitale d'ici un mois.

"Il va revenir !" répéta Zhao Yelan une fois de plus.

"J'ai entendu, j'ai entendu, votre humble serviteur a entendu," répondit en souriant le majordome Tan, qui se retourna pour aller annoncer la bonne nouvelle aux autres.

Zhao Yelan devait encore se rendre à l'académie Hanlin. Il rangea la lettre et, sans attendre le palanquin, se mit à marcher rapidement. En marchant, un sourire apparut soudainement sur son visage, et il se mit à trottiner joyeusement.

À un tournant, il heurta accidentellement quelqu'un.

"Eh bien, où cours-tu si précipitamment ?" demanda la personne.

En entendant cette voix familière, Zhao Yelan leva la tête pour voir Gu Niaoniao et lui répondit avec un sourire : "Yan Mingting va revenir."

"Mais c'est une excellente nouvelle !" s’exclama Gu Niaoniao.

Zhao Yelan hocha la tête et lui demanda : "Où vas-tu ?"

"Ne m'en parle pas. Il y a un client difficile à satisfaire à la maison de thé, je dois lui trouver quelque chose," répondit Gu Niaoniao.

"As-tu besoin d'aide ?"

"Non, je peux m'en occuper," répondit-elle avec un sourire forcé avant de demander : "Quand l'armée rentrera victorieuse, l'empereur viendra-t-il lui-même les accueillir ?"

"Il devrait, pour montrer son appréciation et sa reconnaissance."

"Je le pense aussi. Bon, je ne te retiens pas plus longtemps, j'ai du travail."

Alors que Zhao Yelan s'apprêtait à partir, elle l'appela à nouveau.

"Zhao Yelan, fais bien attention à ta santé pendant cette période."

"Je ferai attention," répondit Zhao Yelan. Voyant qu'elle semblait hésiter à dire quelque chose, il demanda : "Y a-t-il autre chose ?"

"Oui, une nouvelle cargaison de thé et d'épices est arrivée à la maison de thé. Tu pourras envoyer Xiao Gao en chercher un autre jour," dit Gu Niaoniao avec un sourire. "Tu le sais bien, je réserve le meilleur pour mes amis."

Zhao Yelan sourit et répondit : "D'accord, je viendrai chercher tout ça quand Yan Mingting sera rentré. Je suis un peu occupé ces jours-ci."

"Très bien."

*

Dix jours plus tard, la cour reçut un rapport de victoire du front : le deuxième prince et la princesse Huiteng avaient été capturés par Yan Mingting et exécutés de sa main. Le vieux roi du Nanjiang avait été libéré par Yan Mingting et réinstallé sur le trône, après avoir signé un traité promettant une alliance éternelle avec le royaume de Xuanc et l'engagement de rendre hommage régulièrement.

Zhao Yelan rédigea le décret impérial avec plusieurs académiciens, puis le remit au palais impérial. Zhao Xuan, en plaisantant, lui demanda quelle récompense il allait demander pour Yan Mingting cette fois-ci.

Zhao Yelan répondit : "Cette fois, je demande simplement à Sa Majesté de ne pas lui accorder un autre mariage."

Le visage de Zhao Xuan se crispa légèrement, embarrassé, et il répondit : "Cela ne se reproduira pas."

Zhao Yelan sourit : "En y repensant, nous devons tous les deux remercier Sa Majesté pour ce mariage arrangé."

Zhao Xuan esquissa un sourire forcé, puis fixa son regard sur lui : "Mengting."

Zhao Yelan fut surpris. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas entendu ce nom de sa part, et il se sentit légèrement désorienté.

"Tu ne m'as en réalité jamais aimé, n'est-ce pas ?"

Zhao Yelan resta silencieux, puis, après un moment, il leva la tête et le regarda droit dans les yeux : "Non."

Zhao Xuan serra les mains dans son dos, les doigts se crispant avant de se relâcher, impuissant. Depuis que Zhao Yelan avait cessé de dissimuler ses sentiments pour Yan Mingting, Zhao Xuan avait progressivement compris à quoi ressemblait le véritable amour de Zhao Yelan.

Après avoir feint pendant si longtemps, il avait fini par se convaincre que c’était réel. Mais en voyant que l'autre avait des sentiments sincères, il se rendait maintenant compte à quel point il était ridicule de prendre ces faux sentiments pour la réalité.

Un long silence s’installa entre eux, puis Zhao Xuan sourit soudainement : "C’était mon erreur de croire autre chose. Mais en réalité, c’est une bonne chose que tu ne m'aimes pas, car jamais je ne renoncerai à mon empire pour épouser un homme."

Zhao Yelan esquissa un léger sourire : "Je comprends."

"Seul Yan Mingting est assez insouciant pour que cela lui importe peu. Lui manque de machiavélisme, et toi, tu en as trop ; c'est bien qu'il t'ait épousé."

"Oui," répondit Zhao Yelan, le sourire dans ses yeux s’accentuant. "Votre Majesté a vu juste."

Après cette conversation à cœur ouvert, tous deux se sentirent incroyablement soulagés. Zhao Xuan, après avoir passé des années sur le trône, n’était plus aussi tendu qu’à ses débuts et aspirait à retrouver une certaine simplicité, que ce soit à travers des amis proches ou des confidents.

"Très bien, si tu n'as rien d'autre à faire, tu peux rentrer. Je dois aller prendre mon repas chez la concubine Xian," dit Zhao Xuan.

Zhao Yelan retourna à la résidence du général et ouvrit la lettre qu'il avait reçue ce jour-là. Yan Mingting y écrivait qu'il n'avait pas trouvé la trace de Zhao Xu au Nanjiang. Il avait donc laissé quelques hommes sur place pour aider le roi du Nanjiang à gérer les affaires en suspens tout en continuant les recherches.

Quant à lui, il reviendrait au plus vite pour le retrouver.

Zhao Yelan s'allongea sur le lit, relut la lettre plusieurs fois, puis la plia soigneusement et la plaça sous l'oreiller de Yan Mingting.

Cela faisait quarante-six jours que Yan Mingting était parti, et il y avait maintenant trente-neuf lettres sous l'oreiller.

Bientôt, ces lettres seraient remplacées par autre chose.

En pensant à cela, Zhao Yelan esquissa un sourire et s'endormit à la place de Yan Mingting.

En suivant l'itinéraire habituel, il fallait plus de vingt jours pour voyager du Nanjiang à la capitale, mais si Yan Mingting voyageait jour et nuit, cela prendrait à peine la moitié du temps.

Ainsi, à partir du huitième jour après avoir reçu la lettre, Zhao Yelan commença à guetter à la porte de la ville.

À plusieurs reprises, il croisa Li Yucheng, qui se moqua de lui : "Tiens, le 'roc qui attend son époux' retourne encore à la porte de la ville !"

Zhao Yelan lui donna un coup de pied aux fesses : "Va t'occuper de tes affaires."

Li Yucheng se frotta les fesses en riant : "Hé, ce que j’en dis, en plein jour, tu pourrais au moins faire attention à ton image !"

Zhao Yelan fut stupéfait et pensa instinctivement que Li Yucheng faisait référence à son apparence. Il se rappela soudain qu'il avait pris l'habitude de se coucher tard ces derniers temps, ce qui devait lui donner l’apparence d’être très fatigué.

"Va chercher Yin Pinglu," ordonna Zhao Yelan.

Ainsi, Li Yucheng se retrouva dans une boutique de cosmétiques, observant Yin Pinglu choisir des crèmes pour Zhao Yelan. Il ne put s'empêcher de lever le pouce en signe d'admiration.

"En termes de beauté, tu restes le meilleur, Zhao Yelan."

Zhao Yelan commença à se coucher tôt et à se lever tôt. Chaque jour, après être rentré de l'Académie Hanlin, il rentrait chez lui pour enfiler ses plus beaux vêtements avant de se rendre à la porte de la ville pour attendre.

Cela dura plusieurs jours, au point que les habitants de la ville étaient tous au courant de cette situation et venaient parfois à la porte de la ville pour assister à la scène. Cela devint presque une attraction locale.

Ce jour-là, Zhao Yelan se rendit à nouveau à la porte de la ville lorsqu'il entendit Li Yucheng l'appeler. En se retournant, il vit que ce dernier avait placé une chaise à côté.

"Viens, j'ai spécialement préparé un siège pour toi. Rester debout toute la journée doit être épuisant," dit Li Yucheng.

Zhao Yelan le regarda avec exaspération, puis s'assit avec dignité sur la chaise.

Li Yucheng lui tendit ensuite une grappe de raisins.

En bas des remparts, des marchands criaient :

"Maître Zhao, voulez-vous acheter des graines de melon ?"

"Maître Zhao, j'ai des confiseries délicieuses à vendre !"

"Maître Zhao, des tanghulus, des tanghulus! Je vends celles que le général Yan préfère !"

Zhao Yelan : "…"

Le soleil commençait à décliner à l'ouest, teintant le ciel de rouge. Les habitants, finirent par cesser de regarder le spectacle et retournèrent à leurs occupations. La rue était animée de passants allant et venant.

À ce moment-là, un hennissement retentit au loin.

C'était le cheval de Yan Mingting.

Zhao Yelan se leva brusquement de sa chaise, scrutant l'horizon. Il aperçut seulement la silhouette d'un cheval au galop et se précipita hors des remparts sans réfléchir.

"Doucement, fais attention," cria Li Yucheng derrière lui, effrayé à l'idée que Zhao Yelan puisse tomber des remparts. Heureusement, Xiao Gao le suivit rapidement, ce qui rassura un peu tout le monde.

Zhao Yelan se précipita jusqu'à l'extérieur des portes de la ville, son cœur battant la chamade alors que le bruit des sabots se rapprochait. Il ne put s'empêcher de ressentir une joie incontrôlable, et son cœur semblait sur le point d'exploser. Essayant de paraître calme, il ajusta ses cheveux et ses vêtements.

"Comment ai-je l'air maintenant ?" demanda Zhao Yelan à Li Yucheng.

"Tu es magnifique," acquiesça vigoureusement Li Yucheng.

Zhao Yelan se tourna de nouveau vers l'horizon, son sourire se figeant peu à peu alors qu'il voyait le cheval apparaître au loin.

Il fronça légèrement les sourcils, jetant un coup d'œil interrogatif à Li Yucheng et Xiao Gao, qui étaient tout aussi surpris que lui.

Zhao Yelan s'approcha lentement du cheval, levant les yeux pour confirmer que la selle était vide. Il regarda la route devant lui, mais Yan Mingting n'était nulle part en vue.

Il se tourna vers le cheval, sa voix devenant froide : "Où est ton maître ? Pourquoi es-tu revenu seul ?"

Le cheval hennit, baissant la tête pour frotter sa tête contre Zhao Yelan.

"Je t'ai posé une question ! Pourquoi es-tu revenu seul ? Où est ton maître ? Où l'as-tu laissé ?!" Zhao Yelan repoussa la tête du cheval, les yeux rougis et la voix éraillée de colère.

 

Traducteur : Darkia1030

 

 

 

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